Et si Vladivostok n’était plus le bout du monde ?
Il est un sujet sur lequel les Russes sont nostalgiques de l’époque soviétique, c’est bien celui de la circulation automobile.
Aisée à l’époque de l’URSS, quand les véhicules étaient rares, la circulation en Russie est désormais un vrai casse-tête…, à tel point qu’un système coordonné de fonctionnement des feux est à l’étude à Moscou.
Le thème, ressassé à l’envi, est devenu la bête noire, le cauchemar de la police de la route.
Le maire parle de construire un périphérique supplémentaire… et : “Un cautère sur une jambe de bois”, maugrée en réponse Valentin Makovicht, un retraité de l’armée qui améliore son ordinaire en faisant du voiturage et perd des heures chaque jour dans les embouteillages : “Le problème, c’est qu’il y a de plus en plus de voitures. Aujourd’hui, 3 millions circulent. Comment les absorber ? Moscou est devenue trop petite”, argue-t-il.
A 65 ans passés, Valentin se souvient de l’époque soviétique : le citoyen ordinaire désireux d’acquérir une voiture devait alors attendre cinq ans.
Fidèles à leur habitude, les Russes avaient tourné le sujet en dérision.
Valentin aime tout particulièrement la blague de “l’homme qui veut savoir si, dans cinq ans, on lui livrera la voiture le matin ou l’après-midi”…. “A la préposée qui s’étonne, il répond qu’il a besoin de savoir car le plombier lui a déjà fixé un rendez-vous pour dans cinq ans, le matin”…
Aujourd’hui la pénurie n’est plus et les Moscovites sont de plus en plus nombreux à acquérir un véhicule.
Et quoi de plus facile, depuis que les banques se sont mises à proposer des crédits pour l’achat d’une voiture ?
Des publicités sont visibles à chaque coin de rue, cinq milliards de dollars ont ainsi été empruntés.
Les ventes de voitures étrangères ont doublé en Russie.
A l’heure actuelle, les trois quarts des voitures sont japonaises, allemandes, coréennes ou américaines.
Incapables de résister à l’attrait du “brent” (la marque), les Russes affichent leur rang dans l’échelle sociale par le biais de leur voiture.
Les Mercedes, Volvo, BMW constituent l’ordinaire du parc en circulation.
Tout fonctionnaire ou homme d’affaires qui se respecte se doit d’avoir au moins une Mercedes de bonne taille, avec gardes du corps et vitres fumées, quand bien même celles-ci sont interdites par la loi.
Les 4 × 4 sont aussi très prisés… et parmi eux le vieux brontosaure : Hummer, ce véhicule blindé tout-terrain qui était utilisé par l’armée américaine en Irak.
Sa version civile, malgré son prix élevé (entre 80.000 et 130.000 dollars), a eu beaucoup de succès, mais depuis que General Moror a vendu Hummer aux Chinois, l’attrait pour ce coffre-fort roulant a diminué.
Viennent ensuite les voitures de marque japonaise ou coréenne qui font le bonheur de la classe moyenne.
En dehors du Hummer, il n’est pas rare de croiser à Moscou des Jaguar, Bentley, Porsche ou Lamborghini.
Tout en bas de l’échelle enfin, il y a les “Jigouli”, des petites voitures de l’époque soviétique.
Rouillées, mille fois rafistolées, elles tiennent encore le coup.
Celle de Valentin a un pare-brise cassé, un système complexe de démarrage, mais “elle roule, et c’est l’essentiel”, se console-t-il.
Souvent “klaxonné et houspillé” par les luxueuses voitures qui roulent à tombeau ouvert sur l’avenue circulaire à huit voies (Sadovoe Koltso) du centre de la capitale, il reconnaît qu’il n’est pas de taille à lutter contre les Mercedes et les puissants 4 × 4 : “Dès que je les vois arriver, je me rabats sur le côté”…
Pour les conducteurs de grosses cylindrées, conduire à 160 kilomètres à l’heure en pleine agglomération est un nouveau hobby.
Le réflexe est d’autant plus acquis qu’aucune limitation de vitesse n’est jamais visible.
Et si des panneaux venaient à apparaître, rien ne dit qu’ils seraient plus respectés que les sens interdits, les feux rouges ou les passages cloutés…, des notions plus que relatives dans la conduite à la russe.
Résultat : une centaine de morts par jour en Russie, soit 35.000 morts chaque année, dont un millier d’enfants.
Un chiffre révélé par le ministre russe de l’intérieur… et qui commence à alarmer les autorités.
“Un accident sur trois est dû aux excès de vitesse”, a souligné le ministre.
Avec 12 accidents pour 10.000 voitures, la Russie occupe la triste première place mondiale.
Vladimir Poutine, jugeant que cette hécatombe portait atteinte aux “réserves démographiques” du pays, a demandé un renforcement du contrôle sur l’octroi du permis de conduire.
L’étude du code de la route est en effet facultative pour ceux qui ont les moyens (300 euros) de se procurer un vrai-faux permis.
Une fois au volant, le chauffard qui ne veut pas tomber entre les pattes des gaichniki (policiers de la route) peut acquérir, sous le manteau, pour une somme coquette, soit 200.000 dollars, la plaque d’immatriculation officielle aux trois lettres magiques, “AAA”, qui rend toute verbalisation impossible.
Et puis, il y a la migalka, le gyrophare des voitures officielles, véritable sésame de la circulation.
En vente elle aussi sous le manteau, il faut compter 25.000 dollars, la petite lumière clignotante bleue suscite convoitises et rancœurs.
Elle est la hantise du chauffeur ordinaire, contraint d’immobiliser séance tenante son véhicule pour laisser le passage dès que le signal lumineux apparaît dans son rétroviseur.
Reliquat de l’époque soviétique, la migalka est, depuis peu, contestée par une association d’automobilistes, “Liberté de choix”, qui voudrait voir son usage restreint.
Venu à Moscou pour y rester le moins longtemps possible, une occasion (sexuelle) m’a fait partir, deux jours après mon arrivée, dans la bonne ville de Vladivostok.
L’occasion d’une petite plongée dans la Russie soviétique à la recherche d’authentiques voitures de collection, du style Jaguar XK120 et Mercedes 300.
Enfin ; pas vraiment des voitures anciennes soviétiques, c’est-à-dire…
Voilà : en Géorgie (dans quelques temps je rééditerai les 3 épisodes de mes aventures dantesques en Géorgie), tout ce qui est soviétique sent mauvais.
Et je ne parle pas seulement des chiottes.
Mais ici, le soviétique revit, fleurit même parfois.
A l’hôtel “Kliazma”, où je suis resté une nuit, la moquette marron est toujours propre.
Un des deux ascenseurs fonctionne.
Il y a même des clients dans ce bloc éloigné du centre de Vladivostok, des gens venus pour se détendre, visiblement, se “reposer” en T-shirt large et en pantoufles.
C’est drôle, on a l’impression que ce monde est encore vivant…
Par comparaison, en Géorgie, il a été remplacé un temps par des réfugiés de la guerre d’Abkhazie, maintenant par des travaux vers un cinq étoiles à l’américaine.
Le matin, il y a les crêpes au beurre, beaucoup de beurre.
Comme dans les films des années soixante-dix, les rideaux en taffetas argenté, le papier-peint jaune et la scène vide que contemple, de ses quarante minutes d’existence, votre immortel thé au citron.
Pas loin de la gare, la véritable “stolovaia” de race, la cantine soviétique plus ou moins déserte, ses trois serveuses qui ragotent dans le fond de la cuisine crasseuse, deux soupes, un plat du jour et deux accompagnements ; le chtchi (la soupe au chou), les kotlety (boulettes de viande avec purée salée ou macaronis surbouillis)…, la junk-food à la soviétique, quoi.
Impossible de s’en passer, à cinquante roubles le repas et par -6°C.
Pour voir tout cela, j’ai évidemment dû éviter l’autre Russie, pas celle de Kasparov, mais celle des “Mister Hamburger”, des hôtels normaux et d’une ville qui a l’air bien jolie.
Le tourisme, ça sera pour la prochaine fois.
J’avais besoin de mes kotlety et de mon thé au citron.
Le long de l’artère qui longe les quais, au pied d’édifices élevés au temps des tsars, les embouteillages mêlent dans une folle frénésie tramways survivants d’une époque révolue et 4 x 4 japonais : “Vladivostok, ce n’est pas le bout du monde. Au contraire ! C’est ici que commence la Russie. C’est ici que le soleil se lève avant de partir pour Moscou”, me déclare avec enthousiasme Svetlana Chpilko depuis le nid d’aigle, un point de vue surplombant la baie Zolotoï Rog (Corne d’or).
C’est au cœur de ce site dominé par des collines, débouchant sur la baie de l’Amour puis la mer du Japon, que l’amiral Komarov jeta l’ancre en 1860.
Native de la ville, journaliste à la télévision locale, Svetlana est convaincue que l’avenir de sa cité est prometteur : “Bienvenue à Vladivostok !”, le maître de l’Orient (signification de vladi-vostok ).
Ville énigmatique cadenassée par le KGB et interdite aux étrangers pour raison militaire de 1958 à 1991, la cité sort tout juste de la léthargie qui l’a enveloppée après l’éclatement de l’URSS.
Beaucoup, comme Sergueï Sokolov, ont tourné la page.
Sergueï se rend plusieurs fois par semaine au petit port de Slavianka, de l’autre côté de la baie de l’Amour. Il y prend livraison de véhicules en provenance du Japon, ainsi que de quelques authentiques anciennes “sportives” anglaises et allemandes des années cinquante : “Super business”, me dit-il, “Les très riches en raffolent et ça leur sert pour draguer comme des fous”…
Diplômé de l’Institut de la marine, il s’est lancé dans le marché de la voiture plutôt que dans l’industrie de la pêche.
D’ailleurs, qui l’aurait embauché ?
La plupart des chalutiers russes ont été aimantés par les sirènes du port de Busan et mouillent en Corée du Sud.
Ceux qui sont restés fidèles à Vladivostok se sont reconvertis.
Fini, les crabes géants du Kamtchatka.
Sur les ponts et dans les soutes s’entassent comme des sardines des Toyota, des Nissan et quelques Jaguar et Mercedes, toutes d’occasion.
La revente de voitures japonaises d’occasion a été la première manière de faire de l’argent rapidement quand la ville s’est ouverte au début des années 90, mais les voitures des années cinquante c’est la manière de faire vraiment beaucoup, beaucoup d’argent : “Les permis de marin qui donnaient le droit d’aller au Japon et de revenir avec une voiture sans payer de taxes s’arrachaient”, se rappelle Svetlana Rjanitsina, économiste dans un institut privé.
Les ventes avaient lieu au ziloni ougol, “le coin vert”.
Sur des collines arrachées à la forêt, à perte de vue, stationnent encore des milliers de bonnes affaires : du scooter au bulldozer.
“Longtemps monopolisée par les particuliers, cette activité, un moment parasitée par la mafia, est devenue une affaire de professionnels malgré les taxes imposées par le pouvoir central”, poursuit Svetlana Rjanitsina.
Des impôts qui n’ont pas jugulé l’invasion.
Vladivostok a servi de cheval de Troie.
Le parc d’automobiles “au volant à droite” (le Japon conduit à gauche, comme la Grande-Bretagne) est estimé à 2 millions de véhicules, un lobby suffisamment puissant pour peser sur les décisions du Kremlin.
Sergueï a l’esprit pionnier des premiers cosaques qui s’installèrent sur ces territoires lointains.
Il a vite vu l’ouverture et monté un site Internet de ventes aux enchères : “J’ai des clients à Moscou à qui je propose des Land Cruiser 15.000 dollars moins cher que les vendeurs de la capitale, par contre ils sont friands de Jaguar XK cabriolet, parfois on me propose d’échanger une Rolls Royce Phantom contre une Jaguar XK120”.
Avec un partenaire japonais et un contact en Australie, son équipe de huit personnes a multiplié en deux ans ses ventes par cent et convoite le marché d’Asie centrale.
Depuis quelques mois, ses voitures prennent la route du Kazakhstan.
Si 95 % de l’Extrême-Orient russe roule japonais d’occasion, c’est aussi parce qu’il n’y a pas d’autre solution.
Les pièces détachées pour une voiture russe sont rares et aucun concessionnaire étranger n’est présent à des milliers de kilomètres à la ronde.
Et pour cause : Vladivostok est à 9.300 kilomètres de Moscou, à 6 nuits de train, à 7 fuseaux horaires : “Vladivostok, c’est loin, mais c’est notre ville”, disait Lénine.
Est-ce pour autant le bout du monde quand les capitales voisines s’appellent Pékin, Séoul, Tokyo ?
Des voisins qui lorgnent sans vergogne vers Vladivostok la russe et ses trésors enfin dévoilés.
Le Primorié, aussi vaste que l’Italie, leur apparaît comme un eldorado sous-exploité et dépeuplé (2 millions de Russes face à des masses de Chinois, Coréens et Japonais).
Même le régime nord-coréen, mis au ban des nations pour ses velléités nucléaires, se taille une part du gâteau en suppléant au manque chronique de main-d’œuvre.
A 50 kilomètres de Vladivostok, la Russie possède une frontière commune avec la République populaire démocratique de Corée, nom officiel de la Corée du Nord.
Chaque année, plusieurs milliers de Nord-Coréens la franchissent en toute légalité ; officiellement 25 % de la main-d’œuvre immigrée dans la région.
Certains partent dans le Grand Nord, dans des camps de déforestation ; les autres sont embauchés sur les chantiers de Vladivostok ou de Khabarovsk, la vraie capitale de l’Extrême-Orient russe.
Les Koriétski (Coréens en russe), sont choisis par Pyongyang et doivent surtout avoir une famille qui puisse rester otage au pays.
Ils ont la réputation d’être rapides, bon marché, durs à la tâche.
Dans les journaux de Vladivostok, ils proposent leurs services aux promoteurs, mais aussi aux particuliers.
Chacun sait que leurs conditions de vie sont rudes, qu’ils dorment souvent sur les chantiers, qu’ils besognent comme des bêtes de somme : “Mais, après tout, ils gagnent de l’argent”, murmure la rumeur sans trop chercher à en savoir plus.
Nombre d’entre eux ne parviennent pas à s’acquitter d’une dette bien particulière : “C’est trop dur et je voudrais rentrer”, avoue l’un d’eux…, qu’est-ce-donc ?
“Les travailleurs versent chaque mois 300 dollars à des compagnies nord-coréennes installées dans la région”, explique un pasteur sud-coréen qui, clandestinement, tente d’alléger leur peine : “Cet argent part dans les caisses du régime de Kim Jong-il. Ils ne gardent que ce qu’ils gagnent en supplément. Or c’est une somme difficile à réunir à Vladivostok, où les salaires sont nettement inférieurs à ceux de Moscou”.
Après trois années de labeur, il n’a toujours pas d’économies.
Il y croit pourtant encore : “Dès que j’ai un peu d’argent, je rentre en Corée et je tenterai d’aller en Malaisie ou au Koweït. On raconte qu’on peut y gagner plus d’argent”.
La présence de leurs compatriotes du Sud est moins discrète.
Les publicités aux couleurs de Samsung ou de LG jurent avec le gris des façades d’immeubles à la soviétique.
L’enseigne du Hyundai Hotel, le plus grand hôtel de la ville, un investissement de 14 millions de dollars, couronne le centre-ville.
Le contentieux territorial sur les îles Kouriles, entre Tokyo et Moscou, bride les investissements japonais et profite à Séoul.
La Corée du Sud est le premier partenaire de la région et l’inonde de ses produits hi-fi et électroménagers.
La Corée met aussi tout en œuvre pour, au plus tôt, raccorder son réseau ferroviaire à celui du transsibérien.
La connexion briserait son insularité, résultat de l’hermétisme du régime nord-coréen, et ouvrirait de nouveaux débouchés à ses exportations.
A la fois contents de parader en voiture japonaise et de porter en sautoir des téléphones portables dernier cri, les habitants de Vladivostok avouent, par contre, ne pas trop aimer les Chinois, omniprésents.
Il y a tout d’abord les touristes, dont le nombre augmente d’année en année (plus de 260.000), qui viennent contempler les fleurons de la marine soviétique qui rouillent le long des quais.
Sous le vernis de séjour culturel et historique, ils assouvissent leur passion du jeu dans les casinos, dont les lumières brillent vingt-quatre heures sur vingt-quatre : “Le groupe que je conduisais a perdu 250.000 dollars dans la nuit”, raconte une guide russe écœurée par l’argent facile des visiteurs venus du Sud : “Des Chinois ont proposé de racheter l’école de ma fille pour en faire un casino”, s’indigne une autre.
Malgré la lutte des autorités, le travail clandestin allonge ses tentacules.
Fuyant la misère du nord-est de la Chine, ouvriers ou paysans entrent avec un visa de tourisme puis restent travailler pour le compte de patrons chinois en règle ou d’employeurs russes peu scrupuleux.
Il y a aussi les fourmis du commerce interfrontalier, qui submergent les marchés des environs de vêtements et de produits bas de gamme.
Il y a enfin les braconniers.
Leur activité a été boostée par la hausse du niveau de vie en Chine, qui a entraîné une forte demande de la médecine chinoise traditionnelle.
L’isolement géographique et politique a longtemps préservé l’environnement du Primorié, le pays de Dersou Ouzala.
Dans cette région au climat moins rigoureux qu’en Sibérie vivent de nombreuses espèces endémiques.
C’est ici que le tigre de Sibérie, également appelé tigre de l’Amour, a trouvé refuge.
Mais ce félin, qui survit à des températures de moins 40 degrés, voit son territoire se réduire sous l’effet conjugué de l’explosion économique de l’Asie et de la volonté du pouvoir russe de surexploiter les ressources naturelles.
La déforestation sauvage ouvre la route aux braconniers et la communauté des tigres décline.
Ils ne seraient plus que 400 spécimens, moitié moins qu’il y a vingt ans.
Plus dramatique encore, la situation des léopards des neiges, qui ne sont plus qu’une trentaine à parcourir la taïga.
Mais, pour les défenseurs de l’environnement, le pire est peut-être à venir.
Vladimir Poutine a lancé son pays dans un nouveau défi transsibérien : le plus long oléoduc du monde pour acheminer le pétrole de Sibérie orientale vers les côtes asiatiques.
Long de 4.000 kilomètres, cet oléoduc débouche dans les environs de Vladivostok : “Nous ne luttons pas”, explique Sergueï Bereznouk, directeur de l’ONG écologique Phoenix, basée à Vladivostok.
D’autres tentent de rattraper le temps perdu, tel Alexander Doluda, qui a bataillé ferme pour créer un festival international de cinéma et un festival du film français dans une ville très francophile.
Les personnes âgées ont du mal à s’adapter à la nouvelle donne : “Du temps où Vladivostok était chouchoutée par le régime soviétique, la ville était plus belle”, regrettent-ils.
Beaucoup sont partagés.
A la fois satisfaits de circuler et d’entreprendre librement, mais aussi inquiets de cette invasion lente de leur ville par les voisins asiatiques, ils se disent délaissés et mal compris par Moscou.
Nombre d’entre eux sont originaires de familles venues des provinces de l’Ouest ou d’Ukraine et le besoin de se raccrocher à l’Europe et à sa culture est d’autant plus vivace.
A Moscou, l’ambassade confirme la volonté de développer la présence française dans l’Extrême-Orient russe, une région où la France est aujourd’hui totalement absente.
Et si Vladivostok n’était plus le bout du monde ?