1956 BMW Isetta 300 / Vendue 45.250$ le 22/11/2022
L’italien Renzo Rivolta, patron d’Iso SpA Refrigeratori de Milan, fabriquait en 1950 des réfrigérateurs. La baisse de vente de ses Isothermos l’amène à se tourner vers des scooters. Cependant, la concurrence de Vespa et Lambretta le force à changer ses plans. Il donne alors carte blanche à l’ingéniore Gobini pour concevoir un véhicule totalement original, capable de transporter deux adultes et un enfant, ainsi que quelques bagages, en toute sécurité. Parallèlement, l’ingénieur Ermenegildo Preti brevette en 1950, un prototype de véhicule de forme ovoïde avec une porte frontale et trois roues.
C’est ainsi qu’en 1952, les ingénieurs Ermenegildo Preti et Pierluigi Raggi sont mandatés par Rivolta, à la place de Gobini (viré) et imaginent un petit véhicule mû par un moteur de motocyclette, aux formes modernes et pratiques, reprenant les traits du prototype Gobini, mais cette fois à quatre roues pour plus de stabilité. Preti dit avoir été inspiré par un avion-cargo pour dessiner l’avant. Le nom qui lui est donné est Isetta, c’est-à-dire petite ISO qui fait sensation au salon de Turin 1953. Grâce aux solutions adoptées, la voiture est proposée à un prix compétitif et suscite beaucoup d’intérêt comme voiturette de ville.
Les journalistes de l’époque, lors de leurs essais de l’Isetta, sont agréablement surpris par la sensation d’espace que procure la voiturette. Un communiqué de presse indique même que : “Les grandes fenêtres en Plexiglas permettent une vue dégagée dans toutes les directions. Il y a des poignées pour ouvrir le toit et se découvrir au soleil. Deux adultes et un enfant peuvent s’asseoir confortablement sur la banquette. Cependant, afin d’éviter les mouvements dans la cabine, le levier de vitesses est situé sur la gauche et les autres contrôles manuels sont commodément regroupés sur la colonne de direction”…
Après des débuts très difficiles en Italie où sa production reste confidentielle en raison de la concurrence de la Fiat 500, cette voiturette originale se fait remarquer lorsque trois Isetta remportent les trois premières places à l’indice des performances des Mille Miglia1954. Des observateurs de BMW sont impressionnés et en parlent à la firme, qui cherche à ce moment un second souffle. La guerre a détruit non seulement la majeure partie des unités de production, mais aussi laissé sous contrôle soviétique ses usines de l’Est. La solution parait simple, acheter la licence de fabrication !
Celle-ci est cédée en 1955 à plusieurs constructeurs Velam, en France, ISO Romi, au Brésil, BMW en Allemagne, alors que sa fabrication s’arrête cette même année en Italie. C’est ce modèle qui va assurer la survie de la marque allemande au bord de la faillite au milieu des années 1950. La petite BMW Isetta se vend bien au début, en raison de sa faible consommation de carburant dont les prix ont fortement augmenté dans les années 1950, et en particulier en 1956, lors de la crise du Canal de Suez.
À l’origine (Isetta), le moteur est un deux-temps de 198 cm3 de cylindrée équipé d’un mélangeur semi-automatique permettant de s’alimenter en essence ordinaire, qui développe 9,5 ch à 4 750 tr/min. En France, en Italie, au Brésil, le moteur deux-temps utilisé est un bicylindre d’origine Puch de 236cc qui présente une caractéristique assez rare : Le balayage en ” U” , qui se retrouve sur les motos Puch. Deux pistons de diamètres nettement différents assurent les fonctions traditionnelles du moteur deux-temps (admission, compression, balayage-transfert, explosion et échappement) 8
Ils travaillent dans deux cylindres parallèles bien distincts, mais coiffés par une seule culasse, et tourillonnant sur un vilebrequin unique via une bielle dite “fourchue”. Pour sa part BMW choisit un quatre temps de 245 cm3 dérivé d’un moteur de ses motos quatre temps, celui équipant la BMW R27 (qui est une sorte de demi flat-twin) utilisant de nombreuses pièces communes des 500 bicylindres. La boîte, dont le levier est situé sur le côté gauche de la carrosserie, est à quatre rapports. La transmission aux roues arrière est assurée par une double chaîne.
La carrosserie en forme de goutte d’eau, agrémentée de larges baies vitrées, est en tôle d’acier. La présence d’un toit ouvrant en tissu répond à un souci de sécurité. En effet, en cas de choc frontal, les occupants du véhicule trouvent une issue par le toit. Le châssis est en tubes d’acier et la voie arrière est suffisamment étroite pour se passer de l’équipement coûteux que représente le différentiel. La suspension est simpliste, à base d’anneaux de caoutchouc à l’avant, mais pourvue d’un ressort à lames et d’un amortisseur télescopique à l’arrière. Les freins sont à commande hydraulique sur les roues avant.
D’un poids de 330 kg et d’une longueur de 227 cm, l’Isetta a pour particularités essentielles sa porte frontale unique permettant de se garer partout face au trottoir et ses deux roues arrière relativement proches. Les caractéristiques techniques de l’Isetta sont assez inhabituelles. En raison de son ouverture par l’avant, le volant et le tableau de bord sont solidaires de la porte. Un joint de Cardan, divisant la colonne de direction en deux, quelques centimètres au-dessus du panneau de plancher, facilite le déplacement de la colonne lors de l’ouverture. Ainsi, le conducteur et passagers peuvent facilement monter à bord.
Production
ISO Italie : 1.000 environ de 1953 à 19564
ISO Romi Brésil : 3.000 environ de 1955 à 19599
Velam France : 7.115 de 1955 à 1957
BMW UK Grande-Bretagne : 30.000 environ de 1957 à 19624
BMW Allemagne : 136.567 de 1954 à 1966
Cette BMW Isetta 300 de 1956 est un exemple de fenêtre à bulles qui a été rénovée sous la propriété précédente et a été exposée en 2015 au Norton Museum of Art de West Palm Beach, en Floride. La voiture est finie en rouge sur une sellerie en tissu à motifs multicolores, et la puissance provient du simple quatre temps 298ccd’origine jumelé à une transmission manuelle à quatre vitesses. Les caractéristiques comprennent un toit en tissu pliant, des pare-chocs chromés avec des barres “nerf” et un rétroviseur côté conducteur.
Les roues en acier de 10po peintes en blanc portent des enjoliveurs BMW chromés et sont montées avec des pneus Camac BN313 à plis polarisés de 145 qui affichent des codes de date 2015. La suspension se compose de ressorts à lames avant et arrière avec amortisseurs. La “puissance” de freinage est fournie par des tambours hydrauliques commandé par un maître-cylindre de frein. La cabine est accessible par une porte à charnières latérales à ouverture frontale et dispose d’une banquette réglable à trois positions garnie de tissu à motifs blancs, rouges et noirs ainsi que de tapis noirs et de panneaux latéraux.
Le volant à trois branches fait face à une nacelle de tableau de bord avec un compteur de vitesse VDO de 60mph à balayage inversé ainsi qu’un commutateur d’allumage à droite. L’odomètre à cinq chiffres indique 16 000 miles mais le kilométrage total réel est inconnu. Le 298cc à quatre temps est accessible via un panneau amovible sur le côté droit de la voiture et est équipé d’un carburateur Bing à tirage latéral de 24 mm. La puissance était évaluée en usine à 12cv et 10 lb-pi de couple. La puissance est envoyée aux roues arrière via une transmission manuelle à quatre vitesses.
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