1990 Mercedes 190E 2.5-16 Evolution II / Vendue 02/11/2022 : 300.000 $
La Mercedes 190 E 2.5-16 Evolution II a maintenant 32 ans (1990/2022) et elle est donc considérée depuis 2 ans (jusqu’à de nouveaux diktats fiscaux dans l’avenir incertain, sous prétexte de la guerre d’Ukraine, de la fin des énergies Russes bon-marché, de l’appauvrissement des masses et de l’électrification généralisée), comme ancêtre bénéficiant de taxes réduites y compris l’assurance…
Cette voiture de sport était le modèle d’homologation de la voiture de course engagée en DTM. Elle a été construite en une petite série de 502 unités, et tous les exemplaires étaient de la même couleur. J’ai été possédé par cet exemplaire après une plus sobre 2.3-16 de 1984, l’une l’autre (à la suite) étant mes “Daily-Driver”. La Mercedes 190 E 2.5-16 Evolution II développait 235 chevaux et était surnommée “EVO II”.
Elle était vendue 115 259,70 DM à l’époque, le triple de la basique Mercedes-Benz 190 E de 109 chevaux. L’EVO II a fait ses débuts au Salon de l’automobile de Genève de 1990. Un an auparavant, Mercedes avait déjà présenté la 190 E 2.3-16 Evolution (EVO I), également conçue comme modèle d’homologation pour les voitures de tourisme utilisées en DTM. La Mercedes 190 E 2.3-16 présentée pour la première fois en 1984 avait servi de modèle de base.
Le moteur quatre cylindres M 102 de 235cv avait été développé sous la direction de Jörg Abthoff. Lui et ses collègues (Rüdiger Herzog, Dag-Harald Hüttebräucker et Rudolf Thom) ont construit ce moteur sur la base du groupe motopropulseur de l’EVO I. Deux convertisseurs catalytiques métalliques ont été montés en série dans l’EVO II. Le moteur pouvait tourner à 7.700 tr/min.
Cela avait été rendu possible entre autres grâce la réduction du poids des bielles et par l’utilisation de quatre contrepoids au lieu de huit sur le vilebrequin. L’aileron arrière fait de l’EVO II de 1990 l’une des Mercedes les plus éblouissantes depuis la 300 SL “Gullwing” (W 198) de 1954. L’aileron a été développé par l’aérodynamicien Rüdiger Faul (Mercedes Development Sindelfingen) avec le professeur Richard Läpple de l’Université technique de Stuttgart.
Pour optimiser l’appui sur l’essieu arrière, cet aileron est doté d’un volet rétractable sur la traverse supérieure. La bande inférieure du spoiler arrière peut être inclinée et le spoiler avant peut être réglé en deux étapes dans le sens longitudinal. Parmi les améliorations données à l’EVO II, figurent des roues de 17 pouces. Les modifications aérodynamiques apportent une force d’appui supplémentaire par rapport à l’EVO I.
La force maximale de l’essieu arrière de l’EVO II à travers le spoiler atteint 57,1 kg. Sur l’essieu avant, elle peut atteindre 21,2 kg. Les moteurs utilisés en DTM étaient dérivés du quatre cylindres en ligne des véhicules de série. La puissance pouvait être boostée à plus de 350cv. Il s’agissait du dernier moteur DTM conçu par Mercedes, c’est ensuite “pour l’avenir”, AMG qui prendra en charge cette tâche. L’EVO II était de loin la Mercedes la plus maniable.
Sa suspension offrait un niveau de confort digne d’une Mercedes-Benz, ce qui était étonnant pour une berline réglée pour la conduite sportive. Les voitures de course DTM dérivées de la 190 E 2.5-16 Evolution II répondaient pleinement aux attentes placées en elles. L’EVO II a fait ses débuts en course le 16 juin 1990 sur la Nordschleife à l’occasion de la dernière course DTM de la saison et quelques mois plus tard, le 15 octobre 1990 au Hockenheimring.
Toutes les équipes soutenues par l’usine étaient équipées de l’EVO II. Kurt Thiim a remporté sa première victoire le 5 août 1990 lors du premier tour de la course de l’aérodrome de Diepholz. Klaus Ludwig devient vice-champion du DTM en ’91 avec l’EVO II. En ’92, il remporte le championnat des pilotes de DTM devant Kurt Thiim et Bernd Schneider. Les pilotes Mercedes-Benz ont gagné 16 des 24 courses DTM avec l’EVO II lors de la saison de championnat 1992 !
Cette Mercedes-Benz 190E 2.5-16 de 1990 est le numéro #376 des 502 exemplaires Evolution II construits pour l’homologation DTM et a été initialement livré en Suisse. Il a ensuite passé du temps en Belgique avant d’être exportée aux États-Unis début octobre 2022 pré-vendue 300.000$ . Bye Bye Baby… La voiture est finie en gris-bleu-noir métallisé avec une sellerie en cuir noir et est propulsée par le fameux quatre cylindres en ligne Cosworth de 2,5 litres.
La transmission manuelle à cinq vitesses dogleg envoie la puissance moteur à un différentiel à glissement limité. L’équipement comprend des mises à niveau du moteur AMG PowerPack, une suspension autonivelante, des jantes en alliage de 17 pouces, un toit ouvrant électrique, le fameux aileron arrière, des sièges avant Recaro chauffants, la climatisation et une chaîne stéréo à cassette. Cette W201 Evolution II affiche seulement 77.000 km…
Elle dispose toujours de sa documentation du fabricant, de sa trousse à outils, de ses dossiers d’entretien ! Mercedes-Benz a présenté la 190E Evolution en réponse à la M3 Sport Evolution de BMW pour 1989 et l’Evolution II a été produite en 1990 avec plus de puissance et une carrosserie révisée. Les jantes en alliage à six rayons de 17 po sont montées avec des pneus Michelin Pilot Sport 4 245/40 portant des codes 2021.
L’habitacle est doté de sièges avant Recaro chauffants recouverts de cuir anthracite ainsi que de panneaux de porte de couleur coordonnée et de moquette noire. Les installations comprennent des vitres électriques, une chaîne stéréo à cassette Becker Europa, des tapis de sol de marque Mercedes, la climatisation, des garnitures en bois sur la console centrale et des appuie-tête arrière. Le volant gainé de cuir encadre un compteur de vitesse de 260 km/h.
S’y trouve également un compte/tours avec une zone rouge débutant à 7.600 tr/min ainsi que des compteurs pour la température du liquide de refroidissement, la pression d’huile, le niveau de carburant et l’économie de carburant instantanée. Les jauges auxiliaires situées dans la pile centrale affichent la température et la tension de l’huile.
La balise de données décode comme suit : Mercedes-Benz 1990E 190.2-5 Evolution II 16
199– Blauschwarz Peinture métallisée
211– Différentiel automatique à glissement limité (ALSD)
221– Siège avant gauche réglable électroniquement
222– Siège avant droit réglable électroniquement
271– Sellerie en cuir noir
412– Toit coulissant électrique avec dispositif basculant
470– Système de freinage antiblocage
489 – Suspension autonivelante
580– Climatiseur
620– Contrôle des émissions de gaz d’échappement
853–Essai de production
873– Sièges avant chauffants
000–Documentation du fabricant. Trousse à outils. 2 aérosols de peinture de retouche. Dossiers d’entretiens.
Si Batman avait conduit une Mercedes-Benz, ça aurait été ça, une voiture qui est un parangon de l’euphémisme typique de Mercedes, mais son kit de carrosserie DTM la transforme. Les arches évasées, le becquet avant et les seuils étendus ne sont rien comparés à l’aileron de coffre réglable. Bien sûr, cette “Mercos” ne pourrait pas avoir l’air plus eighties/nineties, mais c’est tant mieux. L’intérieur n’est par contre pas si spécial. Tout est plutôt utilitaire !
Tout vient d’une époque où les plastiques doux au toucher n’étaient même pas un scintillement dans les yeux des architectes d’intérieur, et bien que l’appareillage de commutation soit aussi solide que les amateurs de Mercedes-taxis voudraient vous le faire croire, il est plutôt terne. Le volant est tout simplement massif, trop grand pour une telle voiture et la garniture en bois du tunnel de transmission est un peu déplacée.
Cependant, il faut ignorer tout cela et s’installer à bord dans les sièges “nostalgiques” en demi-cuir, fortement renforcés à l’avant et à l’arrière, ainsi que les instruments supplémentaires placés bas sur la console centrale. Et bien que la vue arrière soit fortement obscurcie grâce à une sorte de couvercle d’écran cachant la pointe du spoiler, les minces montants “A” garantissent que la vue vers l’avant ne ressemble à aucune autre Mercedes !
Quoique c’est un peu terne et franchement daté, mais l’extérieur de cette “Bad-boy” est si extrême qu’il compense largement toute les lacunes de l’habitacle. Deux cent trente-cinq chevaux, un temps de 0-100 de 7,1 secondes et une vitesse maximale de 230… Et bien qu’ils n’impressionnent peut-être plus aujourd’hui fin 2022, en 1990, ils étaient aussi époustouflants que l’apparence.
La Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evolution II prend vraiment vie lorsqu’on se lâche au volant… La direction est pondérée, comme le sont les systèmes de direction assistées classiques, et, avec la suspension réglée en mode sportif, l’Evo reste plate à la vitesse à laquelle vous osez attaquer. Il y a aussi beaucoup d’adhérence des pneus 245/40 R17, et les freins sont puissants et rapides à agir.
Si on rencontre des surprises et problèmes, cela ne vaut pas la peine de s’inquiéter, car ce n’est pas seulement le châssis qui fait de cette voiture un petit chef-d’œuvre, mais aussi le moteur. Vérifiez ! La Mercedes-Benz 190E 2.5-16 Evolution II ne s’épuise pas avant 7.700 tr / min et la puissance de pointe n’arrive que 500 tr / min plus tôt.
Tout cela grâce à Cosworth (plus célèbre pour sa collaboration avec Ford), transformant en fusée ce qui n’est qu’un moteur essence avec seulement quatre cylindres. Comme il n’y en a eu que 502 jamais construites, trouver une Mercedes-Benz 190E 2.5-6 Evolution II de 1990 est plutôt difficile. Les prix à fin 2022 sont de 300.000 $ !
4 commentaires
Dans l’imaginaire du lecteur que je suis, ce modèle d’automobile évoque un sinistre personnage : Patrick Hamaers. Je ne connaissais rien de son histoire avant de lire deux de vos articles : FERRAILLERIES 308 & 328 où vous parlez de Roland Potier, et Cadillac LaSalle Phaeton cabriolet de 1937. J’écris bien sûr cela pour souligner l’impact que vous avez sur les cerveaux malléables et assoiffés de connaissances !
Mémoire et moteur de recherche… Quel plaisir d’être lu et quel bonheur que mon lectorat soit si attentionné (un double sens). La compagne de Patrick Haemers (flingué) s’est “mise en ménage” avec Roland Pottier qui avait toujours été une figure “marchande” du milieu (pourri) des bagnoles d’occazzz’s. Il fournissait aussi “à la demande” et fréquentait et dirigeait une “certaine” partie de la pègre automobile Bruxelloise et partiellement Wallonne. D’autres affreux fricotaient de concert dans le panier de crabes… En tant que “riche” éditeur habitant un “gros Bazaar” dans le quartier chic Bruxellois d’Uccle au 38 Avenue du Gui 1180 Uccle/Bruxelles (Le rez ou ils (les acquéreurs) ont maintenant mis des pots de fleurs, étaient les bureaux d’édition, l’étage était notre privé… Le fisc a tout saisi soit 157 millions; l’affaire a été commentée, je suppose que vous connaissez. Pour un gars comme Roland Pottier, c’était le rêve d’avoir un client comme moi. En conséquence j’ai beaucoup appris ! La Cadillac appartenait à l’entrepreneur en Batiments Blaton dont la fille était mariée avec Jacky Ickx et Roland Pottier était l’homme des basses œuvres qui mettait “les gens” en contact contre rémunération. Vous auscultez bien ! Mais tout cela remonte à 40 ans et quelques… Tout ce petit monde est décédé.
Mon cher Gatsby,
Ai-je bien lu, vous avec cette poster-car comme daily driver après une 2.3 16 ?
Oui, échangée (change pour change) contre une Corvette C4… L’affaire fut financièrement excellente dès cet instant, si ce n’est le “désaprovatur” de ma chère épouse d’alors (et celui de notre fille) qui ne pouvaient comprendre les sensations ressenties au volant. La bête était sensationnelle à piloter et à utiliser et j’ai réalisé une excellente plus-value que je n’aurais pu réaliser avec la Corvette C4. La 2.3 16 à moindre niveau était également supérieure à la Corvette malgré 2 fois moins de cylindres et de cubicInches…
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