Ares Modena 2023 Wami Lalique
Hop ! D’un coup de baguette magique et machiste nous sommes en 1953. J’ai 4 ans et toi mon Popu que j’aime parce que tu t’es abonné à vie à mon web-site, tu n’es pas encore né, quoique ce qui te reste se décompte de plus en plus vite… Oui.., je pense, quoique ça me fait plaisir que d’autres vioques édentés comme toi, mon Popu, viennent me lire… 1953 donc… Un Spyder biplace et bicolore avec du rouge partouze, circule plein sud France, Côte d’Azur, French Riviera, Grace Kelly, Monaco, Cannes, Nice, pas encore Saint-Tropez… C’est toi au volant mon Popu, tu roules, tu vogues, tu planes sur la Moyenne Corniche, c’est une matinée ensoleillée, le moteur du Spyder biplace Grand-Sport rouge 32 cylindres, rugit férocement tandis que ses jantes chromées chatoyantes et ses lignes élégantes et gracieuses, façonnées par un carrossier-sculpteur-artiste italien, scintillent au soleil… Un foulard de soie flotte juste au-dessus du pare-brise, tandis qu’une paire de gants en cuir glisse sur le volant. Une beauté Française, semi italienne, se languit à coté de toi et gémit de plaisir en caressant ton entre-jambe, ce qui t’incite à pratiquer un va et vient “masturbationnel” de tes doigts le long du levier du changement des vitesses…
Arghhhhhhh ! La vie est douce…. L’hôtel Palace 12 étoiles apparait au loin, des essaims de jolies femmes, beautés sculpturales et vénéneuses carnivores te font des signes, des appels, des suppliques :”Prends-moi aussi, je serais ton esclave sexuelle”.… Et paf, d’un coup, le klaxon d’un bus qui fume le mazout comme un vieux cargo te rappelle que tu es à Barbès dans ta 4CV pré-pourrie cherchant un emplacement de parking pour attendre bobonne qui fait les ménages de l’hôtel borgne “Chez Lulu” en bord du périphérique… Mon Popu !… Ki ka pris la relève ?… Ki ka pute relever son zob une fois que René, le génie de la famille Bellu a mis les pouces ? Le pépé René est mort le 21 mai 2014 au Conquet, et, à peine raide, le fiston Serge a repris sa machine à auto-tapoter et s’est auto-engouffré dans la même voie que son popa pour auto-débiter de même façon des histoires soporifiques comme des tranches de jambon-mouillé de 90% d’eau de lave-glace, s’accaparant de l’automobile comme un chien un os à ronger, inventant l’égal du fil à couper le beurre : l’auto-industrialisation de l’auto-tapotage de textes ! Avec lui, la presse écrite automobile franchouille a subi le même sort que la science du temps de l’inquisition.
En un demi-siècle la famille Bellu à mis sous cloche toute créativité et transgressivité, le vieux-René auto-tapotait ses textes avec des gants en peau de chameau à trous-trous… puis son fiston Serge les ponçait au papier de verre d’apéritif et les corrigeait avec un digestif laxatif particulièrement chiant. Ils auraient pu breveter l’ensemble comme la machine à caca “Cloaca” du pitre auto-déclaré artiste : Wim Delvoye (2000)… Mais ils ont préféré s’auto-bombarder “Seuls vrais Maîtres de la connaissance journalistique automobile” en s’auto-imposant comme étant les uniques auto-possédant “la connaissance totale” et ont ainsi auto-vicié toutes les alternatives possibles pour ne laisser que leurs visions personnelles sous forme des chapitres de leur Bible automobile. Le journalisme automobile est ainsi devenu automatisé, ce sont des robots dont les algorithmes sont copiés collés des neurones de René Bellu… Les articles sont roboratifs, l’info est conçue comme les désinfos qui seront le fond de commerce sadomasochiste des journaleux merdiatiques façon BDSMTV, collectées de derrière un écran, coulées dans un moule à gaufres et diffusées en flux ininterrompu de diarrhées informatiques.
Pendant que René Bellu (ga) s’auto-dupliquait et créait Serge, l’écriture metamphétaminée était canonisée par un génie de l’écriture : Hunter S.Thompson, un journaliste gonzo chroniqueur déjanté qui brûlait son verbe dans les veines d’une mégalopole décadente faisant reculer les turpitudes assassines, malgré la puissance des merdias haut-débit aux infos pasteurisées… Hunter S.Thompson avait un speed démoniaque et jubilatoire, en sa compagnie on visitait la psyché décalée d’une Amérique indéterminée, ultra-libérale, électronique et impériale… Ce philosophe cynique et flamboyant débitait des articles incendiaires et de belles insultes transgressives, tirant à bout-portant des balles à cynisme enrichi qui venaient ridiculiser, bousculer, flageller, politicards, gourous et dealers de toutes drogues mais aussi les fausses morales établies. Cette subversion du génial héros de la contre-culture n’était que l’exigence d’une morale sans faille… Hunter S.Thompson venait d’une époque où les auteurs pouvaient être des célébrités, où les écrivains et journalistes étaient au niveau des stars de cinéma d’alors et des showrunners d’aujourd’hui…
Il était l’un de ces héros épatants qui avaient leur propre vision des choses, qui provenait de la tradition des écrivains “beat” et remontait en filiation avec William Burroughs, Henry Miller, Jack Kerouac, Paul Bowles, une collection d’écrivains très concernés par la décadence qui se sont retrouvés projetés dans l’âge d’or de la presse magazine, l’exact contraire du style ampoulé en pitreries, si cher “aux Bellu’s”… On dit que j’écris Gonzo, comme Hunter S.Thompson mais il était différent, il utilisait sa carte de presse comme un passeport pour vivre dans une autre dimension, pour faire de sa vie un carnaval sous acide, comme s’il vivait dans une gigantesque boule de verre enfumée à travers laquelle il pouvait entrevoir le monde extérieur, mais à peine… Et en même temps, il était capable de beaucoup d’empathie, il voulait ressentir ce que les autres ressentaient, il absorbait toutes ces expériences, au point de se prendre pour un autre et d’en jouer. Hunter S.Thompson reprenait les principes du journalisme littéraire qui consiste à prendre les faits et leur appliquer des principes tels que le décor, l’action, les personnages, les dialogues et les descriptions, pour les emmener plus loin et en créer un drame à la première personne…
Il était comme un broyeur à viandes : il fourrait tout le merdier dedans, faisait tout mijoter à l’intérieur de lui et le produit qu’il recrachait était purement incroyable. Donc, mon Popu, si j’écris également Gonzo c’est pour être moi-même, un excentrique du “rien à foutre”… Mon attitude de “fouteur de merde” conduit à une forme de vérité alors que braillent les pires cons aux alentours… Tout est ainsi plus bruyant, plus rapide, plus drôle, totalement grandiose, comme dans un Top-film actuel style John Wick qui crame la cervelle… Tout doit être plus fort, plus vif, plus drôle quitte à en rajouter, car tout est prétexte à raconter une histoire, mais c’est parfois du cirque itinérant ! Il n’est pas difficile d’imaginer pourquoi ce Spyder ridicule qui illustre ici pathétiquement ce quatre mille unième article, ainsi que les voitures de sport des années clinquantes/cinquante, sont devenues si emblématiques et qu’aujourd’hui encore, toutes sont regardées avec des yeux rêveurs par des vieux retraités qui ne savent pourtant plus se branler en lisant les articles dithyrambiques des Bellu’s dans l’Auto-Journal qui a évolué du pire au bien pire…
Les émotions de conduite extraordinaires de cette époque révolue sont prétendues pouvoir être revécues aujourd’hui dans la Wami Lalique Spyder, résultat de l’étonnante collaboration de conception automobile entre ARES et le cristallier français de renommée mondiale Lalique ; le dernier né du programme Legends Reborn. Pour vendre cette voiture qui n’est qu’une illusion, le style de la Wami Lalique Spyder a été minutieusement conçu par le Centro Stile d’ARES en s’inspirant des plus belles biplaces des années 1950. Avec une silhouette prétendument musclée et audacieuse, rappelant les beaux jours de la Dolce Vita, l’extérieur du Spyder est d’un style pompier plutôt que pompeux, fabriqué à partir d’un mélange d’aluminium façonné à la main (automatisée) et de fibre de carbone façon polyester… Ses éléments de style évocateurs comprennent des échappements chromés, des pare-chocs avant et arrière chromés avec des “surmonteurs” chromés et des roues à rayons chromées donnant au véhicule un clin d’œil opulent à un passé inexistant avec une apparence se voulant intemporelle aux fins d’envouter les soifs de paraître… Une “Laliquacquisition” d’un style chimérique qui mérite “un attardement”…
À l’intérieur, le design en cristal français Lalique sur mesure rencontre des tissus d’ameublement italiens fabriqués à la main de Pakistanais et Chinois qui peuvent ainsi manger un peu plus à leurs faims. Ce brouet 100% consumériste créant ainsi l’image d’un mélange parfait de savoir-faire artisanal et de somptueux détails de luxe… De la console centrale délicatement décorée, aux portes, l’intérieur élégant arbore des ornements en cristal Lalique faits des mêmes mains, parfaitement complétés par le tableau de bord en aluminium collé sur un triplex (auraient-ils coupé des Arbres de la propriété de sa Majesté Charles ?) rappelant l’époque des premiers films d’aventures spatiales… Quelques détails se veulent enrichir les quelques rares finitions en verre de la Maison française Lalique voulant ainsi faire revivre et donc refabriquer à l’identique, un style qui rappelle l’époque Art Nouveau. C’est raté… Pour se faire, le marketing moderne s’est évertué à présenter cette voiture en une véritable œuvre d’art. Sur ce point, m’est avis que la vision de l’ensemble apparait comme n’étant qu’une réplique voulant ressembler aux diva du passé mais qui qui n’a aucune histoire et curriculum vitae à présenter aux vieux bardons…
Lalique est une société française de luxe, établie en Suisse, fondée par le maître verrier et créateur de bijoux français, René Lalique, en 1888. Elle fabrique et distribue ses créations et fabrications dans différents domaines : objets décoratifs, architecture d’intérieur, bijoux, parfums et pièces d’art. L’Ares est donc une nouvelle “pénétration” du marché… Délicat d’associer l’image Lalique à des automobiles reprenant le style des années’50 pour créer un “évènement”, alors que “l’empire Lalique” a été bâti aux “années-folles” de 1920, l’époque de “l’Art-Nouveau”... Je suppose que le choix d’un “Revival” du luxe des années cinquante a dû être discuté longtemps, et je pense qu’il aurait été plus marquant de parfaire l’Uchronie en créant un émerveillement décoratif et d’ambiance des années folles 1920, qu’on trouve pourtant dans la présentation des parfums et de la cristallerie baroque. La maison Lalique est en effet célèbre pour ses vases emblématiques, qui sont encore fabriqués à la main dans la manufacture de Wingen-sur-Moder (Alsace, France), ouverte par René Lalique en 1921. C’est le seul site de production de Lalique dans le monde. Peut-être que les gens de Lalique ont craint un amalgame avec la crise financière de 1929…
Au fil des années et encore à ce jour, Lalique collabore avec plusieurs marques de luxe ou des artistes et créateurs, afin de créer des pièces uniques ou des éditions limitées. L’architecte Zaha Hadid, Bentley Motors, le whisky The Macallan, le cognac Hardy, Caran d’Ache, Tom Ford, Nina Ricci, THG, etc. Les pièces sont recherchées par les collectionneurs et peuvent atteindre des prix record, telle une bouteille de 6 litres de whisky The Macallan, fabriquée par Lalique, vendue par Sotheby’s à Hong Kong dans une vente aux enchères pour le prix record de 628.000 $. René Lalique, né en 1860 à Aÿ-Champagne, a commencé sa carrière en 1885 en tant que créateur de bijoux, pour devenir, quelques années plus tard l’un des joailliers les plus reconnus du style Art nouveau. Il utilise les motifs classiques de l’Art nouveau (faune, flore, nature en général). À l’époque, l’utilisation de différentes matières (à la fois précieuses et semi-précieuses) était très innovante et sa recherche constante de nouvelles pistes de matériaux l’a conduit vers le verre, qui deviendra un élément majeur de ses créations. C’est à cette époque que plusieurs musées européens commencent à recueillir son travail;
Après la Première Guerre, le mouvement de l’Art nouveau fut remplacé principalement par le style minimaliste et géométrique de l’Art déco. René Lalique a adopté ce nouveau style et conçoit et produit la décoration du wagon-restaurant de l’Orient-Express et des fontaines de l’avenue des Champs-Élysées. Après le décès de René Lalique en 1945, son fils Marc reconstruit et modernise l’usine ravagée pendant la guerre. Avec lui commence l’ère du cristal. Après la mort de Marc en 1977, sa fille Marie-Claude Lalique (née en 1935), troisième génération des artistes de la famille, deviendra la directrice de création. Elle remplira ce rôle jusqu’en 1996 mais continuera ses créations constituées de contrastes en cristal clair et dépoli qui caractérisent les finitions des pièces Lalique. Elle actualisera aussi les modèles, notamment par la création d’une gamme de couleurs vives, qui fut typique des premières œuvres de René Lalique. En 1994, l’entreprise est vendue à la cristallerie française Pochet. Puis en 2008, l’entreprise est reprise par la société suisse, Art & Fragrance SA, qui étend ainsi son cœur de métier dans le parfum aux univers de la décoration, de l’architecture d’intérieur, des bijoux et maintenant les automobiles de luxe.