Lamborghini Diablo VT… Désenfumage et aération sexuelle…
Conduire à nouveau, après plus de 27 ans, une Lamborghini Diablo VT rouge, a comme ravivé un très lointain souvenir sexuel de mes 47 ans à Miami Beach aux USA, avec une magnifique voisine qui ne savait que faire de la Lamborghini Diablo VT (rouge) commandée dix mois plus tôt par son mari et qui lui était livrée alors qu’il était décédé en pêchant au large des Key’s au sud de Miami…
Ma position d’éditeur de TopWheels USA la subjuguait, elle voulait se dévouer corps et âme à mon business (et à moi en prime) en valorisant mes contenus (ceux des magazines) car elle écrivait des rubriques dans Dupont Registry, proposait de me les réserver et d’apporter une manne de clients publicitaires… Le temps a passé, je me suis installé à Saint-Tropez.
Tout mon monde d’il y a un quart de siècle s’est maintenant perdu de vue, toutes et tous disparus où décédés et rapporter mes émois d’entre-deux âges aux USA n’a plus aucune incidence en France… Elle s’appelait Monaco…. Ce parallèle m’a démontré comparativement pourquoi les supernanas et supercars, les unes et les autres sont idiotes, stupides, vaines, ridicules et inutiles.
Toutefois force m’est de reconnaître publiquement que la Lamborghini Diabolo, euhhhh… Diablo… représentait à son époque une approche différente de la construction et de la vente de supercars idiotes, stupides, vaines, ridicules et inutiles, une approche qui était vouée à évoluer… Les supercars idiotes, stupides, vaines, ridicules et inutiles ne sont toutefois pas encore mortes.
Pour retarder l’inexorable de la futilité, celles d’aujourd’hui sont présentées avec toutes les possibilités et subtilités que rendent possibles diverses arnaques légalisées plus ou moins sensationnelles issues de cerveaux “IA” qui débitent des propositions Pub’s et Marketing’s combinées et précises, raffinées, ostentatoires, agressives, exagérées, incluant des nananas sexys qui sont là pour laisser supposer n’importe quoi…
Elles sont, comme les supercars, à vendre pour des finalités sexuelles aux couleurs vives, fantaisistes et débridées… Pour un peu, voire un pneu, on laisse croire aux proies que ce sont des super versions normales fabriquées par… Pffffffff ! Stop ! J’en re viens aux autos, pas aux nananas, quoique.. ce sont de grands constructeurs éprouvés, donc leurs œuvrettes sont excellentes à cause de cela.
Fi donc, VW s’est débarrassé de sa danseuse Bugatti qui n’avait strictement aucun gène d’Ettore et lui coutait plus que de besoin, les autres survivent dans l’esbrouffe de même façon que les Pompeux-Pompées dans leurs orgies et bacchanales texticulaires… Une Lamborghini Diablo VT, cependant, est quelque chose de complètement différent, l’absurdité y est une mission, pas un effet secondaire.
Ses os étaient obsolètes il y a 20 ans, et vieux maintenant, le budget qu’il faut y dépenser pour s’afficher avec une encore belle vieille qui affiche un style qui exige encore plus d’attention aujourd’hui que dans son “avant” révolu, nécessite soit un retour d’âge très mur, soit une forme de relation sado-masochiste Raptorienne. Pour y entrer, c’est “Smash”, contorsions ubuesques en crève-l’amour dégénéré…
Tout ça pour finalement être conducteur accroupi près du nez de la pointe du couteau, la majeure partie de la longueur considérable de la Lambo diabolique étant dédiée à son compartiment moteur ou le V12 qui respire de l’air à la pression atmosphérique locale, utilise un ordinateur 16 bits pour faire fonctionner ses injecteurs… Tout est synchronisé pour produire du bruit, le plus fort imaginable.
Les déchets du processus de production sont de 492 minables et antiques chevaux et 428 lb-pi de couple. Cette vieille pute était une magnifique Rosso Targa 1996 qui penchait encore plus vers la théâtralité sexuelle, grâce à un échappement cat-back… La Diablo était droite dans une vie antérieure, elle est devenue bancale pour calmer le V-12 dans une dégénérescence cardiaque fatale.
Qu’une chose soit plus bruyante qu’une Diablo est impossible et met à rude épreuve la crédulité. Au démarrage, j’ai senti la grosse caisse du Diable battre dans ma poitrine. Lors des survols, je m’attendais à entendre des sirènes d’un raid aérien au loin en cause de la cabine en plein air. Cette Lamborghini est originaire d’une époque antérieure aux baignoires en carbone, lorsque le choix du drop-top s’accompagnait d’une pénalité importante en matière de rigidité.
Mais si vous achetez une Lamborghini des années quatre-vingt-dix, ce n’est pas votre principale préoccupation. La plupart des voitures ont besoin de muscle ou de finesse. La Diablo demande les deux. Parce que conduire une Diablo ne consiste pas à perfectionner ses compétences avec un instrument de tortures sado-masochistes, c’est un match de lutte dans la fange.
Vous vous battez avec le levier de vitesses maladroit comme un pénis qui n’arrive a entrer nulle part, le volant étant la seule chose guidant l’action, vague elle aussi…. Vous glissez sur les pédales, entassées comme elles sont dans le coin supérieur droit de la boîte à pédales. Vous freinez mais les freins ne répondent à rien de moins qu’un splaathhhh de vagin en surabondance de cyprine….
Vous jetez la belle dans un coin, puis vous devez l’ajustez trois fois lorsque vous négociez. C’est cohérent et prévisible avec le troisième âge, mais ce n’est pas facile. Tout exige de la patience et du courage. Pour un sexe limité sur les voies secondaires, il manque toujours l’une ou l’autre chose en quantités suffisantes pour se synchroniser. Cela n’a finalement pas d’importance car on sort de cette épopée lubrique en sueur…
C’est à la fois en cause de la faiblesse de la climatisation de la Diablo dans la chaleur quasi morbide et de la concentration nécessaire pour maintenir la belle vieille en ébullition. Je n’ai pas gagné le match, mais j’en suis sorti vivant, épuisé et mâle heureusement satisfait. Pour la plupart du temps, la Diablesse est prévisible et amicale elle porte bien son nom. L’expérience est totalement différente de ce qu’offre une supercar moderne et sexy.
Les Lamborghini’s d’aujourd’hui sont comme les putes averties, beaucoup plus rapides, beaucoup plus composées et beaucoup plus fiables quant aux résultats, elles sont également beaucoup plus proches des normalités. Leurs systèmes d’info divertissement sont des unités bien pensées. Leurs climatiseurs sont puissants. Leurs véritables pouvoirs sont encordés derrière des couches de stabilité et de contrôle de traction.
Elles sont accessibles par les machinations des transmissions automatisées. Les portes s’ouvrent toujours vers le haut, ohhhhh! ahhhhhh! en remerciements, mais ont suffisamment d’assistance hydraulique pour rendre ce mouvement facile, gracieux même. Celles de la Diablo nécessitent une certaine force de l’avant-bras. La climatisation ne souffle pas, elle siffle hors des évents tous trop loin pour fournir un effet de refroidissement notable.
Toutefois c’est avec le haut vers le bas et inversement, les contrôles étant disposés de manière absurde. Les compteurs sont analogiques, instables et, dans cet exemple montrent parfois une pression d’huile inquiétante. L’indicateur de batterie s’est allumé parce que, comme je l’ai découvert plus tard, l’alternateur était tombé en panne. Le tout sentait le plastique trop chaud.
Faire avancer le levier de vitesses pour aller en marche arrière nécessite un effort de driver de semi-remorque. Tout, vraiment, semble à la fois brutal et délicat. La plupart des voitures ont besoin de muscles ou de finesses d’esprit. La Diablo demande les deux. Il n’y a pas de moment où tout clique, du moins pas pendant mon court séjour avec la Diablo.
Après avoir conduit plusieurs centaines de bagnoles et manœuvré tout autant de nananas, je peux généralement trouver mon rythme en m’installant dans les bizarreries de sa boîte de vitesses, de la réponse de l’accélérateur ou des freins. Mon cerveau passe des actions lentes et délibérées du système cognitif au fonctionnement automatique et instinctif du système Diablo qui résiste à ce transfert.
Elle n’est pas destinée à être conduite automatiquement ou négligemment. Elle ne veut pas seulement votre implication, mais votre attention. Vous n’écoutez pas la radio, ni ne rêvez éveillé. Vous conduisez, et vous réagissez à la Diablo au fur et à mesure. La plupart du temps, elle est prévisible, parfois, elle porte bien son nom. C’est une relation bidirectionnelle, plus inhumaine qu’avec une automobile moyenne.
C’est une vieille assez complexe qui gémit tout le temps… Cela vous frustre et vous embrouille, mais aussi vous étonne et vous excite si vous devez comme à mon âge actuel, contribuer aux fins de parcours… Chaque expérience sexuelle et automobile comporte des risques et des complications, mais elles sont toutes mémorables et uniques. L’expérience est globalement meilleure, mais elle est aussi la même à chaque fois.
Dans le besoin sans fin d’augmenter les ventes et les profits, les supercar’s et putes grand public sont devenue des biens de masse. Elles doivent être à l’épreuve des idiots, pilotables dans des conditions qu’aucune supercar ne devrait jamais voir ni devoir autoréguler. Lamborghini en 2023 ne peut pas s’attendre à ce que ses clients acheteurs gardent un œil sur un manomètre d’huile ou des indications bizarres sur un écran incompréhensible.
L’entreprise ne peut pas exiger mécaniquement de la sympathie. Les acheteurs de supercars ne veulent pas se sacrifier sauf financièrement à l’achat… En dépensant 400.000 euros où dollars pour une Aventador ou une 720S, le client veut un vrai climatiseur et que la bête fonctionne dans la circulation. Il veut des sièges confortables, une bonne suspension, de la place pour ses petites affaires et des porte-gobelets…
Mais comme on donne à l’acheteur tout ce qu’il veut dans une voiture de tous les jours, les supercars commencent à toutes devenir normales. La vraie grandeur exige des sacrifices. La personnalité d’une superpute tout comme d’une supercar ne vient pas de ses statistiques ou de ses performances, elle vient de la capacité à tout enlever sauf l’expérience. Une belle qui vous ancre dans l’instant. Il y a deux façons de le faire.
La première consiste à rendre la voiture parfaite. C’est l’approche de la 911 GT3 et de la Ferrari 550 Maranello, un accent sur la précision et l’excellence qui est valorisé encore aujourd’hui. Mais la Diablo le fait d’une autre manière. elle commande toute votre attention parce qu’elle est déséquilibrée. Elle n’est ni logique ni réfléchie mais sauvage et capricieuse. elle crie et se tortille du cul et jette parfois des fluides sur le sol.
Si vous n’êtes pas prêt à y faire face, ne tentez pas de la prendre, même en levrette pour un tour. Je peux voir et comprendre pourquoi cette race s’est éteinte. Les gens ont longtemps préféré l’impression de nature sauvage à l’expérience réelle, c’est pourquoi les exotiques d’aujourd’hui semblent encore plus menaçantes sur le papier.
Sur la sellette, cependant, ce ne sont que des voitures rapides. La Diablo est quelque chose de plus. C’est une superpute dégueulasse, chiante, baveuse, insolente et dépensière… Sans doute est-ce la péripatéticienne d’un troisième âge la plus inconstante imaginable… Si vous êtes masochistes et aimez votre Grand-mère qui vous a initiée aux plaisirs et secrets interdits, foncez…