Lancia Stratos ’75 : Transsexuellement BDSM
La Lancia Stratos est née des fantaisies d’une proposition de style présentée en 1971 concernant une voiture de compétition. Acceptée parce qu’il n’y avait aucune autre proposition, le projet a été développé et perfectionné dans le but de remporter le Championnat du monde des rallyes, ce qu’elle a fait au péril des vies des pilotes kamikazes qui n’avaient d’autres choix que soit d’aller à la soupe populaire de l’Armée du salut, soit de devenir vendeurs d’automobiles d’occasions volées en banlieue Parisienne, soit de devenir pigistes sous-payés aux Editions Hommel…
De toutes les voitures férocement suicidaires de mémoire récente de l’époque des faits, la Stratos n’offrait que le plus petit moteur et le moins fiable des moteurs, le plus petit “cramped-cockpit” et de loin le poids à vide le plus faible générant une tenue de route apocalyptique, ce qui en fait l’une des plus tyranniques parmi les plus abominablement mauvaises automobiles à avoir jamais dominé une salle d’exposition. Sous sa forme en coin prête à l’emploi, la Stratos s’est de suite avérée n’être qu’une bête hargneuse non fiable et peu coopérative, quoique musclée avec une personnalité désagréable et brutale.
C’était sans équivoque définie dès la première vue des lignes trapues de la carrosserie qui recouvrait à peine les pneus, la mécanique. et les intrépides et téméraires occupants coincés à l’intérieur… La Stratos a été présentée au public (hébété) comme étant une voiture de course (légèrement) apprivoisée pour être utilisée dans certaines et rares circonstances mettant systématiquement la vie des intrépides occupants ainsi que celle du public, en grave danger. Inutile de dire qu’elle n’arrivera jamais sur le continent nord-américain en tant que voiture de route autorisée sous sa forme actuelle.
Diverses demandes d’exceptions aux normes fédérales basées sur la production limitée de la voiture et assorties de dons vertigineux en ca$h aux fins malhonnêtes d’obtenir une conformité, ont toutes été rejetées… Les chances étaient dès le départ, infimes, que les corrupteurs/demandeurs revoient un jour les dons versés… La Lancia Stratos sera toutefois vendue en Europe sur base de l’obtention de certificats de conformités arrangés selon les mêmes méthodes corruptives qu’aux USA, en un nombre suffisant (660 produites en 1974, 540 en 1975) pour justifier une homologation en tant que véhicule Groupe 4 GT.
Certains ont alors tenté au péril de leur vie de concourir contre la vénérable Porsche Carrera, prétextant que dans la combinaison des modèles habituels tels Fiat/Lancia/Ferrari, elle remplaçait la Ferrari Dino 246, abandonnée par pépère Enzo inconsolable du décès de son fils… La Stratos était une voiture relativement flexible (en double sens) quelle que soit la façon dont l’évaluaient les héritiers présomptifs, les jeunes lions et leurs compagnons accessoires, souvent transgenres, qui voulaient s’illuminer chacun/chacune à bord de l’une d’entre-elles (c’est un double sens sexuel adéquat)…
Les Lancia Stratos, (et les transgenres, là aussi en double et triple sens) ont tous (toutes) subi un certain nombre de difficultés qu’ils et elles contournaient en acquérant ou en se faisant offrir, une fumeuse Mercedes 450SEL, et un yacht à moteur turbopropulseur destinés l’un et l’autre aux longs voyages sans retour (aucun(ne) n’est revenu(e) de leurs longs voyages. Enormément de Stratos ont échoué sur la Côte Bleue, telles des émeraudes de pacotilles sous le Soleil. Sachez que le simple fait de rouler dans une Stratos sidère les plus blasé(e)s…
Son moteur Ferrari Dino attaché sommairement au centre arrière, spermet des expériences brûlantes et enivrantes qui attaquent durablement toutes les perceptions sensorielles de même que le contenu de portefeuilles dodus et coffres-forts. Tout mâle heureux ainsi embarqué en Stratos comme sur la barque de Charon traversant le Styx, est assis (en réalité accroupi) dans les limites d’une tourelle de canon. Le pare-brise fortement incliné enveloppe les intrépides candidats au suicide comme l’écran facial d’un casque motard. Pour survivre à pareilles aventures, rien ne l’indique, le nez de la voiture est en effet invisible…
Tout ce qu’on peut y entrevoir sont les deux renflements de la carrosserie qui recouvrent les pneus avant. La ligne de base du pare-brise s’élevant en effet à mesure qu’elle s’étend vers l’arrière jusqu’aux vitres latérales, qui se terminent par des fentes encadrées de courbes pointues et sinistres qui ne pardonnent rien…. Les quartiers arrière sont remplis de la structure de l’arceau de sécurité, tandis que la partie arrière de l’abominable chose est un labyrinthe de volets horizontaux noir mat. De plus, le cockpit est austère et sans fioritures, des portes noires en fibre de verre non terminées, donc brutes et brutales…
Et, en prime, le tableau de bord en aluminium recouvert de simili cuir, se décolle et se boursoufle… Le petit volant gainé de cuir est anodisé noir, le levier de vitesses juste en dessous de la cuisse droite est surmonté d’un énorme bouton qui s’adapte parfaitement non seulement à la paume de la main mais aussi au dessous de l’articulation du genou entre les deux tendons, ce qui crée des douleurs et des crampes…. De plus et de surcroit, les intrépides occupants sont assis comme accroupis et ceinturés dans un siège antinomique de taille junior mal recouvert d’un semblant de rembourrage en crin recouvert de simili…
Généralement distendu, Lancia a donc prévu une option payante pour avoir un recouvrement des sièges en tissu ou velours pré-taché. La carcasse ce ce siège d’art-déco est boulonné directement au plancher, cela signifie que pour modifier le positionnement il faut forer des trous dans le plancher… De toutes façons quelle que soit la taille du candidat au suicide, s’il est de taille et de proportions moyennes, sa tête frotte le rembourrage plissé collé sous le panneau de toit. C’est dire qu’un conducteur plus grand et volumineux devra piloter avec la tête penchée à 45° pliée au niveau du cou…
Du volant aux pédales en passant par les contours durs du siège, les masochistes vivront l’extase et ressentirons totalement la précarité de la vie ainsi que la sensation de la mise en bière d’un cercueil roulable… Il n’y a aucun moyen d’éviter de côtoyer intimement l’entre-jambes de l’éventuel passager ou la peu probable passagère, en effet, les sièges ne sont séparés que par un tunnel transportant deux conduites d’eau jusqu’au radiateur situé à l’avant. De plus, sans interphones de rallye, la conversation est impossible, il y a trop de bruits et le besoin de concentration est intense pour éviter une mort atroce…
Les indécis seront découragés par ce seul aspect, parce que dès le départ, cette voiture a été réalisée et préparée pour les combats de rue intenses. Dès la mise en route, le calvaire augmente d’intensité dramatique, le démarreur gémit métalliquement… peine… et au moment de succomber, parfois le moteur commence à démarrer, la voiture se met ensuite à trembler (de peur) et à vibrer (d’excitation sadique). Le cockpit exigu se remplit alors du vacarme d’un vrombissement des chaînes de distribution, du clic sec des suiveurs de came, d’un sifflement sourd des engrenages et d’un bruit occasionnel.
Le pfst…pfst…pfst…pfst…pfst…pfst… des trois carburateurs à double gorge est sans cesse présent, pareil que si vous aviez un vieux cancéreux des poumons qui crache derrière vous, car l’un ou l’autre cylindre refuse de digérer son mélange et le recrache doucement contre le papillon fermé. Vous entendez en conséquence, en sus des pfst…pfst… le ping des impulsions d’échappement dans les collecteurs en acier situés derrière les sièges, le même bruit qu’un moteur Coventry Climax Grand Prix fait au ralenti… Faire gronder le moteur et les bruits individuels se fondent dans des grognements graves aux accents perçants.
Les pédales d’embrayage et d’accélérateur sont toutes deux lourdes et réticentes à toutes réponses immédiates. En tirant le levier de vitesses dans la première fente (c’est sexuellement jouissif) il convient de faire glisser l’embrayage contre un rapport (Mummmmm) de ralenti à hauteur de 1.600 tr/min (plus bas et la belle s’étouffe). Comme par magie, la voiture avance alors avec la douceur d’un moteur de commutation. Le moteur 2,5 litres développant à peine 190chevaux, a suivi un cours approfondi à l’école Fiat. Il est né d’un échange sexuel entre Ferrari et Fiat pour propulser le coupé et le spider Fiat Dino.
Le moteur a été entièrement repensé et redéveloppé avant que Fiat Manufacturing ne reçoive le feu vert. Ne l’ayant jamais reçu, le bloc-cylindres en aluminium a alors été abandonné au profit d’une pièce en fonte… Les ports, soupapes, distribution, pistons, carburateurs, systèmes de lubrification et de refroidissement ont été révisés à l’économie… Le nom “Dino” est resté sur les caches à cames dans un but de tromperie, car le moteur est un Fiat. Toutes ces escroqueries “à l’italienne” finissent par réellement écœurer les plus blasés…
Appuyez sur la pédale à vos risques et périls et le tapis roulant d’asphalte devant la voiture commence à passer sous le bord inférieur du pare-brise avec une vitesse toujours croissante. Le moteur est toutefois hoquetant jusqu’à atteindre 3000 tr/min ; alors tout commence à se produire en même temps… L’aiguille du compte-tours traverse le cadran pour se cacher derrière la jante du volant. Si vous actionnez la pédale d’embrayage, l’accélérateur et le levier de vitesses (tous combattent vos commandes avec un entêtement inamical obstiné), et le déclenchement imprécis de la transmission déphase la chaîne d’événements.
Les dixièmes de seconde sont amplifiés en décennies lorsque vous recherchez la deuxième vitesse. Vous la trouvez au hasard, puis remettez le courant et la voiture avance… Lacets de gauche à droite pendant que le différentiel à glissement limité se met en marche…. La vitesse du film augmente et le moteur indique qu’il est temps de passer à une autre vitesse…. Heureusement, le troisième rapport est plus facile. C’est pareil qu’avec les femmes… La voiture avance à nouveau, mais cette fois il lui reste un instant de plus pour comprendre ce qui se passe, pareil que lorsque vous décidez d’une sodomie…
Bon choix sauf que le quatrième rapport vous attendait jambes écartées au maximum… Vous avez raté une occasion… Ensuite, il est temps de passer au quatrième rapport, c’est simple et fluide comme une éjaculation… La voiture accélère à nouveau (c’est sexuel) et vous utilisez quelques secondes pour faire basculer l’aiguille du tachymètre entre 6.000 et 7.000 tr/min. Ensuite, le levier de vitesses, sans autre endroit où aller, passe presque tout seul en cinquième position… Vous relâchez l’embrayage et roulez sur la puissance… et à nouveau la voiture avance, mais cette fois la direction s’engourdit.
La belle est fatiguée et n’en peut plus de vos assauts… Alors que vous cherchez dans le jeu libre de son mécanisme une sorte de réponse rassurante, un éclair de sueur colle la paume de vos mains au simili cuir du volant… Vous dépassez rapidement les 210 km/h, vos sens étant à l’épreuve pour vous orienter. Le sang bat dans vos oreilles. Chaque surface autour de vous, même l’air du cockpit, est secoué par une résonance sauvage. La vibration brouille votre vision. Dans quelle direction la voiture est-elle pointée ? La route est soudain devenue un entonnoir, les garde-corps semblant effleurer les flancs de la voiture.
Encore quelques secondes à essayer désespérément de plier la volonté de la voiture à vos actions totalement inadéquates et vous en avez assez : il y a une limite de vitesse et cela s’appelle la survie….Vous coupez l’accélérateur COMME SI VOUS CESSIEZ VOTRE PILLONEMENT DANS LE VAGIN DE LA BELLE QUI MURMURE LE PRENOM DE VOTRE VOISIN… et le bruit cesse. C’est la première fois que vous l’entendez depuis le deuxième rapport enclenché. La vitesse diminue lentement. De retour à 80 mph, la pédale d’accélérateur est juste au ralenti…
C’est le moment ultime, et pas celui pour gratouiller vos coucougnettes… Jetez-la belle en quatrième rapport, glissez-la en cinquième, rallumez les choses et goûtez l’amertume au fond avec votre langue. À l’heure des (voitures) paralysées et aux orteils en pigeon, voilà ce qu’est la Lancia Stratos. Comprenez que ce n’est pas un dragster sur un quart de mile. Non, c’est quelque chose de complètement différent. D’abord parce que vous luttez à mains nues avec un animal sauvage, ensuite parce que ce niveau de performance se poursuit dans les virages et les creux, de jour comme de nuit, sur sol mouillé ou sec.
A vrai dire (écrire) vrai sur n’importe quelle voie publique, la personnalité dure, agressive en coups de fouet de la Stratos aurait besoin d’un peu de soumission, bien sûr, car même si la voiture prend les virages comme un bateau une vague assassine, le contrôle n’est jamais une expérience facile pour son conducteur. La Stratos ne pardonne rien. Vous la conduisez à partir du moment où le moteur s’éteint. Vous associez votre intelligence et vos capacités aux lois de la physique. C’est un véhicule avec trop et pas assez de tout en même temps.
La voiture montre ses crocs à une main indifférente ou incompétente, et pour reprendre le contrôle de la situation, il vaut mieux avoir la bonne réponse, tout de suite. Parce que les secondes chances avec une Stratos sont rares. Pas de pitié, d’humour ou d’excuses. Pour l’avoir et la posséder il vous en coutera 600.000 euros au moins, plus taxes et frais et une inquisition fiscale… Si vous croyez polariser les foules, sachez que c’est auprès des Punkesses circulant dans des énormes SUV4X4 surélevés qui naviguent à côté comme des requins femelles que vous aurez toutes vos chances de vous faire plumer…
Puis rentrez dans le courant si vous n’obtenez aucune réponse. Regardez les visages des spectateurs et spectatrices passer de la colère à l’envie, peut-être même au plaisir, alors qu’ils se projettent sur le siège à côté de vous. Bon sang, un peu d’envie n’a jamais fait de mal aux prolétaires. Cela les maintient en ligne…Vous gouterez aux joies de l’homosexualité et du transgenre pareil qu’un Président, c’est de saison… Pourquoi en avoir honte ? La mutation est réussie, tous et toutes le sont et prennent d’ailleurs plaisir à enculer tout le monde en se faisant des couilles en or… C’est la preuve de l’évolution…
Alors, qu’est-ce que la Stratos, vraiment ? C’est une voiture de 600.000 $ qui va et s’arrête et ressemble et sonne comme le sidewinder le plus fou jamais fabriqué. Certain(e)s font la queue (où l’agitent dans des pompages hallucinants) pour s’assurer une retraite heureuse, et il y en aura davantage l’année suivante. Et si ce n’est pas une Stratos pour laquelle ils font la queue pour en avoir le goût… ce sera autre chose par la suite…. Parce que les gens s’aiment trop pour s’abandonner les sens à des sex-toys pour adultes comme celui-ci.
Type de véhicule : Petite merde sauvageonne, moteur arrière, propulsion, pour 2 passagers. Coupé ou Targa 2 portes… V-6, bloc de fer et culasses en aluminium / 148 po32.418 cm3… 190cv à 7.400 tr/min et 166 lb-pi à 4 000 tr/min… Boite manuelle 5 vitesses… Suspension, AV/AR : bras de commande et jambes de suspension… Freins, avant/arrière : 10,5pouces ventilés… Pneus recommandés : Michelin XWX 205/70VR-1… Empattement : 86,0 pouces… Longueur : 146,0 po… Largeur : 69,0 po… Hauteur : 43,9 po… Poids à vide : 2 400 lb… N’oubliez pas de faire un don financier pour me remercier de ma peine.
6 commentaires
Maître, Vous évoquez avec une touche d’humour la question de ce qui arrivera après votre départ de ce monde. À la manière de Diogène, vous semblez vous moquer des conventions funéraires et vous envisagez avec légèreté les différentes possibilités qui s’offrent à vous, ce qui résonne avec une philosophie stoïque et cynique. et rappelle que que la vie étant éphémère, nous devrions peut-être nous en soucier moins.
Je vous semble me moquer… Mais je m’en moque, je n’en fait même aucun choix, mes survivant(e)s décideront le moins couteux et plus expéditif, le choix est restreint car on n’empaille plus et les taxidermistes ne font que les animaux… Les autres choix dans le vrai et l’évocation, me laissent froid, sans savoir si ce sera de marbre pompeux ou une jarre… C’est utile pour éteindre un début d’incendie, quoique c’est une extrême manière d’encore servir à quelque chose… Notez que le cimetière de Saint-Tropez en bord de mer, également en bordure des Parcs, est un endroit agréable, on y pleure beaucoup, mais au crépuscule divers malandrins urinent sur les tombes de ceux qu’ils n’ont pas apprécié, les ex Maires et Mairesses étant particulièrement inondé(e)s ce qui aide à une végétation inattendue. Mais cette finalité me me passionne pas. De l’expérience de mes morts avec réanimation, c’est agréable de se laisser partir comme fatigué de trop en faire… Je souris en pensant aux infirmières me posant des questions basiques pour éviter que… -“Ouppppssssss, merde, il est parti, essayez encore, piquez mieux, là, oui”… Et paf, me revoilou…
Maître, C’est un véritable plaisir de lire que votre esprit libre et votre intelligence exceptionnelle nourrissent toujours votre remarquable créativité, malgré le 16 mai approchant !
Je ne sais ni ne puis développer une réponse aussi complète que précédemment, ci-avant ci-dessus, ce qui me contrarie et va sans doute vous attrister de ne pas pouvoir me décrypter… Etant optimiste et calculant basiquement sur la centaine d’année impartie aux humains, mais rarement respectée, il me resterait 25 années de lent dépérissement jusqu’à extinction définitive, quoique si crémation, je pourrais profiter de quelques dernières flammes lors de ma Chromation… L’autre alternative sous terre, va me laisser froid pour l’éternité, ce qui va me décomposer sans que je puisse râler de cette situation… Quoiqu’une disparition est possible, corps et biens, une ultime arnaque à mes dépends… Je vous dispense d’y venir puisque je ne me rendrais compte de rien, inutile d’insister…
Cher Maître bien-aimé, votre sujet m’a profondément touché et je me sens obligé de vous écrire, sans vouloir vous déranger outre mesure, pour souligner combien vos lecteurs vous apprécient en tant que guide intellectuel et considèrent la contradiction comme un jeu intellectuel enrichissant, bien plus captivant que l’endoctrinement souvent pratiqué par les journalistes censeurs. Nous espérons que vous allez bien. Bien amicalement,
Vous revoilà enfin et en faim de mes chroniques, qui, de plus en plus, dérivent en proposant une dimension didactique. Je m’efforce parfois à y incorporer une visée pédagogique axiologique cachant un ensemble de marqueurs de valeurs, permettant à mon lectorat (dont vous êtes emblématique), de découvrir une certaine position identitaire des figures de l’autorité et de la transmission des valeurs que nos gouvernements veulent nous imposer dans une temporalité univoque qui contribue à une illisibilité axiologique. Mon lectorat pris dans un tourbillon qui abat tous les points de repères connus, doit s’affronter à mes questionnements pour parvenir à se raccrocher quand même et ne pas sombrer complètement : Qu’est-ce que cachent plutôt que dévoilent mes textes ? Comment se définir par rapport à eux ? La réponse est qu’ils déclenchent, par ce biais, une activité herméneutique engageant mon lectorat dans la recherche active de différentes valorisations possibles pour que mes textes continuent à faire sens. Le grotesque visuel de certaines automobiles sciemment choisies, organise en cela de manière privilégiée la confrontation avec le non-sens incluant un potentiel savoir en construction à déconstruire. Mon lectorat se sent alors comme abandonné en pleine lecture comme d’autres en pleine forêt. La désidentification liée à l’étrangeté et à une réification progressive et aux variations de focalisation, oblige mon lectorat (avide) à se repositionner individuellement. L’organisation chaotique de certain(e)s favorise donc la passivité des autres lecteurs/lectrices devenant enseignés guidés par des valeurs, à se projeter dans une activité in-fine créative solitaire, puisqu’il s’agit pour chaque internaute/lecteur de se créer ses valeurs et donc d’être un “soi-même” face à mes textes. Ainsi le coté grotesque de divers Hot-Rods et autres engins, qui prennent pour support une métamorphose, finissent par altérer le sens de la vie dans une métamorphose éthique… La non-identification générique, l’identité en attente d’un hybride et l’enfermement dans un espace intenable, fonctionnent en fin de compte, comme un piège narratif. Mon lectorat se trouve embarqué puis comme abandonné en chemin : il lui faut alors, sous peine de s’abîmer dans l’hébétude, réinventer le sens, les valeurs, ou plutôt la possibilité même des valeurs, auxquelles se raccrocher. C’est donc bien que mes textes, qu’on ne saurait réduire à une dimension destructrice et/ou à la production d’un sens flottant, orientent le dégagement des internautes incompétents… La collusion du sexuel et du grotesque se découvre en finale sans la section SecretsInterdits qui explique de se trouver en finale du site, aisément par le fait que les corps en général sont un relais essentiel de l’expression grotesque, comme l’a montré clairement Mikhail Bakhtine dans son étude sur Rabelais… Affaire de tumescences et de détumescences, d’ouvertures et d’orifices, qui sont des lieux de passage et d’échange, le sexe et la sexualité constituant par nature des moteurs privilégiés de ces métamorphoses et débordements que j’identifie comme des ressorts majeurs de l’art du n’importe quoi… Par son ancrage corporel et sa propension à entrer en contact avec le dehors, à abolir les limites et brouiller les frontières du corps, à s’épancher sur l’extérieur (jusque sur le futur avec la procréation et la naissance), le sexe participe en effet activement à la subversion grotesque. Surtout que le champ du sexuel se prête parfaitement à l’expression du double aspect esthétique et psychologique qui caractérise le grotesque. Au plan esthétique, l’instinct sexuel est, par exemple, à l’origine d’une foule de constructions mentales, les fantasmes, qui se développent à partir de la réalité, en prolongent certains aspects, jusqu’à sortir parfois des limites de celle-ci et de celles du possible : mélanges insolites de corps, multiplication irréelle de ceux-ci, disparitions, troncations et autres grossissements. De sorte que le bizarre y est souvent associé. Or le grotesque qu’on retrouve dans le Hot Rodding et les Kustom-cars, se retrouve également dans les SuperCars qui ne sont que des exagérations et des déformations de la réalité et c’est d’évidence pour moi que de mêler l’hétérogène, d’imbriquer ce qui est séparé, de développer l’hybridation et de rapprocher les différences… Mon imagination me semble ainsi être correctement à l’œuvre pour produire des compositions scriptographiques à l’appui de photographies “pré-léchées” proches du rêve ou du délire (“sogni dei pittori” disait-on des fresques découvertes dans la villa de Néron), où corps et pensée coopèrent. C’est cette rencontre entre divagation érotique et grotesque qu’illustre d’une certaine manière le début de “Tropic of Capricorn” de Miller. Le narrateur vient de jouer avec la Nounou de sa fille, à détruire une “flotte de guerre” constituée de dominos, il gagne en tirant d’un geste brusque la nappe de la table. Après, il fait l’amour avec la Nounou adolescente sur cette même table et se voit plongé dans une rêverie bizarre, pastiche truculent de réminiscence Proustienne qui est en soi la même ligne que suit Gérard Depardieu : “Lorsque je la renversai sur la table, ses jambes se nouèrent autour de moi. Je sentais que mon pied était posé sur un domino épave de cette flotte que nous avions anéantie plus d’une douzaine de fois. Je pensais à mon grand-père, sur son banc, à la façon dont il avait un jour prévenu ma mère que je lisais trop pour mon âge, à son regard pensif, je pensais à l’attaque de San Juan Hill, aux Rough Riders et à l’image montrant Teddy Roosevelt chargeant à la tête de ses volontaires, dans le grand livre que je lisais souvent, assis non loin du banc ; je pensais au cuirassé Maine qui voguait au-dessus de mon lit dans la petite chambre à fenêtre grillagée, et à l’amiral Dewey, à Schley, à Sampson, à la visite des Docks de la flotte que je n’avais jamais faite parce qu’en route mon père s’était brusquement rappelé que nous devions aller chez le docteur cet après-midi-là et lorsque nous avions quitté le cabinet du docteur, j’avais perdu mes amygdales avec ma confiance dans les hommes”… Waouwwww !!! Le mélange insolite des pensées et des sensations tourne ici au comique. En effet, l’évocation nostalgique de son enfance est rendue particulièrement cocasse par le fait qu’elle est largement inattendue dans ce contexte de rapport sexuel avec la jeune femme… Le contraste violent entre un lyrisme touchant et l’assouvissement sexuel, entre l’évocation de l’enfance et la transgression adultère avec une adolescente, entre la perte de la naïveté et l’accomplissement de l’acte, soutenu par le réseau de métaphores incongrues du sexe masculin (le cuirassé Maine) et de l’activité sexuelle (la charge militaire de Roosevelt), inscrit bien la scène dans le champ du grotesque à partir de la réalité sexuelle initiale… Voilà Docteur Mabuse… Heuhhhhhhh… Dumont… Comment j’éjacule mes textes automobiles, je ne différencie pas celles-ci avec ce que sont les humains… Grotesques… Je viens de me laisser-aller à dévoiler mes secrets de création de textes dérangeants, politiquement-incorrects… Revenez vite échanger nos texticules… BAV…
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