Maserati MC20 2023

La Maserati MC20 prétend n’être liée à aucun partenariat, ni à aucune autre marque, ni Ferrari, ni Alfa Romeo, ni Fiat, ni Dodge/Chrysler/Jeep, ni Ford, ni… Oh là… Et Stellantis ? Ahhhhhhhh ! Maserati c’est leur trésor caché qui peut rapporter gros…Maserati est la seule marque de luxe du groupe Stellantis (FCA et PSA) qui de plus est au centre d’un ambitieux plan de relance. Après plusieurs années de mise en sommeil, Maserati veut capitaliser sur un prestige resté intact pour relancer sa gamme avec un nouveau SUV mais aussi une supercar. Un enjeu financier majeur pour le groupe emmené par Carlos Tavares…

La MC20 doit consacrer le retour de Maserati sur les supercars, elle a d’ailleurs pré-vendu toute la production prévue en 2021, pareil en 2022 et en 2023 ça n’arrète pas. La MC20 consacre le retour de Maserati sur le marché hyper rentable et porteur d’image des supercars. Stellantis, groupe à la dénomination astrale, s’est fait fort de réunir pas moins de quatorze marques, son seul label luxe revendique son exclusivité et n’envisage pas de synergies de plateformes ou moteurs. Et pourtant… Même pour un “psychopathe de la performance” comme Carlos Tavares, qui ne recule devant aucune économie de coûts.

Son statut semble définitivement acquis, Maserati ne fera rien comme les autres supercars. Diantre ! D’ailleurs, la marque italienne fondée en 1914 à Modène, avait communiqué son plan stratégique trois mois avant la fondation officielle de Stellantis née de la fusion des groupes PSA et FCA. Maserati voulait ainsi signifier ne vouloir rien faire comme les autres marques du groupe. “Elle a sa propre famille moteur et sa propre plateforme, soit les deux foyers de dépenses les plus importants d’une voiture, la plateforme Giorgio étant parfaite pour les produits Maserati qui allient design et performance”… Waouhhhh !

C’est ce qu’avait expliqué Bernard Loire, le directeur commercial monde du label. Quant au moteur, il fallait trouver une solution pour remplacer ceux de Ferrari dont le contrat de fourniture s’achevait fin 2020, conséquence de la sortie de la marque au cheval cabré du giron FCA en 2016. En septembre, Maserati a donc présenté Nettuno, un moteur V6 de 630 chevaux. C’est sa propre machine, avec son propre moteur spécialement conçu… et sa monocoque en fibre de carbone, une nouvelle ère d’indépendance pour Maserati. Pas de l’empire Stellantis, remarquez, mais de son propre passé confus récent…

Référence donnée lorsque la note d’échappement d’une Maserati pouvait rappeler une Ferrari. La MC20 est une exotique d’entrée de gamme, avec un prix de base de 215.000 $ et une liste d’options qui peuvent pousser le prix au-delà de 300.000 $. Elle est propulsée par un 6 cylindres biturbo que Maserati présente comme étant le six cylindres de production le plus puissant au monde, oubliant commodément Porsche, Ferrari, Ford (la GT), McLaren et d’autres… Il semble donc que nous entrions dans un âge d’or pour les performances à six pots, à condition que vous ayez 300.000 $ ou € à dépenser.

Le V6 Nettuno (Neptune) Maserati fait 207,6 chevaux par litre et utilise une conception de précombustion brevetée qui donne à chaque cylindre deux chambres de combustion, chacune avec sa propre bougie d’allumage. C’est une conception turbocompressée, à carter sec, surcarrée et construite pour tourner. Le pic de puissance arrive à 7500 tr/min et son couple de 538 lb-pi est disponible à 3000 tr/min. Ce petit moteur féroce est relié à une transmission automatique à double embrayage à huit vitesses qui entraîne les roues arrière. Maserati prévoit de sauter l’étape hybride et d’offrir la MC20 en électrique.

Sa baignoire en carbone est conçue pour accueillir les variantes coupé, cabriolet et électrique, pour l’instant, cependant, le MC20 est une pure combustion interne et n’est pas timide à ce sujet. Depuis le siège du conducteur, ce moteur joue une bande-son singulière, il a la respiration lourde des turbos mélangée avec un éclat de colère de l’échappement et le bruit distinctif de la combustion. Il n’y a pas de hurlement de style Alfa ici. À plein régime, le Nettuno émet une sorte de gargouillis énervé comme une détonation, ce qui est probablement les chambres de combustion doubles intelligentes et brevetées au travail.

Juste au moment où vous pensiez avoir entendu tous les sons qu’un moteur pouvait faire, voici Maserati avec un nouveau son. Ouvrez grand l’accélérateur et ce gargouillis est supplanté par beaucoup d’autres bruits, comme le sang qui s’accumule dans vos oreilles lorsque votre corps est écrasé dans le siège Sabelt. La MC20 expédie 60 mph en 3,2 secondes, un temps qui reflète ces premiers moments où le contrôle de lancement se bat pour empêcher les pneus arrière 305/30ZR-20 Bridgestone Potenza Sport de partir en fumée. Une fois complètement branchés, les 621 chevaux s’affirment pleinement.

Le quart de mile (400m) passant en 11,0 secondes à 131 mph. C’est cliché de dire que la puissance de passage d’une voiture donne l’impression d’être heurtée par l’arrière par un camion à benne basculante, mais c’est vraiment ce que l’on ressent lorsque vous appuyez brusquement sur l’accélérateur en mouvement dans la MC20. La transmission rétrograde instantanément et violemment… Lors de mon test d’accélération de 50 à 70 mi/h, la MC20 n’a nécessité que 2,4 secondes. La sensation est qu’il n’y a pas de relâchement dans le système jusqu’à ce que vous appuyiez sur les freins…

Là, waouhhhh ! La pédale va la majeure partie du chemin jusqu’au sol avant que les plaquettes ne mordent vraiment dans les rotors en carbone-céramique de 10.000 $ en option. Puisqu’il s’agit d’un système de freinage électrique, j’ai suggéré à Maserati de sacrifier une partie de cette modulation facile au nom d’une immédiateté accrue. Comme pour ses performances de bande de traînée, l’adhérence de la MC20 convient également à une voiture qui semble sortir de la grille du circuit de la Sarthe, affichant 1,08 g sur le patin. Mais pour l’accélération et le freinage, ils auraient été  meilleurs si la voiture pesait moins…

Certes, la MC20 est une machine trompeusement grande (elle est plus longue qu’une Chevrolet Corvette et qu’une Porsche) mais c’est beaucoup de poids pour une voiture à propulsion arrière avec une baignoire en fibre de carbone et un minuscule V-6. Peut-être que Dallara, qui fournit la baignoire, a besoin d’extraire quelques litres de résine supplémentaires avant de frapper le vieil autoclave. La MC20 offre quatre modes de conduite : GT, Sport et Corsa, plus un mode humide (gag !) et les trois premiers vont de l’agressif au totalement antisocial. Un bouton au milieu de la molette du mode rotatif intrigue…

Elle permet au conducteur d’adoucir la suspension indépendamment, de sorte que le groupe motopropulseur peut être en mode Sport tandis que la suspension reste détendue, ce qui est parfait pour attaquer de vraies routes. Le mode Corsa est probablement mieux laissé aux pistes réelles (entre autres choses, il ouvre l’échappement actif à tout moment) à moins que vous n’ayez besoin d’accéder au contrôle de lancement, qui peut être basculé depuis le volant. Bien que la MC20 ait son côté pratique, avec un coffre arrière adapté à quelques sacs de sport et un avant assez grand pour le manuel du proprio…

L’intérieur est élégant mais austère, engagé dans l’ambiance de voiture de course qui s’établit au moment où vous ouvrez la porte dièdre. La ligne de toit est basse, avec un seul essuie-glace balayant le pare-brise, pas aussi efficacement qu’une paire d’entre eux pourrait l’être, mais il est cool et heureux de le faire. La vue vers l’arrière est compromise par le faible râteau du toit, avec les minuscules reflets de la lunette arrière qui font que le rétroviseur montre la vue devant vous plutôt que derrière. Heureusement, le miroir dispose également d’un mode vidéo, lorsque vous avez besoin de savoir si la police est derrière.

Cela vous permet de sauter dans l’hyper-espace en vous calant dans le siège sport électrique à six réglages de série assez confortable… Cette Maserati a eu droit à un minimum de parures intérieures autres qu’un système audio Sonus Faber de 4000 1000 $ et du cuir et de l’Alcantara améliorés, mais elle avait toujours l’air de haute qualité et, surtout, ne ressemblait à rien d’autre dans le portefeuille Stellantis. Cette Maserati MC2020 2023 est finie en Giallo Genio sur sellerie cuir Nero et est propulsée par un V6 litres à double turbocompresseur couplé à une boîte-pont automatique à double embrayage à huit vitesses.

Le différentiel est à glissement limité. L’équipement supplémentaire comprend les packs de carbone intérieur et extérieur ainsi que des jantes Birdcage de 20 pouces, des étriers de frein jaune brillant sur des rotors en carbone-céramique, un système de levage de la suspension avant, un aileron arrière en fibre de carbone, des capteurs de stationnement, une caméra de recul, un système audio Sonus Faber, des sièges avant chauffants, une climatisation automatique à deux zones et un système d’infodivertissement à écran tactile avec navigation, Apple CarPlay, et Android Auto.

La MC20 a été développée en collaboration avec la société d’ingénierie de sport automobile Dallara. Le travail de conception a été effectué en interne au Centro Stile Maserati à Turin, en Italie, et les voitures sont assemblées à l’usine Viale Ciro Menotti de Modène. Les sièges sport confort chauffants et à réglage électrique sont recouverts de cuir Nero avec inserts en Alcantara et sont dotés en option de tridents Maserati brodés sur les appuie-tête et de surpiqûres jaunes contrastantes qui s’étendent au tableau de bord, à la console centrale et aux panneaux de porte.

Les garnitures en fibre de carbone accentuent l’habitacle, et les équipements comprennent la climatisation automatique à deux zones, un rétroviseur numérique, une recharge sans fil. Le volant garni de fibre de carbone et d’Alcantara se trouve devant les palettes de changement de vitesse montées sur colonne et encadre un combiné d’instruments numériques de 10,25 pouces. Le V6 Nettuno à double turbocompresseur est doté d’un couvercle en fibre de carbone en option. Voilà, c’est fini…