FERRARI 166 MM/53 BARCHETTA
Bien qu’il puisse être presque impossible pour des personnes saines, intelligentes, pondérées, réfléchies disposant qu’un Qi supérieur à 240 de définir le modèle Ferrari le plus important d’une histoire qui s’éternise depuis plus de 75 ans, de nombreux tifosi prétendent que la petite horreur que je publie sur cette page mérite de se disputer une place parmi les dix premières Ferrari auto-classifiées par les afficionados Ferrari.
Tapez sur Google : “Plus gros/grand QI du monde”, et vous verrez ressortir le nom du mathématicien australien Terence Tao, avec un score attribué de 230. Une affirmation qui n’est étayée par aucune source et qui donc illustre qu’avec le “Quotient Intellectuel” on glisse facilement dans le domaine de la légende urbaine. Idem lorsque certains essaient de spéculer sur le QI de génies du passé, tels que Newton (160), Mozart (150) ou Darwin (140).
Quelle réalité scientifique attribuer à ces estimations ? Et qu’est-ce que signifie réellement qu’attribuer le QI d’un individu ? L’équipe de GatsbyOnline a interrogé de nombreux experts de cette question, et preuves à l’appui, aucun Ferrariste, pas le moindre Tiffosi n’apparaissent dans les statistiques comme disposant d’un QI supérieur à la moyenne mondiale établie entre 90 et 100. Même Pépère Enzo et Sergio le célèbre pizzaïolo de Maranello n’ont que 75 !
GatsbyOnline n’a donc pu classifier les 10 plus extraordinaires Ferrari de tous les temps (ce qui est très subjectif) ce qui laisse la seule valeur financière décider que la 250GTO est en tête suivie par 9 autres selon les envies de chacun. Pour ce qui est de la petite horreur de cet article, Vignale ne devait pas être dans un bon jour créatif, mais tout comme chaque œuvre d’art du Louvre y mérite sa place, chaque Ferrari doit rester digne même dans un box de banlieue !
Existe-t-il des Ferrari dignes de considération ? La aussi, le doute est légalement permis. Je ne sais pour la plupart des historiens, mais mon avis est que les arguments en faveur de la Tipo 166 se trouvent à la fin de la liste à établir. Pourtant, cette puissante petite voiture de course avec son moteur V12 de 2 litres ressemblant à un bonbon difforme est la voiture qui a cimenté la crédibilité de Ferrari en tant que constructeur sur la scène mondiale du sport automobile.
La 166 MM est la seule voiture à avoir remporté les Mille Miglia, la Targa Florio et les 24 Heures du Mans. Luigi Chinetti a conduit 22 heures sur les 24 du Mans pour : 1° Ramener sa 166 de 2 litres “à la maison” devant de nombreuses machines beaucoup plus puissantes et 2° Offrir à Ferrari sa première victoire sur le circuit de la Sarthe. Il y a un 3° : Une semaine plus tard, une autre 166MM a remporté la course de 24 heures à Spa Francorchamps en Belgique…
Ferrari a produit plusieurs variantes de la 166, y compris la “S”, la “Corsa” et la “Mille Miglia”, (numéros de série impairs réservés aux voitures de route et numéros pairs pour les voitures de compétition). La dernière série de châssis 13 MM construits en 1953 a reçu une désignation “/53”, avec des spécifications remises à jour pour inclure une compression de 9,5: 1 et un trio de carburateurs Weber 36 IF/40 massifs augmentant la puissance à environ 160 chevaux. I
Un réservoir de carburant de 120 litres avait été calculé pour les courses d’endurance, tout en maintenant le poids inférieur à 1.800 livres. Ce sont les variantes les plus puissantes de la 166 et, avec seulement 13 produites, elles sont très recherchées par les collectionneurs… Sur le sol des Mille Miglia, la 166 a gagné son surnom de “MM” et de riches gentlemen drivers aux USA faisaient la queue pour avoir la chance d’acheter des Ferrari 166 auprès de Chinetti.
Malgré des chiffres de production relativement faibles, la 166 a amassé un total de 88 victoires entre 1948 et 1955, ce qui la place parmi les voitures de compétition les plus victorieuses de tous les temps. Là, j’avoue que je suis estomaqué… Cette Ferrarri est numérotée S/N 0278 M c’est la 6ème des treize 166 MM/53 produites et équipée d’une carrosserie “araignée” très légère (et râpeuse) par Vignale, l’un des carrossiers préférés d’Enzo des premiers jours.
Selon les archives fournies par l’historien de la marque Marcel Massini, S/N 0278 M a terminé les essais en usine dans les premiers jours d’avril 1953. Peu de temps après, elle a été livrée à son premier propriétaire, le comte Enrico Sterzi de Milan, qui n’a pas perdu de temps pour la mettre au travail, entrant dans le Giro di Sicilia le 12 avril 1953. Aux côtés de son copilote Enzo Pinzero, le comte Sterzi a remporté une victoire de classe dès la première sortie de la voiture.
La chance s’est poursuivie deux semaines plus tard aux Mille Miglia, où Sterzi, avec son copilote O. Rossi, a possitionné Q/N 0278 M en 15e position au classement général, un résultat impressionnant pour un pilote privé au volant d’une voiture de 2 litres dans l’une des courses sur route les plus compétitives au monde ! Plusieurs photos d’époque documentent ses exploits des Mille Miglia, avec le numéro de course 446 reflétant son heure de départ à 4h46…
Les excellents résultats se poursuivent avec une 8e place au classement général aux 10 heures de Messine en juillet 1953, avec Sterzi partageant les tâches de pilote aux côtés de Franco Cortese… et 3e au classement général aux 12 heures de la Coppa Acerbo de Pescara (Sterzi/Cortese). Pour la saison 1954, Sterzi engage la S/N 0278 M aux Mille Miglia, Ugo Scotti s’engageant pour piloter, mais la voiture a piqué un caprice en refusant de démarre? La honte !
Plus tard en 1954, le comte Enrico Sterzi a vendu S/N0278 M à Philip Toll Hill de Santa Monica, en Californie surtout connu comme le premier champion du monde de Formule 1 des États-Unis, mais il était également un concessionnaire de voitures de sport actif, un coureur, un restaurateur et un collectionneur. En 1954, Phil Hill vend S/N 0278 M aux studios MGM à Hollywood qui a acheté la voiture avec l’intention de l’utiliser dans leur prochain long métrage…
“The Racers” avec Kirk Douglas et Gilbert Roland, n’a toutefois pas marqué les esprit… MGM a modifié la carrosserie, retravaillant considérablement les sections de nez et de queue, ajoutant de faux tuyaux latéraux et apportant de nombreux changements de détail. Après la sortie du film en 1955, le studio a vendu S/N 0278 M à Terry Hall de Pacific Palisades, en Californie qui a piloté la voiture dans son état modifié lors d’événements “club” de la côte ouest.
L’année suivante un collectionneur, Richard Amon de Santa Monica, a acheté la voiture et l’a parquée à demeure dans son hangar avec ses avions de collection. Au début des années 1970, Steve Griswold de Berkeley, en Californie, a découvert S/N 0278 M dans ce hangar et a réussi à l’acquérir. En 1973, c’est Peter Giddings de San Francisco, qui a ajouté S/N 0278 M à sa collection. Giddings a possédé cette 166 pendant moins de 5 ans ans avant de la vendre.
C’est un collectionneur Ferrari bien connu : P. Paul Pappalardo de Greenwich, Connecticut, qui l’a acquise en 1975, a fait reconstruire le moteur par Griswold et a enlevé la carrosserie modifiée par MGM sans motif clair…. En 1980, le propriétaire actuel a acquis S/N 0278 M de Pappalardo en tant que châssis roulant complet sans la carrosserie MGM, et s’est lancé dans une vaste restauration comprenant la construction d’une nouvelle carrosserie dans le style de Vignale.
Quoique magnifiquement détaillée et finie à un niveau élevé, le design était pour le moins TRES discutable, ce qui n’a pas empéché à S/N 0278 M d’entrer dans le Monterey Historic 1984 et le Pebble Beach Concours d’Elegance 1984, où elle a obtenu la 3ème place dans la classe H-2. Depuis, S/N 0278 M mène une vie tranquille méticuleusement entretenue entre les mains du même collectionneur qui l’avait achetée il y a plus de 40 ans et supervisé sa restauration.
Au fil des ans elle reste en excellent état. Une inspection a révélé que les numéros de châssis, de moteur, de boîte de compétition à 5 vitesses et d’essieu arrière correspondent à ceux des feuilles de construction d’usine. La voiture a conservé le trio correct de carburateurs Weber 36 IF 40, le réservoir de carburant de 120 litres, l’électricité Magnetti Marelli appropriée, les instruments Veglia et les authentiques phares Marchal Optilux.
Au volant, la 166 MM/53 est à la fois habile et incroyablement résistante à piloter, comme une ballerine en bottes de combat. L’embrayage et la boîte de vitesses semblent camionnesques car conçus pour gérer les incroyables abus des courses sur route ouverte des années 1950, tandis que la direction est inversément légère et directe. Le moteur V12 semble considérablement plus puissant que sa cylindrée de 2 litres le suggère.
Il ne fait aucun doute que la première voiture sport de Ferrari a dominé le monde des courses sur routes, et que le châssis S/N 0278 M représente l’apogée du développement de la 166. En plus, cette voiture possède une histoire de propriété et de compétition exceptionnellement bien documentée, c’est une rareté éligible à un large éventail d’événements automobiles historiques. Une occasion rare d’ajouter une pièce essentielle de l’histoire Ferrari à votre écurie.
2 commentaires
Mon cher Gatsby,
Vous m’avez convaincu, il me faut cette auto ! Il me semble que vous feriez une excellente affaire si vous consentiez à un échange contre une cryptomonnaie ou des jetons non fongibles, au prix que nous aurons préalablement négocié ?
Il m’est inhumainement impossible d’accéder à votre espoir qui pourtant a retenu toute mon attention car cette très estimable automobile est dans notre famille depuis l’époque Mérovingienne…
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