Tout n’est qu’illusion…
On connaissait les sacs Louis Vuitton contrefaits, ou les fausses Ray Ban, ainsi que les kit-cars imitant sans trop y regarder de près les voitures de sport hors de prix, principalement les Cobra 427S/C, les Porsche 356 et les Ferrari 250GTO, ainsi que quelques plus rares Ferrari TestaRossa et Ferrari Daytona…, mais on n’avait pas encore copié des Ferrari récentes comme la 360 et la 458… et, cette fois, l’entourloupe ne vient pas d’Italie ou de Chine, mais d’Espagne.
Une transsexuelle, c’est comme un kit-car qui donne l’illusion d’être une Ferrari…, avec un petit quelque chose en plus…, le comble est que le (la) transsexuel(le) en illustration, se nomme Raffaela Ferrari…
Oui, vous venez à l’instant d’en avoir eu l’illumination… et pas qu’en lisant le “chapeau” d’introduction ci-dessus, les photos sont “parfaitement-claires” et vous pouvez en voir plus et en détail, en ce compris “son engin en action” en tapotant le nom de Raffaela Ferrari sur un moteur de recherche…
Je suis donc allé voir de quoi il retournait !
Je n’ai pas honte, j’assume totalement, la preuve : j’en fais un article…, témoignage absolu et indiscutable que ma dignité et ma pudeur ne sont pas bien grandes par comparaison…
J’aurais pu faire comme tout le monde et rester dans mes pénates, mes pieds dans une bassine d’eau froide tandis que je pianote mes mots en phrases affalé sur mon ordinateur…, ouaihhhhh !
Mais je n’arrive pas à me fondre dans le moule du français lambda amateur de comédies de masse : “Si ça se trouve, ça va être drôle… et même pire”… me suis-je dit en m’ébrouant.
Que voulez vous, je n’arrive pas à rester hermétique à ce pan de la culture automobile… et comme j’avais le cœur à la débauche tout autant qu’à la révolte, je me suis dit, en sus de ce que je viens de vous avouer : “J’y vais, putain, advienne que pourra… et merde à Enzo” !
Quelle meilleure façon d’incarner une révolte contre le politiquement-correct que de se vautrer dans la médiocrité ?
Alors, après le passage réglementaire par la case junkfood je suis allé en Espagne pour voir jusqu’ou peut mener la bêtise humaine crasse (car il y a des gradations en tout)… quoique j’aurais pu m’éviter ce voyage en allant voir les habituels kit-cars Ferrari stationnés devant les pizzérias (quoique, avec la crise, ce sont plutôt les vieilles Fiat 124 badgées Ferrari qui y pullulent à nouveau maintenant), ça m’aurait couté moins cher…
Mais donc… ça aurait été moins bon (sic !), parce que je sais bien que plus c’est cher et mieux cela est.
La police espagnole plastronne, s’imaginant avoir démantelé un “réseau”…, alors qu’en réalité ce ne sont que des artisans carrossiers doués…
L’annonce de cette pénible affaire sur un site-web d’infos pourries, m’avait laissé une impression de foutage de gueule de grand gabarit…, ne sachant dire si cela annonçait une parodie assumée, un chef d’œuvre surréaliste ou un gag outrageusement prétentieux massacré par des incompétents.
Ca sentait quand même bien la grosse bouse comme on n’en fait plus dans l’automobile depuis quelque temps…
Arrivé sur place après un voyage épique qui lui aussi mériterait un détour scriptural, dès les premières secondes, j’ai compris à quoi j’avais à faire : une connerie énorme, d’une nullité sans frontières et sans limites.
C’était moche, vide, les costumes des flics Espagnols ridicules (surtout leur couvre-chef), les explications asthmatiques, pourtant j’ai aimé le coté psychotique et symboliste de cette rocambolesque histoire !
Je dois même avouer qu’elle pourrait faire partie de mon top 5 des conneries liées à Ferrari… et cela malgré le fait qu’aucune figure connue n’y incarnait un rôle digne d’une dérive à la DSK…, je n’y retrouvais en effet pas l’emphase et le lyrisme d’une descente aux enfer, c’était un casting d’huîtres et autres mollusques chatouillant le degré zéro de la magouille…
La vidéo “officielle”…
S’il est des domaines où l’ingéniosité des faussaires a pu s’exercer largement jusqu’ici, l’automobile n’y a pas échappé, surtout l’organisation bien rodée autour des pièces de rechange qui suscite régulièrement la colère des constructeurs lorsque les copies touchent à des pièces de sécurité (qui a bon dos), quoique dans 80% des cas, il s’agit de pièces provenant des mêmes fabricants sous-traitants qui se justifient de leurs actions en s’affirmant écrasés sous les prétendues contraintes budgétaires des marques qui leur commandent, alors qu’elles les revendent dans le réseau officiel avec des marges bénéficiaires stratosphériques…
Mais cette fois, ce sont des voitures entières… et pas n’importe lesquelles, qui sont passées par l’imagination de mécanos faussaires, artistes de la lime et du marteau de carrossier.
La police espagnole a en effet “découvert”, dans les environs de Valence, deux ateliers “clandestins” (en réalité des garages-carrosseries ayant pignon sur rue), qui transformaient allègrement et avec un chouia d’ingéniosité, des mécaniques ordinaires en fausses Ferrari ou Aston Martin.
Le “butin” que la police espagnole a exhibé aux journaleux… s’est avéré être une pitrerie sans nom !
Vendues sur internet, ces copies étaient appréciées des amateurs de kit-cars de luxe, tout heureux de pouvoir avoir l’air… sans devoir s’astreindre à assembler un kit…, ces acheteurs étant conscients d’acquérir un kit-car, mais pas d’utiliser un faux, juridiquement parlant…, car les châssis et les moteurs utilisés pour servir de base technique aux habiles transformateurs, provenaient de voitures de grande série !
Au royaume des faussaires, seuls les sourds et les aveugles sont rois.
Dans ce “bim’s”…, le prix moyen réclamé pour une réplique de pur-sang italien ne dépassait guère les 40.000 euros, contre plus de 200.000 euros à un modèle authentique d’occasion…
Les huit personnes, au coeur de la transformation et de la commercialisation des voitures ainsi défigurées, qui ont été interpellées, n’avaient guère eu d’ennuis avec leur clientèle, tout à fait satisfaite des résultats.
Les géniaux kiteurs opportunistes, œuvraient dans deux ateliers de la région de Valence, dans les localités de Algemesi et Albalat dels Sorells… et payaient TVA et impôts….
Malgré tout, sur la seule foi d’une plainte non fondée légalement du concessionnaire Ferrari espagnol, 19 voitures, soit 17 kit-cars Ferrari et deux répliques d’Aston Martin, ont été saisies.
Dans ces ateliers, les prétendus “faussaires” confectionnaient eux-mêmes les pièces en fibre de verre qui servaient à transformer les voitures.
Ils disposaient aussi d’une “boutique” qui élaborait rien que pour eux, sur commande, les logos et signes distinctifs des marques en question pour que la falsification (l’illusion) visuelle soit complète.
Cette falsification rappelle les voitures vendues en kits, jadis, qui permettaient, dans quelques pays peu regardants (avant de modifier les lois en matière de contrôle technique afin que les kit-cars ne puissent plus être immatriculés avec les documents de la voiture donneuse de ses organes et de son châssis)…, de changer les châssis comme permuter le plomb en or…, en général, une modeste Volkswagen Coccinelle muée en Porsche 356… ou une Rover Vitesse 3500 transformée en Cobra 427S/C.
En comparaison, les Anglais de “mr2bodykit” commercialisent encore et toujours, sans aucun problème, un kit pour transformer une Toyota MR en Ferrari 360…
En Espagne, l’apparence finale des voitures, aussi bien le design extérieur que l’intérieur et les détails du moteur, simulait presque à la perfection (sic !) les modèles originaux.
C’est l’importateur Ferrari qui, examinant les ventes de Ferrari sur Internet, a repéré ce qu’il a qualifié de supercherie…, une coutume pour la marque au cheval cabré qui fait la même chose au départ de Ferrari anciennes disparues dont Ferrari a le numéro de châssis et les données complètes, disposant de l’historique de toutes ses voitures et surveillant en permanence le marché de l’occasion et des enchères pour le contrôler à son bénéfice exclusif.
Sans faire de publicité autour de cette surveillance constante, Ferrari a toutefois pu retrouver bon nombre de Ferrari volées…, mais pas nécessairement pour les faire rendre à leurs propriétaires…, en effet Ferrari maquille aussi les autos et refait les “papiers” nécessaires pour une remise en circulation…, tout cela se paye évidement fort cher…
Les Ferrari disparues restent officiellement perdues, sauf qu’elles renaissent avec un autre numéro de châssis… d’authentiques “authenticités”…, lorsqu’il s’agit d’une ancienne “historique”, là ça flambe… sauf qu’il arrive que le vrai bon numéro de châssis refait parfois surface gravé dans le vrai châssis…, généralement pour quelques centaines de milliers d’euros l’affaire se termine en “arrangement” l’une des voitures étant “officiellement” déclarées comme étant authentique car recréée sur une des moitiés perdues… etc etc… un trafic bien rodé et “en mains”, pas comme les automobiles basiques fardées que sont les trapanelles espagnoles.
Les policiers cherchent maintenant à identifier la provenance des véhicules utilisés comme “matière première“, vérifiant notamment la validité de leurs papiers…, car c’est seulement là que se situe le débat concernant l’illégalité ou non de ces engins… et là, la plainte débilitante de l’importateur va finir par nuire au trafic “officiel”…
Mais, avec de bons avocats et divers amis bien placés, l’affaire tourne en rond, la police espagnole devant seulement répondre a une triple question stupide : les voitures saisies, ont-elles été construites avec des pièces moulées sur une voiture originale… et si oui, est-ce une voiture volée pour l’occasion ou une voiture louée ou prétée…, ensuite… et c’est le seul point crucial : quelle est l’immatriculation de ces voitures ?
Car si elles sont toujours au nom de la voiture donneuse, on n’est juridiquement pas dans le faux, mais dans l’évocation : Y a-t-il tromperie dès lors que ces voitures n’ont pas été vendues comme des authentiques ?
On en revient alors aux procès qui ont été intentés par Porsche à PGO…, par Ferrari à William Favre… et par Carroll Shelby à divers constructeurs de kit-cars…
Tous ont été perdus par Porsche, Ferrari et Shelby… qui ont plaidévque les refabrications de l’usine Ferrari étaient des faux “usine”… et que c’était un système vraiment pourri et pervers, parce que l’usine s’auto-attribue (ou auto-attribue à certains de ses clients ou concessionnaires), en finale, un certificat d’authenticité qui permet et justifie d’obtenir des millions d’euros pour des ferrailleries qui ne sont pas plus vraies ou fausses que les kit-cars !
Il est sorti dans les prétoires (mais cela a été étouffé par les journaleux de sévices et les merdias complaisants) qu’il arrivait même que les gens de chez Ferrari s’arrangent pour s’attribuer le numéro de châssis d’une Ferrari qui a été intégralement détruite et qu’on reconstruit, voire même qui a été acquise de manière très peu légale…
Les histoires dans ce sens abondent, l’ex-concessionnaire Belge Jacques Swaters s’étant retrouvé au centre d’une très grave affaire de vol, recel et faux :
https://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=725&cat=auto
(The iconic Jacques Swaters, in a case of stolen Ferrari ! The epic legal bottles over a stolen 1954 Ferrari 375 Plus Grand Prix ! The # 0384AM Affair !)
Toute cette affaire, est finalement retombée dans le vide abyssal de la connerie…, tous pourris et heureux de l’être…
En effet, Ferrari, directement ou via quelques-uns de ses concessionnaires et importants clients-collectionneurs, étant les premiers à refabriquer de fausses anciennes Ferrari au départ de rien d’autre que quelques bouts de ferraille et d’un fragment de document photocopié, se sont rendu compte que déposer des plaintes leur amenait plus de problèmes que d’avantages…
Le meilleur exemple étant l’entêtement d’Enzo qui, de son vivant (ne pas le confondre avec ses fantômes) avait lancé une Fatwa contre les répliqueurs qui osaient refaire des 365 Daytona et des 250GTO… ce qui a amené divers petits artisans aux USA à proposer des kits de transformation de Pontiac Fiero en trente-six carrosseries, 308, 288, TestaRossa et autres… et plus par centaine, mais par milliers !
La parade des grands constructeurs, c’est d’imposer dans toute l’Europe via des lois et directives supra-nationales “le contrôle technique obligatoire” et l’interdiction de modifier une voiture sous le prétexte de “la sécurité”…, ceci n’étant pas du tout une affaire de sécurité, mais de protection des grands constructeurs…
L’anti-parade, c’est de ne plus acheter…, non seulement de ne plus acheter de répliques, mais de ne plus acheter les voitures “hors de prix” et d’envoyer tout ce monde d’escrocs officiels ou non-officiels dans la merde…, qu’ils aillent tous se faire f…
J’étais venu en Espagne voir une grande affaire…, je peux dire que je n’ai pas été déçu…, de temps en temps l’abominable manque de réflexion… et la pauvreté abyssale des explications de la Police Espagnole a déclenché en moi un rire inopportun, mais c’était tellement mauvais que personne ne rigolait pas du long…
J’ai toutefois été surpris du nombre de journaleux venus voir, il parait même que cette affaire a fait un carton dans les merdias américains !
Outre le ridicule saisissant des commentaires et l’hallucinante médiocrité générale c’est la présentation planétaire d’un scandale abyssal (sic !) qui remporte à mes yeux le premier prix du pathétique !
Tout cela n’était qu’une tempête dans un verre d’eau non potable, on devrait laisser Ferrari (je ne cite pas Aston-Martin qui à eu l’intelligence de ne pas s’associer à Ferrari dans une plainte ridicule), s’asphyxier dans sa merde en y entrainant ses clients assez idiots pour acheter très très cher des engins peu fiables qui ne sont plus en phase avec notre temps…
On doit également rire de ceux qui ont la soif de paraître rivée au corps jusqu’à l’absurde de vouloir se montrer dans un engin improbable déguisé en étron roulant, qui n’est que la caricature de lui-même !
La meilleure image que je peux vous donner pour que vous ayez une petite idée du niveau, c’est celle des Power Rangers…, les combats des Power Rangers étant une mauvaise contrefaçon des combats des Bioman eux même contrefaçon de Sentai eux-mêmes contrefaçon des films d’art martiaux.
Ici, avec les fausses Ferrari et Aston Martin, c’est pareil à l’identique du même, le tout formant un mix ultime de bagnoles toutes plus fausses que des Vuiton en plastique, des zotos réalisées par des zozos guignolesques (assez géniaux pour comprendre le sens profond de la bêtise humaine) au charisme de crustacés éliminés de “La France (l’Espagne) à un Incroyable Talent”……, l’ensemble s’avérant être un moment d’anthologie durant lequel on se demande si l’on cauchemarde, baigné d’une source inépuisable de défauts et de ratés.
Restant sur ma faim (et ma soif), j’ai résolu de continuer mon reportage d’investigation en allant au Japon, le pays ou se nichent le plus de kit-cars er répliques Ferrari après les USA…
Je suis arrivé quelque part dans une banlieue ordinaire de Tokyo : à coté d’un petit bras de rivière pollué jusqu’à la dernière goutte marine dans les chaleurs de l’été…, mais les Ferrari, les Lamborghini, les Porsche étaient bien là, à quelques mètres, serrées les unes contre les autres, bien au frais dans leur showroom, l’endroit idéal pour exposer de tels bolides, car totalement glauque…
Ces kit-cars, répliques et évocations sont vendues librement au Japon, en toute légalité, ce qui renforce mon analyse concernant les kit-cars Ferrari et Aston Martin espagnols : ce qui a été présenté en Espagne, est une pitrerie grand-guignolesque qui a été orchestrée par l’importateur Ferrari grâce à quelques dons généreux versés à quelques têtes… avant d’ameuter les habituels merdias et leurs intrépides journaleux qui, au fur et à mesure, ont versé dans la surenchère, puisque cette presse en a été à en écrire que les carrossiers qui ont assemblés les kits étaient des faussaires, des escrocs, des mafieux, des receleurs, des assassins, des truands, voire des criminels terroristes…, c’est à pleurer !
Les kit-cars, répliques et évocations que vend par exemple Arrow Motors au Japon, sont légales…, aucune poursuite n’a abouti…, elles sont présentées comme ces plats en cire que l’on voit dans les devantures des restaurants japonais et qui servent à aiguiser l’appétit : elles sont belles, mais ce ne sont que des illusions.
Ce qui semble être des Ferrari Testarossa ou Daytona, des Lamborghini Countach et des Porsches 959, ne sont que des coques de fibre de verre montées sur des châssis basiques de grande série, modifiés (adaptés) équipés de leurs moteurs ordinaires.
– Nous proposons différentes bases, châssis et moteurs…, m’aexpliqué un vendeur, jean’s et T-shirt roulé sur les épaules à la James Dean…, les plus couramment utilisées sont ceux de vieilles Pontiac Fiero, ou de Corvette séries III, mais nous avons aussi un modèle qui évoque une Ferrari montée sur une Fiat 124…
Ciel ! Enzo doit s’en retourner dans sa tombe !
Seules les Porsche 959 sont d’origine Porsche…, enfin presque, des 911 hors d’usage remises plus ou moins en état… et ces kit cars en viennent à n’être que des modèles inexistants…
Coup d’oeil rapide sur le tableau de bord des “fringantes” italiennes qui ne sont en réalité que de très vieilles américaines : 30.000 à 70.000 kilomètres au compteur.
– Non, c’est 130 ou 230.000 miles, le chiffre de la centaine n’apparait pas sur ces vieux compteurs des années ’70…, m’a précisé le vendeur, sans se démonter.
De 5 à 7 millions de yens le modèle, cela fait cher l’épave, même reliftée par ArrowMotors qui n’est d’ailleurs pas le seul à pratiquer l’exercice, pour s’en convaincre, il suffit de lire les magazines d’automobiles au Japon, qui sont pleins de petites annonces ou de pages de publicité vantant les mérites des répliques et kit-cars (la base de ces kit-cars Ferrari est soit la Toyota MR2, soit la Pontiac Fiero)…
Toujours en banlieue de Tokyo, le garage Fukuichi propose une dizaine de copies de F40 Ferrari du plus beau rouge, toutes à moteur Mazda rotatif.
Il y a même une perle rare : un modèle F40 décapotable…, introuvable dans le catalogue des vraies Ferrari…, comme quoi on peut imiter et améliorer… et pour faire bonne mesure, ces as du moulage, ont transformé une Toyota en Bentley, une Mazda en Jaguar et une Lexus en Rolls !
A 250 kilomètres au sud de la capitale, près de Nagoya, Europa Sports Group, exhibe lui aussi des fausses Ferrari et Lamborghini sous un grand hangar perdu entre deux bretelles d’autoroute au milieu de terrains vagues.
Devinant que j’allais publier un article qui pourrait le mettre en cause, le patron m’a déconseillé d’acheter ses copies, préférerant me voir partir au volant d’une “vraie” Porsche d’occasion usée jusqu’à la corde et dont il était incapable de préciser la provenance (peut-être l’Allemagne, mais ce n’est pas sûr)…
Près de Yokohama, on vend des F40, sièges en cuir et finition nickel…, seul défaut : elles sont montées sur base Toyota 1600cc, les copies sont à une échelle 20 % plus petite que celle de l’originale.
– Les contrefaçons sont fréquentes au Japon…, m’a noté l’avocat de Ferrari à Tokyo, Maître Yulcuzo Yamasaki…, mais on ne peut rien y faire, c’est légal. Certaines de ces reproductions viennent des Etats-Unis. Des ateliers en Californie livrent les commandes de kits en deux mois. L’industrie de la fausse voiture se développe au Japon. Mais elle existe depuis longtemps aux.Etats-Unis. Le marché japonais n’est pas fermé aux audacieux : l’année dernière, deux pirates, du nom de Mera et Ferino, cent pour cent américains mais associés à des Japonais, ont fait fabriquer chacun de leur côté, quelque part dans le Middle West, 500 kits F40 et 1.000 kits 308 GTS. Ils ont ouvert un bureau à Tokyo et à Osaka pour écouler leurs cargaisons, et ont tout vendu en 4 mois, puis ils ont filé fortune faite, couler des jours heureux à Curacao. Leur Ferrari 308 GTS fignolée à l’extrême avec moteur Fiero refait à neuf, sièges en cuir et carrosserie en plastique était vendue 8 millions de yens.
– Pour l’heure, Porsche se désintéresse de la bagarre, c’est, selon nous, trop compliqué d’engager des poursuites au Japon…, m’explique son importateur Mizwa, plus préoccupé de contrer le marché gris, c’est-à-dire ces voitures que des petits malins commandent hors du Japon pour échapper aux taxes ; ce qui leur permet d’économiser jusqu’à-30 % du prix…, ce “gris” représente près de la moitié des ventes de Porsche au Japon !
Les Japonais sont les seuls à créer des micro kit cars d’inspiration Ferrari (le rouge y aide beaucoup)…, en revanche, Ferrari est passé à l’attaque, mais en vain…
– Cette action s’est même retournée contre nous. Ce genre de cas est délicat…, reconnaît Yukuzo Yamasaki… Nous avons commencé les premières démarches en envoyant aux contrefacteurs des lettres les sommant d’arrêter leurs activités, signalant que nous envisagions des poursuites pénales… Ils ont tous ri de nous… En finale le litige n’a porté que sur la F40. C’est le seul modèle en effet dont les dessins avaient été déposés au Japon. Dans ce pays, le dépôt du dessin est la seule protection. Sans cela, le cas devient ambigu et impossible à plaider. Un fabricant et six revendeurs étaient visés. Mais comme ces voitures n’étaient pas des copies exactes et qu’elles étaient motorisées par des blocs Pontiac et assemblées sur des Pontiac Fiero, la justice a décrété qu’il n’y avait pas de confusion possible. Les frimeurs en fausses Ferrari ont été rassurés et confortés, leurs frissons restent assurés. Ils n’ont rien à craindre légalement tant qu’il ne se servent pas de leur “replica” dans un but commercial (location, pub…)… Suite à notre désastre juridique, non seulement Ferrari a perdu la face, mais maintenant ceux qui trouvent le moteur Fiero (2,8 litresV6) sous-dimensionné se sont vu proposer l’adaptation d’un V8 Transam, un monstre de 6L6. Ça va décoiffer, les principaux clients de ces répliques ne sont que des garçons coiffeurs… !