Il faut avoir une opinion sur tout, ou au moins tenter d’en avoir une.
C’est ce que je m’évertue de faire en écrivant mes humeurs assassines…
J’étais confortablement installé dans mon fauteuil d’angle Togo de Roset, venant de revoir le film sur DVD de “Da Vinci Code“, une adaptation ratée d’un roman bredouillement pseudo-créatif-mainstream, mal écrit et aussi chiant qu’un Hercule Poirot qui n’aurait jamais été édité pour cause d’incohérence…, lorsque soudain une pensée funeste m’a traversé l’esprit… : je ne ferai aucune louange particulière à ce drame de la littérature mondiale, c’est peut être de la jalousie ou juste du mépris, mais c’est ainsi…
Rebecca, qui venait de me fellationner, n’était pas spécialement jolie ce soir : sa robe Issey Mikake était trop moulante, ça mettait trop en valeur sa taille fine, ce qui n’était pas dans mes goûts car la graisse est à la mode maintenant ; c’est surtout en disharmonie cinglante avec ce foulard Vivienne Westwood que je lui avais offert pour ses 24 ans, hier, lors d’une bourrasque humide sensée concrétiser notre amour éphémère comme sa beauté, mais la scène avait eu le mérite d’avoir son charme, même si je ne m’en souvenais plus clairement, car tout s’effritait dans ma tête, comme dans la vie, surtout depuis que je venais de revoir le “Da Vinci Code“.
J’observais Sophie quelques secondes, détaillant avec minutie son visage où je décelais toute la laideur de ses traits aussi tirés que cocasses, puis j’ai pensé à autre chose pour me rassurer d’être là…, Sophie, lovée entre les fesses de Rebecca, continuait son cunnilingus, sa spécialité.
Sophie a ensuite fait une espèce de grimace en se passant la main dans les cheveux, Rebecca avait enfin joui…, les flots de cyprine donnaient plus de brillance au tailleur Valentino de Sophie…
C’était un moment ou l’atemporalité psychédélique de la mouvance du corps de Rebecca dans l’espace des choses indémodables méritait d’être surlignée….
Je me suis levé, Sophie aussi… et nous sommes descendus du loft vers le garage, laissant Rebecca se remettre de ses émotions sexuelles.
L’aube pointait…, il était 6h46, un matin d’avril.
Elle a allumé la radio, j’ai de suite reconnu les 3 notes de la mélodie d’un tube.
Sophie s’est installée au volant de sa Ferrari grise, je me suis assis à la place du mort…
Sophie a sourit, me spécifiant que ce conglomérat de sons correspondait effectivement à un tube.
– Mais oui, voyons, c’est ce tube dont tout le monde parle…
J’étais soulagé.
J’ai posé ma main sur la cuisse de Sophie, tout semblait aller mieux, l’atmosphère s’était détendue, j’ai déballé un bonbon blanc, petit et rond comme un médicament.
Tout en avalant la douceur, j’ai esquissé un grand sourire jauni par l’héroïne, le café et autres substances dangereuses mais néanmoins agréables.
Sophie, s’est mise à me raconter pourquoi elle avait acheté cette Ferraillerie grotesque, grise de surcroit….
– Moi, franchement, c’est la pub pour les montres Duschmol&co qui m’a fait craquer, tu vois, un peu, t’as une superbe nana en cuissardes, elle traverse une rue ou on voit une boutique Chamel en arrière-plan, genre elle vient d’avoir un orgasme, elle balance ses hanches, ses seins, elle se jette dans une flaque d’eau comme pour se rafraîchir ou pour éprouver le plaisir d’être sale, elle est heureuse, elle est libre, c’est presque un coming-out, puis, incroyable, elle regarde sa montre Duschmol&co et durant ce mouvement des yeux, elle voit une Ferrari, et là c’est le flash : elle se retourne en se griffant les tétons qui viennent de surgir de son kenzo jaune, puis le slogan apparaît : Duschmol&co vous donne l’heure du temps qui passe…, j’étais toute mouillée après avoir vu ça, je me suis immédiatement masturbée !
Je n’aurais jamais du lire cette merde, parce que j’avais des œuvres plus importantes à lire en priorité, mais le livre m’avait poursuivait, me narguant, il apparaissait sur les tables de chevet de mes amis pauvres, à côté d’un volume de Harry Potter, c’était le sujet de conversation pour être branché-connecté avec la foule en liesse, je voulais l’éviter, mais inexorablement, il me revenait en pleine face, telle une évidence irréfutable.
J’aurais pu pondre ce concept quand j’étais encore dans le métier, c’est un peu le même principe
J’ai finalement bouffé “Da Vinci Code” en livre ET en DVD…, même si j’avais résisté, me tapant Tom Hanks avec sa coupe de cheveux et son maquillage rajeunissant, essayant de me raconter l’histoire d’une chose extrêmement bien vendue, un peu comme ce tube qui criait dans la radio.
J’étais enragé, j’avais envie de tuer Dan Brown, de lui arracher les orteils et de lui insérer dans les yeux.
J’ai demandé à Sophie de s’arrêter le long du trottoir et de me faire une fellation contre un billet que je lui ai tendu presque en tremblant de rage…
Pendant qu’elle s’exécutait, je comptais le nombre de passants qui venaient “zieuter” par la fenêtre…, et voilà que s’est ramené André…
Il était tout le temps en costard Armani, mais il n’était pas golden-boy, c’était juste un serial baiseur.
Il est arrivé, il a tapoté la fenêtre que j’ai ouvert, tandis que Sophie continuait sa besogne…
Il m’a demandé où il pouvait brancher la batterie de son portable, j’ai pointé du doigt un endroit du tableau de bord, au hasard.
Il a souri en regardant le spectacle…
Il nous a parlé un peu de son projet de partir au Pérou afin de rencontrer quelques jeunes femmes avec qui il discutait depuis 5 ans sur Meetic et MSN !
Après avoir copieusement éjaculé sur Sophie et l’intérieur du pare-brise, nous sommes sortis de la Ferrari pour aller avec André dans un restaurant branché situé à une dizaine de mètres.
Là, il avait pas le temps d’approfondir le sujet, il disait devoir enchaîner des femmes sur internet.
J’étais curieux…
– Tu peux t’expliquer un peu, André…, lui a demandé Sophie !
– Je choisis des mecs comme moi qui connaissent pas mal de femmes, et on s’échange les adresses, parfois je vends mes kits d’adresses MSN et Meetic de gonzesses chaudes sur Ebay, ça finance les restos et les verres que je paie…
C’était un professionnel qui se prenait souvent comme une ligne de coke sur son portable, sur la barre d’espace !
En fait, il m’a montré à quel point il pouvait avoir une vie stressante de golden-boy même en étant chômeur, ça devait être ça le 21ième siècle.
– Regarde là sur mon portable, j’ai 3 Péruviennes qui font strip-tease par webcam, elles sont prêtes à tout pour un séjour chez nous, les riches ! Tu te souviens d’Arthur, combien il est moche ? Et bien il est marié avec une fille du Pérou, je te dis pas la bombe. Elle parle même pas la langue, elle suce et elle avale, c’est tout, le rêve sud-américain quoi…, je l’ai jamais vu aussi heureux… et c’est grâce au web, à Meetic et aux chats MSN… Moi aussi j’ai besoin de ces sites de rencontre payant, mais moi je fais à ma sauce…et ça marche mieux, faut juste le style.
Je prenais des notes.
– Tu sais, dans la vie, rien ne vaut la bonne chaleur d’une chatte humide, après l’emballage autour de la chatte, on finit par s’habituer, c’est variable.
Sacré André…
– Regarde, j’ai un stock de 10 mails standards, ça c’est le mail « premier contact », tu prends, tu copies-colles, j’envois des tofs, et je personnalise un peu, clic clic, faut que je prenne des notes pour savoir ce qu’elles aiment dans la vie, je parcours les blogs en vitesse, les grosses adorent voir un blog, et j’adapte un peu le mail, regarde là, je mets son prénom, ctrl-v, là je remplace cette ligne par une feinte en rapport à notre dernière discussion dont j’ai un résumé ici qui se fait automatiquement via ce freeware bidon. Hop, je copie colle ce ver de Rimbaud-Verlaine. Elle aime bien les mecs musclés qu’elle dit, vite Google, je lis en vitesse, regarde “Muscle”, ça a l’air cool, hop, je colle « je suis muscleux », j’envois l’image agrémentée d’un lol, regarde elle me répond par un smile, elle mouille déjà, hop clin d’œil msn customisable bisou inédit 1 euro pas cher.
Son GSM a alors sonné :« YO BABY OK OK OK CIAO CIAO CIAO ».
– Bon, je te laisse, je dois baiser.
La drague par internet, j’avais noté, c’était vraiment bien.
André était le prototype du dragueur du futur proche et du présent en fait, il était parfait, il enterrait n’importe quel playboy de discothèque, tout simplement parce qu’il pouvait aménager un horaire, baiser 5 ou 6 filles par jour, espacées partout sur la carte, dans toutes les castes sociales, de 18 à 88 ans, c’était le mâle ultime, comme Tintin…, il ridiculisait n’importe quel playboy, parce qu’il avait accès à toute la marchandise, à tout le stock mondial, d’un seul clic.
J’ai remarqué que je pensais tout seul, j’ai remarqué aussi que le restaurant était vide, j’ai remarqué également que le tableau de Van Gogh qui était accroché sur un des murs avait disparu.
Il fallait que j’en parle….
J’ai noté l’anecdote, ainsi que son numéro de téléphone, puis j’ai bu un Mojito contre le bar avec Sophie.
J’en ai bu un deuxième, Sophie aussi.
On a parlé des derniers tubes à la mode, de la cuisine mexicaine, j’ai fait un sourire à la barmaid et j’ai raconté quelques anecdotes de chiens de vie à Sophie….
Je lui ai dit qu’après l’autodafé de mon bouquin “LesProtocolesDeSion” par des Juifs extrémistes religieux, je n’avais pas eu trop le choix, j’avais demandé des dommages et intérêts, j’avais gagné mon procès à l’aide d’un avocat génial mais cher.
Tout avait été très difficile, on m’accusait de racisme…
C’est juste après que j’ai commencé à écrire un autre livre : “Quelqu’un contre le reste du monde“…, ça m’a valu un certain succès, j’en ai presque oublié mon ancienne carrière de publiciste visionnaire.
La pub, j’avais raccroché, c’était terminé maintenant, j’adorais ma vie d’antiquaire d’automobiles mondain.
Elle nous a servi une chose qui n’avait pas le même goût mais qui était suffisant pour célébrer la situation.
J’ai fais un signe ridicule à la barmaid, plutôt sexy, pour qu’elle nous mette une tournée de Mojito.
En une émouvante leçon d’optimisme je suis arrivé à convaincre la Barmaid de la validité de ma tentative de coucher ensemble, elle, Sophie et moi….
Sophie était jalouse, ça se voyait à la brillance maléfique de son regard, mais semblait rassasiée.
La Barmaid s’appellait Carla Surli… une bizarrerie !
Elle avait été SDF avant, elle avait participé à Popstar, j’avais du mal à la croire.
– J’ai été arrêtée au premier casting…, être SDF c’était plus dur que Popstar, c’était éprouvant et pointilleux Popstar.
Elle m’a fait écouter un mp3 à partir de son gsm où elle chantait du Eiffel 65.
J’ai affiché un sourire monochrome, expliquant que j’étais célèbre avant d’arrêter et de me rendre compte que c’était une manipulation capitaliste.
D’une beauté sensible et envoûtante, Carla Surli avait tenté par tous les moyens d’accéder à la célébrité.
Cela n’arriva jamais.
Je lui ai promis que sa beauté méritait d’atteindre les sommets, elle a rougit comme une langouste, et devant plusieurs témoins, je jure que l’humiliation de la Popstar ne se reproduira plus jamais, un nouveau chapitre de la beauté féminine allait bientôt s’ouvrir.
On a bu cul sec un nouveau Mojito qui se trouvait là par hasard, on est allé s’écrouler dans une banquette…, puis j’ai reconnu un ami de mon banquier dans la foule à l’horizon, je l’ai salué de loin, pas de réponse, un inconnu gay m’a fait un clin d’œil, je lui ai répondu par un majeur.
Je me suis alors souvenu que demain je devais aller chez mon carrossier, je l’ai dit à Sophie qui a fait mine de comprendre avant de se retourner et de parler à un beau métis musclé mais avec une sale gueule.
J’ai gobé une pilule qui était au fond d’une poche, puis j’ai fermé les yeux…
– Je suis Bulgaire, je me nomme Nikolaï Sarkovitch, je suis avocat et bio-physicien quantique, spécialisé en épistémologie épique, pour être précis.
Un nabot s’est avancé vers moi alors que j’avais mes doigts plantés en plein dans la chatte de Carla Surli toute moelleuse.
Quoi ?…, je lui ai demandé.
Je me suis rendu compte que mon majeur était maintenant planté dans l’anus de Carla Surli.
– Vous êtes celui que je cherche, vous êtes le fameux et fumeux Quelqu’un, l’auteur de quinze livres et également de milliers d’articles dans GatsbyOnline, dont un sur les systèmes sémiotiques dans les symboles de la Renaissance des matériaux…
Exactement mec, et là je suis occupé…, ais-je répondu, remarquant que mon doigt branlait le vide !
Carla Surli s’était levée pour tituber vers le bar.
J’ai poussé un gémissement sourd de frustration, poussant un marmonnement interrogatif, ce type était un dingue.
– Je viens de recevoir un message de Dieu et j’ai besoin d’un spécialiste en communication. Le mois précédent, une danseuse de cabaret de Varsovie m’a promis la nuit d’amour de sa vie si je prenais l’avion pour authentifier le signe de croix qui venait d’apparaître sur la planche de mon WC, j’ai vu mon destin au fond de la cuvette, je serais Président….
Comment saviez-vous que j’étais ici ?… ais-je marmonné.
– Je suis sans cesse sur votre site. Le site de votre bouquin. Il faut que je vous voie plus longuement. Je vous paierai… Je vous paierai bien.
C’est à ce moment là que Carla Surli est revenue s’asseoir sur mes genoux, puis je me suis endormi.
– Illuminati, a-t-il balbutié, le coeur battant à tout rompre.
J’étais nerveux, j’avais l’impression d’avoir laissé les taques de la cuisinière allumées.
Ce n’était quand même pas…
D’un mouvement lent, appréhendant ce que j’allais découvrir, j’ai fait pivoter mes mains à 80 degrés.
Il en a eu le souffle coupé, à peu près comme s’il venait de se prendre une voiture en pleine poitrine dans GTA et qu’il venait de perdre du même coup la vie et toute envie de continuer une partie.
– Opus Déï, a-t-il répèté dans un murmure.
J’ai alors entendu Carla Surli se repoudrer le nez derrière moi.
– Je crois qu’il nous reste une chance de sauver l’humanité grâce à votre site GatsbyOnline….
Je massais les épaules de Sophie, elle pleurait, j’écumais.
Je me suis réveillé dans le siège passager de la Ferrari, Sophie conduisait comme une folle.
A la radio il y avait Justin Timberlake qui chantait.
– Il y a une dichotomie flagrante entre la voix de ce minable et la météo actuelle.
Pardon ?
– Coupe moi cette merde s’il te plait.
J’ai exécuté l’ordre, et me trompant de bouton, on a droit à une jeune lolita qui chantait l’amour.
J’en avais produit des petites connes à une époque, ce qui était bien avec ces filles c’est qu’elles ne mentaient pas, l’art ne les intéressait pas, elles voulaient la gloire et moi le fric, on avait tout pour s’entendre. On m’avait un soir d’orgie, demandé si j’avais fait comme René avec Céline Dion…, j’ai répondu que ça m’était arrivé et que je n’en avais pas honte ; si c’était pas moi, c’était un autre… et inutile de tenter de la raisonner la jeune fleur.
La lolita veut être applaudie par un public inconnu et invisible afin d’être baisée aimée par un homme un jour, moi.
On va t’on ? ais-je demandé à Sophie…
– On va voir une paléontologue pour identifier le symbole équestre préféré du calife de Bagdad mis à sac lors de la quatrième croisade de Michel IX.
Je n’avais rien compris, mais j’ai laissé faire…
– Au passage, on espère trouver le mythique royaume du prêtre Jean et conclure avec lui une alliance contre les Ottomans… connard… tu crois à ces conneries, toi, le grand Quelqu’un ?.
Parfait, t’es à fond dedans, continue, file moi l’allume-cigare ou un briquet ou une allumette ou deux morceaux de silex… ais-je marmonné, vexé !
Je ne voyais toutefois pas en quoi cela pouvait infléchir mon destin dans telle ou telle direction, je contrôlais parfaitement l’espace et la situation, elle me conduisait vers mon destin, même si on pouvait croire que je gèrais totalement la scène en réclamant un feu…
J’avais l’impression que Sophie se f… de moi, j’avais l’impression qu’il se tramait quelque chose derrière ses élucubrations vaseuses, elle me manipulait, elle tentait de m’embrumer l’esprit par ses vulgarités vigoureuses camouflées sous des kaléidoscopes métaphoriques de mauvais goût.
André m’avait déjà gratifié de conseils cruciaux dans ma vie.
Il m’avait convaincu par exemple d’une chose incroyable, on pouvait vivre comme un roi avec des allocations de chômage, il suffisait de changer de pays.
– Une allocation de chômage c’est cinq salaires mensuels moyens au Pérou, m’affirmait-il sans rire ! J’en ferais des copulations au Pérou, sur les plages. Elles sont bien entretenues là bas en plus, tout y est calme, tous les vieux bourgeois sont partis, il n’y a plus que de jeunes femmes dotées d’un inexplicable orgueil sud-américain mais d’une générosité sans équivalent imaginable avec celle des européens restés en occident, comme si le bon air débloquait les facultés reproductrices…
La situation était tendue.
Mais à part ça, ça allait, sauf qu’il faisait chaud.
Comment survivre à cette folie ?
A la radio, un rappeur criait pour expliquer que : s’il était chauve, ce n’était pas la faute à tondeuse mais à la société…
J’ai jetté un œil par la fenêtre, on roulait sur un trottoir et je sentais sous les roues, un maximum d’os se briser.
Le son de l’autoradio couvrait le carnage.
Je pensais à un truc beau pour changer, à un papillon noir, semblable à un automate grossier, qui s’envolait portant sur ses grandes ailes gluantes les dernières bribes de sensations qui me rattachaient à un sentiment de liberté, il gueulait en langue odieuse des versets incompréhensibles.
J’étais comme transporté fugacement autre part, un sentiment croissait en moi, une existence qui me conduisait au-delà des limites connues, je pouvais en étudier une image quelque peu précise grâce aux très authentiques sensations qui émergeaient en mon sein et accessoirement par les mouvements se succédant sur l’écran du GPS Philips.
Il faudra m’offrir une sépulture décente… furent mes paroles lorsqu’une odeur de cramé commença à envahir l’habitacle…
Paniquée, Sophie fit alors l’exact inverse de ce qu’il eut fallu faire…
La voiture est d’abord partie en crabe…
– Y a plus de freins, merde, c’est quoi c’te bagnole, je viens de payer 10.000 euros pour un grand entretien, merde… se mit à hurler Sophie !
J’observais en silence la calcination de la Ferraillerie en attente qu’elle explose….
Je devais mener à terme la dernière bataille décisive de ma vie, sauver Quelqu’un, c’est à dire moi-même des griffes de Vasco de Gama et de son empire Ottoman grâce aux indices trouvés par Nicolaï Sarkovitch grâce à ses mains marquées par Satan personnifié par l’Opus Déï.
Il fallait que je sorte de cette merde avant que la Ferrari explose.
Après être partie en crabe, elle faisait la toupie Péruvienne…
C’était un coup du sort… ou alors les Raëliens, Dieu lui-même, ou alors un coup des Juifs…
Le champ à ma droite était immense mais à l’horizon je pouvais deviner une sorte de maison en bois.
J’ai alors entendu un bruit caractéristique, celui d’une petite explosion…
La Ferrari, en bout de course, s’était simultanément enfin arrêtée…
Tout l’arrière était en feu.
Aussi, passé le bref instant du bonheur d’être encore vivant, j’étais maintenant prêt à affronter d’autres hostilités qui m’attendaient dans la maison de l’horizon qui était, de toute évidence, le lieu où allait converger toutes les clés de l’énigme dans laquelle j’étais plongé malgré moi ; me précipitant droit vers l’horreur, mais je sentais que le destin m’avait désigné.
En apparence, je devais avoir l’air con en sortant de cette Ferraillerie en flammes, mais j’avais une parfaite clarté d’esprit.
J’ai ouvert la porte.
La pièce était remplie de peintures d’Enzo Ferrari.
Passé le choc psychologique de cette vision de cauchemar, j’ai repris mon souffle et j’ai avancé d’un pas à la fois ferme et souple vers l’escalier qui devait mener au sommet de la tour.
J’agitais mes pensées pour faire fuir les mauvais esprits.
Toutes les peintures représentant Enzo Ferrari étaient identiques, je voyait aussi quelques natures mortes à l’huile ainsi que des aquarelles moches signées Enzo…, j’y décelais le caractère outrancier des opinions religieuses de cet homme.
La révolte grondait en moi… et je montais les escaliers, ça sentait le sexe.
Je repensais aux effluves de bonheur émanant des contractions des muscles fessiers d’une ancienne partenaire, les tractions de son bassin se muant avec une vivacité extraordinaire en pompe redoutable…
Une érection s’enclencha dans mon pantalon, le genre qui transforme tout homme en bête lubrique et redoutable, en animal hermétique à toute forme d’intelligence, en mâle en rut.
Je constatais rapidement que cette réaction s’était enclenchée grâce aux “jouissements” qui émanaient du sommet de l’escalier.
Le lit avait l’air coiffé d’un très bon matelas.
J’arrivais à l’étage, devant moi il y avait un grand lit King Size au milieu d’une pièce plutôt décorée, tendance déco Alessi.
Je devinais un sommier à inclinaisons multiples, réglables mécaniquement, ce qui est plus polyvalent et plus facile d’emploi, mais la mobilité n’a pas de réelle influence sur le confort du couchage.
Sur ce point, le choix du matelas est bien plus important que celui du sommier.
Sommier et matelas doivent être également bien assortis.
Et ici, sûr et certain, c’était le cas.
Lorsqu’on sait que l’être humain passe près d’un tiers de sa vie à dormir et donc dans son lit, il devient important d’accorder le maximum d’importance à la literie et de pouvoir bénéficier du meilleur des conforts.
Un matelas ayant une durée de vie se situant entre 5 ans et 10 ans, lorsqu’il faut le changer, chacun de nous devrait opter pour une bonne qualité, essentielle dans un domaine vital pour le métabolisme humain, le bien être et l’équilibre : le sommeil.
La personne qui habitait ici avait bon goût, elle avait choisi un matelas Butlex.
Sur le lit, il y avait le nabot Bulgaire qui m’avait accosté dans le restaurant branché… et Carla Surli, les deux en train de s’aimer baiser….
Carla s’exclama en se recouvrant la chatte avec un bout de drap égaré :
– Ce n’est pas ce que tu crois… je… c’est un patron de pub, un illuminé qui nous a présenté après que tu es reparti avec Sophie, il m’a dit qu’il voulait sauver le monde et devenir Président…
Le Bulgaire baissa son regard et regarda son braquemar devenu mou.
Tu mourras sans talent ! ais-je dit en le pointant du doigt..
J’ai lancé quelques billets à Carla Surli en lui disant : vas t’acheter une guitare !… et je m’en suis allé en prince.
A la sortie du royaume des morts, m’attendait Sophie au milieu du champ, je l’ai enfourchée, baisée… j’étais comme fou !
Toute tentative d’agir restait à l’état de pures anticipations potentielles, en réalité, j’étais comme une taupe à attendre que les choses s’arrêtent subitement.
Ma vie aventureuse débutait à présent, grâce à ce nabot Bulgaire, tout prenait forme enfin !
J’ai jetté un regard vers le ciel et j’ai pensé vraiment fort à tout l’amour que j’allais offrir au monde, toutes mes pensées secrètes et interdites comme des crimes aussi inexprimables que la beauté d’un coucher de soleil en pleine tempête…
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