Fiat-borghini 500 V12 6L2 580cv…
Véritable icone d’une époque révolue et “bon enfant”, la Fiat 500 se montre plus attachante que les mauvaises auto-comédies démesurées, son “italianité” lui conférant un surcroît d’exotisme.
– C’était quoi une Fiat 500 ?”…, vous demandez-vous, l’air hébété, voire ahuri… alors que je viens de publier quelques chroniques sur cette voiture mythique…
– C’était toute une histoire dont voici un résumé : en tendant bien l’oreille vous verrez que je vous raconte par l’écrit (sic !)…, une histoire simple, sa simple histoire.
Ceux et celles qui avant nous l’achetèrent et tentèrent de l’utiliser, n’y ont pas fait de drames.
J’en ferai, je suis tragédien…
J’y mettrai du baroque, de la confusion et d’improbables fantômes.
Des dames y donneront à baiser leurs jolis doigts de brume au repenti qui les a égorgées.
Et des succubes aux lèvres empoisonnées les cravacheront, telles des amantes de passage, comme des chiennes…
Vous vous souvenez de la mythique Fiat 500 Abarth avec son capot-moteur perpétuellement levé pour faire “sport”…?
C’est pareil que certaines succubes qui ne se privent guère d’apparaitre décolletées jusqu’au nombril, cuisses en sus, mais de façon à ce que les vertiges de soie, de satin ou de moire qui les dénudent dévoilent des vertiges de rondeurs laiteuses, rosées ou dorées, douces comme des dômes sculptés dans la chair fondante d’un savon de beauté…
Sauf que pour la Fiat 500, il était stupide d’ouvrir les rideaux en grand pour donner à voir une si morne plaine aux regards tout allumés des mâles…, le compartiment moteur étant loin de la similitude de dessous prometteurs et d’une paire de seins affriolants, mais similaire à un torse sec comme une vieille galette au beurre ranci…
Ce rendu était pitoyable…, la seule incidence notable était de mieux entendre les bruits mécaniques, des sons vibrant de cymbales, et de cliquetis divers que le vacarme de l’échappement n’étouffait nullement…
La Fiat 500 du temps d’avant…
Dans un hoquet, la Fiat 500 de Béatrice redémarre pour parcourir une centaine de mètres, elle a quitté Bordeaux à 18 heures et n’arrivera chez ses parents pas avant 20 heures…, deux heures pour parcourir 60 malheureux kilomètres, comme tous les vendredis soirs de l’été…
Et si sa Fiat 500 se faufile à merveille dans les rues bordelaises, sur la vieille et étroite nationale, elle n’avance pas plus vite que la 403 tractant un bateau arrêtée devant elle…, heureusement, le toit ouvrant en toile qui s’ouvre d’un simple geste de la main lui permet de profiter du soleil encore chaud.
Ce week-end, elle va peaufiner son bronzage et faire du bateau avec la pinasse d’Alain, toutes ses amies sont jalouses de sa petite Fiat 500…, plutôt que d’acheter une 2 CV ou une R4 L d’occasion, elle a préféré une voiture neuve…., pas parce que c’est la voiture la moins chère du marché à 4.590 francs (Français), mais parce qu’elle adore sa bouille rigolote, son toit découvrable et sa maniabilité en ville où elle tourne dans un mouchoir de poche.
Son père, qui lui avait déconseillé d’acheter un modèle étranger à cause du prix plus élevé des pièces détachées, a été séduit par la direction très légère plus que par son moteur trop bruyant à ses yeux : “Elle se conduit comme une bicyclette, dommage qu’elle fasse un bruit de crécelle au démarrage !” …, évidemment, ce n’est pas comme sa DS 19 qui donnait envie de vomir à Béatrice quand elle voyageait à l’arrière.
Avec son salaire de 400 francs (Français) mensuel de secrétaire bilingue, pas évident d’acheter une voiture, même à crédit…, heureusement, ses parents lui ont prêté l’argent qu’elle leur rembourse mensuellement…, il faudrait qu’elle se trouve un fiancé riche…, hélas, son flirt Alain, qu’elle va revoir ce week-end et qui roule en Vélosolex, est fauché comme les blés.
Ce n’est pas en étant ostréiculteur qu’on devient riche…, il lui faudrait le mystérieux “cerveau” du hold-up du siècle dont on parle beaucoup : le train postal Glasgow-Londres a été dévalisé de plus de 35 millions de francs (Français), soit environ 15 millions d’euros actuels)…, avec une telle somme, elle pourrait s’acheter une villa et une Austin Mini (qui est la voiture de ses rêves), pour tous les jours de l’année.
Samedi, elle va aller applaudir Claude François qui chante à Andernos, elle aime beaucoup ce nouveau chanteur récemment révélé par “Belle, belle, belle”…, elle adore ses dernières chansons, notamment “Si j’avais un marteau” et surtout le slow “Pauvre petite riche” qui est un peu son histoire avec son ostréiculteur…
Comme ceux de la chanson, ses parents ne sont pas très chauds non plus pour qu’elle fréquente ce garçon, mais il est si beau et si bronzé en travaillant toute la journée sur ses parcs à huîtres…, beaucoup plus beau qu’Yves, fils unique d’industriels voisins, qui la drague effrontément au volant de sa Sunbeam verte, dont le bruyant échappement sport a réveillé ses parents lorsqu’il l’a ramenée le soir du bal du 15 août des fêtes de la mer.
Profitant de la route qui se dégage, elle enclenche la première qui craque, elle n’arrive pas à passer ce damné rapport sans le faire craquer, c’est le seul gros défaut qu’elle trouve à sa voiture avec une consommation un peu élevée de 8 litres aux 100 en ville contre 6 litres sur route…, avec 10 francs (Français) de carburant qu’elle prend à la station Azur près de chez ses parents, elle fait largement Bordeaux-Arcachon aller et retour tous les week-ends de cet été où elle n’a pas de vacances.
Hier soir, avec son amie Sylvie qui, comme par hasard, est coiffée comme la jeune chanteuse, elles sont allées au cinéma voir James Bond contre le docteur No…, elle a adoré ce film et surtout cet acteur qu’elle ne connaissait pas nommé Sean Connery dont la musculature l’a séduite…, Yves prétend qu’il se disait que cet acteur aurait une moumoute pour cacher sa calvitie, il doit être jaloux et a préféré, c’est normal, Ursula Andress…, l’autre acteur qui fait craquer Béatrice, c’est Steve McQueen qu’elle a récemment découvert à la télévision dans le feuilleton “Au nom de la loi” qui passe tous les samedis soir.
Le bouchon en sortie de Gujan se résorbe, le petit bicylindre monte en régime et l’aiguille du minuscule tachymètre rond se fixe sur 60 km/h…
En longeant les ports, elle sent l’odeur salée du Bassin et celle si caractéristique des parcs à huîtres…, elle va bientôt devoir prendre une décision : Alain ou Yves…
L’ultime perversion…
Objet depuis quelques temps, d’un culte chez certains “Fiatistes” vicelards, mal remis de l’arrêt de fabrication de la “vraie” 500, cette folie dont il va maintenant être question, est une sorte de mètre étalon (sans aucun double sens grivois) de la comédie italienne auto-mobile basse du plafond, la “commediaccia”, comme disent nos voisins transalpins…, elle a été réalisée par une escouade de cabotins déchaînés, jusqu’à l’indigestion !
Incunable de ce genre très coté durant les années post-1968, opulente et gironde comme une accorte serveuse de trattoria, la Fiat-borghini 500 V12 est plus que les autres voitures du genre, elle incarne les fantasmes les plus fous et pervers des automobilistes italiens moyens, fanatiques de la Fiat 500 !
Ses formes rondelettes comprimées et prêtes à craquer pour accepter la greffe du V12 donnent à la Fiat 500, le rôle ultime, celui qui va plus que tout autre symboliser sa grandiose carrière dans la mémoire collective.
On ne dira jamais combien la suppression de la production de la Fiat 500 a contribué à appauvrir les sources d’inspiration potentielles des humoristes ringards, fini, le bon vieux temps des : “Embraye, ça fume”…, vue souvent comme un ingrédient vernaculaire de l’humour automobile italien, la Fiat 500 fut pourtant une mine d’or pour les comiques du monde entier, les Italiens en tête… et aucun ingrédient ne manque ici, tout ce qu’il est humainement possible d’admettre pour se provoquer un ulcère.
Il y a en effet plusieurs niveaux de folie automobile, par exemple :
– les techniciens et les ingénieurs passent des milliers d’heures et d’€uros pour élaborer soigneusement une voiture incroyablement rapide, comme une Ferrari ou Maserati…
– un autre niveau de folie dans un niveau totalement différent, un groupe de “debilóïdes” trouve un moteur V12 Lamborghini et décide de l’installer dans une petite voiture légère.
Ce vétéran de 580 chevaux Fiat 500 est dans la seconde catégorie, il a été créé et réalisé par le garage Oemmedi Meccanica, un atelier de préparation sité à Ocampo Morino, dans la région du Latium en Italie, dont j’ai présenté d’autres créations.
La légèreté évanescente de la Fiat 500 modifiée pour y greffer un V12 Lamborgini Murciélago, apporte un plaisir coupable mais jubilatoire, a contrario de ce qu’une certaine vulgarité pouvait laisser craindre ou espérer, c’est à consommer comme une friandise hors d’âge un peu acide, mais toujours savoureuse, attention quand même, c’est carrément dingue !
Il y a neuf ans, le père Gianfranco et Leonardo son fils, ont visité le Salon Auto de Bologne… et ont eut l’idée de construire une Fiat Cinquecento avec un moteur Porsche…, ils ont commencé à travailler sur ce projet et créé la Fiatizinho, équipée d’un Porsche 3,2 litres, qui restait capable d’accueillir quatre personnes.
Ensuite, seconde idée, installer un moteur 3L0 V8 Ferrari, également dans une 500 (article précédent)…, puis, cerise sur le gateau, troisième idée, utiliser un moteur Lamborghini Murcielago 6.2 V12 de 580 chevaux, tout en conservant le système de transmission, les freins et la transmission 4X4 !
Le moteur a été installé dans un sous-châssis, à quelques centimètres de la tête du pilote…, la carrosserie a été modifiée avec des feuilles de métal, tandis que les jantes de 18 pouces, 245 avant et 335 arrière de la même Lamborghini, étaient utilisées…, l’équipe responsable de la folie estime que 3.000 heures de travail ont été nécessaires pour terminer le projet.
Les employés et patrons Italiens des Ets Oemmedi, sont de gentils doux dingues qui habituellement restaurent des autos anciennes et préparent des moteurs…, rien que de très normal, mais parfois, ils se touchent les coucougnettes et dans ces cas-là, ils ne peuvent s’empêcher de bourrer la poupe d’une Fiat 500 avec des blocs moteur bien trop gros pour la “Piccolina”.
Comme écrit si-avant, l’icône Italienne d’après guerre a déjà gobé un Flat-6 Porsche, un V8 Ferrari, mais tout ça ce n’était rien, car voilà qu’aujourd’hui, le gardien de leur esprit s’est endormi durant la nuit et du coup, ils lui ont enfilé un V12 Lamborghini 6,2 l de 580 chevaux dans le fondement.
Voilà des pratiques pas catholiques que la morale devrait réprouver mais qu’il m’a plu de contempler… et surtout d’entendre et essayer…
Tout a commencé avec un pari : “Une vieille Fiat 500 avec un moteur Porsche ? Tu crois que je suis incapable de gérer ça ?”…, Leonardo Dini a jeté cela à la tête de son vieil homme de père pourtant bien vissé dans son atelier, sité à mi-chemin entre Aquapendente, Sienne et Rome.
La plupart du temps son atelier-garage-carrosserie répare les petites voitures rouillées des villageois et les tracteurs de la paysannerie locale…, mais parce que son entreprise “Oemmedi Meccanica” restaure aussi de temps à autre quelques voitures classiques et leurs moteurs, il n’a fallu que quelques jours pour que, après la fermeture, le père voit arriver une Fiat 500 et une 911 Carrera pour finaliser un projet totalement dingue.
Un an et des dizaines de soirées avec des amis plus tard, la Fiat avec le moteur Porsche était finie, la hiérarchie familiale ré-établie hors de tout doute et le Léonardo pouvait être fier de sa voiture qu’il conduisait tous les jours !
Ce n’était pas la fin, mais que le début d’une histoire totalement folle qui a atteint son apogée avec cette interrogation : “Comment serait une Fiat 500 avec un moteur V12 ?”…, le sang devait couler et rayonnant dans sa salopette bleu pétrole souillée comme le coucher de soleil sur la campagne toscane polluée, Léonardo a récupéré une Lamborghini Murciélago accidentée (les routes locales sont sinueuses)…
Il a donc de nouveau passé des nuits blanches, vissé, boulonné, soudé, sué, près de 4.000 heures pour prouver au monde qu’il était capable de remplacer l’asthmatique bi-cylindre chétif de la Fiat 500 (18 maigres chevaux), par le V12 de 6,2 litres de la Murcielago (580 chevaux) pour en faire la Cinquecento la plus exceptionnelle dans le monde.
Comme le docteur Frankenstein dans son laboratoire, ce mécanicien a créé un monstre dans son atelier…, parce que, comme elle à maintenant la couleur gris mat “Kraftzwerg” d’un bombardier furtif…, même à l’arrêt un conducteur d’Enzo Ferrari arrive à la craindre.
Oui, avec un peu d’imagination, vous pouvez toujours voir le capot arrondi et le toit en forme de dôme de la vieille 500 classique, mais cette figure sympathique est devenue un masque grimaçant très méchamment.
Le look avec ses énormes prises d’air latérales à l’avant de l’essieu arrière à plus l’allure d’un Starfighter que d’un véhicule routier… et l’arrière ressemble au cul d’Arnold Schwarzenegger lorsqu’il était encore Monsieur Muscle : large et fort en cause des stéroïdes anabolisants : l’enfer sur terre !
Fier comme César à la parade militaire, Léonardo peut pavoiser dans son petit atelier, posant en face de ses trois Fiat monstrueuses, avec un sourire malicieux qui dit sans le dire : “Après la visite, allez en enfer”…, juste avant de mettre la Fiat-borghini 500 V12 en marche !
L’air commence à brûler, la poussière danse sur les étagères pleines de pièces rouillées, une conversation n’est plus à penser, le toit de tôle du hangar risque de s’envoler tout à fait, mais il n’a pas l’intention de mettre fin au cauchemar…, au contraire, il ouvre la petite porte de la Fiat-borghini 500 V12 et me propose un tour d’essai exclusif !
Je suis cassé en quatre, comme replié, les genoux contre le réservoir, le moteur dans le dos, assis dans une mince coquille (le cuir d’origine de la Murciélago), je me crois être le Baron Munchhausen sur un boulet de canon, mais le mécanicien de ce monstre n’est pas Lügenbaron…, sa Fiat-borghini fonctionne réellement.
Contact, je pédale l’accélérateur et me lance dans un burn-out…, une épaisse fumée se déverse dans les larges passages de roues, les pneumatiques montés sur des roues de 18 pouces Pirelli 245 avant et 335 arrière gémissent de terreur sur l’asphalte… et, avec un bruit assourdissant l’ancienne Knutschkugel fonce droit devant…
J’ai un oeil rivé dans le pare-brise et l’autre dans le compte-tours gradué jusque 7000… et je constate que le compteur de vitesse est calibré jusque 400 km/h : “Essayez-le au max, si vous l’osez”, rugit Léonardo, excité comme un fauve : “Elle peut grimper sans peine à 300 km/h, courage”…
Cela n’est pas surprenant, ce bolide bonsaï a 4 roues motrices c’est comme du Pattex sur l’asphalte, mais pour le piloter, c’est pas simple, la pédale de gaz est minuscule, semi quelque part dans l’espace des pieds trop étroit en dessous de la grosse console centrale… et j’ai le moteur littéralement dans le cou, après quelques secondes, il fait chaud comme l’enfer dans la petite cabine !
Le son n’est pas du son, mais du bruit, c’est insoutenable, il prive les sens d’en avoir… et à chaque seconde j’ai la crainte (croissante) que la voiture va exploser et avec elle : moi… qui me demande, anxieux, quand cette folie va s’arrèter.
La Fiat-borghini 500 V12 n’est pas immatriculée, elle n’est sans doute pas immatriculable dans aucun pays européen, elle n’a donc aucune existence juridique légale et l’essai doit donc se limiter à rester dans la zone industrielle délabrée…, il serait en effet totalement fou de faire confiance à cette voiture sur toutes les routes.
“En moins de cinq minutes, sur une route normale et en deux minutes sur une autoroute, un bataillon entier de carabinieri seraient là, nous mettant en joue, soyez donc plus prudent pour un retour moins rapide durant lequel votre assistant photographe réalisera des photos”…, me dit Léonardo…
Pour cette Fiat-borghini 500 V12, Léonardo a déjà une demi-douzaine d’offres venant de Chine, d’Amérique, de Russie, du Japon et des Emirats : “Seulement que…, oui, il faut que je vous dise que…, jusqu’à présent, le prix était encore trop faible pour être vraiment faible, ahahahahahaha !, je leur ai à tous dit que c’était comme dans les enchères. Tout a commençé à 100.000 €uros, on en est à 600.000… et ça continue de monter. C’est un Chinois qui est en tête”…
Dans son atelier poussiéreux, il a déjà commencé le prochain projet, développé au cours des trois modifications précédentes, un kit modulaire monstrueux dans le style de la MQB-concept de Wolfsburg : “Une plate-forme séparée, spécialement renforcée et d’une grande flexibilité avec seulement un V6 de 3L5 Chrysler, un nouveau mariage entre Turin et Detroit. Un grand défi pour nous, ce sera notre première décapotable, elle sera spectaculaire”…, me dit-il en agitant quelques croquis d’ordinateur !
Mais alors qu’il disparaissait à la vue de l’appareil photographique, son père est venu continuer la conversation : “Ce cabriolet est presque prêt, mais il n’est pas équipé d’un 3L5 Chrysler, mais d’un V16 de Bugatti Veyron, ce ne sera pas ridicule”…
Pour la première fois en ces temps changeants, cette Fiat-borghini 500 V12 exalte en moi le plaisir du masochisme automobile que je refoulais, alors que je n’éprouvais pour ma part plus aucune jouissance particulière à me saigner pour une boîte de métal et de plastique qui m’attaque le porte-monnaie jusque dans mon sommeil et dont je ne puis goûter aux performances sans réveiller ma haine pathologique de la bétise humaine.
L’automobile telle que je l’ai rêvée au siècle dernier sur les pages des auto-journaux paternels appartient sans doute au passé…
Au rythme où va le moralisme écolo-hygiéniste, il se pourrait bien qu’afficher la silhouette suggestive d’un phallique bolide deviendra aussi repréhensible qu’exhiber un bout de sein devant l’Amérique puritaine…
Et viendra le jour où l’on mettra à l’index le moteur à explosion tel un licencieux pousse-au-crime, quand la police des moeurs poursuivra les internautes écoutant des enregistrements pirates de 12 cylindres hurlant à plus de 6.000 tours.
Tolérance zéro pour incitation au gaspillage d’énergie non renouvelable, c’est de ces sombres anticipations que doit me venir un caprice soudain et brutal de posséder une telle voiture…, en effet, comme une ultime envie d’enconner ma gueuse à l’approche de la phase terminale, je ressens l’irrésistible attrait de cette Fiat-borghini 500 V12, fantasque, au destin chaotique, mais qui ne laisse jamais de marbre.
La folle mélodie de son V12 virtuose ne cesse en effet d’exciter mes nuits blanches, tel un graal obsédant…, le ver est dans le fruit et le virus libéré de ses scellés…, géniale autant qu’affligeante, elle ne cesse d’hanter mes nuits…