Passer son temps dans des casses automobiles aux USA peut parfois rapporter gros, c’est toutefois une occupation comme une autre. Pour Steve Danielle et Dennis Roy, deux passionnés de Muscle-Cars, découvrir par hasard l’épave d’une Ford Torino inhabituelle fut un choc leur laissant présager pouvoir réaliser un petit profit malgré que le moteur manquait. Ils ont photographié l’épave, y compris les plaquettes d’identification et sont rentrés at-home pour savoir quel prix ils pouvaient proposer au casseur… Ils se sont mis à chercher, chercher et encore chercher et ce qu’ils ont découvert quelques jours plus tard, les a mis en état de choc, l’épave était une Ford Torino très spéciale et rarissime, une version King Cobra n’ayant été fabriquée qu’à 3 exemplaires, qui, restaurée, pourrait valoir un super jack-Pot d’un demi-million de dollars !
Le moteur manquant était un Boss 429 V-8, le numéro de série sur la plaque signalétique “X0-429-0058-3” était celui de la Ford Torino ayant été aux mains de quelques légendes des courses NASCAR ! Ils sont retournés à la casse et ont négocié l’épave pour 2.000 US$ en prenant un air contrit et fatigué de vivre. L’humain est profondément malhonnête, c’est ainsi ! Steve et Dennis ont embarqué la Torino sur leur remorque et se sont comme enfuis au loin. De retour chez eux la paire d’as a entreprit de trouver un moteur V8 Boss 429, et de restaurer la voiture dans la configuration qu’elle avait autrefois d’origine, sauf qu’ils la voulaient rouge et pas bleue.
En fait, Ford avait initialement configuré 3 Torino’s en “King-Cobra’s” avec la contribution de Kar-Kraft et Holman-Moody pour défier la Dodge Charger Daytona et la Plymouth Superbird en NASCAR. Le cahier des charges transmis à une équipe dirigée par Larry Shinoda était assez simple : “Aller à 200 mph et battre Mopar à plate-couture”. Shinoda a répondu en embauchant Harvey Winn qui avait conçu la carrosserie des Dodge charger’s de 1968 à 1970 et en rassemblant Jacques Passino, Ed Hall (de Kar-Kraft) et les designers Bill Shannon et Dick Petit. Ils ont utilisé des Ford jumelles Torino/Cyclone dans leur nouvelle version destinée à l’année 1970 et toute l’équipe a passé trois mois pour en améliorer/modifier l’aérodynamique.
Un programme parallèle a alors dédoublé l’effort commun mais avec une autre équipe pour réaliser la Ford Cyclone Super Spoiler II, l’équipe de Shinoda restant sur le projet initial de la Torino King Cobra avec les “old’Boys” de Holman Moody. Mais peu après, la hache du Boss de Ford est tombée sur le projet. Deux raisons à cela :
1° Bill France, big-boss de la Nascar, venait d’augmenter l’exigence d’homologation de 500 à 3000 unités à construire peu de temps après avoir vu une Torino King Cobra atteindre 200 mph lors des essais à Daytona !
2° Lee Iacocca a été nommé à la présidence de Ford en septembre 1969 et a limogé Shinoda et son bienfaiteur corporatif Bunkie Knudsen ce qui a torpillé le projet de concourir en Nascar avec des Ford Torino King Cobra et des Ford Cyclone Super Spoiler II…
Quoi qu’il en soit, seules trois Ford Torino King Cobra (deux propulsées par le V8 Super Cobra Jet 429 et une par le V8 Boss 429) ainsi qu’une Cyclone Super Spoiler II alimentée par le V8 Boss 429, ont réussi à franchir le pas. Holman Moody a conservé la Cyclone Super Spoiler II et l’une des Ford Torino (une SCJ King Cobra) pour se payer de leurs efforts et frais… Les deux autres Torino (toujours à Dearborn un an plus tard) ont été vendues à Bud Moore pour 600 $ chacune !
Bud Moore a conservé la King Cobra équipée du SCJ Cobra Jet 429, mais l’autre, à l’époque peinte en bleu, arborant un “schnozze” peaufiné et équipée du V8 Boss 429 a été vendue à un gars de Spartanburg en Caroline du Sud. Il a roulé avec elle comme un vrai tocard, a cassé le moteur en même temps qu’il explosait la boite manuelle… et, incapable de réparer et/ou de payer correctement le V8 Boss et de réparer la boite Top Loader, il a abandonné la voiture dans une casse où Steve Danielle et Dennis Roy l’ont trouvée quelques années plus tard.
Bien que l’avant et le moteur Boss d’origine fussent absents lorsqu’ils sont tombés dessus, Danielle et Roy ont pu retrouver et acheter (pour 3.000 US$) le nez d’origine et le moteur Boss 429 approprié et le réparer en même temps que la transmission à quatre vitesses Toploader. Le couple a également obtenu la facture originale de la voiture de chez Ford. Heureusement que le complexe rétroéclairage convexe expérimental (développé pour contrer la mauvaise aérodynamique de l’éclairage concave d’origine) était resté avec la voiture.
Steve Danielle et Dennis Roy sachant que les deux autres Torino King Cobra étaient devenues inachetables, se sont mis en tête de retrouver la Ford Cyclone Super Spoiler II. Ils ont commencé à traquer Bill Mose, qui avait dirigé la seconde équipe Ford pour mettre la Cyclone au même niveau que les Torino King Cobra… On disait qu’il avait pris sa retraite dans une ferme quelque part dans l’Indiana. Il a fallu cinq voyages dans ce fin fond du monde et de l’humanité pour le localiser, mais, au moment de le rencontrer, il était mort depuis un mois, sa succession avait été vendue aux enchères et sa ferme transmise à une famille Amish.
Ils y sont allés et ont demandé : “Quoi qu’il est arrivé à la cyclone ?”... Et un jeune garçon a répondu : “Ehhh ! Elle est là-bas dans le hangar, voulez-vous la regarder ou la prendre ?”... Steve Danielle a répondu : “La prendre c’est OK”… Et le jeune garçon à rétorqué : “Bien dit, bien sûr. Quand vas-tu ramasser cette merde ?”… Steve a rétorqué : “Je pense que tu dois me la vendre d’abord !”... Et je jeune Amish a clôturé la conversation par : “Non, c’est à toi, c’est à toi, prends-là”... Steve et Dennis l’ont monté sur leur remorque U-Haul, empilé toutes sortes de ferrailles et sont retournés chez eux certains que leur fortune était faite !!!
La Ford Torino V8 Big-Block King Cobra Boss 429 est apparue pour la première fois aux enchères en mai 2013, elle était 100% restaurée en rouge, “offerte” à la vente à un prix de réserve de 350.000 US$… Et elle ne s’est pas vendue ! C’est RK Motors, un énorme garage spécialisé en voitures de dingues, qui l’a obtenue en dépôt/vente et l’a annoncée à 600.000 US$… Plus récemment, en cause de la crise du Covid19, il l’a proposée à 430.000 $. Lors de la vente aux enchères de Mecum à Kissimmee des 3 au 13 janvier 2021, l’autre Ford Torino King Cobra, appartenant à Bud Moore, a été vendue 525.000 US$. La Ford Cyclone est en restauration depuis les années’70… Elle devrait être terminée en 2022.
Faits saillants concernant la Ford Torino King Cobra V8 Boss 429…
C’est 1 des 2 Torino King-Cobra livrées à Bud Moore Engineering.
Les 3 ont été conçues par Larry Shinoda.
C’est la seule Torino King Cobra des 3 fabriquées qui est motorisée d’origine d’un Big Block V8 Boss 429 et d’une boite manuelle 4 rapports.
C’est également la seule des 3 à être fabriquée avec une fenêtre arrière en verre convexe “CarLite”.
Le logo “Prototype” est situé à l’arrière du panneau de porte conducteur.
Aucun des 3 prototypes Torino King Cobra n’ont jamais été homologués pour la NASCAR en raison du coût de production qui aurait été nécessaire pour en fabriquer 3.000 et du changement dans la structure directoriale d’entreprise de Ford.
Les prototypes échappent rarement au broyeur. Cependant les 3 Torino King Cobra de 1970, et la Cyclone 1970 ont réussi à survivre !
En 1970, tout était autre, donc tout était totalement ridicule selon nos standards de vie de 2021, à cette époque tout le monde avait la folie en tête qui poussait à vivre “à donf”, jusqu’au bout du bout de tous les bouts, toutes les folies traversaient les têtes, on tentait des choses quasi impossibles, pour voir. Entre dingues on se reconnaissait, on s’attirait comme des aimants, surtout les éclatés du ciboulot fondus de bagnoles. De là à conduire n’importe comment une Ford Torino King Cobra 429 Boss pour pulvériser toutes limites, c’était sacrément gonflé surtout que ce n’était que pour embarquer vers le néant des gens qui s’en tamponnaient !
Enquiller une high-Way limitée à 55 miles/ph à fond de ballon avec 500 bourrins sous le pied, comment vous dire ? Ça te va mon Popu ? De toutes façons quand tu déboules à des vitesses de “Ouf”, tu n’écoutes plus ce que j’écris… Euhhh !!! Avec cette impression incroyable que mes lignes de textes te sautent à la gueule entre les lignes, les mots, les phrases et paragraphes. Chaud devant ! Ah c’est sûr qu’en lisant les conneries habituelles tu les sens à peine, les bosses, mais quand je te fais débouler dessus à fond, ça change la donne, avec l’impression d’être dans le tambour de ta machine à laver, totalement à la merci des évènements.
Et quand tu tombes sur quelques pauvres attardés qui roulent tranquillement, c’est la montée en flèche d’adrénaline et le freinage en catastrophe. Le freinage qui fait bien fumer tous les pneus et qui te transporte le cœur au fond des chaussettes. Après tu réécrases l’accélérateur en profitant du couple monstrueux pour t’échapper du traquenard par la droite voire par la gauche et reprendre des tours comme s’il en pleuvait. Pas le droit de te faire repérer, discrétion, quasiment incognito !
La position de conduite n’est pas très confortable, faut avouer que cette banquette “à-la-con” c’est merdique. Allons, soit cool mon Popu, c’est moi qui pilote ! Je file à plus de 250 km/h… J’affine ma position, les vibrations s’amplifient au fur et à mesure que le compte-tours grimpe. La situation à bord devient franchement intenable et je me demande si je vais parvenir à revenir de l’au-delà vers lequel je me précipite en t’entrainant dans cette folie…? C’est loin d’être facile à conduire. À 200 km/h, les freins classiques sont inefficaces. Il faudrait trois parachutes à bord. L’ennemi absolu est le vent latéral. La poussée ne ressemble à aucune autre et j’ai franchement la sensation d’être plaqué au fond du siège. Mon estomac fait des nœuds !
Voici le premier obstacle qui s’est mis sur mon chemin de croix : comment offrir du dynamisme à une voiture aussi lourde ? Avec une Muscle-Cars nouvelle génération comme la Camaro ZL1 embarquant la dernière génération des suspensions Magnetic Ride qui fait appel à des amortisseurs à fils jumelés et à ressorts hélicoïdaux doubles aux quatre coins de la voiture, c’est cool… Pour rappel, ce principe fait appel à l’amortissement sans soupape et à la technologie de liquide magnétorhéologique ! Je t’explique, Popu, je t’explique : Le liquide magnétorhéologique est constitué de particules de fer en suspension dans un liquide synthétique. Lorsque le système est activé, les particules sont magnétisées et alignées en structures fibreuses, ce qui modifie la résistance du débit. En contrôlant le courant vers une bobine électromagnétique qui se trouve à l’intérieur du piston de l’amortisseur, le système fait varier la fermeté de la suspension en fonction des conditions routières et de conduite.
Ça t’en bouche un coin, avoue, mon Popu… Des capteurs calculent inclinaison, roulis, cabré, plongée et lacet pour ajuster instantanément le liquide magnétique de la suspension et obtenir la pression d’amortissement idéale. Les niveaux d’amortissement sont réglés jusqu’à 1 000 fois par seconde. Trois modes sont disponibles : Tourism, Sport et Track. Même si les lois de la physique finissent par reprendre le dessus, le roulis est plutôt bien jugulé et le confort est idéal pour une conduite quotidienne) …
En Ford Torino King Cobra, bernique, y-a-pô-tout ça… Pas non plus de système de traction de performance comme avec la Corvette ZR1, qui gère le Launch Control (uniquement en boîte manuelle), les lois d’antipatinage et de contrôle de stabilité et offre le choix parmi cinq modes (Le mode 2 est réglé pour des conditions humides. Le second convient à des routes sèches et propose une suspension douce. Sur le suivant, la suspension se durcit et la traction est réglée en mode Sport. Le quatrième mode règle la traction en Sport. Enfin, le dernier offre un mode Race où l’ESP est désactivé et le Magnetic Ride Control passe en mode piste… à réserver aux conducteurs sûrs de leurs compétences) …
Ben y-a-pô-ça non plus ! Ni de freins Brembo à six pistons à l’avant et quatre à l’arrière affichant une efficacité et une endurance insoupçonnée ! Bref, c’est “à l’ancienne”… Je kiffe tout ! C’est fluide, c’est drôle, c’est clair et c’est profond. Ce que j’aime particulièrement c’est que certains questionnements existentiels sont amenés avec tellement de simplicité tout en roulant, le genre qui te fait poser 1000 questions sur le fonctionnement de notre monde, le genre qui laisse entrevoir des révélations de dingues, mais dont personne ne parle jamais parce que…
Bah ! C’est scientifiquement difficile à tenir alors, je préfère mettre un couvercle dessus, oublie, passe à autre chose. Sauf que, WAOUH !!!!!!! Je te parle ici de connexion avec des champs énergétiques au sens global du terme, d’amour et de résilience. Le tout en mode course-poursuite qui assure… Tu te rends compte ?
Toute la vie d’Einstein a été consacrée à montrer que ce que nous percevons comme de la matière dure n’est pour l’essentiel que de l’espace vide traversé par un courant d’énergie. Des expériences ont montré que si l’on découpe des petits fragments d’énergie, ceux qu’on appelle des particules élémentaires… et qu’on les observe, le fait de les observer suffit à modifier le résultat de l’observation, comme si ces particules subissaient l’influence du résultat attendu par l’expérimentateur… Comprends-tu, mon Popu ?
En d’autres termes, le fond même de l’univers, à sa source, ressemble à une sorte d’énergie pure, malléable selon les intentions humaines, d’une manière qui pose un défi à notre vieille explication mécaniste du monde, comme si notre intuition, notre attente, faisaient que l’énergie coule dans le monde et affecte d’autres systèmes d’énergie. Ce qui est également ce que la troisième révélation nous amène à croire….
Hein ! Quoi ? C’est quoi cette troisième révélation ? Je deviens fou à bord de cette bagnole…
1 commentaire
+
Commentaires désactivés.