Ford Colt Capri Perana 7L2-Blower 1.000cv…
La Ford Capri devait à l’origine être nommée “Ford Colt”, une référence équine à la vénérable “Ford Mustang”. Ford espérait que la Capri refléterait le succès américain de la Mustang et, à bien des égards, elle l’a fait, devenant l’une des Ford sport parmi les plus populaires en Europe. La Capri a été développée, conçue et construite entièrement en Europe par les filiales européennes et britanniques de Ford, mais préalablement conçue par un Américain : Philip T. Clark, qui travaillait dans l’équipe de conception de la première Mustang.
Lorsque la Ford Mustang est sortie en 1964, elle est devenue l’une des voitures les plus vendues aux USA et elle a créé à elle seule le genre “Pony-Car” qui est devenu quasi mythique aux yeux des passionnés durant les presque 60 dernières années (58 ans 1964/2022). Ford espérait reproduire le même succès que la Mustang des années ’64/’65/’66 en Europe, il eut suffit de l’y importer, mais, oubliant le 6 cylindre en ligne qui aurait fait l’affaire, la direction de Ford pensait que le Ford V8 Mustang était trop grand, trop lourd et trop “soiffard” d’essence pour être un concurrent de premier plan en Europe continentale et au Royaume-Uni.
Un nouveau coupé a donc été conçu “100% Europe” en utilisant de nombreuses pièces de la Ford Cortina déjà en production ainsi qu’en utilisant certains des moteurs Ford européens disponibles en fonction de l’endroit où les Ford seraient construites (à l’usine de Halewood au Royaume-Uni, à l’usine de Genk en Belgique et aux usines de Saarlouis et de Cologne en Allemagne).
Cette Mustang Européenne devait se nommer “Ford Colt”, une autre référence western qui collait au cheval Mustang, mais un constructeur automobile japonais avait déjà ce nom de marque déposée, alors Ford a du rapidement opter pour le nom Capri qui faisait la seconde place des 100 noms potentiels sélectionnés à grands frais par une agence spécialisée en noms et logos de marques. Plus aucun lien avec le coté grands espaces, Mustang et cow-boys…
Pfffff ! La Ford Capri est sortie fin 1968 et si elle n’a pas été accueillie avec enthousiasme, elle a toutefois été rapidement adoptée et elle a généré de bons résultats de vente. De 1968 à 1986, trois générations ont été construites, représentant un peu plus de 1,9 million d’unités vendues. La Ford Capri semblait donc suivre/copier l’incroyable succès commercial de la Ford Mustang aux États-Unis qui avait surpris tout le monde, la direction de Ford en tête. 100.000 ventes annuelles avaient été calculées, mais elles ont dépassé 400.000 unités au cours de la première année seulement.
Au cours de sa production, la Capri sera proposée avec plus d’une douzaine de moteurs, à commencer par le quatre cylindres en ligne Kent de 1L3 et la gamme en passant par le Taunus V4, le V6 Cologne, le Pinto 6 en ligne, jusqu’au V8 Windsor de 5L7 qui a été monté sur la version sud-africaine Perana. La Perana, c’est une pièce rare ! C’est d’ailleurs une de ces ultra-rares Capri-Perana qui a marqué John Saad lorsqu’il était un adolescent “impressionnable”.
– “Cette Capri est une voiture légendaire que je connais depuis l’âge de 18 ans”, m’a expliqué John : “Je n’y ai jamais navigué, mais je me souviens d’en avoir vues lors d’événements comme Summernats et Powercruise. Finalement, j’en ai retrouvé une ! La Ford Capri Perana V8 était la plus emblématique des Ford Capri. La production a commencé en 1970 et s’est poursuivie jusqu’à ce que Ford Afrique du Sud arrête la Mk1 Capri en 1972. Mes recherches m’ont montré que pas plus de 400 voitures V8 Ford Capri Perana ont été réalisées, malgré des estimations antérieures de 500 à 550 voitures”…
En 1970, les performances de la V8 Capri Perana ont éclipsé toutes les Capri “normales”, elles étaient plus performantes que les Ferrari’s. Quatorze ans plus tard, lorsque l’Alfa Romeo GTV (224,2 km/h) a battu la BMW (535i 220,7 km/h) qui était à l’époque la voiture la plus rapide d’Afrique du Sud, elles ont été éclipsées car battues par la Ford Capri Perana (234km/h) ! Les deux perdantes étaient également plus lentes que la Perana en accélération sur 400m. Même selon les normes d’aujourd’hui, la Ford Capri Perana est toujours une voiture ultra rapide et performante.
Elle est unique en ce sens qu’il s’agit de la seule Capri à moteur Ford V8 qui était un produit officiel de Ford. Elle était disponible auprès de tous les concessionnaires Ford uniquement Sud-africains avec une garantie Ford complète. Ford a été étroitement impliqué et les Capri Perana étaient construites en tant que telles à l’usine Ford de Port Elizabeth d’Afrique du Sud et expédiées sans moteurs et boîtes de vitesses à l’usine “Basil Green Motors” où la fabrication était achevée avec le V8 Windsor et la garantie Ford.
La voiture était basée sur la Mk1 Ford Capri 3000 XL mais équipée propulsé par un moteur Ford Mustang 5,7 litres V8 (le Windsor Small Block Ford) qui pouvait être amélioré, toujours avec la garantie Ford. La puissance était transmise par une boîte de vitesses à quatre rapports rapprochés Mustang “top-loader” à un essieu arrière à glissement limité personnalisé dérivé de la Ford Falcon XW. Les suspensions étaient abaissée de 40 mm (1,5 pouces), avec des ressorts plus solides et des soupapes révisées dans les jambes de force Macpherson avant. La voiture était équipée de pneus radiaux 185-70 x 13 sur de larges roues en acier chromé RoStyle.
Les freins Capri 3000 standard étaient conservés, mais avec d’autres plaquettes de freins améliorées. Pour accueillir le carter plus grand du moteur V8, la crémaillère de direction était remplacée par une crémaillère de conduite à gauche inversée montée à l’arrière d’une traverse avant modifiée. Les jambes de force avant étaient permutées d’un côté à l’autre pour déplacer les bras de direction. Remarquablement, la Ford Capri Perana ne pesait que 9 kilogrammes (20 livres) de plus qu’un Capri 3000 standard. Cela avait été rendu possible grâce à l’utilisation d’un collecteur d’admission et d’un boîtier de cloche en aluminium.
Le jaune vif ou le rouge Peri-Peri étaient les deux seules options de couleur, mais une poignée de voitures ont été produites dans d’autres couleurs, y compris l’or et l’aspect moutarde ainsi que le gris métal et le blanc nacré. Les deux bandes noires qui couraient de chaque côté du capot et qui balayaient la courbe des vitres latérales arrière et les roues RoStyle chromées, étaient les caractéristiques externes déterminantes. En outre, la voiture avait des badges Perana sous les badges XL des ailes avant et des badges V8 sur le capot et le coffre. La plupart des voitures avaient un capot noir. De nombreuses voitures étaient équipées de la persienne Perana en option sur la vitre arrière, comme pour les Ford Mustang Boss 302.
Toutes les voitures avaient un intérieur noir et dans la tradition “Basil Green Motors”, l’intérieur était de série Capri XL, à l’exception du volant en alliage. Le prix de la Capri Perana était de R4450 (l’équivalent 1970 d’environ 3.000€). Vers la fin de la production sud-africaine de ces Ford Capri, “Basil Green Motors” a a annoncé la sortie du “R-Pack-Perana” qui était basé sur la carrosserie Capri XLR à quatre cylindres, parce que les carrosseries pour six cylindres n’étaient plus disponibles…
Les automobiles, mêmes rares ne survivent pas toujours indemnes aux années, certaines sont réparées pour des mises à niveau, puis avec le temps passant, vendues en morceaux, tandis que d’autres sont jetées à la ferraille. Heureusement pour John, cette rare Capri Perana avait été stockée “à sec”, donc ce n’allait pas être un travail énorme de la remettre en service.
-“Quand je l’ai vue, elle était comme perdue dans un immense hangar, couverte de poussière. On pouvait croire qu’elle venait d’être déposée là ! Toutefois, son état général était équivoque et cela aurait effrayé beaucoup de gens de lq voir comme ça car ils se seraient inquiéter de combien cela coûterait de tout réparer. Mais j’ai vu au-delà du risque et j’ai vu le potentiel de cette Capri”…
John a décidé d’en faire une super “Colt-Capri-Perana” équipée d’un super big-bloc V8 7L2 (454ci) avec compresseur (Blower), délivrant 1.000cv !
-“Je ne peux pas faire les choses en demi-mesure ! Ça allait juste être une restauration, puis ça explosé dans ma tête, la voiture n’était pas censée être aussi belle qu’elle l’est ! C’est mon ami Scott Barter qui a peint mon joyau. De plus, j’ai mis d’autres jantes dessus, des Simmons en 20 pouces x7 et 22 pouces x12 ! Alors que la carrosserie était “tickety-boo”, j’ai dit à Scotty de les peindre en orange, je savais d’avance que ça aurait fière allure !”…
Il est sûr d’écrire que les jours de transport de bagages de cette Capri ont été terminés, car la majeure partie de l’espace de coffre a été occupé par une pile à combustible gigantesque qui alimente l’E85 aux injecteurs Siemens 2400cc à l’avant !
-“La base est un bloc Dart Windsor 454ci, bourré de bons engrenages Oliver et Callies, avec des culasses en aluminium de chez Edelbrock surmontées d’un collecteur d’admission personnalisé et d’une pompe Mooneyham 8/71, sous atmosphère comprimée humidifiée par les injecteurs Siemens 2400cc”…
-Et le moteur ? Qu’à- t-il de spécial ?
-“Il a fait 673rwhp sur 6psi après que mon ami Justin de chez Horsepower Solutions lui a chatouillé l’ECU Haltech Elite 2500. La boite est une Powerglide à deux vitesses construite par Al’s Race Glides, et un arbre de queue de trois pouces qui ne se transformera pas en bretzel. À l’arrière, le différentiel de neuf pouces a fait une énorme côtelette pour s’adapter entre les grandes cuves des roues. J’ais tout poli et nettoyé, c’est génial, ce qui est toutefois exagéré, je l’admets, pour une voiture qui est juste destinée à être utilisée lors d’événements Kustom, mais une fois que j’avais commencé, je ne pouvais pas m’arrêter ! La voiture a été taillée pour s’adapter à une Convo Pro 15×10, mais lorsque mon ami Julian l’a pilotée pour essais, elle avait des 29×11 slick. Nous avons mis des jantes 22poucesx12 avec des pneus 335/25 à l’arrière !”…
Alors que certains bloquent leurs accélérateurs “birdcatcher” pour apprivoiser leurs réglages en rue, John n’avait pas de tels soucis. Maintenant qu’il a entièrement optimisé la voiture, il réfléchit à la meilleure façon de l’utiliser.
-“Je pourrais faire du dragster, mais je ne suis pas un grand drag-racer. J’aime faire du cool-cruising et maintenant que le temps se réchauffe, je la conduis partout au moins une fois par semaine. De la façon dont elle est réglée, elle roule comme une voiture normale. Tant que je n’appuie pas sur l’accélérateur, elle roule cool, comme moi, tous les jours. John a fait repeindre la cage de roulement en argent et la couleur de la garniture est passée au noir pour les sièges et la moquette, sans parler de la coque de tableau de bord de style “stock” avec des Auto Meter dans le tableau de bord numérique Haltech IQ3, tandis qu’un cliquet B&M gère les tâches de changement des vitesses auto ! Mais je ne peux pas m’attribuer seul le mérite de la voiture, vraiment pas. Je l’ai fait mienne, mais 90% de la voiture était de mon ami Julian et il mérite le crédit de votre web-site pour cela. J’ai la chance d’être devenu le propriétaire de la voiture qui a enflammé mon imagination quand j’étais jeune, je ne m’en séparerai jamais !”…