EDITION ABONNES 300 PAGES du N°4 GRATUIT dans l’abonnement mensuel !
Gatsby-Magazine (papier) N°4 est en vente ! 148 pages denses et magiques, satiriques, sulfureuses, déjantées, caustiques, c’est le mag’hyper classe, snob le plus politiquement incorrect de toute la francophonie mondiale ! Un style d’écriture “Gonzo” unique, réservé à des gens “induplicables”, intelligents, déjantés, caustiques, amers, désabusés, humoristes, épicuriens, baroudeurs, satyres et satiriques… aimant la vie, les femmes, les automobiles, les bateaux et les avions extraordinaires… Donc il est en kiosques ! Il vaut mieux être rapide car le précédent numéro a été épuisé (rupture de stock).
C’est comme un exercice masochiste trimestriel : aller acheter le nouveau p’tit dernier Gatsby… espérer le miracle de la béatitude, la fantasmagorie des mots et phrases… et savoir qu’il sera peut-être déjà épuisé, qu’il était là mais qu’un autre est parti en courant avec la pile d’exemplaires sans rien payer… avec le kiosquier qui court derrière pour ses euros perdus… Tout ça parce qu’il n’y a plus de saison, plus de sous et des entre-deux qui comprennent que le miracle n’aura pas lieu !
On est en juillet 2021, il est midi trop tard… Une toute nue refait le coup de la sempiternelle bonne humeur exigée et c’est go pour plonger dans l’abime des sens, évitant le coté pénible et la jouer institutionnellement pétasse : Blablabla !… Des performances ! Blablabla !… Que du vrai ! Blablabla !… Cette chanson, on la connaît, un bon point pour le démarrage furtif ! La foule est loin d’être dense ! Victoire d’un, défaite d’un autre ! Tout le monde s’en branle dans le vide abyssal de la crétinerie et des discours bouleversants de médiocrité : le bon vieux temps mêlant à la réhabilitation ne crée plus l’extase, tout le monde pressent le triomphe romain, le kiosquier est revenu, nananapo attrapé le voleur des magazines déguisé en hobo..
Extraits de notre Conv’ :
– Vous considérez votre personnage comme une énorme performance ?
– Oui…
– Merci de nous instruire ! Votre performance a été malheureusement minorée par quelques faussetés vocales… dommage ! Je commence à somnoler ! Ne cherchez pas à comprendre, de toute façon je vous ai repéré !
–On n’est jamais plus connu que par soi-même…
– Vous êtes un sage, et méritez tout l’amour du monde de persévérer à vendre des magazines en kiosques. Quoique ! Un truc que peu d’autres ne sont pas parvenus à obtenir !
– Et pourquoi tant d’amour ?
– Question légitime, à laquelle il me convient désormais de répondre. Soyons factuel ! Zêtes un surdoué. Votre sens des affaires semble absolue.
– Y a de ça, j’ai espoir. Je suis également fervent de la cuisine moléculaire !
– La cuisine moléculaire fait chier pour toujours le même résultat : du R&B de conservatoire, de la soupe prétentieuse à la fois fade et indigeste, portée par un des timbres les plus ingrats de la pop, je subodore le pire principalement dans les basses !
– Un éloge vicieux !
– Peu importe : le public se f… de la presse généraliste comme des charts, tant que les ploucs continuent à se pâmer, pré-calfeutrés, en pyjama, crocs multicolores aux pieds, le reste du monde occidental est dépassé. Il me faut vous causer des possibilités des logiciels d’enregistrement qui vous vous ouvrir les chakras. C’est une mutation de notre époque vu que tout le monde est virtuose, il ne reste plus que le savoir théorique pour briller. On pérore à l’infini sur la supériorité des accords et l’intérêt des polyrythmies à base de septuplets, au point d’en faire des mèmes et des t-shirts. Pourquoi pas !
– Je ne veux pas de suite au Ritz, de manoir à Neuchâtel ni de limousine… pas vocalement non…
– Vous avez raison, d’ailleurs je peux témoigner que les Dames du Monde à Saint-Tropez sont toujours aussi insupportables vestimentairement, je cause d’avant le Covid19… du temps où elles sortaient en robes de soirée Jean Paul Gaultier portées avec la grâce d’otaries en draperies du dimanche à la messe, je ne vais pas tout détailler, je fatigue !
– Les clubs ont fermé avant tout le monde et n’ont jamais rouvert.
– Tout a rouvert à un moment mais pas les clubs. La fête est devenue interdite ; les métiers du club sont obsolètes.
– J’étais DJ, organisateur de soirées, programmateur de lieux nocturnes. J’étais un bon gars, mais j’aimais un peu trop les ambiances confinées où l’on se postillonnait les uns dans la bouche des autres, où notre sueur nous retombait dessus depuis le plafond, où aucun geste barrière n’était possible car les inhibitions étaient levées, où une vie qui commençait à minuit ne pouvait s’arrêter à l’heure du couvre-feu faute de partager la même dimension temporelle. Du coup je suis devenu kiosquier fin de l’été passé…
– A l’automne, la société est entrée en dépression ! Pas de bol !
– Moi j’étais sur ce même mood. Maintenant, chaque jour qui passe, rien ne se passe, je mesure ce que je rate : Vous êtes à l’inverse, car en éditant l’extraordinaire magazine Gatsby, qui déborde de bouillonnement créatif, artistique, érotique, romantique, communautaire, identitaire, qui existe dans le creuset de votre génie ; vous collaborez à l’émancipation de la jeunesse et des jeunes beautés aussi, avec leur inexpérience de tout ce qu’elles ne trouveront jamais dans une vie active .
– Attaché à ce qu’il y a de moins essentiel sur l’échelle officielle de l’essentiel, j’ai pris conscience d’une importance. J’ai une envie d’aller plus loin, plus large, plus fort, plus haut, de contribuer à ce que nous retrouvions collectivement notre souffle… Et vous, kiosquiers, contribuez à cette magnificence, soyez remercié !
– La demi-journée va enfin se conclure, on se quitte, reste une dernière et modeste satisfaction : il ne pleut pas…