Genève 2013
Un salon dominé par le groupe VW !
J’ai oublié de compter, mais une chose est certaine, je n’ai, depuis 1982, raté aucune édition du salon de Genève.
Chaque année, le miracle se reproduit, l’exposition automobile qui se tient début mars sur les bords du lac Léman vaut son pesant de nouveautés.
A ne rater sous aucun prétexte, chaque m2 de ce salon valant aussi son pesant d’or ou de francs suisses, c’est comme vous voulez !
Je retiendrai de ce cru 2013, qu’il fait un sacré pied de nez à la crise…
Quelle crise me direz-vous au vu des super cars à plus d’un million d’Euros l’unité ?
Il fallait donc digérer tout cela et attendre quelques jours avant de vous livrer mes réflexions qui une nouvelle fois ne vont pas plaire à tout le monde.
Mais j’estime que mes soixante-dix balais et un peu plus, renforcent mon droit de donner objectivement mon avis…, ce que devraient faire un peu plus certains spécialistes de l’automobile ( ce sont eux qui le prétendent …) qui trop souvent se contentent de recopier les fardes de presse, les reléguant dès lors parmi la cohorte des journaleux à la petite semaine.
Et si l’on rêvait plutôt, alors rêvons …
“VW Uber alles”, ça vous dit quelque chose !
Une belle expression allemande que l’on pourrait traduire au sein du Groupe VW par “au dessus de la mêlée” !
Avec un bénéfice net après impôts de 11,5 milliards d’Euros pour l’exercice 2012, ce groupe allemand composé aujourd’hui de 12 marques de voitures, camions et moto peut voir venir !
Durant l’année dernière, le groupe a procédé à l’inauguration de sa 100ième usine d’assemblage située au Mexique, destinée à fabriquer chaque année un peu plus de 330.000 moteurs réservés aux véhicules assemblés en Amérique du Nord.
En 2012, le groupe a fabriqué un peu plus de 9,3 millions de véhicules, occupant désormais la troisième marche du podium derrière Toyota et GM.
Mais, “la messe n’est pas encore tout à fait dite”…, car en 2018, VW veut ajouter une 13ième marque automobile à sa collection et devenir ainsi le numéro un mondial avec une capacité de production supérieure à 10 millions de véhicules.
VW en a les moyens…
Une telle réussite quasi insolente, alors que d’autres constructeurs comme PSA, Opel, Ford… sont à la traîne, cela énerve, donne des sueurs froides à la concurrence tout en faisant l’objet des pires jalousies !
Reconnaissons que les dirigeants du Groupe VW (emmenés par le professeur Piëch, aujourd’hui président du conseil de surveillance et grand manitou de cet empire), ont pris à temps les bonnes décisions, procédé à des acquisitions intelligentes tout en investissant dans des pays d’avenir comme la Chine ou le Brésil.
De bons gestionnaires, très prudents mais surtout clairvoyants, qui aujourd’hui récoltent les fruits de leurs décisions.
Au sein du Groupe, le seul maillon faible, c’est encore et toujours Seat, mais de nouveaux produits devraient lui redonner des couleurs.
Pas étonnant dès lors qu’à Genève, tous les regards étaient tournés vers ce groupe.
Avec tout d’abord une belle récompense pour la VW Golf VII, celle de “la voiture de l’année 2013”.
On peut penser ce que l’on veut de ce prix octroyé par une bonne cinquantaine de journalistes européens qui à plusieurs reprises se sont merveilleusement fourvoyés, élisant depuis le milieu des années soixante de véritables bides commerciaux (Austin 1800, NSU RO8O, Simca 1307/1308, Rover SD1 3500, Porsche 928, Fiat Bravo Brava, Opel Ampera/Chevrolet Volt), mais pour les constructeurs, c’est du pain béni, car ce sont les journalistes qui ont plébiscité ces modèles…
Pas sûr non plus que ce titre permette de vendre plus de voitures que prévu mais cela fait partie du grand show automobile et de plus, les journalistes sélectionnés n’étaient pas à de nombreuses reprises des experts en la matière …
Laissons donc certains confrères reposer en paix !
Chez VW, on jubile bien évidemment d’autant que la Golf se décline maintenant en break et que sa version GTI de plus de 200 chevaux est également annoncée…
D’autant que le constructeur de Wolfsburg vient enfin de présenter sa voiture consommant moins de 1l/100 km, oui, vous avez bien lu !
Avec XL1 succédant ainsi à la Polo 3L de 1999, cette deux places de moins de 800 kg est une hybride diesel rechargeable comprenant un moteur 2 cylindres de 800 cm3 développant 48 chevaux, ainsi qu’un bloc électrique de 27 chevaux lui permettant de rouler 50 km sur la batterie, l’autonomie totale grâce notamment au réservoir de 10 litres de gazole, devrait pouvoir atteindre près de 500 km en mode normal, une boîte DSG 7 rapports se chargeant d’entraîner les roues arrière.
Pour l’instant toujours au stade de prototype, XL1 devrait entrer en production mais quand et à quel prix ? Saluons cependant la performance de VW d’avoir réussi à concevoir une telle voiture écologique…
Pour plus d’info : 2013 VW XL1… Maintenant en production, une nouvelle ère s’ouvre (enfin)…
Au sein du groupe VW, deux constructeurs ont un anniversaire important à fêter !
Porsche tout d’abord avec les 50 ans de la 911, un modèle mythique, une véritable icône parmi les voitures de sport !
Avec la 911 GT3, le constructeur de Stuttgart place la barre encore plus haut proposant ainsi une véritable voiture de course en tenue de ville.
Avec cette fois 475 chevaux développés par le “flat six atmo” de 3,8 l entièrement revu, une boîte auto PDK 7 rapports courts et des roues arrière motrices et directrices, la 911 GT3 peut atteindre sur circuit 315 km/h…
A échanger moyennant un chèque de 140.000 € et des poussières…
Certes, déjà une belle somme mais des peanuts à côté de la Lamborghini Veneno, dérivée de l’Aventador, fabriquée pour les cinquante ans de la firme italienne, vous savez celle caractérisée par des taureaux de …combat !
Trois exemplaires seulement de cette sesto elemente (un coupé sport débarqué d’une autre planète, agressif au possible mais manquant manifestement de finesse), sont proposés à une clientèle de passionnés moyennant 3 millions d’Euros !
On nage en plein délire mais comme ces trois objets de désir capables de pointer à 335km/h ont déjà été vendus, mieux vaut fermer le ban …
Pour plus d’info : 2013 Lamborghini Vénéno LP750-4… 355km/h pour 3 millions d’€uros !
Notez que chez Ferrari et McLaren, ces deux constructeurs sont aussi atteints par cette sorte de schizophrénie dont le but non avoué est de faire débourser à des acheteurs très riches, affublés d’un ego incommensurable… mais complètement déboussolés (gag !), des sommes folles pour des bolides …inutilisables au quotidien, tout au plus sur circuit où ils vont cartonner la belle auto…, que le constructeur va réparer en faisant encore davantage de bénéfices !
Pas question de jeter la pierre à ces fabricants de rêve, s’il y a par le monde autant de fêlés pour acheter ces joujoux, pourquoi s’en priver !
Et réaliser davantage de bénéfices tout en réjouissant les actionnaires, la boucle est bouclée !
Mais avouez que débourser 1,2 millions d’Euros pour “LaFerrari” baptisée ainsi pompeusement, faut être un peu taré ou se moquer totalement du reste du monde !
Ce coupé super sport reprend la technologie KERS de la Formule1 (les batteries se rechargent à chaque freinage) d’où un surcroît de 163 chevaux produits par l’unité électrique venant ainsi s’jouter au 800 chevaux. du V12 de 3,6 l !
D’où un couple de 900 Nm, on reste sans voix !
Malgré cette débauche de technologie d’avenir, “LaFerrari” n’est même pas capable d’effectuer un seul mètre en mode électrique !
Et dire qu’il s’agit d’une super car utilisant l’énergie du futur !
A noter que les 499 exemplaires qui seront fabriqués seraient déjà tous vendus, Ferrari se réservant le droit de sélectionner les futurs acheteurs (oui, oui…) qui avant d’acquérir cette Ferrari du superlatif, devaient verser un fameux acompte équivalant à 90 % du prix de la voiture (sans la voir ni l’essayer, ni vraiment la connaître) et qu’il leur sera interdit de la revendre sans passer par le réseau de la marque au cheval cabré !
Ce qui avait aussi été le cas avec les Ferrari FXX…
C’est “comment se faire des couilles en or” !
Pour plus d’info : “LaFerrari” 2013… Millième article de la section automobile de GatsbyOnline ! et À Genève, les voitures de luxe restent sèches sous l’orage de la crise… Interview de Luca Cordero di Montezemolo (Ferrari) et de Kevin Rose (Bentley)…
Chez McLaren, le constructeur anglais, on ne fait pas non plus dans la dentelle, l’arme absolue, c’est une certaine P1, pole position, tout un symbole !
Là aussi prière de débourser plus d’un million d’Euros pour acquérir ce coupé 2 places hybride rechargeable de 903 chevaux capable tout de même de rouler entre 10 et 20 km en mode électrique (gag !)…
Ouf, je suis rassuré, je pourrai un jour remonter les Champs Elysées à 50 km/h en ne consommant aucune goutte de carburant et débouler ensuite, via le périphérique, vers le circuit de Montlhéry fin de me faire plaisir !
Avouez que le moindre kilomètre parcouru représente quelques milliers d’Euros…
Mais quand on aime, pourquoi s’en priver !
Pour plus d’info : Mise en abîme de la McLaren P1 2013 à Bahreïn… et Communiqué de presse : La McLaren P1 2013 est la meilleure voiture du monde…
Notons que pour nettement moins cher, un peu plus de 80.000 €, je préfère et de loin, la nouvelle Corvette Stingray, dévoilée à Genève en version roadster à côté du coupé.
Toujours une gueule d’enfer pour cette supercar qui ne fait vraiment pas payer très cher ses charmes et ses performances … !
Avec un V8 de camion…, indestructible, légèrement revu pour l’occasion, 450 chevaux, 610 Nm de couple, aucun autre constructeur ne fait aussi bien pour si peu de dollars …
Pour plus d’info : 2013 Corvette Stingray : $52,000.00
Notez que Maserati prolonge sa série de coupés avec cette fois une 4C, pour quatre places ou plutôt 2+2 du coupé Grandturismo avec V8 4,7 l de 460 chevaux au programme.
J’aime beaucoup le design et la classe de la nouvelle Maserati Quattroporte, son choix de moteurs V6 et V8 sans oublier la transmission intégrale, mais en revanche, je suis toujours aussi déçu par la finition intérieure, indigne de celle d’une Maserati.
Il serait bon de se souvenir à Modène que le client Maserati veut acquérir une berline exclusive et non une voiture faisant un peu trop apparaître sa filiation américaine !
Tout en restant parmi les voitures de sport mais à portée de (presque) toutes le bourses, saluons enfin le retour d’Alfa avec cette foi la version définitive du coupé 4C dévoilé ici il ya deux ans d’ici sous forme de prototype (histoire de rire un peu, lisez ceci : 2007/2010 Alfa Romeo 8C Competizione… Il n’y a pas escroquerie tant qu’elle ne roule pas… )
Moyennant 60.000 €, ce coupé 2 places vous tend les bras. Grâce à l’utilisation d’une cellule centrale en carbone, il ne pèse que 895 kg tout en étant entraîné par le 4 cylindres turbo 1750 de la Giulietta développant ici 240 chevaux ainsi que 350 Nm dont 80 % sont disponibles dès 1750 tr/min, comme un diesel !
Avec au niveau de la transmission aux roues arrière, une boîte robotisée 6 rapports avec launch control et mode race…, de quoi provoquer des départs canon, mais aussi s’amuser sur circuit !
Dans un premier temps, Alfa envisage une production de mille exemplaires qui devraient être assemblés chez Maserati.
Deux autres Alfa ont aussi retenu toute notre attention, comme la berline Gloria sur le stand de design IED, une simple maquette en clay, œuvre de plusieurs étudiants de cette école prestigieuse milanaise.
N’y voyez cependant aucun lien avec la future berline Giulia à moins que les dirigeants du groupe Fiat-Chrysler n’y prêtent un œil intéressé.
Pour la Chine, oui, peut-être …
Quant à la superbe Alfa Disco Volante coupé de ce nouveau millénaire, elle roule enfin, elle est aussi visible sur le stand Touring Superleggera où son designer en chef, le jeune belge Louis de Fabribeckers a réussi en dix mois à peine à concevoir sur base de la 8C Competizione (2007/2010 Alfa Romeo 8C Competizione… Il n’y a pas escroquerie tant qu’elle ne roule pas… ), un coupé de grand standing mais reprenant les codes stylistiques de sa vénérable aïeule des années cinquante.
Mais pour ce nouveau millésime, c’est le carbone qui prévaut ainsi que des tôles d’aluminium travaillées à la main…
Si le cœur vous en dit, une production en petite série est en attente de client, le prix étant à discuter…
Pour plus d’info : 1952/2013 Alfa Romeo Touring Disco Volante…
Concernant la future Spyker B6 Venator qui pourrait voir le jour en 2014, honnêtement, je pensais que ce constructeur hollandais de super cars était en faillite en même temps que Saab qu’il avait racheté… et bien non !
L’aventure se poursuit avec un coupé sport “downsizé” de 4,36 m, motorisé par un V6 turbo de 375 chevaux, placé en position centrale arrière avec dans le prolongement une boîte automatique 6 rapports.
Quant à la version roadster du coupé GT86 de 200 chevaux, Toyota veut ainsi sonder les futurs acheteurs pour une production en série.
Mon petit doigt me dit que la décision est déjà prise et qu’avant un an, ce roadster deux places de toute beauté fera partie du paysage automobile…
Ce sera également le cas (mais pas avant 2015) du très beau coupé hybride Honda NSX, quatre roues motrices, bloc V6 thermique et trois moteur électriques, le tout pour un peu plus de 400 chevaux.
La production a été confiée à une usine américaine !
A Genève, ce concept dévoilait un intérieur très proche de celui de la grande série ainsi que des lignes toutes en finesse qui devraient être définitives.
On piaffe d’impatience…, l’ancienne NSX, celle de la première génération, nous avait tellement apporté de plaisir …
Après cette brève revue de détails concernant certains modèles sportifs auxquels il convient d’ajouter la berline Mercedes AMG classe A45 de 360 chevaux et ses quatre roues motrices ainsi que l’Audi S3 Quattro Sportback 5 portes de 300 chevaux…, place cette fois au très grand luxe.
Avec pour débuter la Bentley Flying Spur dont les courbes affinées surtout à l’arrière permettent à cette grande berline d’afficher une silhouette nettement plus fine mais également plus moderne.
Avec le boc W12, les quatre roues motrices n’ont aucune peine à faire passer les 625 chevaux sur le bitume.
Pour plus d’info : 2014 Bentley Continental Flying Spur…
Puisque nous sommes de l’autre côté du Channel, petit coup d’œil chez Rolls Royce avec cette fois le coupé 4 places Silver Wraith dont le V12 développe un petit cheval en moins que celui de la Flying Spur : 624 chevaux seulement, shocking, n’est-il pas ?
Mais avec son look délicieusement rétro, ses portes antagonistes, son ciel de toit étoilé par 1340 lampes à fibre optique, la vieille lady serait, selon son constructeur, nettement plus dynamique à conduire que ses grandes sœurs nettement plus imposante !
On veut bien le croire mais rien ne vaut un essai…
Bertone et Pininfarina, deux carrossiers italiens incontournables à Genève, le premier s’est intéressé aux breaks de chasse mais sur base d’Aston Martin.
Une belle filiation,avec non pas un shooting brake, mais bien deux…, un petit Jet2 sur base d’une Vanquish ainsi qu’un grand développé à partir de la berline Rapide V12 de 477 chevaux !
De quoi rappeler aux nostalgiques que Bertone et la firme de Gaydon ont débuté il y a soixante ans déjà une collaboration très fructueuse… et qui aujourd’hui encore se poursuit avec ce concept particulièrement désirable commandé tout spécialement par un client britannique voulant se faire plaisir.
Quant à Pininfarina, il rend hommage à travers le concept Sergio à son président décédé en juillet 2012.
Et quelle marque emblématique pouvait habiller ce prototype ?
Ferrari, tout naturellement !
C’est donc à partir d’une 458 Italia spider que ce concept a vu le jour !
Il est tout simplement décoiffant dans la mesure où ce roadster peut atteindre 320 km/h en pointe mais sans pare-brise ni la moindre capote, tout au plus un simple saute vent !
Bonjour les sensations …
Et pour terminer, je ne vous parlerai pas de ces laideurs exposées par Mansory et Hannan !
Abominables choses !
Mais pour vous annoncer la venue d’un nouveau venu sur l’échiquier automobile et chinois de surcroît, Qoros, c’est son nom !
Ce tout nouveau constructeur, filiale du fabricant Chery associé pour l’occasion au fonds “Israël corporation” a réussi en très peu de temps à débaucher les meilleurs spécialistes européens de l’automobile dont le designer des Mini’s : Gert Hildebrand.
Avec, dans un premier temps, une berline de la catégorie d’une BMW série 3 à moteur essence 1,6 atmo ou turbo de 126 ou 156 chevaux qui devrait se vendre la moitié du prix de la bavaroise.
Sans oublier sa version break mais également un prototype, le Cross Hybrid Concept à moteur thermique trois cylindres turbo associé à deux blocs électriques permettant à ce SUV de se transformer e 4X4 de route.
Une affaire à suivre…
Marcel Pirotte, pour www.GatsbyOnline.com
