Golden Sahara Georges Barris
La Golden Sahara est une légende absolue de l’automobile américaine, section Kustom’s, durant plusieurs années des Fifties, elle a été la vedette de centaines d’expositions, shows et autres manifestations dédiées à la gloire automobile de l’Amérique, attirant massivement des foules hébétées et ahuries ainsi que des hordes de journalistes téléguidés par les médias en quêtes de scoops… Des centaines de reportages et articles laudatifs seront en conséquence publiés, non seulement dans la presse automobile, mais aussi dans les grands médias nationaux, la télévision et les actualités cinématographiques qu’on pouvait voir avant le film… Aussi soudainement qu’elle était apparue, elle s’est évaporée, une disparition soudaine, comme les avions du 11 septembre, l’un dans un trou dans le Pentagone et l’autre avion, même date, un peu plus tard, dans un trou encore plus petit en bordure d’une forêt… L’Amérique est le pays des prestidigitation médiatiques et des histoires à endormir debout les populations.
Grace à Hollywood, la création de légendes devenant des vérités intangibles, il est ensuite obligatoire d’y croire pour démontrer qu’on est patriote et que Dieu est le guide suprême de l’Amérique (c’est inscrit sur les billets de banque US$) et du monde ainsi que de l’univers et au delà… Cela génère tellement de recettes financières, que ce système est maintenant copié par tous les pays totalitaires ou en voie de l’être ! Les fables désuètes, les histoires folkloriques, les contes à dormir debout ainsi que quasi toutes les religions se régénèrent dès-lors en cinémascope et en feuilletons TV… Toutes les balivernes deviennent des vérités “révélées” parfois assorties de lois iniques et contraignantes ne tolérant absolument pas de remise en cause, comme au temps de l’inquisition ! Mais, dans le cas de la Golden Sahara, la vérité est plus étrange que la fiction… L’histoire commence sur une route brumeuse alors que George Barris et Dan Landon conduisant respectivement une Chevrolet 1949 et une Lincoln Capri 1953…
Ils se rendent en file indienne à une exposition de voitures se déroulant à Sacramento. Comme c’est souvent habituel question d’automobiles américaines, alors que les légendes les prétendent increvables, le moteur de la Lincoln a rendu l’âme et le duo Georges Barris/Dan Landon a accroché une chaine aux pare-chocs (a l’arrière de la Chevrolet, à l’avant de la Lincoln) et sont retourné “at-home”… Barris lui-même a raconté brièvement l’histoire avec son célèbre sabir venu d’une lointaine galaxie, dans une interview avec “le roi Etienne” dans sa série TV “Hall of Fame Legends” : “J’étais en remorquage arrière dans la voiture Lincoln parce Dieu avait fait exploser le moteur et nous avons juste bumpered ensemble et le dos à la Route, c’est tout ce que nous avons eu, nous n’avions pas les camions remorques à l’époque” a-t-il expliqué… : “Malheureusement, nous avons glissé sous un camion de foin avec elles mais nous en sommes sortis très bien, mais le camion de foin est allé sur le dessus de la Lincoln et l’a décollée du haut, donc le reste de la voiture était bon, mais le sommet avait disparu quelque part dans l’univers”…
Barris a continué pour dire pas grand chose d’autre que l’état de la voiture après l’accident l’a inspiré à construire la plus personnalisée de ses créations : “Au lieu de simplement tout transformer moi même, en personne, avec mon équipe, à savoir Bill De Carr et d’autres, nous avons complètement remanié la voiture avec le soutien d’un client de l’Ohio qui a accepté de financer le projet ambitieux, ce héros envoyé par Dieu se nommait James Skonzakes, mieux connu sous le nom de Jim Street”… Georges Barris a imaginé une automobile spectaculaire, dans le sens d’un prototype futuriste, la voiture a été réimaginée de façon drastiquement baroque. Barris a intégré un pare-brise enveloppant et un toit en demi-bulle, les pare-chocs, toute la quincaillerie et les ajours “d’embellissement” étant anodisé en or 24 carats à la place des chromes… En finale la carrosserie entièrement en métal métallique (sic !) a été peinte en deux tons d’or avec des paillettes façon poussières de diamants…
Selon Barris : “C’était environ 20 ans en avance sur son temps, le coloriage “innovateur” était le premier emploi de la peinture nacrée qui va faire fureur des années plus tard. La seule chose que je voulais obtenir, était que je voulais une médaille d’or perlée alors qu’il n’y avait aucun ton perlé à l’époque, c’était dans le début des années ’50, alors où irais-je chercher du perlé ? Vous ne pouvez pas juste prendre du blanc et mettre une teinte or dedans. Donc je suis allé au marché aux poissons près de chez moi, et je me souviens que certains poissons étaient très “pearlish”. J’ai discuté avec les gars qui vendaient les poissons et j’ai ensuite retourné toutes les sardines car leurs ventres avaient comme des écailles d’or. Nous avons pris et gratté les écailles sur le ventre et on les a mis dans un bocal et ramené à l’atelier ou on a mélangé tout ça avec un vernis incolore de cellulose normale et de la laque de toner. Et puis j’ai tout brassé dans une peinture blanche très terne et puis j’ai pulvérisé mon mélange au dessus, et l’auto est sortie vraiment comme si elle était nacrée d’or. Le seul problème était que l’auto puait le poisson”…
Barris s’est ensuite associé avec la société Carson Top Shop de Glen Hauser pour le traitement de l’intérieur, qui a été fait pour s’adapter parfaitement à la coloration extérieure bicolore : tissus brocart or et blanc pour les sièges, le tableau de bord rembourré et les panneaux des portes, le plancher étant “full” recouvert d’un tapis en peluche de vison blanc. L’engin fut équipé d’une télévision, d’une radio, d’un magnétophone et même d’un réfrigérateur de boissons… Barris a surnommé sa chose : la “Golden Sahara” et elle a fait sa première apparition publique en 1954 au Petersen Motorama qui se déroulait au Pan Pacific Auditorium à Los Angeles, elle y était la star, exposée sur un tourniquet électrique afin que chacune de ses courbes personnalisées (angles inclus) puissent être admirés, alors qu’e la voiture brillait sous les lumières avec ses écailles de poissons… Georges Barris passait toutes les 20 minutes pulvériser du parfum bon marché pour contrer l’odeur de poisson pourri… En vain… Tout le monde croyait en une remontée des égouts…
Les coûts de construction de la voiture ( 25.000 $ de l’époque), non seulement furent amortis en quelques semaines, mais cela à généré un business juteux d’un million de US$ (de l’époque), c’était extrêmement réussi et rentable, les concessions et diverses sociétés réclamaient la possibilité d’utiliser la voiture dans des publicités TV, dans leurs campagnes de publicité journaux et magazines, ainsi que sur les couvertures de magazines… Et bien plus encore. Le magazine Motor Trend a nommé la Golden Sahara : “Le jackpot de Georges Barris à US$ 25,000.00/jour” inscrit sur la couverture de son numéro de mai 1955… Et la Seiberling Rubber Company a commandé son utilisation comme “l’emblème” de la campagne :“Pneus de demain”… Tout ce Barnum a convaincu Barris qu’investir dans la voiture pour en faire une “Version 2” serait sûrement payant… Et en 1956, la société Delphos Machine et l’atelier de mécanique de Dayton (Ohio), ont commencé à modifier la voiture à un “niveau supérieur”…
Ils ont changé le pare-brise, le capot et le toit, et ajouté des phares quad avec couvercles “givrés”… En outre de nouveaux placages à l’or ont été ajoutés et la voiture fut équipée de nouvelles ailettes de queue double-V et de bumperettes… La voiture a été un succès, ce qui a entrainé son exposition (payante) dans des centaines de shows de 1954 à 1956. De plus elle était engagée (à prix d’or, c’est un double sens) dans tout autant de spectacles et loué pour figurer dans des “displays animés” chez les concessionnaires afin d’attirer des foules de curieux qui ainsi étaient convertis en clients-payeurs. Jim Rote a été introduit dans le mélange (sic !) pour concevoir un système de contrôle électronique de la voiture qui permette une pléthore d’options, y compris d’avoir un volant en forme de stick façon soucoupe volante, un freinage automatique utilisant des antennes comme capteurs cherchant les obstacles… et les jantes ont été peintes avec des portions de verres luminescents, servant de clignotants, tandis que les pneus vantaient un caoutchouc révolutionnaire coloré en rouge…
Il avait été mis au point par Goodyear qui s’était chargé de développer les pneumatiques de ce drôle d’engin, composés de Neothane, une forme translucide de caoutchouc synthétique, ces pneus étaient dotés d’un éclairage interne, cette étude s’inscrivait dans le cadre d’une recherche plus vaste menée par Goodyear, sur la possibilité de créer des pneus pouvant améliorer la visibilité par mauvais temps, voire s’illuminer lors du freinage. Le système de contrôle électronique incluait aussi une commande vocale et une télécommande pour ouvrir les portes mais aussi démarrer et couper le moteur, la télécommande servant aussi à ordonner à la voiture d’accélérer et freiner sans avoir besoin d’un conducteur. Toute cette affaire donnait l’illusion que la Golden Sahara sortait tout droit de l’avenir ou des divers films de science-fiction populaires… Le coût final des “altérations” était d’un énorme montant (pour l’époque) : 75.000 US$… en fait à peine 7,5% des bénéfices engrangés…l’intérêt du public a donc encore monté en flèche de manière encore plus spectaculaire.
La voiture est ainsi devenue la Golden Sahara II, laissant croire qu’il y en avait 2, alors que c’était toujours la même… Une voiture futuriste, automatique et télécommandée dans les années 1950 était une chose exceptionnellement sensationnelle (sic !) qui a saisi l’attention de la nation américaine toute entière… Partout ou elle allait être exposée, son “arrivée imminente” était annoncée dans les journaux, magazines et radios locales avec des centaines d’annonces tonitruantes du style : “Venez admirer la voiture de l’avenir exposée ici toute la semaine” et “Venez voir ce qu’est la voiture la plus extraordinaire de l’univers qui a couté 75,000 dollars… Elle est ici pour cette semaine seulement !”… La Golden Sahara était si populaire qu’elle a été utilisée en 1960 dans un film “fantastique”, en fait une romance débilitante mais comique : “Cendrillon aux grands pieds” avec Jerry Lewis, Ed Wynn et Judith Anderson en stars humaines…. Et dans la foulée Hollywoodienne, la voiture a été sélectionnée pour figurer être officiellement la voiture emblématique de l’ère spatiale américaine…
Immortalisée dans un film avec Jerry Lewis en star et célébrée comme étant l’automobile la plus innovante et futuriste, la Golden Sahara a ainsi durablement impressionné le public américain durant deux décennies… La Golden Sahara était une célébrité à part entière et elle a continué à tourner et retourner dans les shows et salons… Avec tout l’argent ainsi gagné Barris et ses associés ont créé une affaire de robots-jouets mécaniques connu populairement comme “Robby Robots”…, fabriqués à vil-prix chez un fabricant au Japon et disposés “en vrac” tout autour de la voiture exposée sur un matelas de “cheveux d’ange”… Les robots-jouets matérialisaient comme par magie un nouvel espace venu de quelque part. Un autre stratagème a été utilisé par Barris pour attirer les foules, consistant à enrôler son épouse de l’époque : Gloria, une ancienne Miss Floride, afin qu’elle s’expose presque nue entièrement recouverte d’or (une peinture pour le corps, pas comme dans le film James Bond Goldfinger)…
Ce film, Goldfinger, a utilisé ce gag dans le scénario et Georges Barris a, du coup, exigé des royalties… Cela lui a permis à Barris de percevoir des millions de US$ de royalties… ajoutant qu’un autre élément de l’intrigue générale au spectacle qui devenait de plus en plus débile, sous prétexte de démontrer les diverses caractéristiques de la voiture ! Les deux “beautés” associées, 100% de (très) mauvais gout américain ont aidé la voiture à ce qu’elle entre encore plus profondément dans les coeurs et les esprits de millions d’adultes et d’enfants… Et en 1962, la voiture a été présentée à l’émission de jeu : “J’ai un Secret” au cours de laquelle devait être présentée une sélection de ses capacités impressionnantes, notamment sa capacité à voyager sans pilote… En dépit de ce succès, tout évoluait… Les sixties arrivaient à leur fin et la Golden Sahara a été discrètement mais brusquement retirée du circuit des salons…, Sans explications la voiture a tout simplement disparue et personne ne l’a jamais plus revue…
Loin d’oublier les décennies passée, les amateurs et fans de la voiture ont commencé naturellement à se demander mutuellement, “Whatever happened to Golden Sahara ?”…, la réponse, cependant, était toujours la même ; personne ne savait vraiment ce qu’elle était devenue, et tout ce qu’ils pouvaient espérer était qu’elle était toujours quelque part, tranquillement en attendant le jour où elle sortirait comme l’icône qu’elle avait été pour reconquérir sa place comme l’une des voitures personnalisées les plus spectaculaires et grandioses de tous les temps d’Amérique… Avec l’avènement de l’internet et le développement des forums de discussion, de nombreux amateurs et fan’s ont développé leurs conversations sur la voiture dans l’espoir d’obtenir des réponses ; mais là encore, la plupart des discussions faisait écho à la théorie qu’elle avait été rangée ou oubliée, voire perdue ou volée (pareil que pour ma LéaFrancis), mais qu’elle était quelque part, peut-être même détruite totalement… et finalement l’Amérique s’attendait à ne jamais la revoir (le reste du monde s’en f…) !.
Presque 50 ans après la disparition de la voiture, alors que tous les intervenants et le propriétaire de la Golden Sahara s’étaient disputés pour la revendiquer (sans que quiconque ne sache qui d’entre-eux l’avait récupérée), tous les membres de “La bande à Barris” étaient décédés, le dernier étant Jim Skonzakes en novembre 2017… et c’est “à cette occasion” qu’en faisant l’inventaire de ses biens, dont une collection d’automobiles, que ses héritiers ont découvert la Golden Sahara… Dans son testament, il expliquait se considérer comme le seul véritable propriétaire car c’est lui qui avait financé Georges Barris pour la construction début des années ’50…, il affirmait avoir été dupé et avait sauté sur une occasion de l’embarquer… En réalité, la voiture, déclarée disparue, c’est à dire comme “volée”, était assurée et chaque membre de l’équipe a perçu une gigantesque indemnité, c’est le type même du vol “dit à l’israélienne” consistant à se faire voler une œuvre d’art, toucher “l’assurance” et attendre la génération suivante (après 10 ans c’est prescription) pour la retrouver “par hasard”…
Des milliers de personnes dont la curiosité languissait d’une faim inassouvie d’obtenir des réponses et qui étaient avidement en attente de confirmation visuelle que la Golden Sahara existait toujours obtenaient enfin “LA” réponse, mais cela détruisait l’image sacrée de l’équipe ayant fabriqué cette voiture et monté “une arnaque”… Le temps que les héritiers de tous les membres de “la bande à Barris” se mettent d’accord quant au re-partage de la valeur supposée de la Golden Sahara (qu’ils estimaient à des millions de US$), afin d’éviter que les avocats empochent le bestiau et que la Justice s’en mêle…, les accords secrètement discutés entre eux ont abouti… Et, en mai 2018, la Golden Sahara a émergé “officiellement” encore intacte de la grange de la fermette de Jim Skonzakes où elle avait été stockée depuis sa disparition dans les années 1960 (dans l’Ohio). La 31e édition de “la classique de printemps” originale du “Dana Mecum Auctions” à Indianapolis a été choisie comme devant être l’événement au cours duquel la collection de Jim Skonzakes serait mise aux enchères…
La Golden Sahara étant le clou d’or de la vente aux enchères Mecum, beaucoup d’attention a été portée pour créer autant de buzz que possible autour de la Golden Sahara… Autant de bourdonnement peut-être que ce que la voiture avait créé lors de ses expositions de 1954 à la fin des années 1960… Pour la première fois depuis cinquante ans, la voiture revenait en public dans le même état, si ce n’est que le temps avait fait son travail de destruction partielle, un retour sous la coupe de la compagnie de ventes aux enchères : Dana Mecum classique. Ce devait être certainement une occasion unique, que cette réapparition de la voiture allait non seulement marquer sa rentrée dans le monde, mais qu’elle allait surtout être une occasion importante pour un collectionneur “chanceux” et “ambitieux” qui en avait rêvé et qui pouvait enfin l’acheter… Un héritage sans pareil que de posséder la Golden Sahara car c’était également l’occasion unique d’acquérir “LA” voiture la plus mémorable et certainement la plus intéressante de tous les temps…
Un nouveau Barnum à l’Américaine, le grand retour de la Star mythique des années 1950 ayant été engendrée par l’ingéniosité et le talent de l’excentrique mais brillant George Barris, assisté de Jim Skonzakes, Bill De Carr, Bob Metz et d’autres… Escrocs, voleurs, bateleurs, tous réunis au delà de leur mort, ce qui était la seule chose certaine qu’on pouvait en avoir… Curieusement, cette grande arnaque d’un vol programmé pour percevoir plusieurs dizaine de millions de l’assurance était aux yeux des Américains une “Belle affaire bien menée”, donc que des éloges et congratulations pour ce “bon coup d’arnaque super bien mené”… Le samedi 19 mai 2018 à 14h00), heure de l’Est-America, les enchères ont débuté… Cela faisait déjà une semaine que l’Internet bourdonnait au sujet des ventes de la Golden Sahara et du Kookie Kar… Il y avait plusieurs acheteurs potentiels très sérieux qui souhaitaient acquérir l’unique Golden Sahara dans leur collection.
“Il y a rien de comparable dans le monde que cette Golden Sahara, et il n’existera jamais un autre monde à nouveau semblable”… s’est écrié le Commissaire-Priseur au moment de débuter la vente… Mais, il avait habillement obtenu des héritiers que la voiture soit présentée sans prix de réserve…, Avec toutefois une estimation de 2 millions de $… Une nouvelle arnaque bien préparée allait se superposer à l’autre : s’approprier la voiture pour bien moins et la revendre bien plus cher dans la suite à venir… Pour obtenir un prix fictif dépassant de loin l’estimation de 2 millions de US$, l’équipe de présentation de Mecum avait travaillé avec les héritiers de Jim Skonzakes Estate, créant un livret spécial contenant de nombreuses photos historiques imprimées en très grands formats, comprenant un bref récit de l’histoire de la voiture en ce compris le vol en laissant supposer que la voiture pourrait être saisie par l’assurance qui avait été totalement dupée… Un suspense insoutenable… Sur place les spéculations allaient bon-train…
La Golden Sahara a seulement été vendue 350.000 US dollars (385.000 US dollars, frais d’adjudication compris) à Larry Klairmont, qui faisait une offre au téléphone ! Larry Klairmont, propriétaire de l’incroyable Klairmont Kollection à Chicago a ensuite certifié avoir réalisé l’affaire de sa vie, affirmant que la voiture ferait l’objet d’une restauration complète avant d’être exposée à Genève en 2019. (la kookie Kar a été vendue beaucoup plus alors que son histoire est bien moindre : 440.000 US $ à on ne sait qui,, Les deux voitures seront donc séparées. Un scandale allait-il éclater… Comment était-il possible qu’avec des certifications de plusieurs millions de dollars, la Golden Sahara s’était vendue si peu cher ?!?!?!? “La Golden Sahara II est un véhicule unique et fait partie intégrante de l’histoire automobile américaine”, a déclaré Larry Klairmont, fondateur et propriétaire de Klairmont Kollections, un musée réunissant 300 véhicules classiques et custom à Chicago, dans l’Illinois…
Lors de la présentation à Genève, un an plus tard, Larry Klairmont a déclaré : “Mon équipe et moi-même sommes fiers de nous être associés à Goodyear pour ressusciter ce véhicule emblématique au Salon international de l’automobile de Genève 2019. À son apogée, la Golden Sahara II a fait le tour des États-Unis, faisant des apparitions à la télévision et au cinéma, elle est ensuite restée dans un garage pendant presque 50 ans, jusqu’à ce que Klairmont Kollections rachète le véhicule à Mecum Auctions en mai 2018. La Golden Sahara II a été restaurée avec l’aide de l’atelier Speakeasy Customs and Classics, à Chicago, et a été présentée sur quatre nouveaux pneus Goodyear en Néothane à Genève”... Tout ça pour ça… Goodyear était dans le coup… “C’est un immense honneur pour nous d’avoir encore une fois pu participer au projet Golden Sahara II”, a ajouté Henry Dumortier de Goodyear : “La découverte et l’innovation restent au cœur des priorités de Goodyear. Travailler sur des projets comme la Golden Sahara II et les pneus concept que nous avons présentés à Genève est pour nous l’occasion de faire appel à notre imagination”…
Tout ce Barnum pour obtenir à un prix “inconvenant” une voiture certes laide et de très mauvais gout pour s’en servir pour présenter des pneus lumineux… Est-ce vraiment une façon de concevoir ce qui sera peut-être le produit et le service du futur ? C’est totalement dingue… De surcroit, l’Europe n’est pas l’Amérique et l’exposition de cette horreur n’a absolument pas, ni attiré les foules (le stand est resté sans public) ni n’a amené l’industrie à commercialiser des pneux lumineux… Le bon sens européen face au Barnum Yankee… J’ai écrit à Goodyear pour proposer mes sévices et ceux de GatsbyOnline, sans aucune réponse… J’ai attentivement pisté Goodyear pour mieux en connaître des pneus lumineux, en vain… Rien… Le vide d’air total… Les pneus de nos voitures ont une longue histoire. Ils existent en différentes tailles et en différentes formes, mais qui sait en Europe que les pneus lumineux et colorés ont existé ? Pour les découvrir, il faut remonter le temps jusque dans les années 60…. L’époque de la Golden Sahara…
À cette époque, c’est Goodyear qui a eu cette merveilleuse idée. En plus de pouvoir être éclairés au moyen de 18 ampoules placées au centre de chaque roue, ces pneus translucides pouvaient être teintés de diverses couleurs. L’idée était que le conducteur puisse changer ses pneus en fonction de son humeur. Pour ce faire, les ingénieurs de l’époque avaient travaillé sur les pneus en néothane qui avaient la propriété d’être translucides. D’après Goodyear, outre leur aspect esthétique, ces pneumatiques s’inscrivaient dans le cadre d’une étude sur la possibilité de créer des pneus qui pourraient aider à améliorer la visibilité par mauvais temps. Rien que ça… “Le pneu translucide de Goodyear pouvait être produit dans n”importe quelle couleur pour s”harmoniser avec la voiture… ou peut-être avec la nouvelle tenue de la femme du conducteur… Un jour, une femme pouvait dire à son mari : Charlie, va changer les pneus. Je porte ma robe bleue ce soir.”, a déclaré John J. Hartz en 1962, directeur du développement de Goodyear… et un autre jour ce seraient des pneus rouges assortis au chapeau et au sac…
Si le projet a été abandonné une décennie plus tard, c’est bien à cause de la sécurité et de leur prix exorbitant. Les conducteurs étaient tellement captivés par cette lumière qu’ils oubliaient de regarder la route. Les pneus en néothane étaient de plus, très peu performants par temps de pluie et ne pouvaient pas résister aux freinages brusques (les pneus fendaient à cause de la chaleur). De plus, après quelques kilomètres d”utilisation, des saletés couvraient complètement les roues réduisant ainsi leur éclat et donc, leur intérêt… Cette invention équipait donc la Golden Sahara totalement restaurée à prix d’or pour être exposée à Genève en 2019 sous le slogan “La Golden Sahara II, l”un des premiers concepts de voiture autonome”... Donc, tout ce barnum a été monté rien que pour cette présentation à Genève ? Incroyable… Le pire étant qu’aucun magazine n’a réalisé de reportage sur cet “évènement” au Salon de Genève, et que le seul interessé était GatsbyOnline ET Chromes&Flammes qui existait encore en version papier… Quel gâchis…
Au début des années 1960, William Larson et Anthony Finelli, employés de Goodyear, ont travaillé ensemble pour créer les premiers pneus automobiles en néothane au monde. Le néothane n’était qu’un nom plus sophistiqué pour l’uréthane, le composé chimique inventé trois décennies plus tôt par le chimiste allemand Otto Bayer. Contrairement aux pneus traditionnels, qui nécessitaient de multiples couches de caoutchouc et de tissu et dont la fabrication était laborieuse, les pneus en néothane étaient adhérents, souples, réactifs et faciles à fabriquer. Mais les avantages ne s’arrêtent pas là. Les pneus en néothane étaient également translucides, pouvaient être teints en différentes couleurs et, comme l’a démontré Goodyear, ils pouvaient même être équipés de lumières pour un effet visuel unique. Ce matériau polyvalent a permis à Goodyear de fabriquer un pneu sans chambre à air et sans fil censé révolutionner l’industrie, et pour montrer à quel point il était révolutionnaire, Goodyear a même placé des ampoules à l’intérieur des pneus pour les faire briller.
Le passage de roue du pneu abritait 18 petites ampoules que le conducteur pouvait activer en appuyant sur un bouton, et elles étaient alimentées par la batterie au moyen de fils visibles. Comme vous pouvez l’imaginer, les pneus lumineux attiraient l’attention dans les années 1960, comme ils le feraient aujourd’hui, et c’était là une partie du problème. Les gens étaient tellement distraits par leur éclat hypnotique qu’ils quittaient la route des yeux, et certains franchissaient même les feux rouges. Mais ce n’était pas le problème. Outre le coût de production et d’entretien des pneus de voiture éclairants, qui était prohibitif, l’aspect pratique du pneu était discutable. Après seulement quelques kilomètres, l’usure et la saleté des routes couvriraient les pneus de suie, ce qui rendrait l’éclairage pratiquement inutile. Mais par-dessus tout, le problème était la sécurité. Les pneus en néothane n’étaient pas très performants sous la pluie et à grande vitesse, ils ne résistaient pas aux freinages brusques en raison de la température de coulée relativement basse de 250° du composé.
Après 10 ans de développement, Goodyear a donc décidé d’abandonner le projet sans jamais mettre les pneus sur le marché. Goodyear aurait probablement pu faire fonctionner le néothane en modifiant la formule et le processus de fabrication, mais ils n’ont pas jugé que ces efforts méritaient leur temps. Un communiqué du personnel est alors sorti : “Comme nous avions déjà des pneus éprouvés, notre direction atout simplement préféré abandonner l’idée. Heureusement, nous disposons encore de photos des pneus illuminés uniques, ainsi que de quelques véhicules de collection restaurés équipés des pneus prototypes, pour avoir un aperçu de ce à quoi ressemblait l’avenir à un moment donné dans le passé.. Si Chromes&Flammes Magazine et GatsbyOnline veulent faire un don au personnel de Goodyeau, nous fournirons diverses photos pour un reportage”… J’ai préféré ne rien répondre, ce qui était ma non réponse à la non réponse de la direction Goodyear… Une histoire de sourds…