GT350 Eléanor Gone in 60 seconds !
Pour les fanatiques de Mustang’s et Shelby’s GT350 et GT500, impossible de passer à côté des trois films “Kultissimes” qui ont sublimés trois mêmes mais pourtant différentes Mustang’s Eléanor sous le même titre Gone in 60 Seconds, mais avec des mutations : des variants (comme le Covid19)…
Le premier film Gone in 60 Seconds, est l’œuvre de Henry Blight Halicki. Il est sorti en 1974, surnommé pour les pays francophones La Grande Casse 1.
Le second, qui ne se nomme pas Gone in 60 seconds mais The Junkman, est également l’œuvre du même Henry Blight Halicky. Il est sorti en 1982, surnommé pour les pays francophones : La Grande Casse 2.
Le troisième : Gone in 60 Seconds, est l’œuvre conjointe de Jerry Bruckheimer et Dominic Sena. Il est sorti en 1999 sans traduction du titre dans aucun pays ce qui préfigurait “l’America First” de Donald Trump et le “Nouvel Ordre Mondial” de la famille Bush.
“Gone in 60 Seconds”, “Point Limite Zero”, “Larry le Dingue et Mary la Garce”, “Cannonball 1, 2, 3, 4”, “Chewing Gum Rallye”, “Convoy”... tous ces films que vous pouvez visionner dans la section Cinéma/Vidéo : Vidéos – Gatsby Online font partie d’un sous genre du film d’aventure aussi populaire en Amérique que les armes et les gros seins (nichons) : le “Road-Movie”… Le réalisateur des Gone in 60 Seconds #1 et The Junkman, H.B.Halicki, est lui, carrément, une institution dans son pays, qui a été jusqu’à être à la tête d’un petit empire. L’homme était avant tout un passionné d’automobile, et, dans les années ’70, il décida de réaliser un petit film totalement auto-financé intitulé Gone in 60 Seconds / La Grande Casse… La fortune souriant aux audacieux, non seulement le film devint vite une œuvre culte mais rapporta à l’époque pas moins de 40 millions de dollars à son réalisateur.
A l’aube des années ’80, H.B.Halicki entreprit une nouvelle réalisation intitulée The Junkman tourné dans les mêmes conditions, avec sa propre collection de voitures, et sur une période de deux ans (ce qui explique le changement physique de certains personnages et le nombre d’erreurs de divers raccords). L’affaire fut un peu moins rentable mais les millions affluèrent encore au point qu’il se lança quelques années plus tard sur un The Junkman 2 qui était le Gone in 60 Seconds 3 et devait sortir en 1989. Mais Halicki se tua dans une cascade ! C’est sa veuve Denice Halicki qui a alors repris les rênes de l’Empire Halicki pour pouvoir continuer d’amasser un max de $ sous prétexte que ce film serait l’ultime hommage à son défunt mari (double sens écrit avec deux “R”).
Le bonheur d’Halicki était d’amasser sans cesse une collection de véhicules exotiques, farfelus et rares ! Mais c’était calculé afin de les démolir, avec un plaisir non dissimulé, dans ses films d’aventures automobiles ! Les voitures de police étaient de vraies voitures de police achetées aux surplus de la police… et les divers accessoires (dont les armes) venaient directement de sa collection privée en tant que réalisateur de films. Les scènes d’actions allaient de la simple cascade de foire à la folie la plus totale, comme par exemple une voiture qui explose en roulant et se retrouve projetée au dessus de la voiture qui la précède (une séquence inégalée depuis) ou un saut au dessus d’un avion ! Le cinéma dans tout ce qu’il a de plus basiquement américain, une sorte de version soft du film “Crash” de Ballard, la mécanique devenant une sorte de palliatif sexuel, un film marqué au fer par une forte connotation fétichiste. On retiendra notamment le personnage de tueuse interprété par Rita Rickard, une des rares protagonistes non mécanique qui bénéficiait de toutes les attentions du réalisateur (et qui fera une apparition dans “Deadline auto theft”). Une jolie brune habillée tout en noir, peu loquace, amatrice de grosses cylindrées et adepte des gros chibbres et calibres. Un parfait résumé de la sainte trinité selon les américains, belles voitures, jolies filles gros nichons et gros flingues. Pour l’anecdote, certains auront remarqué que l’actrice arbore dans le film une paire de lunettes avec ces vraies initiales RR.
Halicki c’était un peu le Russ Meyer du film de voitures, lui aussi était amoureux des grosses cylindrées et des formes rebondies, qu’il filmait avec amour et délectation. Ses vedettes se nommaient Corvette, Pontiac, Chrysler, Cadillac, Chevrolet, Dodge… Réalisant ses films en dehors de tout circuit officiel sans aucune aide extérieure et sans contrainte, Halicki faisait preuve d’un vrai sens de l’image (il faut voir comment il filme un aéroplane tueur) ! Il étonnait en filmant ses vedettes (les voitures) de manière tellement naturelle que l’on pouvait les croire vivantes. Il réalisait des films en passionné pour des passionnés, pour faire rêver tous ceux et celles qui jouaient dans leur enfance avec une “Matchbox”. Et tout ça en dépouillant ses films au maximum (chaque scénario tient sur une vignette auto) !
Halicki réalisait à chaque fois une sorte de porno mécanique qui enthousiasmait les amateurs de belles mécaniques et de cascades mais laissait sûrement les autres de marbre. On pouvait même considérer ses œuvres comme expérimentales, comme des films “amateur” réalisés de manière professionnelle… où se mélangeaient des acteurs professionnels comme Christopher Stone ou Lynda Day George et une multitude de passionnés motivés, la plupart jouant également les figurants, tout en étant membres de l’équipe technique ou cascadeurs. Des films narcissiques tout à la gloire de son acteur / réalisateur et qui en même temps étaient chacun une obole au dieu païen de l’automobile à qui il sacrifiait des victimes mécaniques dans un maelström de tôles froissées et de gommes brulées, des films peu bavards mais efficaces, tout l’inverse d’un certain “Death Proof” (c’est un exemple)…
Gone in 60 seconds (1974) – Gatsby Online
Ouiiiiiii, mais, dans ce dernier opus, qu’est-ce qui part en 60 secondes ? La crédibilité de Nicolas Cage ? L’attention du spectateur ? Ou tout simplement la voiture vedette surnommée Eléanor ? A vouloir être politiquement correct et moralisateur, le film original : La grande Casse 1, un sympathique délire de 1974, devient un film mythique en comparaison de son remake qui n’est qu’un navet sans saveur !
L’authentique et premier : Gone in 60 Seconds (La grande casse 1)…, était un film de H.B. Halicki, dont il était l’acteur principal, le scénariste, le réalisateur et le producteur… C’était une bisserie typiquement seventies avec personnages immoraux, gags “énaurmes” et surtout de belles courses-poursuites ou la voiture vedette était une Ford Mustang Mach1 jaune de 1973 surnommée Eléanor… La principale scène de course-poursuite dure 40 minutes et beaucoup de gens regardent ce film rien que pour cette scène. Après avoir tourné “The Junkman”, une suite de “Gone in 60 Seconds 1”, et alors qu’il débute le tournage du N°3, Halicki meurt en 1989… Sa veuve souhaite lui rendre un dernier hommage (et créer vite fait un max de dollars) avec un remake N°4 (regardez les vidéos dans la section Cinéma). Jerry Bruckheimer, spécialiste du film d’action, se propose à elle (double sens), négocie et confie la réalisation du remake N°4 à Dominic Sena, un obscur tâcheron, techniquement bon, mais sans aucune ambition (jusque là, son CV se limitait à “Kalifornia” et à quelques clips de la chantoneuse Janet Jackson).
Bon, voici le synopsis du remake N°4 : Une bande de mecs musclés volent des voitures pour un autre mec musclé… Seulement des flics musclés ont récupéré les voitures musclées… Donc la bande de mecs musclés se retrouve bien embarrassée devant le mec musclé qui menace de tuer l’un d’entre eux. C’est là qu’intervient un autre mec musclé qui, pour sauver son petit frère musclé des vilaines griffes de l’homme musclé, doit voler 50 muscle-cars en 3 jours… Seulement il décide de tout faire en une nuit parce que c’est plus cool et qu’il est musclé, il était le meilleur là dedans… et avait décidé d’arrêter… mais par amour pour son petit frère il va tenter le coup, au risque de finir derrière les barreaux à cause des vilains policiers…
Nicolas Cage est pressenti pour jouer le héros du film…, c’est une trogne d’Hollywood…, qui, depuis le début des années ’90, traîne son regard délavé sur les plateaux des films indépendants : “Arizona junior”, “Sailor et Lula”, “Leaving Las Vegas”, “Red Rock West”, “Kiss of death”. C’est alors une valeur sûre du film d’auteur, il excelle dans les rôles troubles, les gentils qui s’avèrent être méchants ou les personnages torturés. De son propre aveu, ses cachets sont partis en BD’s et en voitures, il a donc faim, soif, besoin de BAISER et de se refaire. Il est prêt à tout, c’est l’acteur idéal à ne pas devoir payer trop cher, car depuis le milieu des années ’90 il choisit ses scénarios en fonction du salaire proposé ! “60 secondes” est considéré comme son premier flagrant délit de cachetonnage, en 25 ans, le politiquement correct est passé par là. Le personnage principal qu’il joue n’est plus un assureur-expert excentrique qui vole des voitures pour l’argent : Memphis Raines est un repris de justice en pleine rédemption qui donne des cours de karting aux enfants… S’il vole des voitures, c’est parce que son petit frère s’est mis dans les ennuis jusqu’au cou.
Angelina Jolie est l’une des voleuses, c’est l’un de ses premiers grands rôles au cinéma (sic !)… Ses fans seraient bien déçus de la revoir : vêtements amples et décoloration Prisunic, elle n’est guère mise en valeur. Le destinataire des voitures, un trafiquant de drogue Colombien, laisse place à un gangster… Comme il est machiavélique, il est bien sûr Français (une constante, dans les films de genre USA), on ne sait pas trop, enfin bref, c’est un sale intello. Bruckheimer ajoute des personnages secondaires, dont un flic noir dont le rôle se limite à rappeler que voler des voitures c’est pôôôôô bien… et deux zyvas tchatcheurs (ils ont visiblement embauché Benny B. comme consultant)… et enfin, l’incontournable Robert Duvall fait une apparition. C’est un royal concentré de mauvais goût, le genre de film avec une histoire pré-écrite qui tente de captiver les beaufs avec de jolies voitures, des filles à moitié à poils (j’ai mis un S parce qu’on voit beaucoup de poils pubiens)… et des bagarres ! Wuhuhuhuhu !
Alors pour ceux qui n’ont pas encore compris, ce film c’est beaufland, un concentré de mauvais goût… Un brouet de sorcières Hollywoodiennes ! En effet la réalisation médiocre ne parvient pas à cacher la misère du scénario, le jeu des acteurs est mauvais pour ne pas dire scandaleux avec un Nicolas Cage pire que jamais, une Angelina Jolie super “useless” mièvre, qui se contente de jouer le rôle de la “meuf” qu’on pourrait imaginer dans un magazine de tuning. Car il s’agit bien de ça, des voitures qui roulent vite et à qui on a donné des noms de femmes (bin ouiiiiii !), une fille sexy qui est là pour divertir notre super héros et pour que les ados du dernier rang se branlent… tout ça autour d’un amour fraternel superpuissant avec des obstacles inattendus (ou presque) et des policiers un pebeaucoup beaufs encore et encore, bref ce film est un scandale ! Aux Etats-Unis, les ados vont seuls au cinéma se branler au dernier rang (ce sont de gros consommateurs de films et de Kleenex), le classement est donc primordial, un film interdit aux mineurs non accompagnés est promis à un suicide commercial. Qui plus est, Buena Vista (filiale grand public de Disney) voulait en faire un film familial pour faire du fric…
Bruckheimer a donc pas mal édulcoré le scénario, la version de 1999 est nettement plus moraliste que la version 1974 ; terminée l’ambiance sex & drugs & rock n’roll…, il enlève aussi la violence et les jurons, d’où des dialogues niveau Donald Duck ! Malgré tout, la censure a tiqué sur le fait que les voitures étaient volées… et sur l’emploi trop fréquent de la phrase “Son of the bitch”… 60 secondes chrono (sic !) s’en est tiré avec un ridicule “Interdit aux moins de 13 ans non-accompagnés”. (Par qui ?) C’était en soi ridicule, car le scénario semblait écrit par un garçon de 12 ans : Nicolas Cage fait “vroum-vroum” avec sa tuture ! Angélina Jolie, elle, montre son soutif ! Et puis les clefs, elles sont dans le caca du chien ! Et puis, Nicolas Cage, sa voiture se transforme en fusée ! Et puis le flic, il tue le méchant et il devient ami avec Nicolas Cage ! Tout fini bien à la fin. Aucun animal n’a été tué ! Pfffffffffff ! Je place ci après une photo de mon ami Karim qui a construit sa réplique de la Mustang du film et a glissé dans on ne sait plus quoi qui traine un pneu partouze dans son fourbi ! Je ne savais pas ou la placer ! Ici où là ? Pas de réponse ! N’ayant que peu d’importance dans cet article (il vit toujours), je l’ai donc placée ci-dessous !
Bien ! Bon ! C’est pas tout ça mais l’heure tourne ! Je continue ma critique du film ! Pour plaire aux amateurs de voitures, les acteurs n’arrêtent pas de parler belles carrosseries : modèle du héros d’un film, date de lancement de tel modèle, etc, sauf que la plupart des données sont fausses ! Les amateurs ont beaucoup rigolés aussi sur la synchronisation. C’est effectivement à hurler de rire : voiture qui démarre avant que l’acteur ne tourne le contact, Nicolas Cage qui change de vitesse (avec une boîte manuelle) sans quitter le volant des mains…, D’ailleurs, la fameuse Eleanor n’existe pas, il s’agit d’une création de Chip Foose, dans l’esprit des Mustang Shelby (j’y reviendrai) ! Avec son budget de 90 millions de dollars, “60 secondes” n’a rapporté que 100 millions… Sena a changé deux ou trois lignes au scénario, puis il a tourné “Opération Espadon”, un quasi remake du remake….
Nicolas Cage de son coté, depuis ce film, va de mal en pis… Il s’est rendu compte qu’il avait cassé sa carrière avec ce navet ! La personne chargée de vendre ses voitures l’a escroqué… L’acteur a ensuite été ruiné par un divorce… Pour se refaire financièrement, il s’est définitivement mis à tourner “à la chaîne” des séries B aux scénarios toujours plus minces… Toute, la censure a également tiqué (à l’américaine puritaine) sur le fait que les voitures étaient volées et sur l’emploi trop fréquent de la phrase “Son of the bitch”… “60 secondes” s’en est tiré avec un “interdit aux moins de 13 ans non-accompagnés”. Je l’ai déjà écrit, mais je ne m’en souvenais plus et me remettant au clavier… J’ai d’ailleurs l’impression d’avoir tapoté deux fois les mêmes conneries… Bref ! C’était en soi ridicule, car le scénario semblait écrit par un garçon de 12 ans : “Nicolas Cage, il fait vroum-vroum avec sa voiture ! Angélina Jolie, elle montre son soutif ! Et puis les clefs, elles sont dans le caca du chien ! Et puis, Nicolas Cage, sa voiture se transforme en fusée ! Et puis le flic, il tue le méchant et il devient ami avec Nicolas Cage”… Voilà, là je suis certain que je l’avais déjà tapoté… Mais je m’en tape les couilles, tout ça me fait chier, un ras-le-bol !
Reste le cas d’Eleanor…, La vraie Mustang Shelby de ’67 ne ressemblait pas vraiment à l’Eleanor du film “60 Secondes…, qui plus est, ni l’une ni l’autre n’étaient la même Mustang héroïne du film La Grande Casse, une Mustang Mach 1 de 1973… En fait la dite surnommée Eleanor a été appelée Shelby GT-500 sans aucune autorisation de Carroll Shelby ! Elle avait été imaginée pour ce film, élaborée sur la base d’une simple et basique Mustang Fastback de 1967 avec un kit carrosserie créé pour l’occasion, de même qu’une peinture spécifique, gris tungstène, ornée de deux bandes racing noires de type Shelby, pour lui donner un look ravageur et unique. En effet, pour les producteurs du film “60 Secondes”, plusieurs choses ont du être prises en considération : Dans un premier temps, il fallait donner une grande égérie au film, forcément une Muscle-Car, étant donné que l’on parle d’un film Américain… Il fallait aussi un modèle que tout le monde connait et qui fait rêver, donc forcément, une Mustang… Une Muscle-Car Mustang… De la à en faire une fausse Shelby GT 500 en kit-plastique, la Mustang basique était donc la candidate idéale et rêvée !
Seulement, même pour une superproduction Hollywoodienne, il était impossible de se procurer une douzaine de Mustang Shelby 1967, d’une part à cause de la rareté de cette voiture… et d’autre part, parce que ces voitures sont protégées et possédées par des passionnés qui ne laisseraient jamais détruire de telles Icones de la production Américaine… Sans compter les valeurs quasi-astronomique des modèles 1967 des VRAIES Shelby GT-500 ! La seule solution qui s’est alors présentée d’elle même, a donc été de recréer cette voiture, ce qui permettait en plus, de la moderniser… Une douzaine d’Eléanor ont été commandées à Chip Foose, qui s’illustrait depuis très longtemps par ses réalisations avec son entreprise Unique Performance.
Une douzaine d’épaves de Ford Mustang Fastback de 1967 ont été récupérées, puis entièrement re-carrossées avec le body-kit conçu par Chip Foose… Une seule a été peaufinée et fignolée, équipée d’un faux Shelby Super Snake V8 de 7,0 litres de cylindrée, gavé au NOS pour dispenser plus de 700 chevaux… Les autres, destinées aux cascades ont gardé leurs vieux et basiques moteurs d’origine. Comme le film a eu un certain retentissement, Chip Foose d’Unique Performance, s’est mis à construire des répliques de la voiture et en a fait une publicité monstre : “Vous apportez votre vieille ‘Stang et on vous la transforme en Eleanor !”... Il prétendait même avoir l’imprimatur de Carroll Shelby et du Shelby American Automobile Club… Ol’Shel’ (le vieux Carroll Shelby qui n’était pas encore mort) a vu les annonces et a décidé d’aller lui-même voir le spectacle… Il a visité l’atelier de Chip Foose, les voitures étaient belles, mais le “business model” d’Unique Performance était plus que douteux… Le Texan va tempéter jusqu’à se brouiller avec son club qui touchait des royalties sans lui rétrocéder quoique ce soit ! Le monde est vraiment un monde de putes et de faux-culs !
La Justice va donner raison à Shelby : clients floués, voitures maquillées puis revendues à d’autres, ouvriers impayés, l’affaire amenée à grands frais se terminera par la condamnation de Chip Foose squi sera obligé de dédommager Carroll Shelby de 55 millions de dollars d’indemnités ! Là-bas on ne rigole pas avec les dollars ! Il doit arrêter ILLICO-PRESTO sa production de fausses Mustang Shelby GT 500 Eléanor sous peine de plusieurs millions d’amendes complémentaires. Caroll Shelby est comme Toufoufou ! Jamais ses Shelby’s ne lui ont rapporté autant. La Police de Dallas a ensuite débarqué pour une perquisition dans des locaux de la société de Chip Foose ce qui a permis de mettre à jour 61 caisses de Kits-Mustang en cours de (re)construction. malgré le jugement.. Problème supplémentaire : les plaques d’identification avaient disparu et la refrappe des chiffres sur les châssis, venaient d’être très récemment et largement meulés… La Justice fulmine, Chip Foose risque la prison à vie, il se jette sur le sol et implore le Tribunal, il ne savait pas, c’étaient des fantômes, des clients malfaisants, mais pas lui ! Le Tribunal conclut à une arnaque généralisée mais surseoit à se prononcer car c’est un problème plus compliqué qu’il n’y parait puisque l’activité de Unique Performance était également source de confusions dans ses rapports avec Carroll Shelby : C’est Chio Foose qui construit les nouvelles anciennes Shelby-Cobra (les fumeuses “Continuation”) disposant toutes de nouveaux-anciens numéros de série pré-enregistrés chez Shelby en partant d’une base ancienne disposant elle aussi de numéros de série d’origine ! Le souk Shelby est également clairement un escroc, ce qui engendre forcément plus que des suspicions, d’autant plus qu’il prétend avoir trouvé de nouveaux-anciens châssis Cobra oubliés dans sa cave !!!
La justice a finalement tranché : les activités d’Unique Performance ont été déclarées illégales et tout ceux qui avaient versés leur acompte et qui attendaient leur voiture depuis des mois n’en ont rien vu venir… Des 55 millions à payer à Shelby en plus d’une dizaine d’autres millions de fraudes et s’en était terminé de Chip’sNose !… Faillite !
– http://jalopnik.com/319267/oh-no-eleanor-unique-performance-accused-of-title-washing
– http://jalopnik.com/328099/unique-performance-files-for-bankruptcy
– http://www.autoblog.com/2008/02/25/unique-performance-used-prison-inmates-and-bondo-to-build-must/
Un client mécontent à même créé un site pour dénoncer cette escroquerie : http://uniqueperformancescam.com/
Pour votre information, Chip Foose demandait de 120.000 à 220.000 $, suivant la motorisation, soit les mêmes prix que pour d’authentiques Shelby !
Bien…, j’en reviens à l’Eléanor qui illustre cet article et qui a été construite en Belgique par mon pote Karim B. (j’espère, après qu’il aura lu cet article, qu’il va le rester)… Sur le plan du concept, cette Eléanor va très loin, trop loin, sans doute… On est face à un épiphénomène atypique de “réplication” volontaire, qui se voudrait à la fois conscient et parodique mais qui plonge, du fait de la compétence de son maître d’œuvre (hello Karim, je me rattrape, là, hein !)…, non pas dans des abîmes encore plus obscurs, mais vers des sommets ou la vue est dégagée sur le comment du pourquoi qui meut certaines conditions humaines… Tel un alchimiste parkinsonien, Karim B. a tenté tout du long de la transformation d’une basique Mustang ’67, de doser premier et second degré pour créer une troisième grille de lecture… Le résultat a créé un quatrième degré… et cet article va générer d’autres degrés encore ! (Je m’en f… je vis à St-Tropez) !
Je vais être clair : dans un monde où l’image est le nouvel opium du geek, si l’Eléanor du film “60 secondes”, est une grosse dose de méthadone, celle de Karim B. est elle, capable de désenfumer le genre à elle seule ! Tout ça pour accumuler les influences, les additionner sans les annuler et leur donner un nouveau sens, à la lumière d’un gros chamboulement de perspective… Il lui fallait au moins oser transcender le mythe. Sinon, une autre option consistait pour lui à verser dans le “suivisme”, garder une distance goguenarde d’un produit consumériste qui se voudrait plus intelligent que le genre qu’il insulte sans vergogne, c’est-à-dire : manger à tous les râteliers, reproduire à l’identique (avec un cynisme carrément gênant quand il se fait trop insistant)… et glisser des messages confondants de naïveté sur l’intégrité artistique des créations originales…
L’Eléanor du film était une double négation, un non-sens total, l’expression “non sequitur” faite automobile, une tentative de parodie par quelqu’un qui ne comprenait rien à l’ironie, une œuvre nulle, certes, mais surtout non avenue : chaque clone de clone à l’infini portant en lui le germe de sa propre destruction, ne manquant jamais de le faire éclore, d’ailleurs, le film “60 secondes “ s’auto-détruisait en permanence. Dès le générique, le doute affleurait, le héros faisait-il exprès de marcher avec un tel manque de naturel ? La caméra en rajoutait-elle dans le style heurté ? Se dépatouillait-elle d’un tournage guérilla dont les nombreuses têtes et enseignes floutées étaient autant de stigmates ? Au terme de cinq interminables minutes rythmées par une musique qu’un ascenseur se respectant un minimum refuserait fermement de jouer, même en sourdine, le cortex était anesthésié et réclamait la suite : autre chose, n’importe quoi, vite. Mais les scènes suivantes ne récompensaient nullement les attentes d’un spectateur perdu dans les arcanes d’un sound-design chaotique.
Le spectateur savait pertinemment qu’il était dans une zone cinématographique dangereuse, chaque seconde écoulée le désarmant un peu plus de ses valeurs esthétiques, le réalisateur attendant juste le bon moment… et, probablement hilare, lui plongeant brutalement la tête dans la fange, le choc entre l’intention comique et la réalité créant un vortex dont PERSONNE ne pouvait se dépêtrer. Pas bégueule pour deux sous, Karim B. est parti du principe que toute reconnaissance est bonne à prendre… et il a agi en conséquence… L’Eléanor qu’il a construit peut donc être vue comme un hommage aux fans du film (même si ce sont des incultes), une relecture quasi point par point de la structure par trop incohérente et grotesque de l’originale (qui est fausse !)… avec en finale, un rire (nerveux, forcément nerveux) affleurant, car, dans le pire des cas, la voiture lui rentrait tellement dans la tête pour ne plus en sortir (AIDEZ-MOI, JE VOUS EN SUPPLIE), qu’il en devenait obsédé…
Mais, même avec une magnanimité que l’on ne rencontre guère que chez moi (je suis le plus aguerri), impossible de ne pas flancher devant cette voiture, c’est un cas d’école, la démonstration par l’absurde de l’inanité artistique de toute distanciation rieuse et/ou trop consciente d’elle-même qui cherche à impressionner, mais pour atteindre à une certaine forme, totale, globalisante, panoptique…, de sidération… Le plaisir qui s’en dégage est, d’abord purement enfantin, c’est-à-dire forain : celui d’être ballotté, comme dans un grand huit, dans toutes les coordonnées de l’espace euclidien, happé par les profondeurs du vide, entraîné par une accélération exponentielle, lancé en l’air comme un projectile, débarrassé des notions de haut et de bas, de gauche ou de droite.
Et ça fonctionne à la course, à la fuite en avant, pied au plancher, dans un environnement hostile à l’homme, dont les fonctions vitales sont pressées par la pénurie (d’argent principalement), qui se reconfigure en permanence, dont les parties s’escamotent et se combinent, se détachent ou se percutent, sauter de l’une à l’autre, c’est se confronter à chaque fois à un nouveau problème : appréhender une forme avec toutes ses aspérités, comprendre son fonctionnement, en trouver l’entrée, en briser le code. Mais le plus grand danger, qui donne son caractère à la fois abstrait et hypnotique à cette Eléonor, c’est la vitesse d’inertie qu’elle dégage même à l’arrêt, une pure problématique pour résister à la dérive débilitante et à la lente absorption par la connerie ambiante, une matrice sans fond et sans visage (Karim m’a certifié plus tard que le frein à main (qui est au pied) ne fonctionnait pas et que la cale de boite ne calait rien en point mort, ce qui était angoissant ! J’ai alors suggéré d’en finir “à-la-casse” pour qu’on mette enfin le grapin dessus ! J’ai proposé 20.000 euros cash !
Pour faire diversion et entracte, voici un lien menant à un autre article en rapport : http://www.gatsbyonline.com/main.aspx?page=text&id=634&cat=auto Ce grand problème de physique se pose dans le grand étouffoir général : jusqu’où va l’affirmation du vouloir-vivre, le désir de s’accrocher, d’en découdre avec la matière ou, à l’inverse, de s’abandonner, de se livrer corps et âme à l’anti-matière, s’abandonnant à la mort ambiante, flottante et douce comme une caresse ? Combien de fois la survie intellectuelle dépend-t-elle d’une petite chose, d’un mince espoir, sur lesquels l’esprit va pouvoir se crisper afin de freiner les élans suicidaires ? Car, enfin, ces Mustang’s Eleanor ne sont que des copies de copies de celle du film qui elle-même était la copie fantasmée d’une Mustang Shelby GT500 qui n’a jamais existé et était fabriquée a partir d’une banale et basique Mustang Fastback, donc une copie de Shelby. Ces copies de copies obligent le sacrifice de diverses Mustang’s souvent en parfait état, alors, pour les puristes, sachez qu’il est maintenant possible d’acheter une copie de copie de copie de cette fausse “Shelby”... sans devoir sacrifier une authentique banale Mustang Fastback !
Un carrossier britannique qui œuvre de manière secrète pour éviter d’être attaqué pour faux (mais quel faux puisque l’Eléonor est une fausse Shelby GT-500 modifiée), fabrique des kits Eleanor destinés a être montés sur des Ford Sierra européennes, des Saab Sonett Suédoises, des Toyota Corola Japonaises et autres joyeusetés. Vous envoyez un message émail : trevorlewis303@msn.com, un rendez-vous sera proposé en un lieu secret quelque part en Angleterre, vous y emmenez votre “voiture-base” préalablement immatriculée dans votre pays (après ce ne sera plus possible vous roulerez hors-la-loi) et payez un solide acompte cash aux inconnus qui vous y attendent de pied ferme. Ils vont ensuite vous prometre de vous appeler chaque semaine pour vous spermettre de suivre l’avancement des travaux par téléphone…, puis disparaissent avec l’auto et l’argent, vous laissant seul, terrorisé !
Ils DEVRAIENT normalement (car un risque existe à 99% que vous n’en entendiez plus jamais parler), découper la caisse à partir du plancher et après quelques modifications pour adapter le châssis aux dimensions REQUISES (lesquelles ?), ils vont y greffer une caisse en polystyrène moulée a partir d’une fausse Mustang Eleanor… Vous pourrez alors venir chercher le grotesque résultat en un autre endroit secret, vous paierez le solde et vous repartirez (si vous êtes chanceux) avec l’adresse (lointaine) où elle est sensée se trouver un kit-car prêt à monte, peindre et à décorer, intérieur et extérieur… Le prix de ce cinéma-bis est de 8.000 livres, les délais sont de 6 semaines et aucune autre modification, découpage ou soudure ne seront nécessaires pour finir le biniou, vu l’aspect secret de cette affaire, rien ne garantit que vous récupèrerez votre pré-kit-car-isé…, mais c’est la vie !
Existe-t-il une Eléanor plus in, plus tendance et plus cool que toutes les répliques évoquées ? Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! Des plus cinglés, des Polonais, (qui sont pires encore que les Ukrainiens) ont eu l’idée lumineuse de créer une Smart Eléanor… Et rien qu’en regardant les photos, ami internaute : “t’as l’air cool même en étant un gros loser”. Le premier gag est que ce kit a été élaboré sur une ancienne mouture (plus fabriquée) de la Smart. Le second gag est que ce kit devait être refait sur base de la “nouvelle” Smart-2, au moment ou elle a cessé d’être fabriquée… et que Smart était vendu “en l’état” par Mecedes à une société Chinoise ! Donc c’est triplement raté ! Ici c’est simple, plus cool tu meurs (d’une overdose de cool, sans doute), c’est cool (tout est cool), tout le monde qui en veut une doit être cool, s’habiller cool, traîner dans des endroits cool (un vrai truc de malade : que du pointu, que du lourd, que du bon) et les soirées seront cool… C’est l’Eléanor bigarrée/négligée/chic du nouveau millénaire qui semble vouloir faire revivre, de façon plus standard, l’effervescence sociale et débile qui avait suivi les projections du film “60 secondes”… C’est une Nième arnaque à l’Ukrainienne, version Polonaise (plus retord encore? Français bienvenus ! ).
Avec cette Smart 1er génération (plus de 20 ans), c’est cool, tout le monde s’appelle “bro’man” ou “dude”, les clients sont des créateurs de mode, de chaussettes en kit, décorateurs, dealers, traders, designers, photographes, promeneurs de chiens, publicitaires, rédacteurs, mannequins, escrocs, politiciens, dentistes, ramoneurs, coupeurs de cheveux en 4, journaleux, garagistes, chômeurs… Bref le top du top du Trendy : les amis, les filles, la beuh, les parties (vernissages, boîtes, anniversaires, etc.) ! Du bon son et la ville en long, en large et en travers… Au milieu de tout ça, je me bidonne de voir que tant de beaufs se sont ainsi lancés à la poursuite de l’éternel rêve américain (et de l’éternel amour aussi), où les modes se font et se défont en à peine un “after” dans une discothèque branchée. Entre coups de chance et coups du sort, coups d’un soir et coups fourrés, combines et galères, gangsters, skaters fous et anciens potes de classe devenus magouilleurs, je tente toujours et encore (quoique j’étais moins vieux avant)… de trouver ma place dans ce monde sans pitié du capitalisme sauvage et des quinze minutes de gloire promises à chacun…
Profiter de la vie, cartonner dans son travail, croire en l’amour et dans ses idéaux, être d’abord qui on veut tout en espérant y parvenir (du moins en se donnant les moyens d’y parvenir) : pas évident… joli message utopique (libéral ?) en ces temps de crise financière mondiale et d’une guerre atomique généralisée parce que l’Ukraine voulait être “OTAN” et que la Russie ne voulait pas ! Où lever son propre biz’ a tout de la bérézina commerciale.
J’imagine les Grecs ou les Espagnols ou les Ukrainiens, où les Slovènes, les Georgiens, Kazars et Chinois, les Finlandais, les Suédois et même les Suisses, tant qu’à faire, fuyant leur pays pour cause de conflit OTAN, qui tombent sur ces répliques d’Eléanor aux prix stratosphériques, entre deux manifs d’indignés dans la rue, qui ne sont pas loin de prôner la prostitution comme éventuel remède à la faillite économique… L’indécente suprématie créative des mille et une débrouilles d’un possible rêve balancé jusqu’aux portes du succès… On survit dans un monde de merde !
Certaines automobiles s’avèrent si peu intéressantes qu’on est tenté de chercher dans leur présence une stratégie sournoise, l’usure saisit alors qu’on est déjà sur le fil du rasoir pour les rassembler dans une même dérive charriant des déjections diverses de matières perdues : sueur, crasse, boue, pluie, pétrole, suintements, rendant la vision hallucinée et les nerfs à vif. Car l’usure est vouée à toujours se dresser en travers de la route des hommes, chaque étape ne faisant que conduire à la suivante, sans répit… et quand l’usure, a achevé son œuvre, il ne reste à ses victimes qu’un néant appelé désespoir. C’est un petit mais significatif pas, rapprochant de l’inévitable néant, cette issue désespérée, la plus sincère et touchante des fins sombres, évacuant tout possible moralisme pour nous faire communier avec diverses personnes au bout de leurs dérives… et dont on ne sait plus s’ils ont jamais eu la moindre chance de s’en sortir !
Quand on parle d’icônes en leur brûlant des cierges, il ne faut pas oublier qu’on parle de gens qui chient, qui vomissent et qui se masturbent, qui boivent, sniffent, fréquentent les putes, se battent avec leurs démons et finissent par péter une durite ! Petites tromperies, petits mensonges, petites ambitions, intrigues libertines et états d’âme suscitant au mieux, la pitié… Tout cela sent moins la moiteur sybarite que le pipi de chat !
2 commentaires
“Jusqu’où va l’affirmation du vouloir-vivre, le désir de s’accrocher, d’en découdre avec la matière ou, à l’inverse, de s’abandonner, de se livrer corps et âme à l’anti-matière, s’abandonnant à la mort ambiante, flottante et douce comme une caresse ? Combien de fois la survie intellectuelle dépend-t-elle d’une petite chose, d’un mince espoir, sur lesquels l’esprit va pouvoir se crisper afin de freiner les élans suicidaires “Mon cher Gatsby, vous savez mettre des mots sur ce que nous savons tous mais ne saisissons pas !
Ahhhh ! Pour un peu j’allais relire mon texte pour mieux saisir l’instant, le moment , la phrase et le mot qui vous ont poussé à m’écrire, puis je me suis ravisé lisant mieux qu’en fait vous m’envoyiez votre ressenti, et non une interrogation !
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