GTI et super GTI…
Les familiales sportives reviennent en force !
Par Marcel PIROTTE
VW Golf GTI 1976
Les années 70 et 80, souvenez-vous, les petites familiales font désormais « vroom vroom », c’est l’époque bénie des VW Golf GTI Peugeot 205 GTI, Alfasud TI, Renault R5 Alpine, bref, des voitures avec lesquelles on savoure le moindre kilomètre.
En plus elles sont abordables financièrement, fiables et surtout utilisables au quotidien.
Que du bonheur …
VW Golf GTI 40 ans
Aujourd’hui, on ne jure plus que par les SUV’S et autres Crossovers, ils se déclinent dans toutes les tailles, il y en a pour tous les goûts, tous les prix, ils sont certes fort pratiques, polyvalents…, mais ils ont d’immenses défauts, ils n’ont pas d’âme, pas de caractère, aucun ADN sportif dans leurs gènes.
Quant aux coupés et autres spiders catalogués « sport » il faut sérieusement mettre la main au portefeuille pour profiter de leurs charmes…, en dessous de 50.000 €, c’est un peu le désert…, à l’exception tout de même (et c’est heureux) des coupés Toyota GT 86/Subaru BRZ, Audi TT coupés et cabrios, BMW Z4, Mercedes SLK, sans oublier les spiders Mazda MX-5 et sa future cousine italienne la Fiat 124 Sport.
Alors révolue cette époque des compactes familiales performantes qui ne vous « mettent pas sur la paille » si vous voulez encore connaître des sensations à prix d’amis ?
Et bien non et c’est tant mieux, les Cooper, Cupra, GTI, modèles R, RS, Sport, Turbo, Quadrifoglio Verde, n’ont jamais été aussi populaires, de 25.000 à 40.000 €, pas (trop) cher payé pour encore se faire plaisir.
VW Golf GTI clubsport
A tout seigneur, tout honneur, on débute par la grand-mère des GTI, la VW Golf.
En 1975, au salon de Francfort, cette version trois portes affublée d’un look un rien plus sportif revendiquait une puissance de 110 ch. grâce à son moteur 1600 alimenté par injection.., de quoi accélérer de 0 à 100 km /h en un peu plus de 9 s pour atteindre 182 km/h, une révolution pour l’époque…, d’autant qu’elle ne pesait que 850 kg.
40 ans plus tard et après une production cumulée de plus de deux millions de « bombinettes », la GTI est toujours bien présente, nous en sommes à la 7e génération de Golf, elle se veut toujours aussi craquante…, mais elle a pris du poids (à partir de 1300 kg), de l’embonpoint (4,26 m de long) tout en se voulant toujours utilisable au quotidien et en famille, surtout en version quatre portes.
La GTI classique, traction, développe aujourd’hui 220/230 ch. (245 km/h, 6,5 s), consomme en moyenne un peu moins de 9 l/100 km tout en étant confortable et homogène, il existe même une version GTI encore plus radicale, la Clubsport dont le deux litres turbo injection directe livre 265 ch. (290 avec l’overboost pendant quelques secondes), de quoi faire aussi bien que des machines de sport nettement plus chères, le ton est donné.
Si la GTI s’est un peu « embourgeoisée », (elle démarre à environ 35.000 €), elle n’en demeure pas moins une machine très efficace, fiable qui permet encore de beaucoup s’amuser à son volant, avec un train avant qui digère le couple de 350 voire 380 Nm….
Grâce notamment à son différentiel autobloquant à glissement limité piloté électroniquement, des jantes de 18 pouces et de gros freins à disques, ces GTI vous permettent de déguster le moindre kilomètre, c’est encore mieux avec la boîte robotisée à double embrayage 6 rapports et palettes au volant.
Seat Leon Cupra
Sa cousine espagnole, la Seat Leon Cupra reprend pratiquement et à quelques détails près les mêmes ingrédients y compris sa nouvelle plate-forme à la différence près qu’à
équipement égal, la version 290 ch. se veut un peu moins chère que la Golf GTI Clubsport, bon à savoir.
Mais pour le reste, c’est pratiquement du pareil au même, confort plutôt soigné, comportement sportif, sensations, tout y est…, avec en prime un tempérament un peu plus méditerranéen, jantes de 18 ou 19 pouces également, ça ne chôme jamais sur la route, l’homogénéité de cette cousine ibérique de la Golf fait aussi partie de ses qualités les plus marquantes.
Opel Corsa OPC
Chez Opel, en attendant sans doute une version OPC de la nouvelle Astra, c’est-à-dire très performante, la petite Corsa OPC trois portes de 4 m ne laisse aucun amateur du genre indifférent…, elle est bien ancrée dans la tradition des anciennes Kadett GTE mais cette fois en traction avant avec un bloc 1600 turbo qui crache le feu…, 207 ch. et 245 Nm dès 1900 Tr/min, boîte mécanique 6 vitesses, seulement 1200 kg, 230 km/h pour cette Corsa qui porte bien son nom !
Moins de 7 s pour atteindre 100 km/h…, un petit moteur, souple, coupleux, performant, émettant un beau bruit de fonctionnement, des montées en régime endiablées, un comportement sécurisant, la petite a du répondant, tout cela à moins de 23.000 €.
Pas besoin de dépenser des fortunes pour bien s’amuser…, dommage qu’elle ne soit pas livrable en version quatre portes.
Ford Fiesta ST
A bord de la nouvelle Fiesta ST, Ford fait encore mieux avec son 1,6 l turbo EcoBoost, 200 ch. et 290 Nm voir même 215 ch. et 315 Nm pendant 20 s avec l’overboost. Sièges Recaro, look de « mini sportive »,. De quoi aller taquiner la Peugeot 208 GTI et ses 208 ch./300 Nm de couple livrable à moins de 25.000 €, ce même moteur étant aussi utilisé dans la nouvelle DS3 Performance mais également sous le capot de la de la Peugeot 308 GT, concurrente française par excellence de la VW Golf.
Peugeot 308 GTI
Mais il y a encore mieux avec la 308 GTI, 270 ch., 330 Nm de couple, 1350 kg seulement, boîte mécanique 6 vitesses, autobloquant sur le train avant, une cinq portes qui cache bien son jeu.
Très performante, 235 km /h, 6 s pour atteindre 100 km/h) grâce à son bloc turbo coupleux et souple, cette GTI à la française constitue réellement une réussite dans la mesure où elle conjugue à tous les temps, facilité de conduite, confort de marche et des suspensions ainsi qu’une homogénéité particulièrement bien réussie.
L’équipement de série est bien fourni, l’habitacle très accueillant, grand coffre, bref, c’est une familiale de tempérament qui se contente elle aussi de moins de 9 l d’Eurosuper /100 km.
A moins de 37.000 €, une belle affaire, pas trop cher payé également pour des sensations mais surtout pour la facilité avec laquelle, cette traction se comporte tant dans le trafic urbain que sur les plus petites routes sinueuses qu’elle apprécie tout particulièrement.
Certes, il faut s’habituer à ce petit volant qui se prend pourtant bien en mains…, j’estime que Peugeot devrait également proposer une bonne boîte robotisée à double embrayage qui épouserait encore mieux le caractère de cette française qui ne paie pas de mine mais s’avère diablement efficace.
Renault Mégane GT
On peut sans doute retourner le même compliment à la nouvelle Renault Mégane GT de 205 ch…, véritable machine à succès depuis 1995 avec plus de 6,5 millions d’exemplaires au compteur et ses innombrables versions Sport, Mégane se remet dans le bain mais cette fois avec une version un peu plus sage mais plus homogène en attendant sans doute un modèle RS nettement plus « méchant ».
Cette GT 5 portes plus large, plus spacieuse, plus habitable également se démarque de la concurrence par son équipement de haut de gamme, excellents sièges avant, tablette R-Link pas toujours très intuitive , affichage tête haute mais surtout par deux technologies bien dans l’air du temps et proposées en série , les quatre roues directrices ( 4 Control ) ainsi que la boîte robotisée EDC 7 rapports à double embrayage et palettes au volant.
Le châssis combine à merveille précision du train avant et confort de marche, cette GT en remontre à la concurrence en termes de maniabilité et de tenue de route, le diamètre de braquage réduit étant également fortement apprécié.
Du coup, cette GT qui pèse tout de même 1470 kg, porte bien son nom à l’exception sans doute d’un moteur souple , coupleux ( 280 Nm dès 2400 tr/min ), performant ( 225 km/h, 7,1 s ), pas trop gourmand ( 8,5 l/100 km en moyenne ) mais pas assez démonstratif, une sonorité un peu plus « marquée » n’aurait pas été déplaisante.
En revanche, cette Mégane joue la carte de l’homogénéité et du confort soigné, excellente insonorisation et surtout cette boite EDC avec palettes au volant qui en mode sport autorise des départs « canon » en « launch control »… mais à mon avis, ce n’est pas très recommandé de l’utiliser souvent, l’ensemble de la mécanique et surtout de l’embrayage sont en effet mis à rude épreuve, les embrayages surtout.
N’empêche à moins de 30.000 €, cette Mégane GT constitue une offre particulièrement intéressante, Renault a dès lors placé la barre très haut, la concurrence va l’apprendre à ses dépends.
Alfa Giulietta
Souvenez-vous, l’Italie pétillante des années 60-70, des tas de modèles endiablés chez Fiat, Alfa, Lancia…, aujourd’hui, c’est un peu le désert et en attendant les spiders Fiat 124 Sport et Abarth, c’est Alfa qui se charge d’entretenir cette passion pour les sportives familiales avec deux modèles seulement.
Des Quadrifoglio Verde pour la petite Mito ( 4 m ) de 163/170 ch. grâce au 1400 turbo qui livre également 250 Nm de couple mais c’est surtout la Giulietta du même nom ( 4,35 m et un peu plus de 1300 kg ) qui retient l’attention.
Avec son bloc quatre cylindres 1750 turbo de 240 ch. et 340 Nm emprunté au coupé/spider 4C, cette familiale vient d’être légèrement remise à niveau, surtout au niveau de la présentation intérieure et de la connectivité mais elle n’a rien perdu de son charme…, certes, certains détails pratiques ont pourtant été négligés, la finition n’est pas au top, l’habitabilité arrière pas très genreuse tout comme la capacité du coffre mais cette italienne a encore du caractère, fait assez rare à l’heure actuelle… et pour un père de famille qui adore conduire, c’est important.
Avec sa boîte robotisée à 6 rapports, cette Veloce ne chôme jamais sur la route (240 km/h, 6 s) et encore moins sur le circuit d’essais de Balocco où nous l’avons retrouvée.
Beaucoup de précision dans ce train avant, motricité rarement prise en défaut, confort de marche nullement sacrifié et surtout ce bruit de moteur qui ne laisse aucun mélomane indifférent…, bref, Giulietta est toujours « dans le coup », en six ans, elle n’a pas pris trop de rides, à 34.000 €, « le pied », c’est le principal.
Mini Cooper S clubman
Petit détour de l’autre côté du Channel pour découvrir une icône, la Mini Cooper surtout dans ses versions S et JCW « John Cooper Works » du nom de son préparateur « fétiche », mais la version la plus puissante du lot qui affiche 231 ch. n’est pas forcément la plus tentante, la plus homogène étant la Cooper S à moteur 2 l de 192 ch. et 280 Nm qui se décline un peu à toutes les sauces côté carrosseries, berline classique qui a bien grandi ( 3,82 en 3 portes ou 3,98 m en 5 portes ), traction ou quatre roues motrices, le cabriolet et surtout sa version familiale Clubman avec cette fois six portes dont deux « portes de grange à l’arrière » qui la rendent tellement pratique et polyvalente à la fois mais 4,25 m de long, soit 27 cm de plus que la Mini 5 portes.
Elle est enfin devenue adulte, la Mini familiale par excellence, certes, elle fait payer assez cher (à partir de 28.000 € pour la version S) son charme indémodable et ses prestations (225 km/h, 7,2 s) mais avec 192 ch., 280 nm de couple, (300 avec Overboost), ce quatre cylindres turbo donne de la voix mais c’est encore mieux avec l’excellente boîte automatique 6 rapports.
Si vous rajoutez l’une ou l’autre « babiole » en option, les prix s’envolent, on dépasse facilement 40.000 €, en revanche, grâce à ce châssis « très joueur », son comportement de « grand kart », impossible de s’ennuyer, une Cooper S, c’est fait pour s’amuser et profiter du moindre kilomètre et tant pis si ça coute un peu de sous et que les suspensions soient devenues un peu fermes.
Honda Civic R
Envoyer plus de 300 ch. uniquement via les roues avant, voilà sans doute un beau casse-tête pour des ingénieurs-châssis, un défi que les ingénieurs nippons de Honda ont relevé avec beaucoup de panache sur la dernière Civic R.
R comme radical, tout est dit…, moteur tout d’abord, un deux litres turbo qui délivre 310 ch. à 6500 tr/min et surtout 400 Nm de couple dès 2500 tr/min…, chez Honda, on sait encore faire des moteurs performants et généreux.
Et pour envoyer cette cavalerie aux seules roues avant, Honda propose une boîte mécanique 6 vitesses à la commande ultra-précise via une sorte de « joy stick » mais surtout installe une suspension avant à pivot découplé sans oublier un autobloquant, le tout surveillé par des freins Brembo bien difficiles à mettre à genoux… et pour que cette familiale soit encore mieux plaquée au sol, un immense aileron à l’arrière, sans doute pas très esthétique mais efficace.
A bord, ambiance sport avec d’excellents sièges baquets, ainsi qu’un petit bouton magique qui en position +R transforme cette berline de 4,37 m pesant moins de 1400 kg en une véritable furie… mais comme l’amortissement se durcit de 30 %, le confort de marche s’en ressent, les lombaires apprécient modérément.
Pour le reste, les performances sont à l’avenant, 270 km/h en pointe, de 0 à 100 km/h en moins de 6 s, des reprises époustouflantes dès les plus bas régimes, un comportement routier de sportive, bref, ça déménage.
Mais comme le moteur qui pourrait se doter d’un bruit plus viril s’avère souple avant tout, cette « furie » peut aussi se conduire à un train de sénateur tout en ne rebutant pas pour autant de se faufiler en ville.
Dommage qu’à bord, l’habitabilité ainsi que la visibilité arrière soient aussi limitées et que cet intérieur donne l’impression de manquer de chaleur mais également de lumière…, n’empêche qu’à moins de 35.000 €, cette Civic R (R)abroue la concurrence, les ingénieurs japonais ont marqué des points.
Ford Focus RS
Le sigle RS, vous connaissez, on le retrouve depuis plus de 45 ans sur les Ford sportives, la première en date étant l’Escort 1600 de 1970 et ses 16 soupapes.
La dernière RS, une Focus faisait appel à un cinq cylindres 2,5 l fourni par Volvo, il développait 305 ch et 440 Nm de couple, le tout transmis aux roues antérieures via une boîte mécanique 6 vitesses.
Aujourd’hui, fini le 5 cylindres, Ford en revient à un quatre cylindres maison, un 2,3 l turbo boosté tout spécialement que l’on retrouve également sur la dernière Mustang (!), il délivre ici 350 ch. à 6000 tr/min et surtout 440 Nm de couple à partir de 2000 tr/min, ( 470 avec l’overboost durant 15 s ) des chiffres assez spectaculaires.
Mais pour faire passer ces 350 ch. à la route, Ford n’a pris aucun risque, quatre roues motrices, voilà la solution, ça marche le tonnerre mais ça pèse, 1600 kg en ordre de marche. Il y a pas mal d’innovations intelligentes, comme un vecteur dynamique de couple combinant des conditions d’adhérence et de motricité tout à fait exceptionnelles pour des vitesses en virages assez inégalées sans oublier plusieurs modes de conduite…, j’ai pu m’en rendre compte sur le circuit de Mettet, efficace au possible tout comme le freinage endurant, les passages en courbes ou les changements rapides d’appuis, un travail de précision.
Avec elle, le « sous virage » n’existe plus, elle est poussée en permanence… et ce n’est pas tout car pour « épater la galerie », Ford installe sur cette RS un « launch control » autorisant des départs comme un « boulet de canon » mais en tant qu’amoureux de belle mécanique, je me dis que l’embrayage va sérieusement souffrir, Ford dément le contraire, laissons lui le bénéfice du doute mais je reste un peu sceptique…
Autre gadget de « foire », un mode « Drift » qui permet (à condition d’avoir beaucoup de place), de s’amuser à contrôler un survirage permanent, comme les « fêlés » de ce sport mais ici en toute décontraction…, attention, ne pas essayer ce « cirage des roues arrière » sur la route et sur un parking afin d’épater les passants, accident et froissement de tôles assurés.
N’empêche qu’avec sa traction intégrale intelligente (autobloquant Haldex) répartissant automatiquement le couple entre les différents essieux et les deux roues arrière, Ford propose une RS d’une efficacité diabolique, on ne s’en lasse jamais… et le plus étonnant est qu’à côté de ces performances de voiture de compétition, cette RS peut aussi se conduire sur le « couple » avec une facilité déconcertante, dommage cependant que les suspensions soient assez fermes ce qui nuit un peu à ce bel équilibre et à ce déballage de technologies afin de sublimer le comportement routier, au dessus du lot, n’ayons pas peur des mots ! Parfaite, cette RS, presque…, j’aurais cependant aimé que Ford propose à côté de la très bonne boîte mécanique 6 vitesses à la commande précise, une solution robotisée à double embrayage…, certes, le prix aurait sans doute un peu grimpé mais les sensations de conduite auraient encore été renforcées et sublimées…, mais au stade actuel, cette RS, sorte de super GTI, est un véritable épouvantail du moins pour la concurrence qui ne peut faire aussi bien.
Pour terminer, le plus surprenant, le prix, 38.000 € pour une telle voiture, pas cher payé, inespéré pour une clientèle familiale sportive, succès assuré, les premières commandes le prouvent.
Marcel PIROTTE