CHROMES à donf…
D’évidence, pour un certain nombre d’entre nous, conscients de la dérision de la plupart des engagements humains, de la plupart des existences et de la plupart des efforts, cérémonies, croyances, hobbies, achats divers et automobiles, motos et plus si affinités, rien ne vaut plus réellement la peine, pour autant que ça en ait eu de sincère. Tout autour, les crétins, imbéciles, et surtout les morts sont en position de force, ne serait-ce que parce que le pouvoir ne s’obtient qu’à condition de renoncer à la vraie vie. Aussi trouver un crétin, un imbécile ou un mort est-il facile, ils pullulent au rebours des vivants qui sont une espèce rare.
Observez le premier quidam que vous croiserez, son regard est terne, sa démarche pesante, engourdie, disgracieuse, même ses cheveux semblent sur le point de se décoller de son crâne. Tout en lui témoigne de la non-vie. Par exemple, il se pourrait qu’il vous donne l’impression d’émettre des radiations et ce serait logique car il se dégage toujours quelque chose des morts, une puanteur accompagnant l’arrêt de leurs fonctions cérébrales, de quoi vous faire vomir votre déjeuner si vous y êtes trop longtemps exposé. Hériter de la vie et parvenir à s’y accrocher jusqu’à la mort tel est, dans notre société pusillanime, cruelle, hypocrite, le seul vrai problème.
Quand il y va de l’histoire des nations, l’équilibre est rompu : dirigeants et leaders politiques et autres en ce compris les bateleurs, n’ont été, au fil des siècles, que de piètres professeurs, de sorte qu’ils sont responsables de la situation catastrophique dans laquelle nous nous débattons. Si nos grands hommes, ou passant pour tels, doivent, par nécessité, se montrer fourbes, incompétents et bêtes à manger du foin, c’est que, pour espérer pouvoir un jour diriger les morts-vivants, il leur faut parler le langage des cimetières et prêcher des méthodes mortifères (comme les guerres) afin d’être compris par les cerveaux en état de putréfaction avancée.
L’histoire, parce qu’on l’écrit toujours au nom de l’Ordre-Moral, au nom de la Ruche, du Religieux, ne nous aura laissé que des flots de sang, des instruments de torture, des amoncellements d’ordures et des religions destinées à lobotomiser les masses. Aujourd’hui, après au moins 70.000 ans d’existence dont 2.000 ans de civilisation judéo-chrétienne, les rues fourmillent d’imbéciles, de crétins, d’ivrognes, de mendiants, d’affamés, et aussi d’assassins, de flics et d’handicapés, livrés à eux-mêmes. Voilà dans quel océan de merde nos enfants sont précipités. À moins d’un revirement phénoménal qui tiendrait du miracle, je ne suis pas certain que le monde puisse être sauvé, et certainement pas de mon vivant…
Oui… d’autant que j’ai épuisé les 75% théoriques de l’existence humaine. Ce qui reste est aléatoire. Je suis à la merci d’un quelconque abruti même, voire surtout, si je traverse dans les clous et lignes de marquages du bétail humain.. Et puisque le salut du monde n’est pas de mon ressort, je n’ai besoin d’aucune autorisation pour publier mes ressentis dans mes états des lieux sur mon Web-site et ailleurs ou je sais m’infiltrer, afin de souligner et examiner les causes du sort qui nous est fait. Les sauveurs se ramassent à la pelle. Ils sont presque aussi nombreux que les morts. Et, d’ailleurs, un grand nombre de ces rédempteurs appartiennent déjà au peuple des laissés pour compte.
Car, quelque part en chemin, ils ont oublié de se sauver eux-mêmes. Je ne suis pas membre de ces sectes ni ne m’identifie membre de cette société à la dérive. Les écrivains et poètes y jouent par voie de conséquence un rôle dont l’importance varie précisément en fonction de leur investissement respectif dans ladite société. S’ils s’aplatissent devant elle, ils toucheront leurs trente deniers. Il en est d’autres qui, bien qu’en désaccord avec la marche de l’histoire et les gouvernements en place, s’interdisent le moindre commentaire et reçoivent eux aussi le salaire de leur silence. Le plus souvent et quelle que soit leur attitude, tous se couchent et accouchent d’une littérature où le futile le dispute à l’inutile et au grotesque.
Voilà qui est écœurant, tristement écœurant. La majeure partie des conneries que tout le monde s’arrache, est écrite par des empaffés que payent les États, l’establishment et les grandes entreprises. Ce sont des ploucs qu’on est allé recruter afin qu’ils engendrent, de manière continue, des histoires politiquement correctes destinées à des pantins sans histoires, lesquels, à leur tour, assureront le passage de témoin dans les classes supérieures. Et cela, tandis que les derniers du classement, les recalés de l’humanité, continueront de faire tourner la roue de la fortune et que les marionnettes de l’intelligentsia collaboreront de tout leur être au système.
Et ce, même si à l’occasion, par jalousie ou carriérisme, il pourra leur arriver de se disputer des bribes de pouvoir. Sans oublier les illuminés qui font école et morale de certaines religions et à qui d’autres plus illuminés encore leurs coupent la tête. On n’apprend rien sur la condition humaine qu’on n’ait déjà appris en errant dans les rues des banlieues de n’importe quelle ville. Un humain vient au monde avec sa propre originalité, laquelle ira en s’émoussant au fur et à mesure qu’il grandira, qu’il mettra un pied devant l’autre, qu’il vieillira. Dans la mesure où elle n’est qu’un alinéa de l’histoire des natures mortes, l’université n’est d’aucune utilité si les individus n’ont aucune intelligence et ne savent se transcender.
La société nous répète pourtant qu’un homme dépourvu d’écolage et de formation, un homme qui refuse de jouer le jeu sociétal, finira tout en bas de l’échelle en se voyant affecter aux besognes les plus indignes comme de livrer des journaux, faire le garçon de course, laver des voitures, faire la plonge, surveiller des halls d’immeubles, et ainsi de suite. Aussi, moins longtemps vous y réfléchirez, plus vite vous finirez par vous décider. Et, vu les minables choix proposés, qui se résument à lobotomiser les ahuri(e)s ou régner sur les bacs à vaisselle, vous conviendrez certainement que vous ne sauverez pas le monde mais, pour sûr, que vous ne lui aurez causé aucun mal.
Et si vous avez sans mentir l’écriture en vous, rien ne vous empêchera d’en écrire, non pas comme on vous l’aurait enseigné, mais à votre rythme, rageur ou serein, un rythme qu’aura suscité dans votre âme la situation misérable qui est la vôtre. Pour peu que la chance s’en mêle, vous choisirez de crever la dalle plutôt que de crever à petit feu en lavant la vaisselle des autres. Pour ma part, jouissant d’une relative réputation, et ayant largement dépassé l’âge de me faire chier, je persévère à tapoter des textes d’humeurs diverses, dont une part concerne les véhicules à moteur essence, déjantés, politiquement incorrects, généralement “inimmatriculables” en Franchouille, tels les Hot Rods.
C’est une des raisons pour lesquelles je suis hostile et viscéralement et totalement politiquement incorrect. J’écris non pas avec une plume d’oie sur des parchemins, ça va de soi, ni avec un marteau-piqueur, mais en tapotant sur mon clavier d’ordinateur. Il m’arrive de m’appliquer avec une grande ténacité à illustrer, comme ici, la présentation d’un Hot Rod en y mélant mes considérations théoriques de vie “en rapport avec notre essence”... Les grands mots sépulcraux peuvent ainsi affleurer comme s’il coulaient sous la plume que je n’utilise pas, tant et si bien que mes œuvres finissent par avoir du sens et même des sens et surtout des double-sens, si mon lectorat s’arme de suffisamment de patience pour les y découvrir…
Mais, c’est après un paiement d’estime qui me fait honte car de même niveau d’une piécette jetée dans la sébile d’un mendiant qui crève de tout près la porte d’un Supermarché du consumérisme voire à un feu de trafic de carrefour. Mais chacun sait que même un grillon a quelque chose à dire si on l’écoute longtemps… Bref, ce faisant, me voici condamné à polémiquer en me servant de mon cerveau avant de me laisser aller par paresse à Google et à l’IA qui décuplent ma mémoire et mes capacités. Je n’ai pas “à faire simple” parce que je n’en ai nul besoin ni envie. L’attitude, banalement conformiste, remonte à la nuit des temps, ce type d’article glorifiant une prétendue intuitivité…
Et ce en dépit de la fadeur, de la platitude, de la mollesse du texte, en dépit de ses formules assommantes et avilissantes, le tout spermettant d’obtenir une chiée de fidèles sur les réseaux asociaux qui passent de ce fait à côté de l’essentiel qu’est la vie sociétale, ajoutant souvent leur touche de morbidité à une histoire qui n’est déjà qu’un immense mouroir, empilant artifices sur artifices, mensonges sur mensonges… Moyennant quoi, sous cette avalanche de pestilentielles déjections inhumaines, nos pauvres âmes, déjà bien mal en point, se consument d’ennui. Mais, surtout, n’oublions pas les idiots de troisième division qui sont prêts à tout pour être admis dans le club des Grandes Têtes Molles qu’est la politique.
Ceux-là pousseront le vice jusqu’à pondre de mortelles entourloupes, lesquelles ne parleront de rien, de strictement rien… Difficile d’interpréter cela comme bon vous semble, vanter par exemple l’intelligence fulgurante de l’auteur de tout copié/collé, sans craindre d’éventuels contradicteurs. On en revient à l’essentiel qui est que je ne refuse pas les expérimentations y compris artistiques et sexuelles, quoique là aussi, l’âge venant à dépasser 75% des possibilités, commence à limiter les envies et les besoins… Mais je refuse d’être commenté par des individus dépourvus de talent. L’Art, ça se chie, ça se hurle. Il faut avoir bourlingué le monde pour savoir écrire…
Par exemple les nuits que certains/certaines ont passées en prison, dans des refuges pour SDF, qui apprennent plus sur la nature humaine que la lecture de Shakespeare, Keats, Shelley… Un des rares qui est au firmament de l’écriture c’est Céline (Destouche de son vrai nom). On l’a engagé, puis licencié, démissionné, il s’est fait tirer dessus, on l’a tabassé, piétiné, amoindri et rendu pauvre… On lui a craché à la gueule pour avoir refusé de jouer un rôle politiquement correct, pour avoir vécu dans un trou à rats en compagnie d’une machine à écrire et même sans elle, alors forcément, lorsque, amoché et épuisé mais toujours vivant, il continuait d’écrire, un mot derrière l’autre,…
Il n’observait pas les conventions pour s’émanciper de ce monde de cadavres, il n’a pas cherché à plaire ou à impressionner. Or la chose que les morts détestent le plus, c’est de se heurter aux vivants. Il s’ensuit que rares sont les éditeurs qui ont le courage de publier les vrais génies. Et quand il s’en trouve, des hurlements ne tardent pas à se faire entendre : DÉGUEULASSE ! IGNOBLE ! CE N’EST PAS POLITIQUEMENT CORRECT… Il est clair que, pour la plupart de ces hurleurs, l’écriture se présente comme un havre de paix dans lequel il est interdit d’introduire du bruit et de la fureur. Leur préciosité tient au fait qu’ils ne s’intéressent qu’à ce qui ne compte pas. Leur façon d’être revient à gérer un compte épargne.
Mais j’imagine que ces tronches de macchabées, aux traits sculptés par la médiocrité, la sournoiserie, la pétoche, ne disparaîtront jamais. Et, parce que nous sommes partisans de les laisser prospérer, savourer leur confort, suivre leur chemin, dans l’espoir qu’ils nous accorderont simplement le droit de respirer… Eh bien, que ces lilliputiens aux cerveaux difformes laminés par l’histoire, névrosés d’insignifiances qui ne se soucient que de leurs jardins et qui savourent leur bonheur d’exploiter de pauvres bougres au nom du Progrès et du Profit, puissent-ils être tous damnés… Ils sont hermétiques au monde réel et, partant, aux choses du quotidien. Quitte à pleurer, je préfère le faire sur toutes ces jolies filles que l’âge a fini par rattraper…
Vous savez, celles qui rêvaient jeunes de ressembler à Brigitte Bardot et qui enfin finissent grâce au temps qui passe de lui ressembler de corps… La présomption d’innocence ne signifie plus grand-chose. Il faut en avoir plein les poches si l’on veut déjouer les pièges de la loi et pénétrer les esprits étriqués des juges. Plus personne d’ailleurs n’y comprend quoi que soit, l’esprit des lois, ayant perdu tout rapport avec la réalité, s’est lentement dissout au fil des années. J’ai écrit cet article parce que trop peu de rebelles ont songé à publier leur ras-le-bol, alors que les Grandes Têtes Molles n’arrêtent pas de postillonner des théories d’où toute vie, une fois passée à l’essoreuse, est réduite à néant. J’espère que ces lignes, vous toucheront…