Hot-Rod & co…
Après une nuit de sommeil, j’en reviens à penser que les nuits sont à chaque fois trop courtes et, je pousse même encore plus avant : ça ne vole pas haut.
C’est d’ailleurs souvent très mal parti et désespérément couillon, une sorte d’apnée dans l’inconscient de son propre-moi, un état quasi larvaire suscitant une sympathie faciale innée chez les imbéciles aux oreilles molles, toujours valorisés par ce qui a l’air plus attardé qu’eux. Il m’a fallu dominer de longues résistances pour parvenir à me pencher sur ce néant et y découvrir un trip général nettement plus post-punk que power-pop. Certes, les images sexuelles qui passent en boucle y sont toujours faciles, quoique un peu niaiseuses, mais indéniablement, il y matière bandatoire… Premier élément : le côté post-punk de mes rêves a tendance à partir à la poubelle de mon cortex refoulé. Les cuisses cèdent le pas aux seins pendouillant qui se contentent principalement de pendouiller, ce qui n’est pas très original…
Deuxième élément : mon pénis tend véritablement à faire de l’introspection en étant plus glamour que brutal. Je n’essaierai pas de vous faire croire qu’il en résulte un chef d’œuvre masturbatoire, non, néanmoins, malgré un côté ouvertement plus superficiel que pénétrant, mais excellemment arrangé, chaque tableau est véritablement mis en valeur par une armada de jeunes femmes vintage mixées de manière très moderne. Un cauchemar de supermarché, donc, mais passionnant, parce qu’il fonctionne comme une belle mécanique huilée dont on voudrait qu’aucune émotion ne sorte, parce que ça ne peut pas être ça, la vraie jouissance. Et pourtant, ça fonctionne, je m’y attache, je fais tourner en boucle et chaque seconde inconsciente révèle de nouvelles subtilités… En vérité, ce Hot-Rod modèle T, c’est exactement la même chose, mais en rêve éveillé… Dans son apparent délire, il s’avère assez classique et c’est en grande partie cet académisme qui apporte du poids à son style simpliste moins moderne et post-adolescent-yankee qu’on voudrait nous le faire croire.
Derrière son look, il y a un vrai travail de fond réalisé par un Hot-Rodder pas né de la dernière pluie, qui sait ce qui marche et ce qui ne marche pas. Du coup, ce Hot-Rod Roadster, sous ses airs de délires pour fillettes Rock-and-Roll, est un engin beaucoup plus soigné que ce que l’on peut en percevoir à première vue. Rien de très profond, ni de révolutionnaire, mais du bon Rod, efficace et agréable à piloter. Le véritable obstacle au Hot-Rodding, finalement, c’est celui auquel on se heurte un peu tous : ce défaut bien de chez nous de construire autour d’un engin qui se suffit pourtant assez souvent à lui-même, une sorte de trip au ras des pâquerettes, donnant dans la franchouillardise la plus petzouille ou la complaisance narcissique pour les travers les moins recommandables, avec ce souci de rassembler le plus de personnes sur un unique dénominateur commun : le trivial le plus absolu lors de concentrations diverses, qui atteignent dans une débilité infantile, des profondeurs souvent abyssales au point qu’on finit par y trouver quelque chose d’étouffant.
Tant de bêtises enchaînées comme des perles dans des magazines de trisomiques, saoulent l’esprit comme un vin trop bouchonné et donnent de furieuses envies de distribuer des baffes, des envies d’autant plus frustrantes qu’elles sont impossibles à assouvir devant l’écran d’un ordinateur… D’ailleurs, il n’y a pas à s’y tromper : il semble qu’un voile se déchire et que la lumière apparaît tout à coup. Pourtant, dans le genre abominable, certains engins dépassent véritablement toutes les statistiques jamais recensées. Comme quoi, il ne faut jamais donner dans les généralités quand on ne se situe pas soi-même au-dessus… Sur ces quelques amabilités galantes, je vous conseillerai néanmoins de vous pencher avec le plus grand sérieux sur ce Hot-Rod fort sympathique… et je vous encourage à persévérer dans cette nouvelle voie très créative…, pour autant que vous arriviez à l’immatriculer légalement… Non, mais…, de quoi j’me mêle, piting ! Voilà, c’est terminé, il est grand temps de passer à un autre article…