Ferrarod-Deucari “Maranello Mashup”
Aucun magazine, aucun web-site, aucune chaine TV, aucun film, n’a eu l’audace et le courage ainsi que l’inconscience d’aborder et d’affronter l’épineux problème du transsexualisme automobile. Aussi vous convient-il de prêter l’attention qui se doit à ce qui suit, un sujet ardu et jouissivement incorrect, qui fera incontestablement date ! Je re-connasse par avance que je vais être responsable que certains et certaines d’entrevous, en tirerez une stimulation textuelle visuellement ambigüe, visant souvent juste sans l’être toujours, quoique faisant preuve d’une grande perspicacité tout en se montrant doctrinaire.
Il n’est pas facile de rendre-compte d’un pareil sujet. Mon ambition de vous en causer sous la ceinture des convenances est immense, elle touche à quantité de questions qui dépassent de très loin l’horizon limité dans lequel le Hot-Roddisme “à-la-neuneu” vous circonscrit pour déboucher sur une critique générale de l’idéalisme (au sens philosophique du terme, celui de ramener l’être à la pensée) qui sévit actuellement avec la nouvelle érection totalitaire qui vous est imposée sous de fallacieux prétextes.
A cette difficulté d’envergure de la rédaction de cet article, je me dois d’admettre que je me révèle trop souvent redoutable rhétoricien de l’absurde, et ma dialectique serrée n’est pas toujours facile à suivre pour les ceusses ne disposant pas d’un quotient intellectuel élevé, au point qu’on puisse attendre des gens de l’art, qu’ils opèrent (dans tous les sens du mot) la mise en conformité nécessaire ! C’est un sujet tabou qui devient peu à peu emblématique pour les adeptes d’un constructivisme absolu, avant, sans nul doute de passer au stade de la revendication politique, avec l’appui de divers cercles et milieux de tous bords, dont les clubs qui pourront propulser cela à l’avant-garde de leur lutte pour maintenir en place les idées et pratiques rétrogrades.
Pour démonter le sophisme sur lequel se fonde cette tendance il faut revenir aux origines du concept de transsexualisme automobile. Dès le début, les Hot-Rodders ont été mis en difficulté par le statut nosographique de ce symptôme ! Ce n’est pas un délire complet, les ceusses qui osent ce transsexualisme automobile ne sont pas fous, au sens habituel du terme. Bien au contraire, ils témoignent d’une remarquable adaptation à l’univers évolutif prônant l’interaction des mécaniques, même si certains irréductibles doutent de cette évidence.
Pour parvenir à expliquer le non-sens de vouloir transsexualiser un Hot-Rod en lui ôtant les attributs phalliques que sont les 8 pistons en vas-et-viens martelant les entrailles qui font exploser dans un orgasme de bonheur tout Kustomizeur fils-de-pute, j’ai absolument tout lu sur ce qui a été écrit sur la transformation ! Remplacer ce symbole “muscleux”, hyper viril, par un V12 évaporescent, oblige à lire une très complète et très utile bibliographie chronologique de la littérature spécialisée, depuis les travaux de Ted Magnus Storme et Dean Jeffries ainsi que Georges Barris, jusqu’aux dernières réalisations accessibles sur mon site Internet.
La science exceptionnelle d’une telle masse de publications vous laissera un moment espérer que je vais vous offrir une véritable histoire que vous attendez depuis longtemps, celle de la mise en place progressive, des questions qu’elle est censée résoudre, compte-tenu du cadre de pensée dans lequel elles sont soulevées, compte-tenu aussi des contraintes auxquelles elles sont soumises de par l’activité sournoise de réseaux constitués autour de cas uniques d’interdépendances troublantes !
Je me dois donc de rester parcellaire avant d’établir les configurations intellectuelles, et sociales, dans lesquelles celles-ci ont mûris. Bien que tournant court, cette ébauche d’histoire vous spermet d’entrevoir ce qui constitue l’une des clés principales du problème : elle ne peut s’écrire que conjointement à celle de sa prise en charge. On est manifestement en présence d’un artéfact au même titre que l’hystérie, la folie ambulatoire ou les personnalités multiples.
Où en est-on aujourd’hui ? C’est là toute la question, et il vous faut être reconnaissant envers moi de vous aider à la poser (même si prudent, je me garde bien d’y répondre clairement). Il est vrai qu’on manque de données pour mettre de l’ordre dans ces tentatives. Il semble que, de l’avis général, la demande se fasse très rare. On n’en parle dans les merdias, signe que le sujet peine à convaincre. Les transformations s’accompagnent de complications pénibles, d’effets secondaires irrémédiables (pour employer un langage convenu, ce sont des mutilations plus ou moins bien rafistolées dont il est ici question).
Leur utilisation a tendance à faire décamper les intéressés. Pas tous toutefois, pour la raison que certains recherchent précisément les complications et restent immanquablement fascinés par le châtiment financier. En outre, on le constate que de plus en plus cela vieillit mal. C’est excitant d’avoir le cœur d’une Ferrari, ça l’est beaucoup moins de devenir une vieille Ferraillerie. Il faut être solide, ou très bien organisé, pour supporter la perte d’attrait qui finit toujours par advenir, passées les grandes heures de la réassignation. Bref, le phénomène d’ébranlement est en train de se tasser !
Il y a une certaine stigmatisation qui vient souvent avec les Hot-Rods. La Deucari, (contraction de “Deuce et Ferrari”) est un Hot-Roadster Ford 1932 à moteur Ferrari, qui a été défini comme ayant été le plus beau Hot-Roadster d’Amérique en 1979, année ou il a été construit par Dick “Magoo” Megugorac (Ci-dessus dans les années ’60 et ci-dessous avec son épouse en 2020) pour compte et finances de Brian Burnett, qui dirigeait le garage Los Gatos Ferrari… Burnett n’en pouvait plus de vendre des Ferrari, les belles lignes américaines d’un Hot-Roadster Deuce type ’32 lui manquaient, mais avec le grondement d’une voiture de sport Italienne Ferrari V-12 !
Pour réaliser ce transsexualisme automobile il a demandé à Dick “Magoo” Megugorac qui était propriétaire du garage “Magoo’s Street Rods” d’opérer un transsexualisme… Il a passé six mois à construire l’incroyable engin illustrant cet, une création personnalisée réunissant deux mondes automobiles disparates en une seule machine frappante. D’où le surnom de “Deucari”.
Les moteurs Ferrari V-12 en parfait état récupérés de Ferrari en pertes totales, ne sont pas faciles à trouver, et même en tant que concessionnaire Ferrari, Burnett n’en avait pas ! Cependant, il s’est avéré qu’il connaissait Bill Harrah qui avait placé un V12 Ferrari V-12 4,4 litres dans une Jeep Wagoneer et que par un coup du hasard, cette “Jerrari” allait être remotorisée de manière originale ! C’était parti pour une opération chez Magoo.
Malgré le moteur Ferrari V12 plus long, les lignes du roadster ’32 n’ont guère été perturbées. C’est une carrosserie en fibre de verre de Wescott’s Auto Restyling, Magoo qui a été utilisée avec un nouveau capot. Le résultat est subtil ! Le propriétaire actuel de la voiture, Rich Hubbard de Murietta, en Californie, m’a dit que même si la voiture ressemblait à un Hot-Rod typique, les têtes tournaient lorsqu’il démarrait le V12. “Vous vous attendez à entendre un grondement de Hors-Bord et vous entendez la musique d’un V12 Ferrari, le son semble un peu déplacé, mais la note du moteur est fantastique”...
Je suis tombé sur le Deucari par accident et hasard, Hubbard le faisait régler par Jay Dean au Nostalgia Ranch, le seul mécano capable de régler assez correctement le V12 Ferrari. Hubbard m’a dit que la voiture avait toujours un peu de “trébuchement” au ralenti ! Lorsque ce Hot-Rod a été construit, il était équipé d’une boîte manuelle à quatre vitesses GM Muncie, mais Hubbard a décidé qu’une boîte à cinq vitesses Doug Nash serait mieux adaptée et ajouterait une certaine maniabilité, permettant de tirer pleinement parti du V-12 à haut régime.
Malgré qu’il reconnait être compressé dans ce Rod comme dans une boite de sardines, écrasé entre le dos du siège et le volant, Hubbard s’est empressé de souligner le caractère de la voiture : “C’est un Hot-Rod amusant à conduire”... notant que la suspension, primitive, donnait toujours l’impression d’être en dérive… Il la conduit pour se rendre à plusieurs épreuves de Dragsters et de shows de Hot-Rods chaque année et le compteur kilométrique SW, situé en bas du compteur de vitesse et à gauche du compte-tours (ligne rouge de 8 000 tr/min), indique que la voiture a parcouru près de 50.000 milles. Clairement ce n’est pas une reine de la remorque…
2 commentaires
Mon Cher Gatsby,
Je suis navré de ne pas avoir votre culture automobile, et j’espère que vous me pardonnerez les questions qui doivent vous paraître bien naïves. Ce type de projet est-il un coup de génie dans un monde où les rebelles se sont tous rangés à la convention d’un V8 et s’habillent avec le même uniforme, l’œuvre d’un type qui se moque de tout et avait un moteur qui trainait par là, ou un truc complètement inutile et incongru ? Les photos sont belles, le petit cheval qu’Enzo s’est approprié en le volant à d’autres est amusant, mais à quoi cela rime-t-il ? Mon cerveau doit-il trouver cette auto désirable, s’en moquer ou en rire ?
C’est tout à la fois ! C’est un coup de génie semblable à un demeuré qui découvre ce qui se passe en actionnant la chasse d’eau… C’est un coup Génie sans bouillir à l’heure des voyages dans l’espace… C’est l’œuvre d’un connard qui a inventé le culte de l’inutile… C’est le genre qui attire les gens… C’est con et drôle et finalement chiant lorsqu’on se rend compte que ça va couter un pont après les Hop Hop Hop et que finalement baiser est une vue de l’esprit (fermez les yeux durant une copulation, c’est pareil)…
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