Hot-Rod Ford-Cabover 1939 : Waouwwwww !
Il y a des Hot-Rods qui sortent de nulle part, au milieu de centaines d’autres, mais devant lesquels on se retrouve écrasé, affolé, fasciné par un déchainement de violence qui nous tombe sur la tronche, écrasant toute trace de politiquement-correct dans une tornade d’émotions désenchantées, sépulcrales, parfaites… qui génère un traumatisme primitif façon post-apocalyptique démesuré, on ne pleure plus, on supplie, on subit, pareil que si on baisait une cyber-punk dans une cathédrale vide après avoir convié une floppée d’anges, histoire de leur arracher les ailes avec les dents.
C’est une extase sans fin suivi d’un passage à tabac plein de grâce, l’assurance de la commotion cérébrale de l’année, sans même s’en rendre compte, peu importe l’époque où vous êtes né, les choses que vous avez faites et vécues enfant jouent un rôle dans la formation de la personne que vous devenez plus tard dans la vie, que ce soit la peur causée par un événement traumatisant, un film effrayant, ou la lecture d’un magazine d’automobiles extraordinaires, tel Chromes&Flammes !
Sans ressasser les anciens miracles du genre, ce Hot-Rod arrache l’âme tout en frôlant le néant émotionnel.., fini le minimalisme, place aux pachydermes fantômes, aux monolithes en pleine implosion, filant le vertige dans une longue chute dans les tréfonds d’une forme d’animalité !
C’est surtout une démarche d’une grande intelligence, une pure déclaration d’amour en pleine descente aux enfers, liant deux univers complètement antinomiques au premier abord… et qui ont pourtant tant de points communs !
Boydd Coddington en faisait de pire il y a une décennie, ce qui démontre que le Hot-Rodding ce n’est pas qu’une histoire de divagations solitaires, que certains Hot-Rodders peuvent s’acoquiner avec des fous et des nanas en maillot de bain fluo qui se dandinent sur des remix de Sheila…
Derrière l’homme mystère qui a fabriqué ce Hot-Rod se cache un mec qui réussit le tour de force de foutre des torgnoles aux Hot-Rodders tout le long des années qui passent.., à chaque fois on se dit que sa dernière création est la tuerie de l’année… et à chaque fois c’est encore plus mortel à monter la barre du plaisir jusqu’à l’orgasme, en se demandant quand ce mec va arrêter de filer vers le ciel.
J’ai pas mal hésité à publier cette chronique qui vous fait explorer des territoires émo absolument hallucinants, car tout est trop beau, trop parfait pour ne pas être porté aux nues, ca qui vous oblige à sortir vos mouchoirs, que cela soit pour éponger votre sperme post coïtal ou sécher vos larmes.
Ce mec n’est pas classifiable dans une catégorie, trop violent, hystérique, mais 80% de son magma créatif confime au sublime dans des délires pachydermiques indescriptibles…, il se prétend Steampunk…, s’affichant avec des nanas dénudées aux cheveux bleu-verts portant des teeshirts aberrants… qui synthétisent tout un pan de la déviance oldshchool qui flingue sérieusement le cœur.
C’est comme le satanisme, celui des petits chats mignons, des montages photoshops horribles et des gifs pailletés qui crament la rétine sur Facebook…, c’est candide et souvent ça n’a clairement aucun sens…, sauf que ça donne envie d’aller mater du porno Steampunk, dégoulinant de cyprine, avec une foule nue aux couleurs tungstènes, noyade de pines et vagins, levrette sur femmes hippocampes aux cheveux teinte marine.
Un peu de douceur dans ce monde de brute, bordel de merde…, il faut aussi du bucolique, du mélodique, de l’aérien, pas uniquement des recettes inoubliables de velléités transgressives…, ça semble simple mais c’est parfait pour hanter les nuits blanches.
Il ne faut pas se leurrer, les artistes du Hot-Rodding les plus brutaux, délaissent les trucs salaces pour se présenter devant nous les yeux rouges et le nez coulant, à parler de dépressions post-coitales embrumées par la drogue…, piting que c’est chiant !
Les émo-toxico ne risquent pas d’inverser la tendance dont on ne distingue pas vraiment les contours, vu l’opacité du bordel, on ne comprend rien mais c’est parfait, avec une excitation similaire à celle ressentie lors de la première sodomie…, c’est pareil, mais en mieux.
Oscillant entre le génie ultime et le mauvais goût absolu, c’est fascinant car ce Hot-Rod stabilise un équilibre parfait, jamais atteint auparavant sinon fantasmé, un dieu perdu dans sa propre folie mise en forme.
On nage hors temps, sans point d’ancrage, les repères complètement brouillés…, de l’émotion à fleur de peau, touchant trop souvent à la perfection, aux rêves éveillés, aux souvenirs qui remontent à la gueule et serrent la gorge sans prévenir…, on se sent comme abandonné, mais dieu, que cette solitude est belle tout en puant la crasse et les impasses mal famées.
Oh certes, il était attendu comme le messie, mais personne n’avait imaginé que l’américain, tranquillement, les mains dans les poches, relève les compteurs des tapins peuplant les artères crades et anonymes de Los Angeles… avec un poil de putasserie candide.
Ici, on compte les morts, on marche jusqu’à en crever, on ne s’autorise même pas une simple pause pour pleurer à notre époque où personne ne réfléchi plus aux réelles raisons de l’abrutissement général, une histoire qui n’en fini plus de sombrer, une progression hypnotique donnant la sensation d’étouffer !
Si ce Hot-Rod ne va pas changer le monde, il va bousculer quelques vies qui vont larguer le rock cradingue émo pop bruitiste qui donne envie de gueuler et de pleurer en chantant des refrains ultra catchy alors qu’un mur s’abat sur nos gueules.
Ce Hot-Rod a commencé sa vie en tant que camionnette Ford Cabover 1939, Jim Merritt d’Eagle Point, en Oregon, USA, l’a sauvé de la casse et l’a utilisé comme la pierre angulaire de son projet d’un Hot-Rod Pick-Up dont le moteur se trouverait dans la benne, à l’arrière, une partie de la carrosserie et le châssis provenant d’une fourgonnette Chevrolet de 1 tonne des années 80.
Jim Merritt a installé un V8 455ci d’Olds Toronado à l’arrière suralimenté via un compresseur BDS 8-71 coiffé d’un scoop Hilborn…, la suspension arrière étant celle d’une Corvette IRS.
Une attention particulière a été accordée à l’intérieur de la cabine avec un design de Gabe Lopez mettant en vedette des cuirs italiens en patine d’époque, assorti à la teinte de carrosserie vert olive métal, donner au Hot-Rod la sensation d’un engin actuel mais antique !