Alors voilà. Il y a ceux qui crieront au miracle, reconnaissant dans ce Hot-Rod les germes du génie d’un carrossier créatif ayant ainsi confirmé tout le bien (ou le mal, souvent il n’y a pas de différence) qu’on pensait de lui. Et puis il y a les autres, les “ceusses” qui n’y connassent rien de l’univers trash et déjanté de GatsbyOnline au sein-fond (sic !) duquel est toujours niché Chromes&Flammes ! Ce sont des cuistres ahuris et hébétés qui hurleront (en vain) que ce n’est qu’une fumisterie ! Pffffffff ! Quels sont ceux (et celles) qui ont lu mes textes et chroniques en totalité, quels sont ceux (et celles) qui ne crient plus depuis longtemps quand ils tombent sur une Nième facétie Kustomesque sur laquelle j’invite à rire puis pleurer, aimer blablater et détester ?
Une chose est sûre : il est plus difficile de me lire que l’inverse ! Voyez-y un gage de crédibilité et un bon signe : je prends pneus à pneus de la bouteille et, si mon univers demeure de fait toujours le même jusqu’au risque de l’obsession, je pense dépasser la monomanie généralisée jusqu’aux confins de l’univers connu, en épaississant la forme comme le fond des personnages et des univers que je décris. Pourtant, reconnaissez à rebours, puisque vous lisez mon oeuvre à l’envers (chronologiquement parlant), que ce pari n’était pas gagné d’avance.
Quiconque découvrant ce Hot-Rod Ford Indy Speedster V8 full aluminium ne peut en effet et toutefois, à mon sens, s’empêcher de s’ennuyer et de s’impatienter au bout d’une trentaine de lignes : c’est qu’il ne se passe rien et que rien ne va se passer, strictement rien d’extraordinaire ! Mon texte lapidaire ne va nulle part, sachez-le d’avance, du moins pas plus loin que ce Hot-Rod Speedster figé dans son décor de vie : un garage ! Faute d’acteurs et d’actrices (nues) les dialogues sont inexistants, l’ensemble est rébarbatif quoiqu’esthétique dans la laideur ; on n’est pas loin, peut-être, de la fumeuse nausée Sartrienne mais c’est surtout la stérile tautologie qui menace, même si sertie entre décadence et voyeurisme… On en est là ! Le bord du précipice a été atteint ! Il ne reste qu’à faire le dernier pas !
Non pas qu’il n’y ait pas d’histoire, car il eut été possible de vous narrer en détail un an de la vie de Bill Linding et de l’équipe SO-CAL à Los Angeles qui ont fabriqué/construit ce Hot-Rod ! Cela aurait pu vous être présenté céans. Mais c’est tout non, le négatif extrême ! Impardonnable ! Mais je sais me défendre. En effet, je n’aime personne au point de passer des heures à leur papoter dans le vide en écrits vains, ce qui inévitablement entraine des confidences de famille, incluant les parents, sœurs, frères, cousins, cousines, potes et potesses dont je n’ai rien à branler ni faire ni défaire…! Quoique, dévoiler un petit rien pour faire bonne figure, quoi dire ?
Ah oui, dire que Bill Linding passe son temps avec toutes ses relations (pour la plupart filles et fils de riches producteurs hollywoodiens) dans des fêtes sexuelles nihilistes infinies où abondent la drogue et autres alcools… C’est d’ailleurs dans la baignoire jacuzzi attenante à une chambre d’orgies en cours, que je tapote ce texte sur mon Samsung portable… Références Hot-Roddiènes constantes et gimmicks à l’appui (Quaalude, Cocaïne, Champagne et croquettes pour chiens), je suis toutefois à moins que zéro pour pouvoir décrire ce Hot-Rod autrement qu’un bonbon sous acide…
Pour parfaire je devrais faire l’effort d’ébaucher le portait d’une génération dorée perdue, indifférente à tout et mue par son seul et atavique égoïsme. Entourée, déjà, de toutes parts par une mort polymorphe. Reste qu’ils l’ont fait bien, de façon si singulière et “Rock’N’Roll” qu’il sera désormais leur marque de fabrique, mes commentaires y concernant se limitant en une critique cynique des apparences assortie d’une diffraction textuelle insaisissable d’une rumeur, mise en exergue, mais remarquable, de la Cité des anges. J’ai en effet une certaine prédilection pour les boucles hallucinogènes et autres effets de descente, assortie à une dénonciation du mercantilisme de l’industrie du divertissement !
Ma description surréaliste sera donc ci-après, brève façon très “Nouveau Roman”, de plus “non objective”, de style minimaliste et récursif ô combien ! Un univers grinçant teinté d’angoisse, de vertige et de chaos. Au sens où, indéniablement, je suis tout entier présent, fût-ce en jachère, dans l’écriture de cette fantaisie ! Car l’avenir de Bill Linding et ses amis/amies : Clay, Blair, Julian, Rip, Alana, Kim, Daniel, Trent et consorts, ne présente aucun intérêt, ils sont interchangeables, leur seule différence ne tenant qu’à leurs vêtements ! En fait, je remarque soudainement qu’ils n’en ont pas et qu’Alana me pompe délicieusement… Je crée une pause pour jouir !
Voilà, l’affaire est faite. Elle valait la peine d’attendre, non sans paradoxe, la peine d’être affrontée pour l’ennui asphyxiant généré en spirales, un mimétique de la vacuité existentielle type des hyperactives/apathiques exposées à quelques longueurs d’amertumes refoulées, moins subversives et dérangeantes qu’il n’y parait toutefois, mais qui rendent d’ailleurs un hommage explicite au thème de l’aliénation et de la “décorporation”, au sens non-médiumnique de la sortie du corps des zombies en puissance que nous sommes toutes et tous. Voilà qui met “les choses” au point et en perspective !
La magie un peu folle de ce texticule plus ou moins couillu, tient à divers non-dits qui l’estampillent en autant de décousus dialogues de l’impossible, en ces jacuzzis qui brillent à toute heure, dans ces clubs jamais fermés où chacun vient se perdre à volonté dans des atmosphères de fêtes obligées, toutes hyper-glauques et prostitutionnelles… C’est un échec radical de la communication sous toutes ses formes, face à ce luxe si sournoisement et désespérément envahissant que sont les errances urbaines cocaïnées en grosses cylindrées ! Ici-bas les têtes d’anges sont toujours déçues et déchues !
Alors voilà enfin la description tant attendue ! Le Ford Indy Speedster V8 a été construit par Bill Lindig et l’équipe de SO-CAL. Le châssis, fabriqué en tubes chromoly a été revêtu de titane et de céramique. Il a été conçu par Jacky Howerton pour que ce Hot-Rod Indy Speedster ait une même maniabilité que les Midgets de sprint. Le moteur Ford small block V8 de 450cv est un “Art Chrisman” 353ci en aluminium disposant de triples carburateurs Holley. L’embrayage Center Force dispose d’un volant d’inertie en aluminium à destination de la transmission manuelle cinq vitesses BorgWarner World Class. Ceux qui ont eu le plaisir de rouler dans l’Indy Speedster ont loué sa tenue de route et ses capacités de freinage.
L’intérieur de la voiture a été modelé de manière minimaliste comme les Midgets de course des années 1950, l’utilisation du cuir, de l’aluminium et du chrome donnant une sensation “Punk à vapeur” obligeant presque à conduire le Hot-Rod avec un chapeau haut de forme et un monocle ! Quand j’ai eu enfin la présence d’esprit de demander à Bill quels étaient ses plans pour l’avenir, il m’a très sobrement répondu : “Après les quelques événements SoCal, j’ai l’intention de retourner à ma maison de campagne située à Kerrville au cœur du “Texas Hill Country”. C’était bref et émouvant !