Hot-Rod Hi-Boy B’32 – #1
Plongé dans l’épicurisme depuis fort longtemps…, une certaine nostalgie de mes temps héroïques m’a poussé à raviver la part (non négligeable) restée en moi concernant le Hot-Rodding, qui fut à l’origine de mon immarcescible et immarcessible écriture dans mes magazines Chromes&Flammes, qui tourneboula l’esprit de nombre d’entre-vous durant les folles années ’80 et plus…
Deux écritures pour deux sens : l’un (immarcescible), ne cède pas devant l’adversité; l’autre (immarcessible), ne cesse jamais d’être et d’avancer.
L’heure était grave, il me fallait voir la télé et la réalité tout en ne me voilant ni la pile ni la face… et même si je devais mourir dans d’atroces souffrances (qui font bobo), je devais revisiter le Hot-Rodding comme je l’avais fait avec la cuisine française : quelques produits simples du marché, comme des huitres, du caviar, des topinambours et de l’imagination…
C’est justement ce qu’il manque au commun des mortels…, faire la cuisine devient en effet de plus en plus compliqué…, on ne peux même plus se faire un sandwich jambon-beurre sans qu’une ex-popote idolâtrée au look de footeux ne vienne imposer son jambon de star, son beurre de président et le pain du meilleur boulanger du monde (de la France) avant de se lancer dans un One-Man-Show patate…
Ce devait être pareil pour le Hot-Rod qui ferait mon bonheur… et dans lequel mon mètre quatre-vingt-dix et 100 kgs devait pouvoir s’ébattre avec confort et volupté…, problème, TOUS les Ford B’32 (c’est pire pour les Ford’T) sont “cramped-cabin”, c’est-à-dire “très petits”, c’est-à-dire “trop petits”…
C’est-à-dire qu’un individu “normal” d’1m90 et 100 kgs, ne peut, ni ne sait…, s’y asseoir confortablement en cause d’une position typiquement Ferraresque (Lamborghiniesque aussi) : jambes écartées sous et autour du volant, la jambe adroite (de droite, dite aussi Sarkozienne) au-dessus du changement de vitesses et la gauchère (de gauche, dite Mélanchonesque), repliée en “Z” avec le pied enroulé (comme l’esprit de Valls) sur la pédale de frein ET l’embrayage…, que, dans cette position acrobatique, la tête dépasse du haut du pare-brise, n’est qu’un gag supplémentaire…, bref, comment résoudre cette énigme ?
Un Hollandais (sans rapport aucun avec l’hybride Elyséen du moment), à réussi là ou tous ont échoués, ayant l’idée (lumineuse) de positionner le moteur à l’arrière, ce qui lui a permis de repositionner la cloison pare-feu 60 cms plus avant, les pédales itou…, la position de conduite devenant ainsi très confortable, les jambes naturellement allongées, le corps positionné plus bas, permettant à la tête d’être face au pare-brise… CQFD…
L’engin a été pensé et construit mi des années ’90 et présenté dans un magazine britannique de Hot-Rods en 1998 (le Rod était alors rouge)…, après 10 ans d’utilisations diverses, notre ingénieux Batave a décidé de le peaufiner en bleu mat…, puis le Rod fut Star de quantités de shows en Hollande, Allemagne et Belgique… ou il fut le centre d’intérêt de Billy Gibbons et Dusty Hill du Groupe ZZ-Top en tournée (voir photos)…, une sacrée plus-value !
Fi de la Bentley et surtout de la Cadillac Allanté…, envie d’un retour au Hot-Rodding avec flammes…, donc, pour en venir aux faits…, après plusieurs années de bons et loyaux sévices d’obolescences aggravées (oui parce que les émulateurs, ça va un moment)…, après une certaine inertie, j’ai décidé que marre c’est marre…
Sans nul doute que mon état a attiré divers fins becs, car, fin 2015 “il” ( Marcel van Staveren, de l’enseigne Von-Klit Speedshop, qui donne toutes ses lettres de noblesse à l’orientation quasi Steam-Punk du Rat-Rodding)…, m’a contacté en me proposant de l’acquérir (le Hot-Rod Hi-Boy B’32 sujet de cet article), informé que j’étais à la recherche d’un engin de ce type…, et je me le suis payé (un vache de double sens) pour diverses balades plein sud !
Ne restait qu’à en discuter le prix, le “sécuriser” mécaniquement…, le repeindre de neuf (avec des flammes symbolisant C&F)… et : Lets-Go…
La Hollande qu’on nomme Pays-Bas…, est un pays ou les non-hollandais viennent y “tourister” comme des gamins devant les vitrines chatoyantes de marchands de bonbons dont les étals dégorgent leurs sucreries multicolores où ils peuvent allègrement se servir en payant sans discuter pour avoir leur dose quotidienne et indispensable de bétises qui ne provoquent pas de caries, mais, à la rigueur, peuvent à la longue occasionner des dommages cérébraux irréversibles ou une vie sociale en constante régression…
La Hollande, c’est la terre promise des Hot-Roddeurs déviants, la patrie du sérieux débridé et de l’humour-tulipe de fond de jardin…, pourtant l’exposition médiatique dont bénéficie cet artiste qu’est Marcel van Staveren est presque anémique…, alors qu’il brasse large avec un plaisir sadique et assumé dans une attitude frondeuse, indisciplinée, moqueuse, critique, passionnée…
Marcel a un sacré bagage derrière lui, une super signature pour des créations de fou furieux…, son nom en logo, est là haut, incontournable pour les amateurs de digressions esthétiques…, d’ailleurs, il affiche un rythme de sortie d’engins assez impressionnants, avec en moyenne un Rod par mois…, Marcel van Staveren est donc l’homme de science qui a créé ce p’tit Hot-Rod B’32 bleu “maté” que j’ai acheté dans un moment d’égarement incertain… (dans quelques temps que j’évalue à 2 semaines, je publierai une suite sous forme de chronique déjantée avec photos locales réalisées au sud)…
Comme tout savant es-Hot & Rat-Rod’s, qui se respecte, il travaille (il œuvre) dans un loft-garage près d’Eindhoven, où fument des alambics de toutes sortes… et il est même parvenu à découvrir des solutions complexes à des problèmes simples…, par plaisir…
Non…, aucun préambule (ni sex-bulle) expliquant quoique ce soit sur ses motivations et réflexions, aucun dialogue explicatif vous narrant ce que vous avez loupé jusqu’à ce que vous lisiez ceci…, ne sera publié…, rien, sauf ce qui suit !
On (et moi également) ne nous expliquera jamais comment il est arrivé là, ni ici, ni même d’ailleurs comment les choses en sont arrivées à ce point de non retour halluciné…
Une phrase de Vladimir Jankélévitch gravée dans un marbre pas encore totalement froid…, l’étranger de Camus qui s’excuse de vouloir vivre et qui fait la manche dans la rue…, un rendez-vous manqué avec Swan…, le temps qui passe…, les sondages bidonnés et bidonnants d’une future élection pestilentielle…, un petit politicien déguisé en nain de jardin se prenant pour le géant Cronos regardant une Rolex en panne sèche…, un islamiste qui joue de la scie musicale…, un montreur d’ours volubile qui se gratte d’entre-jambe en bavardant avec un Raspoutine d’opéra…, un insignifiant long comme un jour sans vin…, des cacahouètes sur un comptoir en étain…, un chasse spleen en pleine confusion…, un messie qui plante un péno dans les cages à miel de Ramirez…, un névropathe aveugle qui pose un lapin à un chinois coiffé d’un pancake au citron…, Michel Onfray qui enjambe Bombay en imitant Michel Leeb qui imite un gougeons…, un contrôleur de gestion qui se parfume à la bière de noël…, le trou du cul du monde qui fait face à l’origine du monde…, un innocent cardinal qui danse sur un Snuff movie…, une bulle du pape qui explose en vol…, l’ignorance crasse dans les ovaires d’une ménagère de moins de 50 ans…, la garde partagée des grands concepts de la psychologie clinique…, l’illusion et la dérision comme outils de destruction massive…, du plus profond de ma dernière jonction cérébrale, au volant de mon p’tit-Rod, je rêve…
J’ai bien essayé de comprendre, de débroussailler les premiers rayonnages, mais je n’ai pas encore tout exploré, le travail est titanesque…
Elles sont bien noires, les pensées de mes nuits blanches…, le sommeil n’est jamais un lieu sûr… et encore, ce n’est qu’une infime partie de mon patrimoine cliniquement transmissible.
Prochain épisode : Sur les routes du sud en Hot-Rod Hi-Boy B’32…