Hot-Rod VedRover : l’abstract automobile est mort-né, vive le reste…
Et l’abstract Hot-Rodder aussi…, quoique…, effectivement…, il se débat encore un peu dans des concepts inspirés de senteurs à base de marijuana…, mais le vrai, celui qui avait la classe, le groove et la sensualité ne s’ébat plus que rarement dans certains cercles de créatifs assez carrés d’esprit sous trop d’angles obtus, aveuglés par les néons capitalistes de la récupération d’idées…, mais que voulez-vous, je suis le premier à aimer me rouler dans la cyprine !
Ce Hot-Rod “abstract”, il est Russe…, il est beau…, une jolie blonde me l’a affirmé récemment : “Il est grâââve. Un vrai abstract russe. Tu vois ? Il est comme un seau, c’est dingue… et tu prends forcément ton pied à le regarder. Il a un style virevoltant qui embaume le cœur et fait patiner le cerveau. C’est parfait, c’est vraiment beau… et surtout, ça me fait claquer des doigts. Parce qu’il n’y a de mieux qu’un truc qui te donne l’irrépressible envie de claquer des doigts et de bouger la nuque ? Rien mec. Rien !”….
Je n’avais jamais présenté d’abstract automobile… et ce petit chef d’œuvre qui m’a fait ressentir une vraie déflagration, m’a incité à vous le présenter…, c’est un engin qui tue, qui castagne de manière absolument traumatisante…, c’est un Hot-Rod dans le style “peintre-décorateur”… à moins que ce soit un Kustom spécial “concierge” ou “éboueur”…, ou alors un concept car Playmobil…, à vous de choisir…, mais j’ai trouvé l’idée sympathique, totalement irréaliste (surtout quand vous découvrirez le moteur qui propulse ce seau sur roues) !
Une bien belle auto qui est éminemment sympathique et décalée au point de faire passer la Fiat 500 ou la Mini pour des voitures archi conservatrices…, quoique, peut être, qu’un Hot-Rod Lapin rose ferait oublier ce seau de course sur roulettes… et quand vous saurez que ce BucketRover made in Russia est propulsé par un moteur en étoile à 8 cylindres de Polikarpov, vous vous direz que pas grand chose ne pourra résister à cette poubelle jaune sur-motorisée…, il y a des engins roulables qui font le ménage instantanément…, dès les 10 premières secondes qu’on les voit, c’est la folie, un viol du crâne avec les oreilles qui croient entendre des sirènes putassières !
Je n’avais jamais vu cet engin auparavant ni entendu parler… et c’est surement une sacrée erreur, même si l’image de liasses de billets sur culs mouillés ne cesse de s’imprimer dans mes rétines, il est parfois bon d’encaisser une torgnole d’asphalte hurlante dans la gueule…, une putain de déflagration, à la vue d’un truc qui brûle les neurones et parasite la compréhension basique.
Alexandre Pararenzkovitch, le loustic déjanté qui a créé cet Hot-Rod abstract, n’est pas un mec né de la dernière ondée…, fer de lance du Kromy-festival lors de la première vague du Hot-Rodding en Russie en 1988, il y avait débarqué avec un Hot-Rod sur base Zil, un machin assez rude, symbolisant ce qui se faisait de pire il y a 30 ans : peu de classe, mais une belle part d’émotion dans le bordel…, qui se retrouvait défoncée (l’émotion) par un rouleau compresseur…
Se cherchant peu après ses succès d’estime durant les années suivantes (sic !), il est resté le cul entre deux chaises avant se de s’engouffrer dans la vague montante du Kustomizing Russe…, autant dire, qu’aux abords de la Place Rouge, on attendait froidement la prochaine création du bonhomme…
Premier étonnement, derrière son superbe look de seau hygiénique jaune, se cache des éléments frustrants…, la charge semble sans pitié, ce Hot-Rod est au final quasi sensuel…, c’est ce coté : “Je passe à tabac ta colonne vertébrale de sale con”… qui prédomine, avec un sentiment d’opposition politique en exergue…, sauf que c’est destiné à être utilisé dans une house-dreamy assez ensoleillée, en mode lunette de soleil-décapotable à Miami…
Ecrasant toute concurrence dans un écrin élégiaque, ce putain de bordel touche à la perfection, comme si on se faisait sodomiser par un moine en goguette…, et on n’a même pas le temps de profiter de la descente d’endorphine, qu’un autre moine déboule et te file en 5 secondes la claque de l’année.
Une poignée de seconde…, ouaisssss !, car on est immédiatement convaincu que ce Hot-Rod complètement fou est une beauté folle, pure et lumineuse qui arrache le cœur…, dommage qu’Alexandre Pararenzkovitch ne continue pas sur cette lancée héroïque, cassant un peu les habitudes classiques yankee’s avec son approche cheloue…, heureusement, tout peut toujours se rattraper in-extremis : il m’a dit qu’il allait rapidement évoluer vers un apparat plus mystique…