Le Hot-Rodding, est né dans les années ’40 aux USA, il est issu des courses sur lacs salés avec des véhicules de récupération, construits dans le but d’aller vite.
Pour ce faire ils sont allégés, ailes et capot supprimés, moteur remplacés par un plus puissant et…, pour les plus fortunés, préparés à l’aide pièces de compétition.
La couleur est celle d’origine dans la plupart des cas ou alors parfois un apprêt couvre la peinture pour cacher les soudures.
Pas de fioritures, donc “accéssoirisation” nulle.
Tout porte sur l’efficacité.
Petit à petit, le Hot-Rod sort de son utilisation originelle est se voit de mieux en mieux fini et/ou préparé.
Il faut dire qu’une véritable industrie l’y aide : arbres à cames perfo, culasses compétition, échappements et systèmes de carburation deviennent accessibles par une simple commande.
Il n’y a plus besoin de fabriquer soi même les pièces.
Pour les puristes c’est la fin du véritable Hot-Rodding.
N’empêche que les autos ne sont plus fait de brics et de brocs plus ou moins bien réalisés.
La sécurité y gagne là où l’originalité y perd.
De plus, de véritables professionnels réalisent de nombreuses expérimentations, notamment ornementales.
Les “patrons” du custom sont désormais Georges Barris, Dean Jeffries, Dean Moon… et le pinstriping est craché par Von Dutch.
Bien sûr il y a aussi Ed Roth et ses créations délirantes.
Le Hot-Rod devient alors le support de nombreux délires et perd sa vocation initiale puisqu’il y a alors plus de Street-Rods que de Hot-Rods traditionnels.
Les bases d’avant guerre seront délaissées (mais pas abandonnées) au profit de véhicules plus modernes, l’ére du “Custom” arrive alors…
Tous les accessoires qui sont vendus pour faire “Roots” ne sont que des attrapes nigauds, sauf les accessoires qui servent à préparer la voiture mécaniquement.
Toutes les breloques ne sont que merchandising…
Les accessoire Hi Perf…
Parmi tout ce qu’on peut trouver sur le marché, il y a quelques objets indétronables au firmament des accessoires typés Hot-Rod’s :
Les Moon Discs…
Comme pour le Rot-Rodding, leur origine remonte aux courses de vitesses pures sur lacs salés.
Leur fonction était de caréner la jante pour une meilleure aérodynamique…, en effet, dans les 50’s il se disait qu’ils faisaient gagner 7mph lorsque la vitesse atteignait plus de 190mph…
Le réservoir Moon…
Originellement, il était déstiné à être monté en avant de la calandre, afin de conserver un carburant froid (densité plus importante > meilleur remplissage) !
Les symboles…
Les magasins sont remplis d’accessoires coûteux issus de l’imaginaire plus ou moins fantasmé du Hot-Rodding… et fabriqués à bas prix dans les pays à faibles salaires.
Je n’en citerai qu’un, celui qui se trouve au sommet : l’œil ailé.
Qui peut donner sa signification ?
Personne.
C’est encore un de ces trucs remis à la mode par le gloubi-boulga marketing Von Dutch…, vous savez les célèbres magasins qui vendent des tas de fringues et d’accessoires qui portent le nom et le logo de cet artiste de la contre-culture automobile du même nom.
Est-il encore nécessaire de préciser que 99,9% des gens qui achètent du Von Dutch ne savent rien sur lui, sauf le portrait qu’en fait la firme (et encore) et s’en foutent ?
L’important est que ce soit à la mode et qu’ils possèdent un article de la ligne, point.
Le talent de l’artiste, sa folie, sa personnalité, son savoir-faire restent sur la touche.
Le bonhomme étant du genre “spécial“, tout et son contraire se dit à son sujet, donc si vous voulez en savoir plus et de façon certaine sur cet œil, je vous souhaite bien du courage !
Même ceux qui ont côtoyé Von Dutch n’ont pu en connaître la signification.
L’ironie dans tout ça est que ce qui est à la mode aujourd’hui (le look rat’s, les drags nostalgia à paillettes, les croix de fer, les peintures metlaflake…) étaient le summum du ringard il y dix à quinze ans !
Regardez les customs de Barris ou de Ed Roth…, on leur voue un véritable culte désormais, alors qu’ils représentaient il y a quelques années le passé rassi des dinosaures du kustom.
Tout cela est une tendance, bien entendu au milieu de tout ça il y a les vrais, avec les bananes gominées (sic !).
Ils n’ont pas bougé d’un poil, tout cela est dans leur mode de vie depuis longtemps.
Eux sont plus dans un style de vie rockabilly (déco et équipement intérieure, musique, fringues et bien entendu bagnoles).
Bien entendu, ils ne roulent pas en VW…
Qui ici possède un éléctro-ménager d’époque et peut citer de tête plus de 30 titres produits par Sun Records ? (c’est même pas le minimum !)…
Ceux là peuvent revendiquer un style de vie rockabilly que l’on peut entrevoir au travers des planches de stickers “Kustom Kulture” (je mets entre guillemets, car la “kustom kulture” est une vue de l’esprit).
Mais poser une croix de fer sur un pseudo-Hot-Rod old school tout en écoutant du Moby ou du Rammstein… c’est pas : “period correct“.
N’y voyez pas une critique.
Rien ne vous empêche de le faire bien entendu.
Mais ne vous étonnez plus qu’ensuite on vous pose des questions.
Comme je l’ai dit plus haut, le Hot-Rodding est une contre-culture.
Donc même si on achète des tas d’accessoires on n’est pas Hot-Rodder pour autant.
Acheter tout fait, c’est se complaire dans la société de consommation, tout le contraire de la philosophie d’un Hot-Rodder qui fabrique ce dont il a besoin et adapte les pièces de récup’ qui lui sont nécessaires.
Quelques liens…
Regardez bien les photos d’époque, il n’y a pas d’accessoires superflus !
Pionniers et légendes du hot rodding :
http://www.roadsters.com/pioneers/
Lakesters
http://www.roadsters.com/lsr/
Une page rétro du magazine Hot-Rod
http://hotrod.com/featuredvehicles/113_0503_rage/
Dans les temps glorieux et reculés du Hot-Rodding originel, on ne rigolait pas tous les jours !
La fin des années ’40 ce n’est pas forcément la joie et “la plus grande démocratie du monde” pratique depuis longtemps déjà la langue de bois et la pensée unique.
Pour faire court, on peut résumer la philosophie des Etats Unis d’Amérique par “marche droit et tout ira bien“.
Dans le cas contraire c’est la marginalisation immédiate.
La jeunesse, comme dans le reste du monde occidental, bouillonne et recherche des nouvelles sensations.
Seulement les “greasers” ne sont pas tellement bien vu par les bien pensants.
En effet que penser des ces jeunes qui s’habillent comme des gueux (jean’s, t-shirt’s, chaussures inélégantes) et qui n’écoutent que cette musique de nègre : le rock’n roll !
Alors si on y ajoute leurs tacots pétaradants c’est carrément shock around the clock !
Le Hot-Rodding devient dès-lors une contre culture.
Bref, les flics leurs tombent dessus à bras raccourcis à chaque fois qu’ils les croisent et il faut être sacrément motivé pour être un Hot-Rodder.
Toutefois, le temps aidant, ils ont fini par se faire accepter par la société avec leurs règles et leurs codes.
N’oublions pas la création de la NHRA en (1949) qui organisa une grande campagne de sensibilisation sur la sécurité des courses, le Safety Safari, permettant ainsi au Hot-Rodder’s à se faire accepter petit à petit dans la société.
Bien entendu, on est aux USA… et ils se font vite rattraper par le merchandising : stickers, modèles réduits, jouets, littérature, films etc.
Tout ce qui est subversif est vendeur, c’est bien connu !
Partant de là, comment signifier au monde entier qu’on est un rebelle ?
En se distinguant encore plus !
Rouler en Hod-Rod ne suffit plus, il faut qu’il soit différent de celui d’un jeune gringalet ou d’un père de famille…
Les principaux signes d’appartenance à la communauté :
Les symboles relatifs aux jeux de hasard…
Il faut savoir que ces symboles sont des adaptations.
En effet on les trouve dans le Nose Art, vous savez ces dessins qui figuraient sur le nez des avions pendant la 2ème guerre mondiale.
Le Hot-Rodding explosant véritablement après guerre et comme de nombreux Hot-Rodders d’alors étant des vétérans, il est tout a fait logique de les retrouver sur leurs véhicules, non pas par nostalgie mais sans doute par mémoire ou hommage aux copains restés sur le carreau.
Les cartes, les dés, et plus rarement les fers à cheval ou les trèfles à quatre feuilles, signifient que le propriétaire n’a pas peur de mettre sa vie en danger pour gagner un run.
Qu’il peut lui arriver de compter uniquement sur la chance pour s’en sortir… et par extension qu’il n’a pas peur de la mort.
Il faut faire attention aux cartes et aux faces des dés qui sont présentés.
Certains exposent une quinte ou autre “main” puissante, au poker essentiellement, désirant ainsi intimider l’adversaire : “j’ai les bonnes cartes en main, je suis le plus fort” etc…. et aussi pourquoi pas défier l’adversaire : “je te dis que je suis le plus fort, à toi de prouver si je bluffe” !
Pour les dés, c’est le nombre 7 qui est le plus souvent présenté, lorsqu’on fait un 7 avec 2 dés on remporte la partie.
Ce qu’il faut retenir de tout ça c’est l’avertissement que le propriétaire de l’auto est du genre à tout jouer sur un coup de tête !
Aujourd’hui, c’est souvent que “du flan“, mais bon…
La boule 8…
Il y a 2 écoles :
-Le billard n’est pas un jeu de hasard, de plus, au snooker la boule noire (n°8) est la seule qui reste sur le tapis alors toutes les autres sont rentrées, relevant son statut particulier au sein du jeu…, le côté différent aussi a son importance, c’est la seule boule noire sur le tapis, alors que les autres sont toutes jaunes ou rouge : “j’espère être le dernier à rester, quant tous les autres seront partis“.
-Je lui préfère l’avertissement indiquant qu’il y a un V8 sous le capot, alors qu’originellement l’auto est animée par un autre type de moteur (4 en ligne ou 6 en ligne par exemple).
Lady Luck…
Originellement c’est une Pin Up militaire…, on comprend aisément les raisons de sa présence, sur les bombardiers notamment, bardée de nombreux symboles sensés porter chance (trèfle à 4 feuilles, As, Boule 8…) et possède diverses variantes…, elle est là pour veiller à la bonne marche de la machine et faire que son pilote soit vainqueur et en vie.
Les symboles possédant un contenu politique ou idéologique…
Comme on le sait et on a pu le voir, il y a une multitude de signes, emblèmes et décorations qui ornent les véhicules modifiés, en général (hot rods, customs et choppers notamment).
Certains, signes, icônes ou symboles sont parfois à prendre avec précaution…
Voici les principaux symboles importés des USA qui peuvent prêter à confusion, par méprise ou ignorance.
La Croix de Malte et la Croix de Fer
La Croix de Malte et la croix de Fer sont avant toute chose des symboles héraldiques.
On ne va pas rentrer dans les détails, mais on va essayer de comprendre au moins ce qu’est un symbole héraldique : ce sont des emblèmes en couleurs, propres à une famille, une communauté ou plus rarement, à un individu… et soumis dans leur disposition et dans leur forme à des règles précises qui sont celles du blason.
Basiquement, une Croix de Malte c’est une croix de chevalerie à huit pointes.
Elle possède différentes formes, mais il y a toujours huit pointes.
En ce qui concerne sa signification, il y en a en réalité beaucoup.
Voir ici par exemple : http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix_de_Malte.
La Croix de Fer est une croix militaire, elle reprend la forme de la Croix de Malte mais ce n’en est plus une car elle est “de sable bordée d’argent” ce qui signifie en langage héraldique qu’elle est noire rehaussée d’un filet de couleur unie.
Cette croix entre dans beaucoup d’armoiries prussiennes (on approche) puis devient symbole de l’Allemagne voir le site officiel du gouvernement allemand.
Pour résumer, on peut dire que la Croix de Fer est une Croix de Malte tout à fait spécifique… et que c’est pour cela qu’elle ne porte pas le nom de Croix de Malte.
A partir de là on voit clairement que sur la plupart des Hot-Rod’s on voit actuellement des Croix de Fer.
Il n’est plus question de Croix de Malte.
La Croix de Fer est bien antérieure aussi au IIIème Reich d’Hitler, même si elle a servi sous son règne : c’est une distinction militaire ou une cocarde que l’on retrouve sur les avions allemands de 14/18, par exemple.
Cette cocarde fut abolie par Hitler car cette croix représentait l’ancien régime avec lequel il avait rompu.
Une croix d’aspect plus “rigide” la remplaça sur les fuselages, c’est la Balkenkreuz, les couleurs restent les mêmes.
Mais la médaille resta !
Les Croix de Fer attribuées pendant la période nazie ont un swastika au centre et il est interdit de les porter en Allemagne.
Pour les autres, c’est ok.
La croix de fer comme cocarde fit son retour en 1955 avec la renaissance de la luftwaffe.
Elle est aujourd’hui encore la cocarde de l’Allemagne.
Il y a beaucoup d’hypothèses sur la présence de la Croix de Fer sur les Hot-Rods et les Choppers .
Une de ces hypothèse dit que ce sont des bikers et des Ho-Rodders, vétérans de la guerre, qui apposèrent des Croix de Fer sur leurs engins en signe de rébellion contre la société.
Je veux bien, mais si vous regardez des photos d’époque, il faut chercher longtemps avant d’en voir.
On voit effectivement beaucoup de Croix de Fer sur les Rods “nostalgia” actuels ou sur des photos des seventies.
Mais ça nous éloigne des origines.
Ed Roth a aussi popularisé cet emblème avec ses engins délirants et sur-médiatisés.
Il y a une autre hypothèse qui me semble plus plausible : Schneider Cams.
Cette société fut une des pionnières à exploiter le filon des pièces perfo pour V8 flathead, notamment les arbres à cames, dès 1947.
Leur logo est une Croix de Fer (est-ce en hommage aux origines germaniques du patron ?).
Avec ce nouvel élément, on peut supposer que la Croix de Fer devient synonyme de performances… et qu’apposer un autocollant de chez Schneider était un avertissement sans frais pour les copains, un peu comme la “8 ball” dans une auto qui est originalement un “4 banger“.
La tête de mort…
C’est encore plus difficile que la Croix de Fer, car si la tête de mort symbolise le danger dans son acceptation générale et peut juste agir comme un petit aiguillon dans la tête de celui qui la voit (drame, histoire, aviver une tension, poser une énigme… voire rien du tout), il peut en aller tout autrement selon la région et le vécu de certaines personnes.
Il y aussi le côté “pirate“, sans foi ni loi et cruel.
Mais bon, je pense que de ce côté là ça passe pour de l’humour même si le conducteur se prend pour le Barbe Noire du macadam !
Dans le fond, ce symbole a été tellement utilisé qu’il n’a quasiment plus de sens.
Il faut toutefois émettre un avertissement sur la forme du symbole.
Il y a beaucoup de têtes de mort : Piraterie, Danger, Médical etc…, il y en a une a éviter d’utiliser c’est la tête de mort vue de ¾ avant .
En effet ce symbole fut utilisé durant la seconde guerre mondiale par certaines unités SS :Totenkopf.
Ces personnes furent responsables de tellement de massacres, au sens propre (c’est à dire le meurtre par un petit groupe armé à l’encontre de civils désarmés ou faiblement défendus)… et étaient en charge du fonctionnement des camps d’extermination.
Maintenant je vous donne mon point de vue : c’est une exécration de mettre ce symbole.
Sauf si vous partagez l’opinion de la suprématie de la race blanche sur toutes les autres races, mais ça j’en doute.
Donc attention à la forme !
Les aigles…
On voit aussi beaucoup d’aigles, de formes diverses.
Là encore il n’y a rien de spécial à dire dessus, sauf qu’on se demande quelle symbolique y mettent les propriétaires.
La symbolique principale de l’aigle, dans l’absolu, c’est le courage, la résolution, le vol vers les hauteurs, la puissance et la grandeur.
Des choses comme ça.
C’est pour cela qu’il a été choisi par de nombreux empires ou nations, notamment l’Allemagne d’avant 1933.
Ici encore nous avons à faire à un symbole héraldique et la forme est primordiale sur le message véhiculé par lui.
Qui n’a pas en tête le forme de l’aigle surmontant le logo du célèbre club DKP ?
Donc attention aux aigles typés aigle nazi, qui sont bien spécifiques à cette époque et sans équivoque là non plus.
Ca peut faire marrer les américains ce genre de détournements, mais il ne faut pas oublier qu’il n’ont pas eu à supporter l’occupation et qu’ils ont donc un rapport différent avec ces symboles.
Il y a un autre aigle, plus pernicieux qui se présente depuis quelques temps ; l’aigle en vol avec un sigle dans ses serres.
Pour en revenir à la contre culture…
Comment se fait il qu’une telle évolution des mentalités ait pu se produire ?
Les Etats-Unis sont à cette époque dans un sempiternel état d’après guerre (après l’Europe, le Japon, la Corée, bientôt le Vietnam…bientôt naîtront les premières manifestations antinucléaires et pacifistes des années soixante).
Hors c’est quelques années auparavant (fin des années 40) que s’est enclenché le mouvement Beat dont on peut résumer l’esprit par la phrase “titre” ci-après :
Rien n’est vrai, tout est permis…
C’est La Bohème version USA en quelque sorte mais avec en toile de fond la crise causée par l’apparition de l’arme nucléaire.
Ce mouvement contre culturel est une sorte de fusion entre l’esprit rebelle du Jazz et d’une littérature de rupture et de ralliement, qui avait pour objectif de dénoncer les existences animées par l’ambition et dont les fers de lance sont issus d’une génération ayant connu la crise de 29 puis la guerre et enfin l’arme atomique.
Ce qui fait beaucoup de bouleversements vous en conviendrez.
Le plus connu des Beatmen et initiateur du mouvement avec (Allen Ginsberg et d’autres) étant Jack Kerouac, l’écrivain auteur du roman Sur La Route, le Clochard Céleste.
Un des leaders disait également que ce mouvement était une sorte de continuité à l’Hipsterisme, en référence aux efforts de certains noirs pour atteindre le détachement absolu, pour rester “cool” et échapper au rôle que la société américaine voulait leur faire jouer.
Tout cela bien sûr est à remettre dans le contexte de l’époque (course aux armements frénétique, guerre froide, ségrégation raciale toujours en vigueur, matérialisme) !
C’est une contre-culture avant tout, essentiellement une révolte individualiste contre le collectivisme et le matérialisme.
Le phénomène se reproduira avec les hippies, les punks, le heavy métal, le rap, la techno, en attendant la prochaine révolution culturelle
Beatnik attitude…
En gros le beatnik (désignation péjorative apparue fin des années 50, puis devenue générique, fuit l’Amérique blanche, soit par le zen, soit par l’identification à l’Indien.
On peut y voir une explication possible (je ne dis pas que c’est la seule) au mode de vie tribal et souvent nomade adopté par les beatniks.
La Route n’est pas un moyen d’aller quelque part mais une succession de virées fantastiques qui ne mènent nulle part mais de façon fraternelle en privilégiant les créations, les expériences originales et inédites.
C’est la recherche du nouvel ailleurs, possiblement meilleur.
La Route mène souvent à l’ouest.
Tout est éphémère, les héros ont du génie pendant dix ans (dans les meilleurs cas), puis sont irrémédiablement condamnés ou disparaissent…, ne pas durer est une des conditions de leur génie.
Les sentiments extrêmes sont mis en exergue par les leaders de la beat generation, oscillant en permanence entre l’exaltation et le désespoir, bien aidés par l’absorption de tas de substances et d’expériences plus ou moins chamanistes.
Le repos ne pouvant être atteint que dans la mort.
La Beat Generation…
Elle a osé ce que personne d’autre n’avait jamais osé en Amérique : une rébellion systématique contre la société, qui remet en cause tout ce qui a été fait et accompli précédemment
Parmi les grands principes on retrouve l’irrespect envers les valeurs culturelles traditionnelles, l’élimination de la morale, et l’absence de motif pour faire ou ne pas faire, rejet de tous les tabous des “squares“, en particulier les tabous sexuels.
C’est la libération par la spontanéité du carcan social imposé par une société puritaine et hypocrite.
Leur rejet de la société a évolué en une attitude positive : la création d’un nouvel humanisme qui vénérait les sentiments élémentaires et les relations humaines les plus simples
Le rapport avec nos Hot-Rodders et Customisers ?
Il est simple : c’est l’organisation en tribus ( le club, nouvelle famille), l’expérimentation, tout influence tout.
Entres autres, Von dutch peint des t-shirts à l’aérographe et réalise des ornements colorés et non figuratifs sur les carrosseries, Ed Roth conçoit des véhicules surréalistes complètement inadaptés à un usage classique.
Pourquoi ?
Réponse : pourquoi pas !
On ne recherche pas la finalité dans ce qu’on fait, on a envie, on le fait.
On expérimente, on teste, on applique des concepts abstraits.
C’est pourquoi ces personnages au caractère bien trempé étaient au bon endroit au moment.
Ils étaient de leur époque sans être artificiels.
Aujourd’hui c’est tout à fait accepté, mais dans les 50’s, appliquer de telles théories au domaine automobile était tout simplement révolutionnaire.
Une auto était avant tout un moyen de locomotion.
C’est le télescopage de tous ces mouvements qui nourrit la richesse du mouvement custom.
Les mouvements suivants influenceront également les générations ultérieures aux greasers et aux beatniks, mais c’est déjà une autre histoire…
Beat Generation…
J’espère ne pas avoir été trop confus dans mon propos ou j’ai tenté de faire le rapprochement entre deux mouvements, différents certes, mais dont les similarités sont évidentes.
Pour info, le terme beatnik est la contraction de “beat” et de “spoutnik“, c’est une appellation trouvée par des conservateurs puritains qui pensaient que le Beat Generation n’était qu’un ramassis de communistes dégénérés.
Ils tentèrent d’ailleurs de prouver leur infiltration par le KGB, avec des méthodes encore employées aujourd’hui (invention de preuves, faux témoignages etc).
Les représentants de la beat generation Allen Ginsberg, Jack Kerouac et William Burroughs accompagneront la révolution hippie en annonçant officiellement l’avènement de la “révolution psychédélique“, relais entre le mouvement “beatnik” et la génération “hip“.
Peace and love…
Ca se passe en 64, et la musique propage ces discours révolutionnaires grâce à l’émergence d’une scène incroyablement active, que l’on retrouvera par la suite au festival de Woodstock point culminant de toute la génération.
De gigantesques festivals gratuits ont lieu, en 1967, l’été de l’Amour attire à San Francisco plus de 500.000 personnes qui viennent pour la musique, pour l’amour, mais aussi pour les hallucinogènes, notamment le LSD.
Les abus en tout genre et les désillusions auront raison du mouvement dès 1969, aussitôt après le festival de Woodstock et la mort de Janis Joplin et de Jimi Hendrix.
Quelques purs et durs garderont le flambeau “peace and love“, comme Santana et Grateful Dead
N’y voyez vous pas un parallèlle avec le Hot-Rodding et ses enfants ?
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