HOT-Rods en PACA…
A fond la caisse, pied au plancher…, je conduis du bout des doigts, sans brusquer, incluant dans mon champ de vision aussi bien ce qu’avale le capot que ce qui se déroule dans le rétro…, soudain, venu comme de nulle part, un vrombissement apocalyptique, un grondement sourd, j’ai vaguement le temps d’apercevoir un furieux dans son Hot-Rod !!
C’est parti…, mon pied droit soudain en plomb enfonce l’accélérateur et mon Hot-Rod s’arrache à la pesanteur, en feulant…
Etes-vous grââââve déprimé, en proie à des forces obscures, plongé au cœur des ténèbres, des limbes de l’enfer ?
Vous, qui d’habitude, n’êtes que douceur et légèreté, tel un petit singe miquinhos virevoltant dans l’amazone existentielle de sa forêt ontologique…, depuis quelques semaines, votre carapace de joyeux drille s’est effritée comme un vieux morceau de teushi plus très frais.
Quelques menus soucis de santé, enfin pas de problèmes sérieux, bien que vous cauchemardiez dans le noir profond de vos nuits obscures, qu’il vous reste juste assez de chicots pour vous attaquer à un steak haché, alors que vous ne rechignez jamais à tremper votre biscuit aux lardons dans un ris de veau aux morilles.
Votre foie est un peu tendu mais vous devriez éviter la cirrhose de justesse, non déclarée Sécu en tous cas…, vos ganglions sont également un brin épais et votre langue chargée comme une professionnelle de la retape un soir de paye….
Si, le matin au réveil, dans le miroir de la salle de bain, vous vous regardez avec un air de shampouineuse en analyse, c’est mauvais signe.
Si vous comptez sur Bob l’Eponge pour éponger vos dettes de jeu, c’est mauvais signe.
Si vous ne vous souvenez plus où vous avez garé votre bagnole, c’est mauvais signe.
Si les femmes voilées vous font toujours peur, c’est mauvais signe.
Si vous ne faites toujours pas la différence entre une femme voilée et un ninja, c’est mauvais signe.
Si vous ne riez plus aux blagues de Gaston Lagaffe (existe-t-il encore ?), c’est mauvais signe.
Si vous ne recevez que des invitations à des soirées organisées par Cetelem, c’est mauvais signe.
Si vous pleurez devant les séries américaines quand le héros meurt, c’est mauvais signe.
Si vous ne tournez jamais le dos à votre meilleur ami, c’est mauvais signe.
Si vous avez effectué votre voyage de noce, seul, dans un club échangiste, c’est mauvais signe.
Si votre femme et vos enfants se trompent de prénom lorsqu’ils vous appellent, c’est mauvais signe.
Si vous utilisez le même sobriquet pour appeler votre femme et votre maitresse, c’est mauvais signe.
Si vous n’avez jamais prononcé le prénom de vos gosses sans hurler, c’est mauvais signe.
Si la seule fois où vous vous êtes adressé à votre femme sans les poings, c’est devant le conseiller conjugal, c’est mauvais signe.
Si vous comptez vous racheter une conduite avec une votre carte Gold, c’est mauvais signe.
Si votre prénom c’est aussi celui de l’amant de votre mère, c’est mauvais signe.
Si votre bouche sent toujours l’andouillette même si vous n’en avez pas mangé, c’est mauvais signe.
Si vous mentez même sur l’endroit où vous avez acheté votre pinard, c’est mauvais signe.
Si vous avez encore des posters de Tabata Cash dans votre chambre, c’est mauvais signe.
Si le DRH de votre boite vous appelle par votre numéro de matricule alors qu’il s’agit de votre frère, c’est mauvais signe.
Si vous vous êtes fait tatouer “pussy eater” sous le nez, c’est mauvais signe.
Si pour vous du bon vin c’est un Bordeaux boisé, c’est mauvais signe.
Si votre seul contact avec le monde extérieur c’est le livreur de pizza et celui du gaz, c’est mauvais signe.
Si votre film préféré c’est American Psycho, c’est mauvais signe.
Et enfin, si vous rentrez chez vous et qu’après avoir annoncé à votre miroir que vous avez été licencié par votre frère qui est aussi l’amant de votre femme et le père de vos enfants et que vous repartez de la maison avec un F90 automatique, deux fusils à pompes, un colt45, deux grenades et votre couteau de Rambo en vous disant : “Putain, je dois repasser au bureau, j’ai complètement oublié de terminer un truc”, là, c’est très mauvais signe…
Mais si dans l’ensemble, vous fonctionnez encore : “Roule ma poule”……, vous perdez un peu d’huile, faite des bruits bizarres, mais quand on tape un coup sur le capot, généralement, vous redémarrez au quart de tour…, alors, le problème, c’est le sommeil et la gambette !
Vous le pro du tango grenadine, le roi du Cha-cha-cha flatulences, l’hidalgo des lavabos, vous n’avez plus vos gambettes de jeune con, quoique vous dormez comme un bébé sous psychotrope.
Alors, je vous conseille un livre extraordinaire qui sort de ces jours : “Epicure et sa passion secrète pour le Hot-Rodding”..., le lire, c’est comme faire une cure de désintox pour vieux grenaches et bouffer des vieilles ganaches de rombières à cureton, bien manucurées, bien pédicurées, mais avec quelques gerçures.
Au lieu de jouer aux boules avec les potes, vous allez danser quelques boléros de braise, chahuter les rombières, vous taper moults cocktails vodka-curaçao, semer l’incurie chez les curistes sous curatelle, sniffer de la coke sur le ventre de la doyenne avant de lui raser les poils pubiens avec vos dents et pisser dans le bol de sangria.
Ça vous rappellera votre jeunesse tumultueuse…, après ça, les troubles de sommeil et la gambette de ballerine, vous ne connaîtrez plus…
Cela écrit, vous n’y “connassez” pas grand-chose d’autre, pas non plus…, quand même, merde (vieille citation de Manolo Valls), la vie est un choix perpétuel…, on nous même par le bout du nez, les constructeurs automobiles parfument les aménagements intérieurs de leurs véhicules pour doper les ventes…
– Pour renforcer le côté luxe et garder plus longtemps leurs bonnes odeurs de neuf, les sièges en cuir et les éléments bois du tableau de bord sont chimiquement trafiqués grâce à quelques molécules savamment placées.
– Les viennoiseries industrielles utilisent aussi des parfums de pain grillé et de croissant frais, le pain et le croissant sentent bon, mais ils se transformeront rapidement en boudin caoutchouteux ou en matraque de CRS quand même…, dans les supermarchés, on aromatise les emballages de fruits et légumes, même la lessive est parfumée.
Dans certains restaurants, un coup de Spray saveur truffe noire et on passe d’une simple omelette à une omelette truffée.
– Les mailings d’un Club de vacances sont parfumés en fonction de la destination proposée, vanille pour les îles lointaines, épices pour l’Orient.
– La chambre 217 du Sofitel de Paris permet à ses occupants de programmer leur ambiance lumineuse, musicale et olfactive…, on ne sait pas si la chambre 2806 du Sofitel de New-York possédait un parfum particulier, mais l’ambiance y a été chaude.
– L’usage d’odeurs artificielles stimule l’appétence du consommateur, une étude a démontré que, sur deux distributeurs de billets, si l’un délivre de l’argent parfumé et l’autre pas, les utilisateurs préféreront le premier alors qu’on sait tous que l’argent n’a pas d’odeur, mais que les odeurs peuvent en faire gagner.
La recette pour s’éloigner ce tout cela, c’est le contenu de “Epicure et sa passion secrète pour le Hot-Rodding”…
Un homme qui n’aime pas les Hot-Rods est toujours plus ou moins un barbare, alors, quand Epicure en personne propose, au débotté, droit dans ses bottes, sa botte secrète, via un livre exceptionnel de lucidité perfide, on ne va pas lui lécher les bottes et encore moins chercher son aiguille dans une botte de foin, on lit son bouquin, le soleil de Californie, ça ne se refuse pas.
Bon, ici au sud (le nord débute à Aix en Provence), il fait 20°, on a joué à la pétanque la veille, ce n’est pas le jour le moins chaud, mais on s’acclimate aux doux moments où les tensions Parisiennes disparaissent au profit de l’amour.
En PACA, finies les disputes stériles sur la suprématie du Bourgogne, finis les débats inutiles sur les odeurs de carton mouillé dans les bordeaux, c’est sans cesse le temps de l’amour, des culbutes et des nichons à l’air, huîtres, foie gras, champagne, chambertin et petites pépées aux nibards bien ronds et aux gambettes interminables :
https://www.youtube.com/watch?v=tv2x90zGxr0
En Paca on ose rouler Hot-Rods…, pourquoi aller chercher midi à quatorze heure ?
Pourquoi chercher le soleil au nord alors qu’il est au-dessus de ma tête au sud… et pourquoi rouler “normal” en Cactus à crédit alors qu’on peux rouler Rod ?
Un Hot-Rod c’est une extension de l’expression personnelle, la contre-culture US a positivement influencé le reste du monde…, prenez exemple, les Hot-Rodders du sud travaillent un pneu, jouent aux boules, sortent peu…
Pour ma part, je suis bronzé comme un pain de mie, je me rafraichi, me réfrigère, me refroidi et me glace d’effroi devant ma télé quand je suis quasi obligé de la subir par ennui…, la France a un effroyable talent pour faire de l’info avec rien… et les journaleux nous gonflent le boudin en faisant monter la mayonnaise au sujet de tout et rien…, tout le monde merdiatique y va de son commentaire, de son analyse, de son indignation profitant de l’occasion pour montrer sa tronche ou relancer sa notoriété.
Bon, il est temps de remettre en route les machines, de plonger ma plume dans cette encre qui vous fait rêver et je suis à vous comme l’obélisque est à la Concorde…
J’écris “ça”, mais d’un autre coté (de moi-même) ce “ça” ne peut plus durer, continuer à avoir Zola et Proust comme référence culturelle, c’est trop…, je dois renoncer à bouder ma télé.
Depuis que confessions intimes faisait dans le documentaire et plus dans la présentation de gros beaufs lobotomisés, j’avais un peu zappé ma zapette, il est donc venu le moment annoncé dans les Saintes-Ecritures, de rallumer ma téloche…, ma télé et moi, on s’est un peu fâché, faut dire que chaque fois que je reviens vers elle, elle m’impose un épisode des Experts.
Je ne suis pas un de ces bobos gauchistes qui prétendent que la télé est une aliénation, c’est une aliénation, ça ne fait aucun doute, mais je suis assez pour les aliénations, sauf pour ce qui concerne le travail.
Faut arrêter avec “ça”, y en a marre que le méchant se fasse gauler parce qu’il a bêtement utilisé un balle qui est vendu par un seul armurier dans le monde après avoir marché dans un bouse que seul une vache dans l’univers peut chier après avoir mangé une herbe aussi rare que l’armurier.
Putain, les experts à Manhattan, Vegas, Miami, les Experts à Choufflette sur Brie pour la version Française, les Experts sur un Derrick pour la version Allemande… et bientôt, les Experts à Ouagdougou…
Avant de la rallumer, j’avais environ 3.859 chaînes, dont une chaine exclusivement consacrée aux courses de Dragsters, une autre consacrée au championnats inter-armée de curling Yéménite synchronisé présenté par Pierre Fulla (d’un fort beau gabarit ma foi).
J’avais même trouvé une chaine ou Philippe Risoli présentait des Chanteuses cochonnes et cocaïnées dont même Closer n’avait jamais entendu parler, des demi-mondaines qui tentaient de faire croire qu’elles avaient un filet de voix.
Je me suis souvenu d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, oui…, j’ai connu le temps de l’insurrection télévisuelle…, ça m’a filé une crise de foi… (de foie aussi), j’ai du éteindre la télé pour me remettre de mes émotions, car parfois, le silence, c’est mieux que rien.
C’était un temps où la télé fumait comme un pompier Ukrainien, où Buñuel et Gainsbourg boucanaient des Gitanes maïs et sans filtre, où Bukowski se pètait la ruche en direct, où Coluche s’assassinait médiatiquement, où les enfants du Rock n’étaient pas des enfants gâtés, où Polac et Desproges nous apprenaient à reconnaître un con et où la petite nouvelle, M6, me faisait saliver en attendant le film érotique du dimanche soir !
Comment rester indifférent devant un scénario aussi bien léché, un jeu d’acteurs au zénith de leur carrière, des musiques si bien choisies…, le Cinéma avec un grand Q…., où sont passés les fines appellations ?
Les années ’80 par exemple, un temps où il n’était pas interdit d’inviter le vin à sa table médiatique, Pivot recevait Emile Peynaud et dégustait avec lui un vieux Haut-Brion et dissertant sur l’art de la dégustation et du goût du vin…, les Experts ont bien changé…
Tout cela écrit, les légendes ne meurent jamais !
Bien…, vu qu’on arrive à la fin de cette interminable chronique, il est grand temps de vous annoncer son but (il est utile de bien marquer les esprits, plutôt deux fois qu’une) : D’Jimmy Merzlic le roi du Hot-Rodding PACA m’a téléphoné une heure avant sa tenue… pour m’inviter a voir la “grande parade” des Hot-Rods et américanités diverses qui se tenait ce même dimanche en heure de déjeuner…, sur le parking de la plage de débarquement du Dramont (entre Fréjus et Agay), pour que je puisse “tirer” quelques photos pour cette occasion !
“C’est une grande preuve de noblesse que l’admiration survive à l’amitié”…, ai-je répondu, pastichant Jules Renard…
J’y suis allé en Jeep Wrangler (vous la voyez sur diverses shoots… et maintenant que c’est fait, je fais pénitence et je soigne mes bouffissures et mes tuméfactions…
Ouaissss, je fais partie de cette génération bercée par le Hot-Rodding, “American Grafitti” et “Kalifornia-Kid”, j’ai toujours été impressionné, qui plus est quand le héros erre dans l’ouest sauvage en distribuant des high-kick et des citations de Georges Bush qui sentent bon l’homme, le vrai, pas comme dans Brokeback Mountain, où les garçons vachers sont tout juste foutus de s’astiquer sous la tente.
Mea culpa…, Mea Ultima Culpa…, qu’on me fouette avec les roses trémières de ma crémière, qu’on me fasse boire de l’urine de chacal, qu’on me traîne derrière un char, comme Vercingétorix…, qu’on m’enduise de goudron et de plumes, qu’on me fasse écouter en boucle l’intégrale de Didier Barbelivien, oui, chers tousses, j’avoue, j’ai juré que jamais plus, au grand jamais plus (j’aime beaucoup cette tournure de phrase…), je n’émettrais de critique négative sur les Hot-Rods.
Après cette merveilleuse nouvelle qui s’inscrit en lettres d’or au fronton du temple dédié à la paix dans le monde…, l’aventure dans laquelle Blacky et moi nous étions lancés s’est terminée par une sortie “Hot-Rod” en bande désorganisée…, il fallait de la moelle et se retrousser les manches pour finir en beauté…, il fallait surtout en avoir l’intention.
Nous avons convenu avec certains (pas tous) de “faire la route ensemble”, d’autant que ça ferait de jolies photos…, mais en route, D’Jimmy a bifurqué vers je ne sais ou, les autres ont fait pareil (ce qui ne nous regarde pas), nous n’étions plus que deux (Alain Carr avec son Hot-Rod rouge… et moi avec ma Jeep Wrangler verte) à foncer à 20km/h, pour réaliser quelques photos…
Au premier rond-point, un est parti dans une direction…, au second ce fut… personne…, j’étais seul avec mon Blacky… et au troisième, forcément c’était pareil…, voila, la vie est belle…, c’était allégorique, une vie ou chacun part peu à peu aux ronds-points…
Merci et @ pluche !