Hot-Rods, Kustom-Cars et Muscle-Cars : Est-ce la fin d’un monde ?
“L’temps estoit dencores tenebrious te sentant infélicité te calamité des Gothz qui avoient mis en destruction toute bonne literature ; mais, par bonté divine de moi vot’Macron souverin, lumière et dignité a esté de mon eage rendue es lettres…Bien aimés sachoiz que je vos ferroie, se plus parler m’an feisiez. Lors fu li franchois iriez, lance a mains levee, si l’an a feru grant colee par les espaules an travers de la ou n’estoit pas li fers qu’il le fist anbrunchier aval desor le col de sin cheval. Et li fu correciez qant il santi qu’il fu bleciez de la colee qu’il ot prise. Au mialz qu’il puet an l’uel l’avise et lesse aler .i. javelot; si qu’il n’antant ne voit ne ot, li fiert parmi l’uel del cervel, que d’autre part del haterel le sanc et le cervel espant. De la dolor li cuers li mant, si verse et chiet toz estanduz…”.
Le président français Emmanuel Macron a quasiment ainsi détaillé “sa vision de la France”, revenant sur la pandémie et les mouvements sociaux tels que les “Gilets jaunes” et autres “rapineurs et rapineuses”, le mercredi 26 mai 2021 dans un coloque de bienséance verbeuse ! Diantre !
“Cette pandémie est la métaphore de notre époque. On revit des temps au fond très moyenâgeux : les grandes jacqueries, les grandes épidémies, les grandes peurs. On a redécouvert la violence. La violence politique et militante existait depuis plusieurs années dans notre démocratie, avec le retour des black blocks dans les manifestations européennes puis en France en 2016. Avec les ‘Gilets jaunes’, il s’agit d’un retour de la violence dans la société. On retrouve un des fondamentaux de notre vieux pays, fait de jacqueries. La situation actuelle est comparable à la fin du Moyen-Age, une société pétrie de corporatismes semblables aux guildes d’autrefois. Je relierais la période que nous vivons à la fin du Moyen-Age et au début de la Renaissance. C’est l’époque de phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d’une civilisation. C’est aussi un moment de tensions qui travaillent le pays, entre un Etat central et des féodalités. C’est enfin un temps où la question européenne se pose, sans oublier le rapport entre les religions. La capacité à embrasser le futur, à se projeter, est alors déterminante pour le rebond que prend le pays”…
Parler du Moyen Âge, c’est dans l’esprit de la lettre, évoquer les temps ténébreux et obscurs pendant lesquels rien ne pouvait progresser. De ce point de vue, le pivot d’articulation de la pensée moderne achoppe sur la critique qui en est faite aujourd’hui par des militants de la déconstruction qui revendiquent que leur science se situe entre militantisme et recherche et qu’elle brise l’aspect discret et autonome des catégories (classe, genre, race), le morcellement de “la Recherche” plongeant progressivement l’Humanité dans les ténèbres aveuglées de l’ignorance. Le rétablissement de la pensée des races, fussent-elles mentales, ou de hiérarchie des cultures portées par un certain nombre d’intellectuels, l’introduction d’une identité, d’une destinée religieuse contre laquelle on n’a pas le droit de se révolter, tous ces phénomènes marquent sans contexte une régression inédite dans la marche du progrès probablement à une époque antérieure à celle évoquée !
Ce qui spécifie l’être humain c’est d’avoir la conscience de la mort. La finitude serait inscrite au creux de notre conscience et marquerait de son empreinte toutes nos activités aussi nobles soient-elles. Pourtant, nous vivons bien souvent comme si nous étions illimités, comme si notre existence ne finirait jamais. Alors, forts de cette prétendue assurance, nous nous déclarons maîtres et possesseurs de la nature, du monde, de l’univers, en exploitant sans vergogne les ressources de notre maison commune mais, aussi, par ricochet, en asservissant nos semblables devenus, eux aussi, une source de profit. Nul n’est besoin de sonner les trompettes de l’Apocalypse ou d’évoquer les signes angoissants de la fin du monde pour dire que nous sommes confrontés aujourd’hui, devant les souffrances et les injustices faites aux hommes et femmes et à notre terre, à une crise, qui peut être, si nous en prenons les moyens, l’occasion d’un moment favorable pour changer. Pour nous changer nous-mêmes.
Comme vous lisez ce texte dans GatsbyOnline, il est donc nécessaire d’adapter ce qui précède à notre univers référent, car avec le temps, les discussions et l’amour pour les Hot-Rods, les Muscle-Cars et les Kustom-Cars se dissipent. Il y a plusieurs facteurs qui causent cela et je vais en parler maintenant…
Un : Les passionnés vieillissent (parfois mal), certains sont mourants voire en décomposition, d’autres ont fini par crever dans d’atroces souffrances en s’inquiétant de leur auto qui sera bazardée à la casse dès que le Papi sera enfin dans l’au-delà… et les voitures rouillent !
Beaucoup de passionnés de Muscle-cars sont de plus en plus âgés, les Kustomeux dépassent la limite d’âge, les Hot-Rodders sont une espèce en voie de disparition. Allez à n’importe quelle concentration et vous verrez que c’est le cas. Même s’ils survivent, ils deviennent trop vieux pour faire comme dans Fast & Furious, ils peuvent à peine faire Fast-Food ! Et plus question de dévaler une piste de dragster ! Les voitures qu’ils adoraient ont cessé leur production depuis longtemps. Le nombre de vieilles bagnoles puissantes mais sympas diminue de jour en jour et les nouvelles en presse (aux ordres) concernant les interdictions d’usage des moteurs thermiques, sont alarmantes au grand dam des passionnés ! Au mieux (et ça doit avoir été calculé par des p’tits-jeunes-connards qui font l’administration et la politique), les Papy’s de la Kustom-Kulture seront des momies au même moment ou le monde sera devenu full électrique ! Point barre ! La messe et dite ! Allez tous vous faire enculer ! Le Gouvernement a parlé !
Deux : L’essor de la culture JDM et des jeux vidéos !
Jusque dans les années ’90, en Franchouille, si vous vouliez des sensations fortes, vous aviez une Muscle-Car surtout basée sur un vieux V8 brinquebalant de 150CV que l’on affirmait en faire 500 ! Personne pour vérifier ! Les vraies, équipées de 7L avec compresseur (annoncée à 2000 chevaux par leurs proprios) se comptaient sur les doigts de vos pieds et mains… Par contre, il y avait l’AE86, la RX-7 et les premières Supra… les voitures de sport japonaises ont commencé à devenir populaires dans les années ’90. Maintenant, beaucoup de voitures japonaises neuves et d’occasion sont bon marché à acheter, bon marché à posséder, elles sont fiables donc elles ne tombent pas souvent en panne ! Il existe des turbocompresseurs et toutes sortes de nouvelles technologies avant-gardistes, tandis que la plupart des Muscle-Cars sont considérés comme des brontosaures archaïques. Il est vrai que ces engins “Tunés” disparaissent comme les Brontosaures. Le Tuning a quasi disparu en cause des normes drastiques des contrôles techniques, les Hot-Rods aussi sont “Hors-la-loi”… Certains tentent de forcer les passages dans les campagnes déshéritées ou règnent les tracteurs, mais c’est peine perdu, les gabelous veillent !
Trois: Les préoccupations relatives aux combustibles et les lois sur les émissions !
Bien que ce genre de chose affecte la culture automobile dans son ensemble, cela s’applique particulièrement aux Muscle-Cars. Ce problème n’est pas nouveau, cela a également un effet important sur les bagnoles ! Un embargo pétrolier et un resserrement des réglementations sur les émissions dans les années 1970 ont temporairement mis fin aux jours de gloire des Muscle-Cars. De nos jours, la consommation de carburant et les émissions sont de véritables préoccupations, même lorsque les Big-Three produisent encore au compte-goutte des voitures de plus de 500 chevaux qui intéressent de moins en moins les d’jeunes qui de plus sont désabusés et sans grands moyens. Restent une poignée de Cannonballeurs milliardaires qui continuent de dépenser ! Les CVT, les hybrides, les voitures électriques et la réduction de la taille des moteurs sont de plus en plus courants. Ces tendances et technologies font un effort pour améliorer l’économie de carburant et réduire les émissions, en attente que tout devienne électrique… Des choses dont les amateurs de Hot-Rods et de Muscle-Cars ne se soucient pas moins, par obligation !
Quatre: Voitures autonomes et perte d’intérêt pour la conduite !
Il est très clair que de nombreux conducteurs du monde entier considèrent de plus en plus la conduite automobile comme une corvée hors de leurs moyens financiers (prix exorbitant de l’essence, consommation abusive, taxes importantes, crédits interminables, réparations infernales, entretiens incessants et hors de prix, amendes salées de toutes sortes aussi bien en excès de vitesse qu’en parking. De nombreuses tâches d’entretien sont maintenant prises en charge par des robots, les garages “à l’ancienne” disparaissent (vieillissement des garagistes, manque de main-d’oeuvre qualifiée pour les anciennes techniques). Des voitures autonomes sous différentes formes ont fait leur apparition récemment. Les adolescents se désintéressent des voitures. Pourquoi? Parce que la technologie a remplacé les voitures comme moyen de se connecter avec des amis. Avant la naissance d’Internet, les gens devaient utiliser des voitures, des motos, des vélos ou leurs propres pieds pour aller passer du temps avec leurs amis (ne fusse que pour aller chez eux et en revenir). De nos jours ces mêmes d’jeunes pouvent jouer à des jeux vidéo d’autos “de rêve”, chatter en vidéo et envoyer des SMS à leurs ami(e)s même à des milliers de kilomètres de distance. Pour cette raison, les adolescents sont tout à fait d’accord pour prendre les transports en commun, marcher ou utiliser un vélo. Ces modes de transport psont infiniment moins chers que la conduite automobile. Pour éventuellement rêver et rire des intouchables, il y a aussi www.GatsbyOnline.com et son complément en papier !
Cinq: Faible rayonnement mondial de la Kustom Kulture…
À l’exception de la Scandinavie et de l’Australie, les Muscle-Cars et pis encore les Hot-Rods sont rares et horriblement chers en dehors des États-Unis. Oui, la Mustang est actuellement vendue en Europe, mais pour la plupart, les trois grands semblent parfaitement d’accord pour garder les Muscle-Cars comme des “choses folkloriques américaines”. C’est très mauvais pour les rares passionnés du monde entier. C’est ainsi que les dirigeants automobiles américains voient les choses : “Pourquoi vendre des Muscle-Cars en Europe où les gens ne veulent pas ou ne peuvent financièrement pas les acheter ni les entretenir ni subvenir aux taxes écrasantes qui les concernent… et où un profit substantiel ne peut pas être réalisé ?”...
Six: Progrès de la technologie…
À l’époque des années ’60, ’70, ’80, si vous vouliez une grande puissance, il fallait au moins un moteur V8 américain, les V12 italiens étant rares et hors de prix ainsi que peu fiables. Un moteur avec moins de cylindres que cela ne faisait pas l’affaire sauf en France pays du litron, de la baguette jambon/beurre, du béret basque et des charentaises ainsi que du “marcel” ou les franchouillards peuvent oser créer un Rod 2CV. Aujourd’hui, ce n’est plus totalement le cas. Il existe des moteurs à six cylindres et même des moteurs à cinq et quatre cylindres qui produisent autant ou plus de puissance que les moteurs V8 ! L’effet secondaire de ces développements technologiques est que le V8 américain peut être remplacé par un 4 cylindres “turbocon” de VW comme étant le Saint-Graal de la puissance !
La fin des haricots…
“L’Australie brûle, la Californie brûle, l’Amazonie aussi. Les oiseaux disparaissent, le réchauffement climatique s’accélère et les ressources pétrolières s’épuisent. Nous sommes sur le point d’assister à l’effondrement de notre civilisation. Pour éviter de périr, les collapsologues ont commencé à préparer leur survie”. On pourrait croire à une énième prédiction des Mayas. Pourtant, il n’en est rien. Au contraire, la collapsologie est même portée et mise sur pied par des scientifiques. Réchauffement climatique, pollution, disparitions des espèces, notre civilisation serait sur le point de s’effondrer. Pour les “collapsos”, le moment fatidique approche même à grands pas puisqu’ils fixent cette probable fin à 2030. Il ne nous resterait donc qu’une poignée d’années pour apprendre à vivre en autonomie et être capable de survivre avec des ressources très limitées.
La fin du pétrole, de la nourriture, des différents écosystèmes…
Ils sont de plus en plus – principalement en France – à être persuadés que le danger est imminent. La collapsologie est développée en France par Pablo Servigne, ingénieur agronome et Raphaël Stevens, expert en résilience des systèmes socio-écologiques. Il y a quatre ans, les deux scientifiques se lancent dans la rédaction du “best-of des mauvaises nouvelles”. Une compilation de tout ce qui pourrait s’effondrer dans notre société et comment dans les différents secteurs (économie, politique, écologie, etc.). De ces constats, ils publient un essai intitulé “Comment tout peut s’effondrer”. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes. Un nouveau terme est né ! “La collapsologie se base sur une démarche scientifique”, expliquait Pablo Servigne sur les ondes de France Culture en mars dernier : “L’idée est de savoir comment la raison peut-elle commencer à penser qu’il est possible d’assister à des effondrements globaux ? La collapsologie est une sorte de synthèse transdisciplinaire”…
Connaitrons-nous l’effondrement ? Même au volant d’un Hot-Rod ou d’une Muscle-Cars ?
Divers scientifiques ont déjà par le passé publié des travaux et autres études prospectives du même genre. “Certains effondrements ont déjà eu lieu, notamment des écosystèmes”, détaille Pablo Servigne. “Catastrophes climatiques, guerres, invasions, tous ces évènements ponctuels conduiront possiblement à la fin de notre civilisation. Le seul critère commun à tous les effondrements de civilisation, ce sont les mauvaises décisions des élites économiques et politiques. Plus une société est inégalitaire, plus elle va exploiter les humains et les ressources non-humaines. Pour ceux qui partagent cette hypothèse, une chose est sûre : nous connaîtrons cet effondrement : Vous et moi”…
Si la collapsologie fait davantage parler d’elle actuellement, c’est d’abord parce que la cause climatique est devenue l’un des enjeux majeurs de ces deux dernières années. Manifestations, médiatisation, nouvelles habitudes de consommation : l’environnement et la lutte contre les déchets sont plus que jamais au cœur de débat. Sur les réseaux sociaux, les groupes en lien avec la collapsologie et les autres théories d’effondrement augmentent. Avant d’être rendu indisponible, le groupe Facebook “adopte un collapso, rencontrons-nous avant la fin du monde” facilitait les rencontres amoureuses entre personnes partageant la même théorie. Il y a une dizaine d’années, Yves Cochet, ex-Europe Ecologie Les Verts et collapsologue français, prévoyait la fin du pétrole et donc une des phases de l’effondrement (plus de pétrole, plus de voiture ni de camion et donc plus de transport d’un tas de marchandises).
En 2020, le pétrole n’a toujours pas dit son dernier mot et continue d’être extrait. Qu’à cela ne tienne, l’ancien élu repousse l’échéance, mais reste persuadé de la véracité de ses propos. De son côté, Pablo Servigne promet qu’il n’aura aucun mal à reconnaître que sa théorie était en fait erronée et que la fin n’est pas pour 2030 : “J’ai conscience que c’est un risque à prendre”, m’a t-il confié, ajoutant : “Je m’en fous de ma carrière et de mon égo. Ce n’est pas une science exacte et si je me trompe, tant mieux”…
Du coup je suis allé me balader en Bentley Turbo’R ! Demain je ressors ma Cadillac Allanté ! Et ce week-end sera consacré à mon Hot-Rod C’Cab Model’T…
2 commentaires
prédator & alien jouent aux échecs ,qui a gagné ?
C’est moi, d’une pierre deux coups !
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