1926 Ford Model’T Hot-Rod /46.500$
Je vais vous fasciner durablement par “quelque chose”... C’est une sorte de spécification légale qui n’existe qu’aux Etats-Unis d’Amérique à laquelle vous ne vous attendez pas et qui sans le vouloir pourrait modifier votre vie en sus de diverses conséquences si vous y habitiez… Ce n’est donc pas spécifiquement le tourbillon insignifiant de vos cheveux partant du sommet de votre tête et qui se frayent un chemin vers l’extérieur. Non…Le Verticille n’est pas coupable…
Quoique… Correctif… Le Verticille capillaire n’est pas vraiment dénué de sens dans et pour mon exposé qui en rapport avec la spécification légale évoquée… Quoiqu’il est, pour diverses raisons de développement, significativement associé à l’orientation sexuelle. Oui… Le sexe, toujours… C’est le chercheur savant Sijia Wang, de l’Institut de nutrition et de santé de Shanghai (l’Académie chinoise des sciences), qui l’a expliqué… Soyez attentif… Ce ne sera pas répété…
“La direction des verticilles des cheveux est contrôlée par un seul gène, présentant un héritage mendélien. Cependant, nos résultats démontrent que la direction du Verticille des cheveux est influencée par les effets cumulatifs de plusieurs gènes, suggérant un héritage polygénique”… Relisez et notez… Grâce aux secrets enfin découverts du Verticille, vous ne tromperez plus votre médecin sur vos habitudes alimentaires… Vous verrez plus loin quel est le lien avec ce Hot-Rod…
Votre médecin va donc jeter un œil aux acrochordons à la base de votre cou et saura que votre glycémie est hors de contrôle… C’est bon à savoir, d’autant que vous ne savez probablement pas que le “quelque chose” évoqué est en corrélation avec le Verticille. Tout comme vous ne vous êtes pas rendu compte que la redoutable ligne de 28 degrés qui ruine l’avant de certaines automobiles signifie qu’elle ont été soumises à des réglementations moins strictes…
Cela vous semble soudain compliqué… Restez calmes et attentifs mes Popu’s, c’est en matière de roulage dans l’ensemble des USA… Ce 28° est l’angle d’approche de tous véhicules. En regardant latéralement n’importe quelle automobile, vous visualisez une ligne droite commençant au bord d’attaque de la zone de contact du pneu avant, puis prolongez cette ligne vers l’avant juste assez raide pour qu’elle effleure les surfaces les plus basses du véhicule.
L’écart de cette ligne par rapport à l’horizontale, mesuré en degrés, est l’angle d’approche de la voiture, c’est-à-dire la pente maximale d’une rampe qu’elle peut aborder sans entrer en contact avec une partie du véhicule… Cool… Soudain vous comprenez que si cet angle coupe une ligne particulière dans l’avant qui semble complètement déplacée avec le reste du design, cela entraînera, comme en dentisterie, une “surocclusion”... EUREKA !!!!
Cet angle d’approche de 28 degrés est le minimum requis par la loi américaine pour qu’un véhicule soit considéré comme “une automobile non de tourisme”. Cela entraine une diminution des taxes et assurances car les automobiles qui ont cet angle de 28° peuvent également être considérés comme des véhicules autres que des véhicules de tourisme. C’est ainsi que le gouvernement américain identifie les véhicules récréatifs dits “de loisirs détaxés”…
Ils sont maintenant utilisés régulièrement et ont un angle d’approche d’obstacles d’au moins (vous l’avez deviné) de 28 degrés… Ces véhicules sont donc soumis à des règles de sécurité moins strictes. Ils ont également le droit de polluer davantage. Et surtout, ils sont autorisés à consommer plus de carburant. La solution de mon énigme : Les Hot-Rods type T n’ont aucun porte-à-faux avant, le radiateur est placé derrière l’axe de l’essieu… Vous devinez la finalité ?
Tout cela fait en sorte que ces Hot-Rods disposent tout naturellement d’au moins 28° d’angle d’attaque et bénéficient d’un allègement à 90% des taxes de toutes sortes liées à cette auto… Ainsi, la prochaine fois que vous regarderez un Hot-Rod T’Bucket ou autre sans aucun porte-à-faux avant vous saurez que grâce à cette “surocclusion” de 28 degrés, que son propriétaire ne paye quasi rien en taxes et qu’il est soumis à des exigences de sécurité hyper-laxistes…
C’est comme pour la longueur relative de votre quatrième doigt par rapport à votre deuxième, c’est corrélé à l’exposition à la testostérone pendant que vous étiez dans l’utérus de votre mère. Qui l’aurait cru ? Bref, voilà donc une introduction inhabituelle car non sexuelle, qui vous fera une belle jambe car les Hot-Rods Model’T sont rarissimes en France… Mon exposé n’y a donc aucun intérèt…Dommage car ce Hot-Rod Ford Model’T 1926 est plus qu’appétissant.
Il a été créé au début des années 2000 avec une authentique carrosserie Ford’T en acier monté sur un châssis “maison” motorisé par un V8 302ci Ford surmonté de quatre carburateurs Weber à double corps et de filtres à air en éléments ouverts personnalisés. Le tout est associé à une transmission automatique à trois vitesses et un pont Qwick-Change. Que du bon “matos” de marques assez cher… Qui aime ne compte pas…
La sellerie est en cuir beige, le revêtement de toit est en vinyle noir. Une visière “pare-soleil” de pare-brise a été installée “pour le look”, et le choix de jantes à rayons chromées de 15 pouces enveloppées de pneus BFGoodrich Radial T/A de dimension 195/60 AV et 235/70 AR a été plus que judicieux. Des freins à disque Wilwood sont aux quatre roues, l’essieu avant est “percé”.
A l’intérieur a été installé une climatisation, un volant cerclé de bois sur une crémaillère de direction Flaming River et des compteurs personnalisés. La voiture est immatriculée en Arizona comme une authentique Ford’T’1926 utilisant le numéro TT14722185. L’engin a été vendu 46.500$… Et j’ai eu l’occasion de conduire. Le ciel était bleu, la route en béton était grise. Un click de clé, un semi-bourdonnement, le V8 atmosphérique crachote puis explose…
Ce n’est pas fini… Ce n’est que du bruit relayé par l’habitacle. Ma tête bourdonne aussi du dedans synchrone… Je pensais que j’avais laissé ces expériences déchirantes derrière moi. Ahhhhh les Hot-Rod’s ! Combien en ai-je conduit où pilotés ? Beaucoup dans le sens “pas assez”… Poussée du V8, légèreté du Hot-Rod’T s’élançant sur la route, virage à droite, route étroite avec des arbres serrés sur l’accotement et… j’ai senti le volant se tortiller, la chaussée était inégale.
Chaque pneu me parlait. Je les ai tous entendus discourir en chuintant sur la chaussée entre eux, discuter de son grain, de l’adhérence chancelante à sa surface, j’étais heureux de ressentir le premier moment de sous-virage. La voiture m’a conseillé de soulever pendant un moment, de laisser le nez se calmer avant de remettre les gaz. Ma vision a alors changé brusquement. Moi aussi… Tous les symptômes, froid dans dos, sueurs, yeux exorbités, cheveux dressés…
La route s’est brouillée à mes yeux… et les grands buissons de Manzanita ont également dépassé ses bords. Dans le flou, j’ai vu toute ma vie arriver devant moi… En fait, que des nananas nues qui brillaient comme le soleil dans mes yeux. C’est peut-être ce qui m’a soulevé le… pied droit de l’accélérateur (ouf !) pendant ce bref instant… Peut-être que ce n’était pas du tout la voiture… Le bord de la route semblait si proche…
Et puis le Hot-Rod s’est arrêté. Et puis j’ai redonné un click de clé et appuyé à nouveau sur l’accélérateur. Et puis la voiture m’a repoussé, s’est refoulée, la suspension arrière s’est enfoncée et les roues avant ont décollé… Tous les clichés et mensonges que les journaleux débitent en tranche de gras ont défilé devant mes yeux… La vibration de carrosserie du Hot-Rod lorsqu’il passe dans la plage de régime est si intense qu’elle m’a fait délirer…
C’était une réponse involontaire de mon cerveau en même temps que ma vision se brouillait. Ce n’était cependant qu’un point de résonance particulier qui s’est égalisé, tout comme ce Hot-Rod bégayait si je donnais trop d’accélérateur à trop basse vitesse. Je ne sais plus combien de virages j’ai eu comme ça. Trop nombreux pour être comptés. Je volais et toutes les voitures locales s’arrêtaient.
Je n’ai pas pu lever les mains du volant pour remercier leurs conducteurs et surtout conductrices. Toute ma vie d’un moment s’est consacrée à ces contrôles. Mon corps était absorbé dans l’habitacle, se cognant de haut en bas à travers les 315 chevaux. Il s’agissait d’une approche globale. Serait-ce la raison pour laquelle les gens achètent un Hot-Rod comme celui-ci ? Ou celle qui leur fait préférer une Cadillac, voire une Rolls, quoiqu’une Bentley c’est pluche TOP !
De mettre leur passé et leur avenir à l’avant-plan de leur esprit, puis de les mettre tous les deux de côté, en vivant dans l’instant présent, tour à tour et d’obscurcir ma propre vision de ce qui restait à venir… en roulant des yeux… je me suis connecté à quelque chose d’intangible, comme un point de lumière, je vibrais, je frappais comme un diapason. Une note parfaite sortit de moi… J’étais autre, devenant fou…
Cela n’a pas de sens, à bien des égards, une autre voiture à la retraite roulera dans des temps similaires, avec des réglages similaires, à une fraction du prix et ce n’est pas très pénible de subir quelque chose comme ça quelques fois par an. Sur la route, conduire ce Hot-Rod fut une expérience que je ne sais pas vraiment partager. À quoi ressemblerait un crash dans cette chose ? Frapper un arbre en biais ? Brrrrrrrrrrrrr !
Comme la main de la mort se sent proche en de telles situations, sa main reflétant la mienne. Mais c’est la vie qui semble si riche et pleine en sortant de cette voiture. Je me suis donc éloigné alors qu’ une brise montait de la vallée. L’odeur de l’eucalyptus était écrasante. Sous le soleil chaud, j’en étais entièrement entouré…. Quoi faire ? Prendre des notes… Oui… J’ai avisé un p’tit resto… La barmaid était avenante, la chambre à 60 dollars… je… et… elle… dans… le…