1927 FORD TRACK T ROADSTER
Les Hot-Rods Track-Nose ont un look qui les distingue de leurs homologues plus traditionnels. Ils sont équipés d’un nez issu des Sports-Midget de pistes circulaires. On dit “nez” parce qu’on n’a rien trouvé d’autre à en dire puisqu’on ne peux décemment prétendre que c’est “une face avant” qui n’a rien en commun avec les classiques américaines des années’60/”70 ni que c’est “une calandre”, car elle ne correspond pas à celles des Ford A où B et autres… Si vous en avez déjà ras-le-bol de ces explications, sachez que c’est pareil pour moi de vous les donner. Il m’arrive aussi de fatiguer dans ces descriptions qui me semblent de plus en plus s’aligner sur des descriptions d’enculades de mouches, le genre avec moults détails microscopiques…
Tout cela, pour autant qu’elles (les mouches) pratiquent les déviances sexuelles, ce dont je doute… Déjà qu’en Europe les Hot-Rods dits “traditionnels” sont des énigmes roulables pour 99% des gens, alors les Track-Nose ne doivent intéresser qu’une poignée de pervers de la mécanique. Aucune perverse, les nananas ayant compris que leur look qui se résume aux seins et fesses, n’a qu’un temps limité pour attirer les mâles comme des mouches devant une poissonnerie. Les goûts et les odeurs attirent plus les mâles que les Track-Nose’s qu’on nomment aussi Track’T’s parce que ce sont des Hot-Rods aérodynamiques qui ont des appendices externes minimaux (phares / rétroviseurs, etc.) pour réduire davantage la traînée…
Là aussi l’appendice externe n’est pas le symbole du mâle en rut… (en rue c’est interdit)… c’est un “nez” aérodynamique… Voyez comme pour un rien ça dévie. Ne manquent que des rires gras et des conversations scabreuses peu philosophiques. Je vous conseille d’aller faire une pause masturbatoire dans le section “SecretsInterdits”, vous reviendrez plus tard… Jack Thompson a commencé à construire son Track-Nose’T au milieu des années 1950, il avait alors 20 ans, vous calculez donc mentalement qu’il à 94 ans en 2023… Son Hot-Rod pareil… Ce qui n’était alors qu’un project-car, lui prendra 2 ans et demi à compléter. Il est peu probable qu’en le construisant, il ait jamais rêvé que J’allais débouler chez lui alors que je n’avait qu’un an en 1950…
De plus, que je vais créer les mag’s Chromes&Flammes et le Web-Site GatsbyOnline fin des années ’70… et que j’y réaliserais un article concernant son Hot-Rod 74 ans plus tard ! Et bien voilà… Je peux y aller… Go ! Sa construction a commencé avec une Ford Model T de 1927 roulante et en état, un châssis “maison” une boîte de vitesse récupérée d’une Essex de 1923 et un Ford Flathead V8 datant de 1932 qui équipait un char militaire. De manière alléchante, l’article paru dans Hot Rod Magazine aux USA indiquait ce qui suit ; “Le moteur Ford provient d’un char excédentaire de guerre, il avait été construit par Ford et était identique aux moteurs équipant les Ford Modèle B de 1932 avec un noyau extra épais permettant de gros alésages”….
Pas que ça ! La suite est Waouwww ! :“Les têtes sont des pièces de compétition Navarro disponibles après guerre pour gonfler les Hot^Rods concourant sur les lacs salés, l’alésage est de 3-7/16 pouces et 3-7/16. Un carburateur Smith 272 original, achemine le carburant via le collecteur Edelbrock vers le bloc. Le radiateur a été récupéré d’une Lincoln 1937, monté incliné à 45°. La boite est une Ford 3 vitesses de 1939. C’est Claude Hampson (de Kurtis-Kraft Racing ) qui a fabriqué le “belly pan”… Le garage Hampson à réalisé la peinture et les “pin striping”, le garnissage de l’habitacle est l’oeuvre conjointe de Tony et Nancy de Art Summers. Le cockpit est une vitrine du minimalisme avant-gardiste, avec le volant banjo d’une Porsche 356 et un ensemble complet de compteurs Stewart-Warner”…
Dans les années 1990, ce Hot-Rod-Track’T avait besoin d’une restauration. Elle a été entreprise par Gary Schroeder (du garage Schroeder Steering ) et par Rick Cresse (du garage Tri-C-Engineering) qui ont fait un travail remarquable pour la garder originale. Tom ” Itchy” Otis qui rassemblé toute la documentation historique de la voiture pour obtenir une correspondance 100% exacte. Depuis sa restauration, la voiture a remporté le “Bruce Meyer Preservation Perpetual Trophy”, le prix “Von Dutch” et le trophée “Best Original Hot-Rod of América” de la meilleure T modifiée au “Grand National Roadster Show” en 1997.
La voiture a également gagné la première place pour le “Best Historic Hot Rod” au concours Pebble Beach en 1997… Elle a ensuite remporté le prix “Excellence in Design” en 2007 au salon “Art Center School of Design” à Pasadena. Très peu de Hot-Rod’s originaux ont survécu du milieu du 20ème siècle, beaucoup ont été écrasés, mis au rebut ou dépouillés pour les pièces. Encore moins de Hot-Rods-Track’T originaux ont atteint nos jours, ce qui rend la voiture très rare. RM Sotheby’s a proposé cette “Jack Thompson Track-Nose” à la vente du 8 décembre de l’année précédente au Petersen Automotive Museum. L’adjudication estimée était de 100.000 $, le Hot-Rod a été adjugé 135.000 $…
Si vous pensez qu’il est impossible de construire un Hot-Rod semblable avec un budget presque nul, cet article va vous prouver que vous avez tort. La tournure de l’histoire est que Jim Crews n’avait pas l’intention de construire une copie du Hot-Rod Track’T dont je viens de vous causer, une version modifiée faut-il préciser, avant que le destin ne le relie à cette douce piste du ’27 T. Tout a commencé avec une carrosserie ’27 T en acier avec la moitié arrière coupée. L’un des collègues de Jim avait sorti la carrosserie abandonnée dans une décharge appartenant à son oncle décédé et l’avait déposé dans le garage de sa mère avec l’idée d’en faire un Hot-Rod Après 25 ans, la mère voulait récupérer son garage, alors il l’a donné à Jim, gratuitement.
Coût total jusqu’à présent : 0 $.
– Le châssis destiné à réaliser un Hot-Rod modèle T était un cadeau de l’un autre voisins de Jim Crews qui avait également un garage à nettoyer.
Coût total jusqu’à présent : 0 $.
– Il a fallu à Jim un peu de ses économies (mais vraiment pas beaucoup) pour acquérir un moteur V8 et sa transmission Ford T5 hors d’un chantier de récupération local.
Coût total jusqu’à présent : 150 $.
Jim Crews a quitté son emploi de soudeur pour ouvrir son propre magasin de Hot-Rod’s nommé ‘Tin Man Fabrication’ situé à Oak Grove, au Minnesota. Travailler sur les projets d’autres personnes a permis à Jim Crews de progresser sur son projet, mais il a d’abord continué à collecter pièces et pièces et pièces qui finiraient par constituer son Hot-Rod personnel. La plupart de ces pièces étaient des composants provenant d’échanges standard d’autres voitures ou des pièces usagées que les clients souhaitaient remplacer pour des mises à niveau. Il a ainsi obtenu pour presque rien, une suspension avant Speedway, un réservoir de carburant en aluminium MAS et d’autres pièces qui avaient toutes besoin d’un peu de temps de réparation.
Jim s’est dit que l’idéal était de copier le fameux Hot-Rod Track-Nose’T de Jack Thompson. Il a a donc commencé à construire son Track-Nose’T… Lorsqu’il fut temps de peindre la voiture, sa femme Amy a insisté sur le noir “très classe”... Il a opté pour le “Burgundy” comme couleur finale en se basant sur une photo qu’il a trouvée d’un vieux pick-up Willys avec des roues orange. “C’était unique et pas trop audacieux. Mais quand je l’ai mis sur le Hot-Rod Track’T”, il était incroyablement lumineux. Mon idée originale était de peindre toute la voiture en Burgundy avec quelques accents orange, mais c’était trop Kitch, alors je l’ai peinte uniformément en Burgundy.”
La capacité de fabriquer et de peindre, en plus d’avoir eu le talent d’hériter de pièces gratuites ou à faible coût pour en finale construire un Hot-Rod Track’T relativement simple, ont tous contribué au faible coût du Hot-Rod de Jim, mais en tant que constructeur professionnel, il a appris quelques autres astuces pour économiser de l’argent lors de n’importe quelle accumulation. Le plus important, étant d’y aller avec un plan et de ne pas s’en écarter. Au début de ce projet, il a fait quelques croquis pour créer une idée de ce à quoi le produit final devrait ressembler, et a passé du temps à réfléchir à la façon dont toutes les pièces allaient fonctionner ensemble.
Ajoutez un peu de talent et de chance dans l’équation, la possibilité de prendre en photos le fameux Track’T de Jack Thompson et d’en prendre toutes les mensurations exactes…et vous comprenez comment Jim Crews a réussi à construire une copie à 95% du Track-Nose’T légendaire avec un budget minimaliste. Jim a pris son châssis modèle T en mains, a positionné les rails et les suspensions AV/AR l’arrière pour donner à son Track’T l’apparence d’être son frère jumeau. Un essieu avant tubulaire obtenu avec 50% de réduction chez Speedway Motors ainsi que d’autres pièces de suspension Speedway comprenant “les épingles à cheveux”, les amortisseurs de friction avant et arrière et le pont arrière, ont permis à Jim de tout acheter au tarif garage !
Les jantes Ford 18×4 AV et 16×6 AR ont été récupérées d’un Hot-Rod ’34 qui s’était retourné… Les pneus sont des Coker obtenus à 50%…. Beaucoup de travail a été consacré à l’intérieur pourtant très dépouillé. Jim a rempli le tableau de bord en acier avec des compteurs Auto Meter qui servaient de modèles d’exposition dans les shows de même que la direction LimeWorks et un volant à quatre branches. L’espace au sol limité ne laissait pas beaucoup de place pour l’ensemble pédale d’embrayage et pédale de frein, alors Jim a mis au point un ensemble de pédales empilées à l’aide d’un maître-cylindre Mopar et d’un embrayage à câble. En ce qui concerne les sièges, Jim a fait simuler l’aspect du cuir vintage, chez Jordan d’Old Skool Kustoms à Monticello, Minnesota.
Jim a écrit une brève romance sur son Hot-Rod Track’T sur Facebook Marketplace, en plaisantant en disant que c’était comme être captivé par une femme qui est du mauvais côté d’une histoire que vous savez être toute fausse, mais que vous ne pouvez pas sortir de votre esprit car vous espérez la rencontrer à nouveau, quels que soient les dommages que cela causera. Il savait qu’en allant positionner sa version de la Track’T a coté de la Track’T mythique, cela ruinerait sa vie, du moins pas pour la première semaine. Blague à part, il n’est pas allé positionner sa version à coté de l’originale ! Et pas par auto-préservation, c’était en grande partie parce qu’il est hyper-honnête et qu’il était plus intéressé à écrire à ce sujet qu’à l’acheter.
De plus, il ne voulait pas prendre le temps de Jack Thomson Mais ce que sa démarche a montré, c’est à quel point son cerveau droit est remarquablement bien branché pour parcourir des centaines d’annonces de voitures et choisir ce qui allume son feu intérieur, même si c’est quelque chose de complètement en dehors de son expérience… Eh bien, c’est arrivé à nouveau. Une annonce disait : “Hot-Rod RoadsterTrackt’T de 1927, construit sur mesure, moteur V8, trans manuel T5, vitesses 4.11, roues et pneus neufs plus un autre ensemble de vieilles roues Ford, voiture nostalgique cool. Tout est totalement nouveau et fonctionne comme il se doit. Doit partir avant Noël. 13.000 $. Faite offre”...
Cette nuit-là, j’ai googlé “1927 track’T Roadster” et j’ai passé plusieurs heures à essayer de devenir encore plus intelligent (sic !) et d’apprendre ce qu’était ce Rod. Je me suis renseigné sur la taxonomie des Track’T…. J’ai appris qu’alors qu’il y a 50 ans, les gens laissaient encore tomber de plus gros moteurs dans un châssis “T” abaissé et découpé d’origine portant leurs carrosseries en acier d’origine, de nos jours, la plupart des ” T” que vous voyez ont une carrosserie en fibre de verre reposant sur un châssis de Ford modèle A rétréci, ou un kit d’une entreprise comme Speedway Motors. J’ai appris comment et pourquoi un T’Bucket a un aspect carré vertical dominé par un moteur V8 exposé sans capot, un échappement monté à l’extérieur.
En revanche, les Roadsters de piste s’inspirent des voitures de sprint sur piste de terre et des coureurs de lits de lac asséchés, et sont donc rationalisés. Ils portent le “pont tortue” d’un roadster modèle T – un boîtier de coffre derrière les sièges qui se courbe doucement vers le bas – et ont une carrosserie qui a la forme d’un coin de fromage arrondi, se rétrécissant doucement de l’arrière vers l’avant dans la dimension horizontale. En plus du rétrécissement horizontal, la voiture se rétrécit verticalement à partir des sièges vers l’avant. Ces deux rétrécissements, associés à la légère courbe descendante du “pont de tortue” à l’arrière, se sont avérés être la clé pour comprendre pourquoi ce que j’ai vu était si convaincant.
Et lorsqu’elle est accentuée par des pneus de taille décalée et des rayures horizontales, la jante en forme de U du baquet de selle donne l’impression que le roadster T de piste est tiré en fronde, prêt à être lancé. C’est vraiment un beau morceau de design porté par une combinaison de forme qui suit la fonction et la bonne vieille ingéniosité. Une fois que vous comprenez cette taxonomie de base et que vous commencez à regarder les Hot-Rods’T, vous pouvez voir que la ligne godet / roadster n’est pas noire ou blanche. C’est-à-dire que vous verrez des godets’T avec des moteurs exposés et des nez plats portant un pont tortue au lieu d’un lit,…et vous verrez également des Roadsters de piste à nez étroit sans capot avec des moteurs exposés.
Mais nous sommes attirés par ce qui nous attire, et j’ai ressenti une luxure si forte que j’avais besoin d’une douche froide. Les Hot-Rods, évidemment, ont besoin de phares, mais ceux qui n’ont pas ce fardeau juridique n’en ont pas. Les humains anthropomorphisent les choses, y voient des visages, et l’avant de presque toutes les voitures connote presque immédiatement un visage, avec les phares comme yeux et la calandre comme bouche. Les roadsters’T avec des calandres mais pas de phares ont une beauté expressionniste presque brutale, comme le robot Gort dans le film “Le jour où la Terre s’arrêta”… J’ai ensuite regardé plusieurs sites de vente et d’enchères comme Hemmings et Mecum, et cela a confirmé la façon dont l’histoire et la provenance sont essentielles !
Une voiture qui avait fait la couverture du magazine Hot Rod dans les années 1960 et qui avait été restaurée avec amour avec sa carrosserie en acier intacte s’est vendue 10 fois plus cher que des voitures similaires construites avec un cadre Speedway et une baignoire en fibre de verre. J’essaie vraiment de ne pas faire perdre de temps aux gens, mais j’étais assez curieux pour contacter le constructeur/propriétaire, un monsieur de 94 ans nommé John, qui a construit l’authentique Track’T’27. Dès que nous avons commencé à parler, l’idée que je pourrais perdre mon temps s’est envolée par la fenêtre. Le fait que nous venions d’horizons automobiles complètement différents n’avait aucune importance.
Bien sûr, cela ne surprendra aucun d’entre-vous qui me lisez. J’ai longtemps dit que le même fluide de transmission coule dans toutes nos veines. John et moi avons parlé pendant une heure et demie. J’ai gribouillé frénétiquement pendant que John parlait : “C’était un très bon Hot-Rod de la vieille école. Sa conduite n’est pas mauvaise, même si l’arrière est un peu raide.”… J’ai probablement remercié John trois fois d’avoir pris le temps de discuter avec moi… En fin de compte, je ne pouvais tout simplement pas appuyer sur la gâchette. Mon cerveau droit s’est effondré, mais mon cerveau gauche s’est concentré sur les problèmes réels de décès et d’impôts des pièces pour une voiture unique (même avec une feuille de construction)…
Je me suis demandé quel serait mon profil d’utilisation réel de la voiture et les nombreuses autres voitures que je pourrais acheter pour 13.000$. Même si j’ai adoré parler avec le constructeur de la voiture, une conversation profonde et satisfaisante ne pouvait pas soudainement se greffer sur une vie d’expérience, autant que je le voulais peut-être. Pourtant, c’est vraiment cool de savoir que je peux encore regarder une centaine de voitures en ligne et être suffisamment captivé par l’une d’entre elles pour en écrire dessus. Et, la prochaine fois que je serai à une voiture et un café et que je verrai un roadster “T”, je pourrai montrer mes nouvelles connaissances en disant : “Mec! Beau pont de tortue! Est-ce de l’acier ou de la fibre de verre? “…