Hot Rod’33“Gold Digger”… Autorama Ridler !
Si l’on peut faire à peu près n’importe quoi d’un animal avec de la nourriture, on obtient bien plus encore d’un Kustomanoïde avec les concours de beauté automobile : rendre respectable la connerie, élever la merde des fast-food au rang de gastronomie, vendre une voiture d’origine nazie à la plus grande communauté juive au monde et entrainer des ménagères dans l’illusion d’accéder au pinacle créatif, rien n’est impossible aux génies de l’entube mercatique.
Les concentrations concentrationnaires ou on fait se déplacer des hordes d’ahuri(e)s rien que pour les regrouper dans le vide abyssal d’un parking de supermarché (vide le dimanche), d’une prairie marécageuse ou stagnent des bouses de vaches, voire dans les rues d’un village pour animer le petit commerce local, tendent à se raréfier avec le coût astronomique de l’essence.
Pourtant, partouze dans notre monde de dégénérescence, les camps de concentration furent longtemps considérés comme festifs, certains y créant des spectacles pornos avec en finale un grand concours de la plus formidable érection en couple, la madame devant sucer son mec à en perdre l’haleine (pas fraîche)… Comme c’est très Biker-Porno, les familles nombreuses qui étaient orientées Kustom, ont décidé de ne plus se mélanger avec “la racaille” !
Ils recréaient dans leurs Van’s et autres automobiles, les mêmes décos hallucinantes que dans leurs chez eux, pour en revenir à une sorte de pasteurisation évangélique (sic !) comportant un concours de beauté incluant un concours de T-Shirt mouillé… Les gentils-organisateurs survivant des cotisations et de la billetterie, ont dès-lors institutionalisé le tout, façon foire aux cochons, avec une multitude de prix sous forme de coupes en fer-blanc…
Avec le temps les bagnoles étaient décorées de ces coupes parfois remplies de bouquets de fleurs, sur les capots et les toits et même tout autour, avec la famille exposée de même (gag !) dans des fauteuils pliables. Aux états-désunis d’Amérique c’était pareillement pire (sic !) mais avec plus de moyens jusqu’à ce que les magazines ont commencé leur lente agonie et que certains organisateurs ont développé des gigantesque foires commerciales couvertes.
Deux shows sortent de lot des médiocrités, le fameux “Las-Vegas-SEMA-Show” et le “Detroit-Autorama-Show”... La dedans, tout est fait pour vendre de la pièce, pas pour rigoler. S’exposent donc les plus TOP’s qui sont fêtés en héros à la gloire de l’industrie américaine… Leurs Boss, sont des faucons qui n’ont aucun scrupule à prendre les illusionnés-sommateurs pour de vrais cons. Bien sûr, les subtilités de son langage échappent quelque peu aux frustres gens !
Ceux qui évoquent la merde politique sans pincette se complaisent dans ces lieux et noms communs pour y appeler un chat un chat, alors que les Boss-Faucons, en bon communiquant mettent toujours une majuscule à la Marque qui vient s’exposer dans leurs shows et payent une fortune pour seulement 50m² à des consuméristes sans scrupules qui vendent leurs merdes sous forme d’articles préalablement exposés en amalgames de tôles et de plastiques.
Une élite de camelots y contribuent, qui maîtrisent l’euphémisme commercial à un tel niveau qu’ils ne se résigneraient jamais à parler “d’effroyable bide” dans le cas où ils vendent peu et mal, mais de “Très confortable marge de progression en terme de ventes, voire d’incompréhension du public envers un produit trop ouvertement avant-gardiste”. Leur habileté à faire passer des voitures débiles pour des voitures géniales n’a d’égale que la naïveté chronique du public !
L’américain moyen s’évertue à vouloir croire, preuve que le sommateur oublie parfois d’être con. Sauf qu’il n’a aucune mémoire et n’en veut même pas aux vendeurs qu’il vénère ! Mais ne cherchez pas à suivre la fulgurance de concepts trop abscons, il y aura toujours un produit qui affiche une longueur d’avance ! “Voilà bien la preuve”, aurait conclu Desproges, “qu’une civilisation sans stupidités à encenser est aussi inconcevable qu’un poisson sans bicyclette”…
Au “Sema-Show” et au “Détroit-Autorama-Show”, la formule est plus évasive “Différentes options pour différentes personnes” disent-ils. Cette maxime n’est nulle part plus vraie que dans le monde du Hot-Rodding. Les gens construisent des voitures pour n’importe quelle raison que vous pouvez imaginer. Les voitures de course (sous cette seule rubrique, il y a une centaine de pistes différentes à explorer), les voitures d’usage (dites “de rue”), les voitures d’exposition.
Il y a aussi les constructions de voitures Thérapeutiques, symboles de statut social. Certaines personnes construisent ces voitures comme un exutoire créatif, d’autres voitures sont construites pour gagner de l’argent. Et puis il y a les voitures qui sont construites dans le seul but de snober tout le monde, d’avoir la voiture la plus TOP du pays. Il y en a qui prétendent toutefois que “gagner n’est pas tout”, ce à quoi d’autres répondent : “Pourquoi jouer le jeu ? “…
Miss Tammy Ray n’est pas étrangère aux voitures d’exposition haut de gamme et au niveau d’ajustement et de finition requis pour concourir sur le circuit national des expositions. Ancienne intronisée à la “Pirelli Great 8” (déjà un grand honneur là-bas) avec son coupé SpeedStar’33, Tammy était accro. Le fameux “Ridler” devait être le sien. Un peu de contexte : Le prix Ridler est considéré comme le plus grand honneur qu’une voiture d’exposition puisse recevoir.
Il est remis au Detroit Autorama chaque année pour honorer la meilleure voiture. L’homonyme du prix, Don Ridler, était connu pour sa créativité, de sorte que le prix s’adresse aux Hot-Rodders qui expriment le plus haut niveau de qualité de construction avec une bonne dose de créativité combinée pour faire un beau véhicule. Contrairement au vieil adage : “Moins, c’est plus”,…ici c’est “Plus c’est plus lorsque vous visez le prix le plus prestigieux de la planète”.
Un rasage rapide et une coupe de cheveux ne le couperont tout simplement pas plus à Detroit qu’au Séma ! Tammy et T&T Customs ont passé trois années à construire leur Hot-Rod “Gold Digger”. Au début, le nom de la voiture peut sembler un jeu de mots grossier, cependant, Ray possède vraiment une mine d’or, elle détient les clés de la mine d’or Crisson, située dans le nord de la Géorgie ! Donc elle est méga-milliardaire et chaque jour de plus en plus !
Au fur et à mesure que l’économie mondiale se casse la gueule, Miss Tammy Ray s’enrichit… Elle a donc eu un caprice de femme méga-milliardaire et a décidé de remporter le Ridler de l’Autorama de Detroit, quoiqu’il en coute ! En ce cas elle a claqué plus de deux millions et demi de dollars pour se payer “LE” Hot-Rod destiné rien qu’à gagner ce trophée qui vaut à peine 100 $ !!! Elle est de plus partante pour dépenser 3 millions pour un autre Ridler dans 3 ans..
Les Hot-Rods qui ont chacun gagné le Ridler au fil des ans, jusqu’ici avaient couté moins d’un million de dollars pour n’être constitués que de pièces uniques fabriquées à la main avec une attention aux détails plus qu’il n’y semble possible : aucun boulon “normal”, aucune surface n’est non polie, chromée ou peinte.
Pour le Hot-Rod de Miss Tammy Ray, le vrai héros qui s’en est mis plein les poches se nomme Ted Thomas de T&T Customs à Canton, en Géorgie.
Il a utilisé un châssis Alloway et y a accroché un pont AR Quick-change (changement rapide indépendant) Winters avec des freins Wilwood et des coilovers Aldan pour compléter la section arrière. À l’avant il a monté sur une configuration IFS-Heidt avec des Coilovers Aldan et des Wilwood assortis. Les jantes conçues par Mike Curtis pour imiter le foret utilisé dans une mine d’or, Foose Wheels a sculpté les rouleaux double face de 16′ et 20′ !
L’œuvre d’art roulante de Miss Tammy Ray est motorisée d’un Chevrolet LS2 équipé d’une transmission TH350 . Comme vous pouvez l’imaginer, la plupart des pièces sous le capot sont faites à la main, telles que le radiateur en laiton, les collecteurs, le système d’échappement, les cache-soupapes (chacun comportant une pépite d’or d’une once ) ainsi qu’un système d’injection Extrudabody, avec les patins peints avec des pointes chromées avec maillage.
Tout cela crée un look différent. Les tubes d’admission d’air ont été conçus pour ressembler à un système d’injection exotique d’antan. La société Mézière a fourni le matériel et la pompe à eau électrique. L’intérieur de Gold Digger est tout simplement magnifique. Une pornographie de cuir crémeux, une baroquerie dégoulinante de chromes et réceptacle de tout ce que les USA compte de clichés automobile tenant du pastiche carnavalesque.
C’est toutefois une combinaison élégante de pièces polies, peintes et chromées qui s’emboîtent pour rendre un cocon plus accueillant que la plupart des salons. Notez qu’il n’y a pas de levier de vitesses ! Regardez de près la console de la cascade, il contient un levier de vitesses à bouton-poussoir Retrotek. Au centre du tableau de bord Garolite (un type de plastique de l’industrie aérospatiale), se trouve un système d’instruments Dakota Digital personnalisé.
Viser au-delà du Grand 8 appelle des faveurs spéciales et Ted et Tammy ont spécifié une modification du boîtier des compteurs qui reprend un style d’instruments de moto MCV-7100. Pour correspondre à la magnifique peinture PPG dorée mélangée sur mesure, a été concocté une couleur d’affichage spéciale de couleur ambre. Mordue/atteinte par le virus de la gloriole, sa voiture personnalisée a remporté le Ridler…premier prix.
On ne peut que se demander à quoi ressemblera sa prochaine construction, étant donné qu’elle possède déjà l’étalon-or ! Elle a l’intention de mettre 3 où 4 millions de dollars pour gagner le Ridler en 2024… Folie ! Mais elle rétorque qu’elle fait ce qu’elle veut se ses dollars, que tout cela l’amuse, et ces millions ne représentent que la moitié du prix d’une Bugatti Rimac actuelle. Peanuts !