1937 FORD 5WINDOW COUPE STREET ROD Boyd Coddington
La liste des spécifications de ce Hot-Rod lauréat/vainqueur du premier prix au Detroit AutoRama Ridler en 1994 et finaliste hors compétition de la finale de l’ISCA 1994, force un certain respect poli devant ces pathétiques manifestations similaires aux concours de beautés éphémères d’animaux d’élevages incluant femelles et homoncules… Chacun/chacune restant libre selon les normes occidentales de la vie sociétale de manifester son humeur, la mienne est un effarement… Remarque liminaire, ces deux victoires affichées datent de 28 ans d’ici (2022) ce qui remet ces résultats équivalant aux concours de beauté de chairs fraîches dans la perspective du temps qui passe !
Mâtine que voilà notre langue française qui se joue du bardage d’une étymologie latine au-dessus de tout soupçon mais éprouve quelques difficultés et bien du mal, à tenter de nous faire avaler qu’elle n’a pas créé des mots juste pour de petits plaisirs homophones. Avec homoncule il est simplement question de frôler le Grand Œuvre, cette pierre philosophale capable de changer les métaux vils en or, cet Opus Magnum poursuivit par Paracelse et ses disciples depuis la nuit des temps. Rien d’autre. Je pourrais en rester là avec quelques photos du bestiau magnifiquement bleu, charnu et muscleux sans ajouter le moindre sous-entendu graveleux comme celui qui vient précisément d’effleurer une zone trop sensible de votre esprit.
Homoncule étant une recherche alchimique un peu particulière mais rien qu’une expérience de plus. Un homoncule est ce petit être humain que rêve de créer le bidouilleur des alambics, le chercheur en élixirs, l’inspirateur obscur de Mary Shelley et de son Frankenstein ou le Prométhée moderne (1818). Une sorte e lutin, tout juste bon à terminer ses jours à l’Institut des fous ou au muséum d’histoire naturelle, formolisé dans un tube à essai, appuyant son crâne difforme sur la paroi de verre comme s’il espérait attirer notre sympathie quand il ne fait que nous épouvanter. Autant prononcer homoncule pourra faire sourire, autant le croiser nageant dans son formaldéhyde fera frémir. Des milliers d’écoliers devenus surannés peuvent encore en témoigner.
Je ne saurais préciser si homoncule doit sa mise au rancart suranné à l’action efficace de précieuses ridicules ayant auparavant fait la peau à concupiscent, ou au souvenir terrible de son regard perdu. Quoi qu’il en soit homoncule est devenu désuet, comme les concours de beautés suaves de chairs où mécaniques. J’allais en oublier de publier la liste des spécifications… Moteur V8 Hawk 406ci/425cv en aluminium poli mais brutal ! Le bestiau a été construit “à-la-main” à partir d’un coupé Ford 5 fenêtres de 1937 ! Par contre le châssis et les trains roulants ne proviennent pas d’une réutilisation mais ont été créés/fabriqués “à-la-main” par les ouvriers de garage “Hot Rods by Boyd”... Ouiiiiiiiiiiiiiiii ! Bingo !
Le garage de Boyd Coddington alors qu’il n’était pas encore raide mourru de son cœur défaillant… Ceci explique cela pour certain(e)s et n’explique strictement rien pour d’autres. Je continue la liste des spécifications : Transmission Turbo 400 polie assemblée par “Tubs Automotive”. Suspensions avant et arrière, indépendantes, fabriquées “à-la-main” en aluminium d’avion par “Hot Rods by Boyd”. Diverses modifications importantes de la carrosserie Boyd ont été peaufinées par Tim Novick de chez “Car Crafters Motorsports” de Warren, en Ohio… Les jantes en aluminium sont des Boyd de même que la grille de calandre en aluminium faite “à-la-main” avec les phares cachés derrière elle (la calandre)…
Alors que beaucoup considèrent la côte ouest comme le foyer du Hot-Rodding personnalisé, le prix Ridler du Detroit Autorama est l’un des honneurs les plus prestigieux du passe-temps des Hot-Rodders consistant à fabriquer des Hot-Rods pour aller les exposer à l’Autorama, soit au Sema-Show dans l’espoir de gagner un prix et une coupe en fer-blanc immortalisant cet instant pathétiquement insoutenable. Présenté ici pour la première fois en Europe depuis 28 ans ce Hot-Rod de l’extrême qui vous semble être une nouveauté, n’est en réalité tel quel en beauté immaculée, que ce qu’il est resté calfeutré 1/3 de sièccle dans un garage privé disposant de l’air conditionné…
S’il ressort c’est parce que les enfants du proprio décédé ont voulu vendre “la caisse de pépé” pour s’en partager “le fric”... La part de votre tristesse, chers Internautes, va être décuplée en lisant que le prix obtenu n’a été que de 60.000 $… Il y a des moments où les illusions tombent à rien devant les réalités de ce qu’on nomme “le marché de l’offre et de la demande”… La philosophie ne doit pas être moralisatrice, mais inspirante. La leçon qu’apporte cette histoire vraie, est pleine d’inspiration. Je peux me faire un devoir (d’école) pour vous en réaliser une variation qui commence dans une salle de classe. Le cours commence et les élèves s’installent, prêts à écouter leur professeur.
Le prof de philosophie se tient devant ses élèves et introduit son cours : “Nous n’avons qu’une vie à vivre, une ombre fuyante au sein de toute la vie de ce vaste univers. Nous avons la capacité de tout accomplir. Vraiment tout ! Si nous utilisons notre temps intelligemment”. Puis, il sort de son sac un bocal vide et le pose devant lui et commence à le remplir avec des balles de golf. Une fois le bocal rempli de balles, il demande aux étudiants si le pot est plein. Unanimement, les étudiants conviennent qu’il l’est. Le professeur se saisit alors d’une boîte de petits cailloux et les verse dans le bocal. Il secoue légèrement le bocal pour laisser les cailloux rouler vers les zones libres entre les balles de golf. Il repose ensuite sa question…
Une fois encore, les étudiants répondent en chœur que le récipient est rempli. Il prend alors une boîte contenant du sable et commence à le verser dans le pot. Bien entendu, le sable remplit tout l’espace entre les balles de golf et les cailloux. Une nouvelle fois, il pose la même question, et obtient la même réponse. Le bocal est maintenant plein. Le professeur, franchement amusé, prend une bouteille de vin de son sac et verse tout leur contenu dans le pot. Le vin comble alors immédiatement tout l’espace vide entre le sable. Réalisant qu’il se sont encore fait avoir, les étudiants rient de bon cœur. Puis, il leur dit : “Ce que je veux que vous compreniez, c’est que ce pot représente votre vie”…
Il continue son speech : “Les balles de golf représentent les choses importantes, votre famille, vos amis, votre santé et vos passions. Les petits cailloux sont les autres éléments importants, votre maison, votre voiture, votre travail, vos études. Le sable, c’est les autres choses, les choses sans importances. Si, dans ce bocal, vous mettez le sable en premier, vous n’aurez pas la place pour les balles de golf et les cailloux. C’est aussi vrai dans la vie. Si vous passez tout votre temps et dépensez votre énergie sur les petites choses sans importance, vous n’aurez jamais de place pour les choses qui sont importantes pour vous, celles qui comptent pour vous. Faites particulièrement attention aux choses qui sont essentielles à votre bonheur.
Et il termine sa démonstration : “Jouez avec vos enfants. Prenez le temps de veiller à votre santé. Partagez des bons moments avec vos amis. Il y aura toujours du temps pour nettoyer la maison, sortir la poubelle ou vous fabriquer un Kit-Car ou un Hot-Rod. Définissez vos priorités. Le reste n’est que du sable” … Après quelques secondes de silence, un étudiant lève la main et demande ce que le vin représente. Le professeur sourit : “Je suis content que vous posiez la question. Elle est simplement là pour vous montrer que, peu importe à quel point votre vie puisse paraître remplie, il y a toujours de la place pour boire un ou deux verres de vin avec vos amis”…
Comme le disait il y a quelques années, si justement le philosophe Calogero (sic !), on peut s’aimer, se désaimer, on ne ressemble, qu’à ce qu’on fait, on est semblable à ce qu’on est. Attention, je ne parle pas de désaimer les très nombreuses pages Facebook que vous avzs frénétiquement likées cette semaine, je vous cause de ne plus chérir un truc que vous avez beaucoup aimé, voire d’aimer un truc que vous détestez. Je vous cause d’ambivalences, d’oscillations et des jeux d’oppositions entre aimer et ne pas aimer. Un exemple : Coldplay était devenu un groupe que l’on adorait détester. La béatitude dégoulinante de Chris Martin qui ne s’arrêtait plus de chanter des odes à la vie, l’univers rose bonbon du groupe devenu un festival de bisounours, me sortait par les yeux.
De même, nous avons tous une relation ambivalente avec le travail. Le travail est à la fois quelque chose de pénible dont on aimerait se passer et un moteur de développement, de libération et d’épanouissement. Le travail, c’est bien, mais personnellement, j’aimerai m’en passer. On est loin du Hot-Rodding ? Pas tant que ça, chacun à son rythme, nous avançons à force d’expérience. Même si le plaisir est immuable, nos goûts changent. Choisir, c’est renoncer. J’aime certains plats, j’aime certains vins, j’aime les Hot-Rods, je déteste Musso, les Van’s, et la Macronite m’emmerde ! Et pourquoi faudrait-il dire pourquoi ? On a beau empiler les adjectifs, c’est toujours la même rengaine en finalité. J’aime ou je n’aime pas ?
J’adore une entrecôte grillée mais saignante sauce Béarnaise, je déteste le filet de sole sauce bonne femme et je suis incapable de dire pourquoi ! Le vin est un domaine où les cuistres font bombance et s’enivrent de mots qui me font hurler de rire. Putain d’ambivalence ! Dans ce monde moderne, il est plus facile de détester que d’aimer, on peut pourrir la réputation d’un homme, d’un restaurant ou d’un vin depuis son smartphone, mais on peut difficilement aimer et ne pas aimer à la fois sans être qualifié de girouette. Tout se discute, tout peut être argumenté, on peut voir les choses de façons différentes. On peut aimer et désaimer. J’aime le désaccord ! Du fait notamment de sa mauvaise réputation. Mais, comment fonder quelque chose sur un désaccord ?
La première chose à bien comprendre, c’est que nous ne croyons plus au rêve d’une société sans contradiction, sans conflit, entièrement réconciliée, parce que les sociétés les plus totalitaires sont issues de ce rêve-là. Notre France sous Macron prend le chemin des dérives, ce type est dictateur. Nous savons donc que nous sommes plongés dans le conflit des interprétations, dans le désaccord, jusqu’à la fin des temps. Amen ! C’est notre karma. Quand il persiste et semble insoluble, le désaccord est perçu comme un échec, il reflèterait l’incapacité pour les individus à parvenir à un consensus. La tradition philosophique semble à ce titre majoritairement accepter l’idée selon laquelle le désaccord doit être surmonté au profit d’un accord sur ce qui est jugé vrai ou raisonnable.
Aristote, lui-même, affirmait que la délibération, a pour horizon le dépassement des différends grâce aux vertus du logos (la parole). Le cher Aristote, n’est pas la lecture des dirigeants actuels de l’Europe. Le débat n’a plus pour eux l’ambition de convaincre, mais de vaincre ! Mais c’est comme ça. C’est un affrontement. Pourtant le désaccord, loin d’être un échec possède bel et bien une valeur. Bien plus qu’un accord, un désaccord permet de clarifier l’identité respective de ses opposants, et de les positionner clairement. Le désaccord permet ainsi à ceux qui l’expriment de faire entendre leur voix, et de satisfaire leur besoin de reconnaissance par le biais de la protestation et de la revendication, plutôt qu’être enfermés et bannis à jamais.
Comme le disait le Mahatma Gandhi, un désaccord honnête est souvent un signe de progrès. Deux personnes en désaccord s’accordent au moins pour dire que ça leur fait un point commun. Du désaccord nait le compromis et la tolérance. Pour conclure, je citerai le philosophe André Gignac (à moins que ça ne soit Gide) : “Il vaut mieux se faire détester pour ce que l’on est que de se faire aimer pour ce que l’on n’est pas” . Pour revoir Boyd Coddington en un click ici !