1949 Belly Tank Lakesters
La réutilisation/récupération de réservoirs supplémentaires d’avions de chasse en tant que carrosseries basiques associées aux véhicules minimalistes de courses de vitesse pure sur lacs salés/asséchés des années’40 et’50, répondait au manque de moyens financiers de l’immédiat après-guerre, de ceux qui étaient attirés par le Hot-Rodding naissant mais n’avaient pas même les dollars pour acquérir un vieille Ford T, A où B.
Les réservoirs supplémentaires avaient été conçu pour allonger/prolonger le temps de vol des avions de chasse et pouvaient être largués une fois vide (ou en cas de combat aérien) afin de retrouver l’entière manœuvrabilité. De cette façon, le pilote pouvait engager plus agilement l’ennemi. Ils étaient soit positionnés sous le fuselage, soit sous les ailes.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils étaient principalement utilisés pour le Republic P-47 Thunderbolt, le Lockheed P-38 Lightning, le North American P51 Mustang et le Northrop P-61 Black Widow. Après la fin des conflits, des milliers de réservoirs gisaient abandonnés dans les “casses” militaires, et les nouveaux Hot-Rodders fauchés les ont rapidement remarqués pour en réaliser des monoplaces de vitesse plus aérodynamiques que les Ford T, A et B.
D’emblée cette utilisation a créé des conflits car dans les premières courses sur les lacs salés/asséchés, la Southern California Timing Association ne reconnaissait que les Roadsters et les Coupés Ford T, A et B, puis les mêmes types de carrosseries d’autres marques. Les “Réservoirs sur 4 roues” n’avaient pas le droit de concourir ! Mais la SCTA a finalement accepté les “réservoirs” sous l’appellation “streamliners” !
En effet, divers membres de l’Association voulaient tester de nouvelles théories concernant l’aérodynamique. Une classe/classification de course s’est ainsi ajoutée, mais ce “dérapage” s’est transformé en engouement pour le public… Les Lakesters sont ainsi nés et ont pu créer leurs propres jeux de piste lorsqu’ils se sont séparés de la classe des “Streamliners”.
L’attraction des Hot-Rodders fauchés, était que les Lakesters à roues apparentes étaient beaucoup plus faciles à construire que les Streamliners. Le réservoir devenant une “carrosserie minimaliste”, il suffisait de “bourrer des morceaux de divers portions de châssis récupérés à la ferraille ainsi que d’un moteur à tête plate et ajouter des essieux de récup’ (également) aux deux extrémités”… et c’était presque terminé !
C’est ce qu’a fait le constructeur du premier Lakester reconnu d’après-guerre : Bill Burke.
-“J’ai eu l’occasion d’acheter un réservoir ventral et certaines pièces connexes. Je n’avais toutefois pas les moyens financiers pour suivre, je n’étais donc pas prêt à construire ma Lakester, alors j’ai tout rangé dans la grange de mon père. Incapable de travailler sur la voiture, j’ai juste conçu des plans. Alors, quand j’ai eu le temps et l’argent, j’ai pensé que tout se réunirait. Finalement, je me suis engagé à construire une voiture légale pour la course. J’ai eu la chance d’avoir obtenu ce réservoir de type MKVIII de 300 gallons que la Marine avait utilisé sur divers avions pendant la Seconde Guerre mondiale. Je voulais construire une voiture aussi rapide que possible, ayant à la fois un super aspect extérieur et une mécanique d’enfer avec une magnéto Vertex et une l’injection mécanique Hilborn. Ce n’était peut-être pas compétitif dans la catégorie (le record était de 196,5 mph) mais j’ai été satisfait de courir”.
Au cours des 60 années suivantes, les Lakesters sont passés de réservoirs récupérés dans des décharges à des engins de vitesse finement conçus. Les Ford à tête plate étaient une source de puissance classique, mais comme toute forme de course de lacs asséchés, il existe maintenant de larges classifications de tailles de moteurs. Ce qui les rend intéressants, c’est que bien qu’ils aient tous un look vaguement familier, aucun n’est le même.
Il s’agit d’une classe largement ouverte que les constructeurs peuvent interpréter avec des combinaisons sauvages. Ne pensez pas que ce n’est pas parce que c’est un style vintage que c’est une classification mourante. Lors de la SCTA Speed Week, 30 voitures se sont inscrites pour la classe lakester. C’est une classe où rien n’est normal !
Ce Belly Tank Lakester a été construit à la fin des années 1940 et exploité au lac asséché El Mirage avant d’être redécouvert près de Victorville, en Californie, en 2004. C’est devenu le “BaT People’s Choice : Best Feature 2009” et il a été acquis par le propriétaire actuel en janvier 2019. La voiture a été construite à partir d’un réservoir largable d’un Lockheed P-38 Lightning de la Seconde Guerre mondiale et d’un châssis Ford Model’T.
Les jantes acier de 18 pouces peintes en rouge portent des capuchons centraux Ford V8 et des pneus Firestone. Les freins à tambour arrière hydrauliques d’une Ford modèle A sont commandés par un levier manuel dans le cockpit monoplace. L’instrumentation Stewart Warner se compose d’un tachymètre de 8 k tr/min et de jauges pour la température de l’eau et la pression d’huile.
Valeur 2022 : 53.000 $ – 136ci Ford Flathead V8 – Twin Stromberg’81 – Culasses et collecteur Eddie Meyers – Compteurs/Jauges Stewart Warner – Transmission manuelle à trois vitesses avec marche arrière – Jantes acier de 18 pouces
4 commentaires
Mon cher Gatsby,
Ne pouvant commenter directement cet excellent article dont vous venez de m’envoyer le lien, je vous adresse mes sincères remerciements ! Je ne suis pas non plus parvenu à commencer ce bel article sur la MG (2014… 8 ans déjà !) . Au passage, je souligne vos qualités d’analyse et je pense que bien des gouvernements devraient vous allouer une (grosse) partie de leur budget gâché en diplomates et consultants inutiles et vous écouter. En voici la preuve avec cet article de 2016 https://www.gatsbyonline.com/ataraxie/l-ukraine-rend-fou-bernard-henry-levy-est-il-devenu-nazi-ou-l-est-il-depuis-toujours-341443/ !
Merci…
Mon cher Gatsby,
Voici un excellent article, richement illustré, pour ne rien changer !
En lisant le prix de l’automobile à la fin, il m’est venu à l’esprit la réflexion suivante : cette automobile a un prix, et peut être achetée, vendue. Mais elle génère énormément de revenus à côté, en vente de magasines, photographies, expositions… et cet argent-là ne profite pas forcément au propriétaire de l’auto.
J’en viens donc à ma question : de votre expérience, est-ce que des petits malins ont parfois réclamé des royalties en argumentant qu’un reportage sur leur auto permettrait de générer X ou Y recettes ?
Absolument… Mais à 99,999999999% “la Presse” envoie ces gens “au diable”. Avant le Web ces autos faisaient l’objet de photos encadrées en séries numérotées, puis en posters, mais c’est tombé à l’eau. Maintenant ces “créateurs” vont jusqu’à se prostituer pour que leurs “oeuvres” soient publiées, et tout le monde s’en bat les couilles (ou les seins). Les constructeurs n’invitent même plus de parterre de journaleux-dévots pour des essais… Le “Grand-dernier” fut Fiat invitant les journaleux à Rio-de-Janeiro pour la présentation de la UNO en simultanéité avec une Coupe du monde de Foot… Plusieurs charters de 350 places, une UNO par groupe de 2 journaleux, hôtels payés avec putes à Gogo et réceptions-dîners… La voiture fut malgré tout un flop, certaines voitures d’essais ont été vendues à des garagistes par des journaleux… Plus tard, Mercedes a opéré quelques présentations dont une qui vaut la peine que vous la lisiez attentivement… Tout s’y trouve, preuves et photos à l’appui ! https://www.gatsbyonline.com/automobile/2014-mercedes-benz-c-klasse-amg-line-362707/
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