1941 Chevy Truck 3100 V8 LS 6L0
Chevrolet a présenté ses nouvelles camionnettes 3100 à l’automne 1941, mais sitôt quasi en cours d’exposition, les Japonais bombardent et torpillent Pearl Harbor en réponse et réciprocité au blocus américain qui est calculé pour asphyxier l’Empire du Soleil-Levant qui a des vues expansionnistes sur l’Australie… L’effort de guerre signifie de ne fabriquer que du matériel de guerre, la production civile arrêtée, seule la production militaire destinée à soutenir les efforts de guerre continue à sortir des chaînes de montage. La production reprendra fin 1945 estampillée 1946 alors que le conflit est terminé.
Les premières séries de camionnettes, pick-up’s et camions ont été livrées avec les embellissements et garnitures peintes plutôt que chromées en raison de la pénurie des matériaux complexes. Bien que ce modèle de 1946 appartenant à Steve Ballentyne n’est pas un de ces modèles du “blackout” affectés par la disette, les économies et les restrictions, il incarne visuellement l’esprit de l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Après tout, il ne lui manque que ses ailes et marchepieds, ne laissant que ce qui ressemble à un squelette presque inachevé de la belle carrosserie classique.
Le projet de création d’une camionnette façon Pick-Up Hi-Boy est d’un Canadien qui a commencé par une idée de réaliser un Dragster de basse intensité, capable et autorisé à circuler sur routes ouvertes. C’était également motivé par le désir d’aller “à fond” sans compromettre son intégrité sécuritaire ni trop en faire pour ne pas devoir vendre son autre fierté, une Pontiac LeMans 1968 équipée d’un Blower : “J’ai eu envie de concourir partout en glanant médailles et coupes/trophées sur les pistes de dragster’s. Mais j’aimais trop le look d’origine pour en faire un dragster à 100%”.
Sur base de sa propre directive, il s’est mis à chercher, et il est tombé sur les restes rouillés d’une camionnette pick-up Chevrolet 1946 à vendre à seulement deux heures de son domicile de Tillsonburg, en Ontario : “Je voulais quelque chose de différent, quelque chose que l’on ne voit pas tous les jours. Les S10 et les Chevrolet pleine grandeur sont partout, mais cette Chevy PU’46 s’est démarquée”... Steve a acheté la bête à l’été 2021 et s’est immédiatement mis au travail pour le transformer dans son garage. Au cours des deux années suivantes, elle a subi une transformation complète, sortant de l’atelier avec biturbos et 1 000cv.
C’était un projet très personnel pour Steve, son rêve de toute une vie puisqu’il ne rêvait que d’un Pick-Up Hi-Boy rapide issus d’une construction “noueuse”. Steve Ballentyne n’avait pas de formation formelle pour ce type de construction, mais il a toujours cru aux miracles mais qu’il fallait avancer pas à pas sans précipitation, afin de ne pas devoir sans cesse modifier, déconstruire et remonter : “Je fais les choses au fur et à mesure. Vous cassez quelque chose, vous le réparez. C’est comme ça qu’on apprend”… Ce PU est propulsé par un moteur Corvette récupéré d’une accidentée, un bon gros LS de 6L de 2007.
Il est boosté par deux turbos. Steve s’est tourné vers un atelier d’usinage automobile de précision situé à Niagara Falls, en Ontario, pour donner vie à sa vision. Le moteur déplace maintenant 408ci, grâce à un vilebrequin forgé de chez Texas Speed, un 4po à course courte, des tiges forgées TSP assorties et des pistons forgés Wiseco. Le taux de compression a été amené à 10:1, ce qui est “TOP” au plus que parfait pour la paire de turbos VS Racing 70/70 qui alimentent le moteur avec beaucoup de boost… Un arbre à cames hydraulique TSP Stage 3 en 231/239 et levée de 640/.629 donne de l’agressivité au V8.
Les culasses en aluminium GM 823 ré-usinées et équipées de soupapes Manley, maintiennent le flux d’air optimisé. Pour gérer les demandes massives d’air et de carburant, Steve a équipé le Pick-Up d’un collecteur d’admission Holley Split Port, d’e carbus Holley en 102 mm avec deux pompes à carburant de chez MagnaFuel, des 750cfm alimentant des injecteurs FIC 1700c. Un calculateur Holley Terminator X relie le tout, donnant à Steve un contrôle total sur le réglage du moteur. L’allumage étant assuré par des bobines Granatelli et des fils DragonFire 10mm, ce qui déclenche les étincelles des bougies NGK BR7EF.
Le refroidissement de l’air comprimé est assuré par un refroidisseur intermédiaire air-eau Frozen Boost, qui garantit que les températures d’admission restent sous contrôle lors des passages difficiles. Tout cela se traduit par des performances sérieuses sur le banc d’essai : 1.000CV et 850 lb-pi de couple. Sur piste de dragsters, le Pick-Up a réalisé son meilleur temps au quart de mile en 9,46 secondes à 145 mph, avec un lancement fulgurant de 1,36 seconde. Le transfert de cette puissance au sol est assuré par une transmission 4L80E construite par Transmission Experts à Hamilton, en Ontario.
Il est équipé d’un convertisseur de couple à trois disques J&K de 10po, qui cale à 3.600 tr/min, et dispose d’un “Transbrake” pour les lancements sur pistes d’accélérations. À partir de là, un arbre de transmission en chrome-molybdène de 3 pouces transmet à un pont/différentiel (arrière) Ford 9po équipé d’une bobine Yukon de 3,70 et d’essieux Quick Performance à 35 cannelures. Steve a construit la transmission pour qu’elle soit résistante pour que son mix de pièces haute performance forme la combinaison parfaite qui peut gérer les forces générées par le moteur LS turbocompressé.
Steve ne s’est pas arrêté au groupe motopropulseur, car il savait que le châssis et la suspension devraient correspondre aux capacités du moteur. La suspension avant conserve une sensation nostalgique avec un essieu “solide” (rigide comme les Hot Rod “T”…et une configuration à ressort monolame, un clin d’œil à ses origines des années 1940. À l’arrière, le design moderne prend le relais avec un système Bears Performance à 4 bras, des amortisseurs Strange à double réglage et des ressorts de 125 livres. Une barre antiroulis Rhodes garantit que le Pick-Up reste planté sous tension.
Tout cela permet à Steve d’utiliser chaque partie de la puissance du moteur sans quitter le sol. Les freins Wilwood Duralite à l’avant et les disques Ford Explorer à l’arrière assurent des performances fiables lorsqu’il est temps de ralentir… À l’extérieur, le Pick-Up est aussi frappant que fonctionnel. À l’origine d’une teinte indéfinissable et rouillée/patinée par le temps, il porte maintenant une peinture gris/bleue de cuirassé, que Steve a appliquée lui-même. Les ailes ont été retirées pour un look plus agressif, et un carter de sécurité Chevy Colorado a été soudé dans le lit/benne du PU..
Le résultat est un camion à la fois menaçant et minimaliste, qui fait tourner les têtes, qu’il soit mis en scène sur la ligne de départ ou assis dans les stands. À l’intérieur, le Pick-Up est équipé de sièges de course Kirkey, d’un arceau de sécurité complet en 8,50 avec certifications et d’un Holley Pro Dash, qui affiche toutes les données essentielles dont Steve a besoin lorsqu’il court. Le parcours de course de Steve a commencé avec sa bagnole “LeMans”, mais les lois strictes de l’Ontario sur l’interdiction des courses de rue l’ont poussé à l’emmener sur la piste., car là-bas les lois ne sont pas des blagues.
Vous vous faites prendre à dépasser de 5 km/h la limite de vitesse, et les flics vous prennent en chasse comme si vous étiez les descendants de Bonnie and Clyde, la bagnole part en fourrière et les Cop’s suspendront votre permis pour un an… “Je ne voulais pas risquer de perdre ma voiture, alors j’ai commencé à aller sur la piste. Une fois que j’ai vu ce que les autres gars faisaient avec les événements de voitures de rue, j’ai changé mon point de vue initial et me suis occupé à courir en Dragster. J’ai toujours su que je voulais concourir”. Ce désir de chasser la vitesse sur la piste est ce qui l’a conduit à ce projet Chevy 1946.
Et bien qu’il emmène régulièrement ce Pick-Up sur les routes, c’est uniquement pour des cruising’s relax en respectant les limitations de vitesse… “J’essaie de sortir le PU pour faire un tour au moins chaque semaine pendant les mois les plus chauds”, m’a t’il noté… En plus de démanger son esprit de compétition, ce projet consistait à ce que Steve se prouve quelque chose à lui-même : “Ce que j’aime le plus de mon Pick Up Hi-Boy, c’est que je l’ai construit dans mon garage. Je n’avais pas d’expérience dans la construction d’un châssis ou quoi que ce soit de ce niveau, mais j’ai plongé et j’ai compris”…
A chaque fois qu’il l’emmène sur la piste et qu’il fonctionne, il n’y a pas de meilleure sensation. Le projet n’a pas été sans défis, mais Steve a saisi chaque revers comme une occasion d’apprendre quelque chose de nouveau : “C’est beaucoup d’essais et d’erreurs, mais c’est ce qui le rend gratifiant”... L’histoire de son Pick-Up ajoute une autre couche d’intrigue. Lorsque Steve l’a immatriculé, il a découvert qu’il avait été un véhicule d’un seul propriétaire pendant 76 ans avant qu’il le trouve : “C’est un exploit rare pour un véhicule de cet âge il a probablement passé des décennies comme cheval de trait d’un agriculteur”…
Waouwww ! Et maintenant il roule comme neuf sur diverses pistes d’accélération pour Dragster’s…. “Je doute que le propriétaire d’origine aurait pu imaginer cela”, plaisante-t-il… Steve n’a pas l’intention de ralentir. Et bien que son Pick-Up fonctionne actuellement dans les catégories locales, il affine constamment la construction et explore sans cesse de nouvelles opportunités de compétition. Pour l’instant, l’accent est mis sur l’optimisation des performances et la dégustation des fruits de son travail car il n’a pas construit son PU pour se fondre dans la masse…
“Je l’ai construit pour me démarquer et aller vite”... Les événements de glisser-conduire sont également à l’ordre de chaque jour qui passe.. “Lorsque j’ai construit le châssis, j’ai soudé un attelage de remorque derrière la plaque d’immatriculation rabattable. En fait, je suis sur la liste d’attente pour Slick Summer, et je pense faire la Drag Week à l’avenir”… De ses humbles débuts en tant que relique rouillée à sa transformation en une centrale électrique de 1.000cv, le pick-up de Steve incarne l’esprit de l’ingénierie du bricolage et la passion qui pousse les passionnés à repousser sans cesse les limites de ce qui est possible…