1951 Ford Taunus Custom Killer’s Bananas…
Je suis né en 1949, quatre années après que le bruit des canons venait de se taire, l’économie américaine tournait à plein régime et le plan Marshall débutait en Europe. J’avais 5 ans lorsqu’est sorti “That’s All Right Mama” d’Elvis Presley en juillet 1954… Je n’ai donc pas été sensible aux débuts du Rock’n’Roll façon Elvis, ni à l’envolée progressive des Hot Rod’s, ni au temps des rebelles sans cause personnifiés par James Dean en 1955, ni au début de la guerre du Viet-Nam… Que m’importait alors qu’aux USA presque chaque ville, chaque bourgade avait son héros du moment qui faisait patiner les roues de son Hot Rod au rythme de cette musique trépidante, en même temps que les artistes de l’arrière cour, rois du chalumeau, découpaient, soudaient, ponçaient.
La liste des opérations avait beau être longue, mes voitures étaient des Dinky-Toys de course qui allaient vite dans les escaliers… La grande dépression est juste le nom que mes parents donnaient aux suites du deuxième conflit mondial dont j’ignorais l’existence. Mi des années ’60, devenu ado, je voyais la vie plutôt du bon côté, ayant envie de bouger sur un rythme mal défini mêlant folk, blues, gospel et country, le tout versé dans un immense shaker et agité de façon énergique… J’étais fasciné par John Wayne, Cowboy invincible et j’ai subi mai 68 à mes 19 ans… La décennie 70 s’est ouverte sur un monde nouveau. Les gloires des années ’60 ont tiré leur révérence : Jean-Paul Sartre, Steve McQueen, Alfred Hitchcock, Romain Gary, Henry Miller et John Lennon…
Tous ont quitté l’avant-scène. et moi je faisais l’archi pour devenir inventeur de maisons d’avant-garde… C’est dans ce fourbi que j’ai créé Home un mag de décoration et gagnait ainsi de quoi me payer une dauphine, puis une Morgan, puis une Shelby Cobra GT350 cabrio et que ça m’illumine d’idées pour créer un magazine de Hot Rod’s et Kustom’Car’s : PrettyCar premier nommé est changé en Chromes&Flammes en fin des années ’70. La société vivait des changements. Le marché automobile se reconcentrait. Les restructurations étaient, parait-il, inévitables. L’élégance était passée de mode, c’est l’efficacité qui devait désormais primer. Les constructeurs s’engageaient dans une nouvelle ère. Les années ’80 seront celles des paris les plus risqués..
Mais il y avait un parfum d’audace dans l’air, des combinaisons presque impossibles et des mariages farfelus. Les années 80 vont pourtant permettre de défricher le terrain des idées, la tendance était contradictoire. Les gens oscillaient entre devoir de mémoire et envie de changement. Je me suis fait fabriquer des folies pour “asseoir” mon magazine : la Taunus “Killer’s Banana’s”, l’Old’s 48 “Dragon vert”, le Trike V12, le Hot Rod Sedan’32 “Customania”, le ‘Cab “Novel’T”... J’ai créé un show porte de Versailles et une course de Dragsters au Mans… En 1980, je courais en tous sens et dès 1981 Chromes&Flammes “faisait” 5 éditions/langues à 500.000 exemplaires mensuels… Pas une seule manifestation ne se déroulait sans que je sois présent.
Une centaine de “Héros”, les premiers “vrais” Customizeurs et Hot-Rodder’s Français, Belges, Suisses et Allemands, qui ne savaient que faire, vont émerger… Les fan’s roulaient en Camaro, Firebird, Mustang, Barracuda, Charger, Monte-Carlo, Holiday, Starliner, Starlight, Sunliner, Biscayne, Bel Air, Adventurer, Crestliner et Belvedere. Les propriétaires de ces voitures leur appliquaient le même traitement qu’il y a 25/30 ans, aux USA, ils modifiaient les moteurs, changeaient les suspensions, réalisaient un nouveau garnissage intérieur et les peignaient de façon démente… C’était les débuts… et ma Taunus y a fait sa part de Job… Vous avez de quoi vous rendre compte avec les photos…
Le travail réalisé sur les châssis et les moteurs était de loin supérieur à ce qui pouvait se faire et l’imagination apportée aux travaux de carrosserie et à la peinture était plus grande, mais il n’était pas sûr du tout que la façon dont la carrosserie était modifiée ou dont la peinture était appliquée soit supérieure ou égale au travaux d’antan La plupart n’allaient jamais assez vite pour avoir besoin d’un becquet ou d’un spoiler, et les prises d’air forcées n’étaient pas des plus efficaces si non utilisées à très haute vitesse. En même temps que l’imagination était totalement débridée début des années ’80, les modifications apportées étaient beaucoup plus sophistiquées, leçon directe de ce qui avait été constaté sur les pistes de cendrée, sur les circuits et sur les pistes de drag.
Les spoilers, becquets, élargissements d’ailes, prises d’air, pneus et jantes larges, barres anti-roulis et autres pièces importantes encore, toutes liées à la compétition, trouvaient une utilité réelle, mais ils étaient surtout devenus objet de recherche esthétique sur des voitures. L’une des plus grandes différences qui existait entre les Custom-cars des tout débuts aux USA et de ceux des années ’80 était qu’ils étaient devenus plus orientés vers un côté pratique que vers l’aspect extérieur…, il n’en allait pas ainsi lors des débuts, et de nombreux custom’s étaient abominables à conduire… mais, la maniabilité n’était pas indispensable alors…, il existait quelques exceptions bien sûr… et comme partout ailleurs certaines réalisations crachaient véritablement le feu.
Quelques voitures d’aspect tout à fait conventionnel étaient dotées de moteurs V8 très puissants, ce qui, dans un innocent coupé Ford produisait un mélange suffisamment détonnant pour coiffer sur le poteau tout impudent qui osait venir les snober…, la recette était simple: un moteur qui fait décoller une caisse lourde, placé dans une caisse plus légère…, c’était à manier avec prudence, un mélange explosif ! Pour illustrer cet article et en revenir aux Custom’s des débuts de Chromes&Flammes en France, je vous présente un des 10 grands mythes automobiles du monde du Custom français des années ’80, à savoir la très curieuse Ford Taunus Killer’s Bananas, qui, aux cotés, de la fameuse Oldsmobile’48 décrite en long et en large dans quelques articles…
Ils sont re-publiés dans www.GatsbyOnline.com, est à l’origine du Custom en Europe Continentale. Cette Taunus, a débuté avec une décoration dans le thème de la saga des Vikings, avec Drakkar, dragons et femmes vêtues de peaux de bêtes…, tout un programme…, elle fut la vedette en couverture et poster dans le tout premier numéro de Chromes&Flammes qui s’appelait alors “Pretty-Car”… Je suppose que c’est en partie à cause de cela, que toutes les décorations dites “murales” dans le milieu du Custom français sont devenues ce qu’elles sont… Mais reconnaissez-moi toutefois d’avoir le premier voulu aller de l’avant en jetant les décors antiques, tout comme les quincailleries inutiles, dans la poubelle de l’histoire du Custom…
Le seul reproche qui fut fait en son temps à cet engin était sa bizarrerie esthétique et le fait que c’était toujours le moteur 4 cylindres d’origine qui l’équipait.En ce qui concerne l’aspect esthétique, je ne pouvais faire modifier cette Taunus pour en Faire une Corvette ou une Chevrolet Bel-air…, mais j’ai voulu aller le plus loin possible sur une base de carrosserie d’origine…, c’est en effet cinq ans après la création de la Taunus “Viking” que je me suis résolu à la modifier de fond en comble pour en faire la “Taunus-Killer’s-Bananas” que vous voyez ici. Toute la carrosserie fut modifiée selon les canons de l’esthétique High-Tech, près de 5 à 6 ans avant que ce style ne soit vraiment appliqué aux USA et en Europe…,
Il n’y a en effet rien de plus lisse que la carrosserie de cette Taunus, qui s’enorgueillit d’avoir été transformée radicalement : TOP-CHOP, SHAVING, CHANNELlNG, FRENCHING et autres termes de modifications s’appliquent véritablement à divers endroits. En ce qui concerne l’aspect mécanique, du temps ou cet engin avait été modifié en “Killer’s Bananas”, il s’agissait avant tout de réaliser un travail visuel pour démontrer aux amateurs de Custorn’s, qu’il existait d’autres voies que la copie d’engins toujours similaires… J’avoue aujourd’hui que la commercialisation du Kit HiBoy Citroën fut un échec, car durant les 5 ans qui suivirent sa présentation circulant de concert avec un Hot-Rod B’32 Sedan, personne n’a commandé de kit/fabrication…
Pourtant pour pousser le bouchon le plus loin possible, les trois engins avaient été peints dans le même jaune, histoire de capter l’attention, et de donner une touche d’uniformité de Façon à ce que les 3 engins symbolisent parfaitement le magazine Chromes&Flammes…, j’étais même occupé a préparer la remise en peinture jaune de l’Oldsmobile ’48, du Tricycle V-12 et du Hot-Rod C-Cab “Novel-T”, lorsque je me suis rendu compte du peu d’intérêt de ces transformations auprès du public français, qui continuait dans la voie des rnural’s et des Peugeot 203 avec feux de toit !
A ce titre, on peut considérer la transformation de cette Taunus, comme la seule vraie tentative de montrer la voie du High-Tech en France…, quoique l’on puisse penser du résultat…, avouez que si un seul parmi vous qui lisez mes lignes, aurait eu l’audace début des années ’80 d’aller vers le High-Tech…, le Custom Français serait beaucoup plus loin qu’il ne l’est a l’heure actuelle. Avouez aussi que dans les concentres, cette Taunus, l’Olds ’48, le Trike, le C’Cab, le Hi-Boy Citroën, tous dans le même jaune, côte à côte… , ça aurait été intéressant à regarder… Et…, en 1982, le clip musical de Chromes&Flammes est sorti !
Chromes&Flammes Musical’clip from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Tout chromes, tout flammes, c’est chromes et flammes…
La belle revue des fan’s des van’s et des choppers plein de lumières, comme des étoiles dans l’univers…
Tout chromes tout flammes, c’est chromes et flammes, c’est un éclair du savoir-faire…
On se passionne et on s’étonne, c’est une revue vraiment pas conne…
Souvent les filles s’y déshabillent, comme le champagne cela pétille…
Et puis, jouettes, quelques starlettes, cela vous met le coeur en fête…
Ivres de couleurs, fortes chaleurs, on rêve au rythme des moteurs…
Réactionnaires, pas sanguinaires, du jamais vu pas superflu…
C’est pas l’tacot sous le capot… et quand ça roule on se sent cool…
Spirituel et sensuel, c’est… Chromes tout flammes, c’est… Chromes&Flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Chromes, chromes et flammes, la vie en chromes et flammes…
Tout chromes, tout flammes, c’est chromes et flammes…
La belle revue des fan’s des van’s et des choppers plein de lumières, comme des étoiles dans l’univers…
Tout chromes tout flammes, c’est chromes et flammes, c’est un éclair du savoir-faire…
On se passionne et on s’étonne, c’est une revue vraiment pas conne…
Souvent les filles s’y déshabillent, comme le champagne cela pétille…
Et puis, jouettes, quelques starlettes, cela vous met le coeur en fête…
Ivres de couleurs, fortes chaleurs, on rêve au rythme des moteurs…
Réactionnaires, pas sanguinaires, du jamais vu, pas superflu…
C’est pas l’tacot sous le capot… et quand ça roule on se sent cool…
Spirituel et sensuel, c’est… chromes tout flammes, c’est… Chromes&Flammes…
Une pensée émue et toute ma tristesse car mon ami Ambroise Aïello est décédé dans sa Corse natale qu’il aimait. C’est lui qui avait créé le clip de Chromes&Flammes dans l’esprit des années ’70 et ’80…
https://www.gatsbyonline.com/ataraxie/ambroise-aiello-inventeur-est-decede-342199/
Hot-Rods… #1 from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Hot-Rods… #2 from Patrice De Bruyne on Vimeo.
Hot-Rods… #3 from Patrice De Bruyne on Vimeo.