1952 NASH RAMBLER AIRFLYTE GREENBRIER WAGON
Fred Hardee, résident de Watertown, dans le Dakota du Sud, USA, a été un passionné de voitures toute sa vie, mais faute de moyens financiers, il se contentait de ses abonnements à divers magazines. En 2008, alors qu’il vient d’être officiellement retraité, simultanément il gagne un million de dollars à la loterie et sa vie change du tout au tout..
Il achète sur un coup de tête une Chevrolet 210 de 1955,classique auprès d’un ami et passe ses jour à en supprimer les défauts… Comme il réalise qu’en la revendant selon les valeurs du marché il pourrait doubler son investissement automobile, il la vend et avec le profit, rattrapant le temps perdu, il achète une Corvette 1962… Même processus et gains… Il achète alors une Corvette cabriolet 1969…
Et à nouveau, après quelques mois de travaux d’embellissement il parvient à la revendre avec encore plus de profits… Et soudain, le voilà qui hérite de la vieille Nash Rambler Airflyte Greenbrier 1952 de son père, mort centenaire… Elle n’affiche que 60.000 miles. Il a failli l’oublier mais éclate en sanglots en voyant le petit nounours de ses jeunes années que son père avait accroché au rétroviseur intérieur.
L’émotion est grande… Elle le devient encore plus en découvrant les dessins qu’il avait réalisé de cette voiture familiale lorsqu’il avait 10 ans, tous fortement inspirés du Customizing de l’époque… Il décide alors non seulement restaurer la Vieille Nash, mais de la transformer telle que sur ses dessins, tout pareil, y compris les couleurs typique de l’époque…
Dotée à l’origine d’une construction monocoque avec un moteur de 85 chevaux, Fred avait des objectifs plus ambitieux car familiaux pour cette Nash. Après l’avoir démontée, il l’a envoyée chez Roadster Shop pour en faire un mix de Hot Rod et Kustom sur un châssis Fast Track à empattement de 98 pouces construit sur mesure.
Pendant ce temps, Eric Brockmeyer a amélioré les dessins de Fred Hardee avec sa plume habile sur le papier, créant un rendu unique en son genre pour le “wagon” de Fred qui dans l’euphorie de sa jeunesse retrouvée a confié à Paul Atkins Interiors & Hot Rods, le soin de transformer la Nash en œuvre d’art roulante…. L’équipe d’Atkins s’est lancée dans une construction de 20 mois.
Fred s’est payé un V8 495ci extrapolé d’un LS3 de chez Chevrolet Performance couplé à une boite automatique 4L70E envoyant “la purée” à un pont de 9-inch d’une C6 Corvette. Ne voulant pas trop changer les caractéristiques de la carrosserie, l’équipe Atkins a incorporé quelques modifications subtiles qui ressemblent à celles de série.
J’en cite en vrac quelques ‘unes telles que “les bacs des roues”, les garnitures inférieures sur mesure et le pare-chocs arrière moulé autour d’embouts d’échappement ovales de Cadillac. La peinture verte bicolore personnalisée de la Nash est exactement celle des dessins d’époque de Fred Hardee, ici elle provient de BASF Diamont et le look surréaliste a été complété par des jantes “Hot Rods by Boyd” en bronze teinte “centenaire” brossé.
Atkins Interiors est connu dans le monde entier, et l’équipe a fait un numéro sur cette petite baignoire roulante avec un tapis bronze Daytona et une sellerie en cuir de couleur rouille… Un résultat “propre, simple” et réalisé sans un point déplacé. Le tableau de bord d’origine modifié arbore des éléments “Dakota Digital HDX” personnalisés…
Il y a une horloge, un air conditionné “Vintage Air”, une colonne de direction “Ididit” équipée d’une volant de chez “Sparc Industries Infinite”… Cette Nash Rambler 1952 a obtenu le premier prix du “Top 10 Builder’s Choice” aux “Summit Racing Nationals”, en plus de devenir finaliste du “GM Retro Iron Builder of the Year”... C’est certainement un témoignage de la vision de Hardee alors qu’il était enfant…
Et c’est devenu une référence nationale plébicitée par des centaines de Hot Rodders passionnés,. Dans ce déferlement de prix et trophées, “Paul Atkins Hot Rods & Interiors” à décroché le premier prix aux Hot Rods Nationals pour l’intérieur totalement hors du commun… L’histoire industrielle de ce modèle de Nash, provient des lubbies de George Walter Mason, PDG de Nash-Kelvinator…
A un moment donné, il se serait soudain rendu compte que sa société de constructions automobiles, avait besoin de posséder dans sa liste, un modèle sans aucune concurrence, donc qui serait un tout nouveau créneau… Etant le seul, il considérait comme évident que cette innovation propulserait sa marque vers les sommets de la notoriété et des ventes.
Pour cette raison, il a ordonné de développer une voiture qui était censé être différente des modèles existants sur le marché. Cette voiture a été nommée Rambler, elle était suréquipée mais était de dimensions plus petites que celles des autres modèles sur le marché à l’époque, ce qui préfigurait le marché des “Mini’s”. Malgré sa petite taille, la Rambler pouvait accueillir cinq personnes dans un habitacle relativement spacieux.
De cette façon, la voiture a créait un nouveau segment sur le marché automobile. La Rambler, en faits et gestes, est généralement considérée comme la premier automobile compact des États-Unis. Dans un premier temps, la Rambler devait être surnommée (prénommée) “Diplomat”, mais le nom avait déjà été enregistré pour un autre modèle.
Pour cette raison 1, la Nash a relancé une marque historique , la “Rambler” qui avait déjà été utilisé en 1897 pour un prototype et en 1902 pour une voiture de production. La Nash Rambler a été introduite en 1950 et positionnée dans un segment de marché qui était dominé par les modèles Chevrolet et Plymouth. Par rapport à cette dernière, la Rambler était cependant plus petite et plus légère.
Pour cette raison 2, le client avait l’avantage d’une consommation réduite de carburant. Plus précisément, la Nash Rambler a été équipée d’un moteur six cylindres 2L8 de 82cv, resté disponible jusqu’en 1952. La Rambler a été distribuée en différentes versions, mais en ses débuts a été introduite une plus grande étrangeté encore, la cabriolet deux portes appelée “Landau”.
Elle disposait d’un équipement complet, et la décision de placer le nouveau modèle dans un segment de marché légèrement supérieur à celui des concurrents était un risque calculé par George Walter Mason, le PDG de Nash-Kelvinator. La raison de cette décision résidait dans la nécessité de fournir une Rambler véhiculant une “image positive”...
Mason, savait que l’association réalisée avec ce modèle pourrait créer un besoin économique. Une autre raison était que l’approvisionnement en acier devenait préoccupant en raison de la guerre de Corée. Georges Walter Mason a décidé d’équiper la “petite” Nash Rambler d’un équipement de haut niveau ce qui permettait encore au constructeur automobile américain de disposer d’une meilleure marge bénéficiaire.
La Rambler Nash avait de surcroit un look arrondi qui rappelait l’une des plus grandes Nash. En particulier, cette version décapotable était caractérisée par des solutions innovantes qui la différenciait de ses concurrents. En 1951, de nouvelles versions ont été introduites, une familiale deux portes au lieu de quatre, ainsi qu’un coupé deux portes appelé “Country Club”.
En 1952, les changements ont été minimes, mais la Nash Rambler a fait l’objet de son premier relooking en 1953, à l’occasion duquel le moteur 2L8 précédent a été remplacé par deux nouveaux moteurs… Le choix, se limitait toutefois maintenant entre deux moteurs à six cylindres en ligne soit de 3L0 avec boite de vitesses manuelles et 3L2 automatique.
Quant à la ligne, après le restyling la Rambler ressemblait aux plus grandes Nash, qui avaient été modifiées l’année précédente grâce à une refonte stylistique connue sous le nom “Airflyte”. En 1954, a été lancée la berline familiale quatre portes appelée “Cross Country”. Le 1er mai 1954, et Nash et Hudson ont fusionné pour utiliser les mêmes moteurs.
Après l’unification, les concessionnaires Hudson ont commencé à vendre un modèle identique dont seul le logo changeait… Nash Rambler ou Hudson Rambler… En 1956 : révision générale… A cette occasion, la longueur du véhicule a été augmentée, encore une fois disponible dans les deux concessionnaires Nash et Hudson, le modèle a été simplement appelé “Rambler” sans aucune spécification de la marque.
Est alors sortie la “Rambler Rebel”, une version haute performance, précurseur des muscle-cars, qui deviendront populaires dans les sixties. Cette “Rebel Without a Cause” (expression reprise d’un film Hollywoodien de 1955 ) été produite en seulement 1500 exemplaires. Le film brossait le portrait de la jeunesse des classes moyennes durant les années 1950.
Film charnière, à la croisée du classicisme et de la modernité, il va acquérir le rang de film culte au cours des années, et consacrer le mythe de James Dean comme éternel représentant de la jeunesse en crise. Le film a connu le succès à cause de son histoire et de la performance de James Dean et des jeunes stars – Dennis Hopper, Natalie Wood, Sal Mineo et Nick Adams.
Il deviendra un des films préférés de la jeunesse américaine de l’époque. James Dean devient le symbole des manifestations de la colère de la génération d’après-guerre, illustrée notamment via le rapport conflictuel qu’il entretient avec ses parents. James Dean devient par ailleurs l’exemple d’une génération qui proteste contre la bourgeoisie. Le jeune rebelle est un héros lumineux dont les aventures sont tragiques. Il porte avec lui la souffrance mais aussi le changement. La jeunesse rebelle est mal à l’aise avec le monde ancien, le monde des pesanteurs, des conservatismes et du matérialisme séduisant. On oscille entre la permanence d’un ancien schéma et les espoirs de la société nouvelle.