1958/2018 Corvette LT5
Cette Corvette va plonger les âmes fragiles dans des pensées simultanément désespérées, exaltées et lumineuses, dans une sorte de transgenrisme automobile complètement différent des normes. On est en effet, ici, dans de l’avant-gardisme rétrograde mélancolique, qui invite la radio du bord à diffuser des samples de voix pitchées-puputes avec synthés qui n’en finissent plus de monter vers les cieux telles des fresques émo-tubesques presque trop parfaites.
Le Transgenrisme de cette Corvette double sexe fait constamment osciller entre l’ambiance extatique d’un club de Miami-Beach à 3h du mat’ et un road trip le long de l’intercoastal Floridien, avec la compagnie sexuelle d’une beauté suave prodiguant des jouissances à répétition au conducteur, alors que le spleen pointe en lui pis que son pénis turgescent, sans toutefois tomber dans le pathos facile en recherche de crise de larmes.
Cette Chevrolet Corvette de 1958 n’est pas une Corvette de 1958, c’est une fausse Corvette de création “maison” basée sur un châssis “tubesque” réalisé par Automotion Classics de Troy, New York, habillé d’une carrosserie réplica de Corvette’58 achetée chez un spécialiste du transgenrisme automobile qui exposait au salon SEMA 2018 de Las Vegas, Nevada. Tout se situe dans le détail entre LA plastique automobile et LE plastique automobile… CQFD !
Les trains roulants viennent d’une Corvette C4, les freins à disque viennent d’une Corvette C5 et le moteur est un Chevy LT7 DACT de 5L8 relié à une transmission automatique TCI 6X et un essieu arrière Dana 44 avec différentiel à glissement limité… C’est simple et cool tout en étant compliqué, d’où l’appellation mixte de ce qui n’est qu’un Kit-Car ! La voiture est finie en rouge avec une sellerie en cuir beige et le pare-brise a été monté sans cadre.
Les phares “de malades” sont des “HID”, les feux arrière sont des “DEL” encastrés, les jantes sont des “Billet–Intro” de 18po AV et 19po AR montés en Michelin Pilot 225/40 AV et 325/40 AR. Le double système d’échappement est personnalisé avec des silencieux “Magnaflow”, la climatisation qui ne sert à rien puisqu’il n’y a pas de capote (gag !) est une “Vintage Air”, le volant est un “Budnik” et la commande de boite s’effectue par boutons-poussoirs “PCS”.
L’instrumentation vient de “Dakota Digital” et le système d’infodivertissement est un “Alpine”. Des fixations “ARP” ont été utilisées dans la suspension avec des joints “Heim”. La voiture est équipée d’une direction assistée et le freinage est géré par un système assisté “Hydratec”. C’est une fausse Corvette-gimmick destinée à “ceusses” qui veulent paraitre intéressant et draguer des puputes… Du foutage de gueule pour faire le beau, en faisant croire d’être plein aux As.
M’est avis que le TOP est de mettre une vraie musique dingue crachée par les haut-parleurs, le style “Polka-drill-pop-cornemuse-dubstep”... Tout n’est en effet qu’histoires de mélodies, en ce cas pour se prendre la torgnole de l’année. Une baffe qui ferait immédiatement oublier au conducteur le concept alambiqué de cette fausse Corvette, laissant les hébétés anonymes pour morts, leur gueules grandes ouvertes, matraquées par l’aspect sublime qui hypnotise…
A première vue le look est ultra simple, mais il foisonne de détails qui font virevolter le palpitant d’émotions et qui giclent aux yeux, comme s’ils déboulaient en tabassant tout ce qui bouge. Cette fausse Corvette pose toutefois une double question intéressante : “Une si belle pute doit-elle figurer dans un top de l’année simplement pour son look ? Ou pour ce qu’elle représente ?”… Seul Lacan aurait pu en réaliser un mémoire de 600 pages !
Ceux qui arpentent mes 4.000 articles n’ont plus besoin de lire Lacan et Freud car ils savent instinctivement que cette beauté est sûrement l’une de mes favorites “of all time”, quoiqu’elle n’a pas eu le plus d’impact dans ma vie et quoique j’ai ressenti un véritable bouillonnement dans mes tripes en conduisant cette cyberpunkvette de folie. Mais pourrais-je écrire qu’elle est parfaite ? Non, elle manque de sauvagerie et d’un “Stick” de changement de rapports !
Pas de “Stick” à sexuellement manoeuvrer, mais des boutons clitoridiens… Déception/frustration… Toutefois, force m’est d’avouer qu’elle m’a transformé en gamin impatient et surexcité, à la regarder la bave aux lèvres. Elle m’a rappelé ces moments enivrants où je vivais un tiers de ma vie en Floride pour mes mag’s Top-Wheels alors que chaque sortie de magazine était une fête, une célébration, une cérémonie. Et rien que pour ça, cela valait drôlement le coup…
Il m’aurait fallu à cette époque avoir cette fausse Corvette pour habiller mes nuits de névrosé sans sommeil côtoyant des androïdes venant de se faire larguer et qui fracassaient ma notion du temps qui passe… C’était de l’émotion brute, presque vicieusement niaise, qui prenait à la gorge, mettait des papillons dans le ventre et envie de regarder la vie passer à pleine vitesse…
Tout cela en ignorant les divagations nocturnes en rêvassant, bercé de mélodies qui sauvent de ces pensées intrusives bien trop sombres, bien trop lourdes. J’en ai hurlé dans mon salon, en me demandant ce qui se passait, tentant de comprendre, les yeux écarquillés, la bouche sèche, estomaqué par cette ligne qui n’en fini plus de s’étirer, se dédoubler, de s’intensifier, jusqu’à donner l’impression de complètement envelopper mon corps et me laisser pour mort.
C’est comme un suicide, façon coup de fusil à pompe dans le bide, mais en multiverse, le nouveau monde qui déferle au summum de l’insanité, au pinacle de la mélancolie épique qui file des papillons dans le ventre et pas des balles explosives. J’aurai rêvé avoir une fausse Corvette identique pendant mon adolescence, cela m’aurait fait commencé la drogue automobile plus tôt. Tellement d’années perdues à rester sobre avec des insipidités…
Ok, c’est bon, je peux arrêter d’écrire, la mission est remplie. Dans ma ligne temporelle actuelle, je viens de réussir à transformer une bagnole en rêve tout en larmoyant. Me reste à chanter dans ma douche, “tout chose” de savoir qu’une nanana doit faire quelque chose de similaire en prenant ses bains moussants dans sa villa de Miami. Il n’y a plus de frontière. Bientôt un nouveau monde ? Nous y sommes presque, continuons de rêver…