V8 Danton “Q” Deuche…
La 2CV présentée à votre ahurissement est ambiguë tant par ses formes que par son appellation policée “Danton “Q” Deuche”. Sa nature témoigne des tensions-aberrations qui peuvent survenir dans le cheminement d’une création – j’insiste sur ce terme – que ma présentation va mettre en scène au moyen d’un savant mélange burlesque de diverses explications énonciatives que je ne nommerai pas, non par pudeur, mais parce qu’elles sont multiples.
Généralement, et particulièrement en matière de design, les renversements intellectuels de pensées multiples auxquels donne lieu le jeu des contrastes, permettent la constitution d’une structure de fond et de forme très élaborée qui combine d’une façon particulière des errements structurels eux-mêmes polysémiques. C’est cette “combinatoire” qui va être l’objet de cette chronique. Vous voulez que je reprenne ? Non ? Bien.
Elle constitue, “la combinatoire”, un réseau fictif dont l’agencement complexe fait intervenir différents niveaux d’interprétations divergentes. Au niveau de la créativité, par exemple, une étude des marqueurs. Vous devez savoir ce qu’est un marqueur, je ne m’arrête pas sur des problèmes terminologiques, vous vous reporterez aux ouvrages universitaires qui traitent de ce sujet, dont je détiens les références dans vingt-cinq pages de bibliographie…
Où en étais-je ? Ah ! oui, les marqueurs… Eh bien, ces marqueurs, nous révèlent de façon surprenante la modalité intersubjective qui caractérise le sujet dont il est ici question, intersubjectivité que l’énonciation particulière, je dis bien particulière, met nettement en valeur (et non en exergue). Un exemple marquant est la prédicativisation du sujet traité, qui révèle, de toute évidence, l’ambivalence du narrateur narrant à l’égard du narrateur narré…
Je parle de mon moi-même. Est-ce clair ?… Ou, pour parler votre langage de beaufs attardés, on aime ou on n’aime pas, ce qui ne change strictement rien au fait, d’évidence, qu’il s’est trouvé un humain pour créer cette folie. Vous me suivez ? Bon ! Faites un effort, ça va se compliquer. Tout ce montage, véritable labyrinthe structural et non structurel, a donc à voir avec un indicible (ne notez pas cela, c’est une simple métaphore didactique)…
Donc, toute cette construction plurielle (ça, vous pouvez noter) cette pluralité, c’est ce que l’on finit par découvrir, avec un non-dit subtil et jamais atteint, car vous avez tous remarqué qu’il s’agit là d’une quête, qui bien sûr n’en est pas véritablement une, que Lacan lui-même aurait défini comme : “L’un en moins de ce vide entre le dit et l’objet de cet implicite suggéré”… car avec une rare finesse, naît l’inquiétante étrangeté : l’Unheimlich…
Vous aurez donc remarqué le cheminement que j’ai suivi, qui nous amène à dire que cette voiture qui semble être une 2CV mais n’en a que l’apparence est néanmoins fantastique. Ce qui n’était clair pour personne, maintenant, je l’espère, l’est pour tous. Des questions ? Vous voulez savoir qui est le créateur ? Il s’agit de Danton (qui na rien en commun avec Robespierre), fanatique d’automobiles hors normes qui sévit tel Dracula dans un château.
Il a décidé de combiner la technologie moderne avec des recettes anciennes pour créer un Hot Rod 2CV qui n’en est pas une (de 2CV) mais combine ses lignes rétro mêlées à un mix entre le Hot Rod et le Rat Rod tendance Kustomisation Franchouille, avec des innovations modernes. Je continue… Nous entrons maintenant dans la “mise en abyme” du projet Danton… L’esthétique dominante qui est celle de l’ambigu, tout le monde l’aura remarqué…
Pour qui connait les folles créations “Dantonesques” dont la Lamborghini Espada Danton présentée aux USA avec succès, sait que c’est ambigu… N’est-il pas ?… Il est clair que l’obscurité du vide intellectuel participe au phénomène d’angoisse auquel vous êtes en proie à l’idée que la renaissance du Hot Rodding Franchouille pourrait avoir un look extrapolé de cette voiture… De quoi est-il question ? Comment une telle complexité est-elle possible ?
Vous conviendrez donc avec moi que le mystère dont s’entoure le créateur de cet engin (ci-dessus immortalisé) laisse ouvert tous les possibles. Comme le disait poétiquement Barthes, je crois : “Le vide est une polysémie exacerbée”... N’est-ce pas sublime ? Il est clair aussi que ce topos n’éclaire pas l’ethos en principe toujours nettement visible dans l’incipit, le sujet de toute énonciation se dissimulant derrière un référent qui n’existe pas.
Ainsi, par un subtil jeu de cache-cache, l’on ne sait ni où l’on est, ni en quel temps, ni même de quoi l’on parle !… On erre dans un univers flou qu’un créateur extra-homo-diégétique en focalisation externe à imaginé ! Oui ! cette automobile est un concept homodiégétique en focalisation externe, car il s’agit d’un dédoublement des genres… Il a d’ailleurs affirmé publiquement, en cercle restreint que : “Il est très rare de trouver un tel concept-Bi”...
J’ajoute : “De très bonne qualité qu’il est même presque impossible de le trouver dans le monde”…. Danton voulait construire quelque chose qui était encore plus rare que le rare très rare et cela l’a amené à construire ce concept : “Ce fut un moment difficile pour moi, mais aussi un moment heureux. C’était un grand bonheur pour moi de le construire”…, c’est là la démonstration totale de sa volonté d’arriver à un résultat, quel soit-il…
Son affaire est devenue tellement vaste dans ses applications potentielles, qu’après, il a été obligé de s’installer dans un atelier en sous-sol d’un château car son espace n’était plus adapté ! Maintenant, il n’aime rien de mieux que de conduire ses créations, toutes uniques autour de son village, afin de ressentir les vagues d’admiration de ses voisins : “La réaction des cons me rend heureux”, a-t-il déclaré… C’est à la fois sublime et subliminal…
Vous le voyez, le fantastique, là-dedans ? Eh bien, cet extra-homo-diégétique (allez lire au dico), a observé ce qui se passe dans le monde de l’absurde… et a écouté ce qui se dit de tout et n’importe quoi en essayant de saisir quelque chose : “En Franchouille, beaucoup de gens travaillent avec leurs mains afin que les gens apprécient vraiment une voiture construite à la main”..., ajoutant : “Ici, dans mon château, beaucoup de gens travaillent de leurs mains”…
Subliminal… Il a ajouté pour parfaire : “Ils savent que construire quelque chose avec les mains est assi difficile qu’une branlette. Ils l’apprécient”... Extraordinaire moment de vérité vraie et pure qui doit donner matière à réflexions multiples partout ou la voiture, qui est très appréciée, est exposée : Salon de l’agriculture de Miami, Salon des arts ménagers de Cambrais et Salon de l’érotisme de Las Végas, ou chacun peut se déplacer confortablement autour.
C’est dans un but récréatif… Mais DANTON, en vrai fanatique de la voiture a également déclaré : “Je suis très fier de cette voiture”... C’est qu’il planifie déjà la prochaine avec un design plus “futuriste” et un moteur électrique. On pourrait voir là l’aboutissement d’un projet à rebondissements multiples qui semblait une aporie dont la forme féminine en clair-obscur, effrayante et désirable, laisse percevoir sous le voile du flou, une connotation érotique.
La permanence de l’irréalité ressentie est engendrée par l’illusion d’une présence transcendante que recouvre l’immanence de l’insaisissable, de l’invisible, signifiants sur lesquels nous essayons tous en cet instant tragique de mettre au moins un signifié, une sorte de généralité signifiante globale, vaste et suprême consécration du chef-d’œuvre : l’ambiguïté créative ! Merci, merci…, je vous en prie…, merci… et à bientôt…
Il n’y a pas de recette stricte pour un Hot Rod classique, mais commencer avec une voiture abordable produite en grand nombre est un dénominateur commun parmi les innombrables constructions qui peuplent l’univers du Hot Rodding depuis des décennies. À cet égard, la Citroën 2CV n’est pas du tout un choix surprenant pour un Hot Rod. Même ainsi, nous ne pouvons pas mettre les deux dans la même phrase trop souvent…
Pourquoi ? Parce que les Français ne sont (généralement) pas accros à la construction de telles bêtes, tandis que les Américains préfèrent les véhicules domestiques (made in USA) comme base. L’emblématique 2CV est née avant la Seconde Guerre mondiale, conçue comme une voiture simple et abordable pour les gens ordinaires. Les Frenchies ont mélangé son côté mécanique de base, qui pouvait être corrigé avec un minimum d’effort.
Cela a donné une attitude bon marché et joyeuse renforcée par un design désuet, de sorte que son attrait s’est étendu bien au-delà de la cible initiale, qui comprenait les travailleurs à la campagne. Hélas, la guerre a obligé le modèle de production à attendre le Mondial de l’automobile de Paris 1948. Cependant, une fois que la balle a commencé à rouler, elle ne s’est jamais arrêtée jusqu’en 1990, avec une production mondiale de 5 millions d’unités.
Cependant, celle qui est illustrée dans cet article, est unique, ayant reçu ladite transformation de Hot Rod dans son pays d’origine : la Franchouille… Le constructeur français derrière le projet, est Alexandre Danton (alias Danton_arts_kustoms) qui semble avoir suivi lesdits principes de conception en transformant la voiture en diable de vitesse. En tant que tel, nous avons affaire à un style de base qui introduit une apparence badass.
Cependant, ce n’est pas robuste, avec une aura de poussin foncé utilisée à la place. Aucun des garde-boue d’origine n’est en place, car ceux-ci ne pouvaient pas contenir les roues et les pneus massifs, qui, soit dit en passant, arborent une apparence rétro (c’est-à-dire chrome pour le premier et murs blancs pour le second). Mais, cette Citroën a un cœur américain avec le compartiment moteur exposé mettant en valeur un small Bloc V8 Yankee.
Pour être plus précis, la petite voiture développe (selon Danton) environ 400 chevaux. Il y a beaucoup de détails contrastés, tels que la marque Coca-Cola soignée et le carburateur casquette riveté. On peut en dire autant de l’habitacle, qui abrite des éléments tels qu’un volant en bois et chrome, un boîtier de cloche de boite exposé et des sièges métalliques style bombardier B17 qui apportent une leçon d’anatomie au bas des corps intrépides.
Oh, c’est vrai qu’il y a là-dedans un zeste de sado-masochisme larvé.. c’est une biplacesexuelle… Le compartiment moteur est génitalement à l’air libre c’est une caractéristique de 50% des Hot Rod et c’est devenu la marque de fabrique d’Alexandre Danton, dont les constructions à disposition similaire vont d’une Jeep Wrangler à d’une Porsche 911 (avec un moteur V8 ricain à l’avant) à la fameuse Lamborghini Espada faisant défiler son V12 à l’air libre.
Ce sont des invites masturbationnelles évidentes… Le Land Rover Defender 6×6 que vous voyez en arrière-plan de l’une des photos du Hot Rod 2CV est plus Machiste, c’est une des fabrications DANTON qui va de plus vers la transformation des Rolls Royce Phantom destinées à l’élite des machos- masturbants… Eh bien, cool… Quoi de neuf pour le futur ?… Je n’en sais rien… Je laisse aller. Sans doute que Danton réagira pour marquer ses humeurs…