Russian-Hot-Rod “Virtuality-One”…
Après avoir vu les photos de cet article, le monde du Hot-Rodding va se diviser en deux catégories : D’un côté les fans des Hot-Rods classiques (transis d’une foi souvent assez inquiétante) horrifiés de savoir qu’un tel monstre est né dans le cerveau d’un Russe… De l’autre les hérétiques, les païens et autres trolls d’un empire maléfique vénérant le Hot-Rodding déviant qui, après m’avoir idolatré depuis les premiers magazines Chromes&Flammes, ont immédiatement ici, reconnu le génie créateur de l’auteur de cet engin : un citoyen Russe !
Je gage qu’après mes 35 ans de lutte acharnée dans le Hot-Rodding et le Kustomizing en Franchouille, mes lecteurs survivants, en découvrant ce Hot-Rod “Virtuality-One”, tant attendu dans leur inconscient (collectif), auront toutes les peines du monde à justifier avec des arguments rationnels, qu’il s’agit là d’un nouveau chef-d’œuvre extrapolé d’un tracteur… Il suffira de lire dans les quelques mag’s “papiers” encore dédiés à la cause du kustom-Rod franchouille, avec quelle lourdeur les journaleux pigistes vont se lancer dans divers commentaires…, Ce sera pour évaluer leur finesse de conteurs sous-payés,…
Ces gens grattent en effet leurs papiers dans une ambiance “contes et légendes” plus proche d’une pub Quézac (il était une fois un vieux Hot-Rod ramené à prix d’or des USA par un éditeur un peu fou…) que de la plus humble légende sous une photo prise à la sauvette dans une concentration. Sans une once d’émotion et de surprise, ces griots débiteront leurs histoires comme s’ils livraient du boudin au kilomètre, empilant les illustrations sans se poser la moindre question ni faire l’effort de s’emparer d’un imaginaire, dans une interminable visite guidée à la découverte d’engins déjà connus, via un baratin bien usé…
Ne manqueront que des nains à gros nez, divers trolls neuneus pervers, quelques amateurs de musique fébrile totalement pipeau, ou seuls quelques obsessionnels y trouveront leur compte. Le Hot-Rod Russe mis en vedette dans cet article peut être considéré comme un véritable serial killer du genre…, il devrait à coup sûr démembrer les réalisations gauloises et yankee’s avec son sens de la déraison bien à lui (plus primaire, c’est impossible) et son coté préhistorique-futuriste… Il restera un des grands mystères automobiles de notre temps, savoir comment quelqu’un a-t-il pu un jour imaginer ça ?
Un Ruskoff en prime ! Vous ne le saurez jamais, et c’est sûrement mieux comme ça…, même si ce Hot-Rod est en passe d’être reconnu comme un des engins parmi les plus horripilants de la scène Kustom, qui est devenue une sorte de citerne fuyant de partout. Son concepteur est un artiste sublime, probablement le meilleur en activité en Russie aujourd’hui. Revenu au sommet après des années de disette dans une résurrection extraordinaire, je le savais capable de se tirer des plus effroyables pièges et même de transformer les pires situations en or…, mais il y a des limites…
C’est un homme fragile et délicat, brillant dans le plus grand dépouillement… et il ne méritait certes pas de se retrouver comme simple pantin dans un traquenard. Je ne suis pas sûr qu’il se serait sorti seul de cet épisode, mais j’ai un peu l’impression qu’il ne s’agit là que d’une tentative de faire un petit coup marketing visant à faire branché. Sans être surprenante, cette manière de se fondre dans le cynisme et le mercantilisme de son époque est une manière d’épouser son temps ce qui relève d’un enjeu purement esthétique.
La question du vide et de ce qui brille autour : taraude, car le grand impensé demeure la question de l’argent ! On se rassurera peut-être en se disant que tout cela n’est pas bien méchant. Le Hot-Rodding est une sorte d’art délicat qui repose sur une mystérieuse alchimie échappant à toutes les formules : c’est la leçon à tirer de cet article qui n’essaie pas de reproduire le petit miracle de “Tout ce qui brille” et qui s’effondre littéralement sans que l’on sache trop bien pourquoi…