Hot Rod Hi Boy Dirty Sexy
Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite : âmes sensibles et autres thuriféraires des élans romantiques s’abstenir ! Avec ce Hot-Rod Hi-Boy Coupé rouge flamboyant vous allez nager de facto en pleine U.S Dirty-Sexy-Valley et rarement un article aura porté une introduction analytique aussi judicieuse, à l’aune des horreurs gore, foutraques et perverses ici narrées à longueurs d’articles torrides, d’érotisme hardcore, de culs sublimés et de partouzes sans limites. Mon récit, mon épopée féroce, va s’enchainer à de la psychologie abstraite (dite de comptoir) croisant, avec comme dénominateur commun, le sexe sous toutes ses formes : des approches classiques, tendancieuses, libidineuses, pornographiques, débiles, mutantes, zoophiles, qui, en finale de lecture, vous décideront de vous adonner, façon American Pie, à une mémorable orgie dans une cabane isolée au fond des bois avec des perverses dégénérées…
Lesquelles ? Une vieille cougar, deux salopes et une nympho, vivant dans la roulotte rouillée d’une décharge et qui, littéralement, culbutent et branlent tout ceux qui passent au coin de leur pinède reculée… L’article fera date et mouche ! Sexe expérimental versus sexe destructeur, un poil crasseux et immonde. Voilà, le funeste et fort décor grindhouse planté. En mêlant, à la bétonneuse livresque cradingue, le sexe, l’horreur et l’humour noir, autant dire la pisse, le foutre et la sueur, foin de toute limite et hors de toutes bornes, cet article va assumer votre jouissive lecture d’une dualité freudienne entre Eros et Thanatos. Sur le modèle explicite d’une abominable histoire d’horreur reprenant les clichés du genre pour mieux les détourner, je m’empare en effet des canons fondateurs du roman sexuel d’horreurs au pays des tarés et du slasher-gore, pour livrer ma propre version country-style de la décadence américaine.
Sur fond de poncifs pornos, vous aurez droit à une bonne rasade pas rasoir pour un sou de crasseuses chemises de bûcheron, de méchantes casquettes vissées sur l’occiput (pour ne pas dire l’os qui pue) au surplomb de chicots bien destroy, d’un Hot-Rod “vit en rut” ultra-violent, of course ! Sans vouloir déflorer mon inventivité narrative et délirante reposant avec maestria sur une plume trempée dans moult sécrétions et excrétions, disons que les lecteurs curieux pourront découvrir en cet article poisseux fort olfactif et visuel, aux confins pestilentiels de la cave muséale macabre de consanguins Rednecks, d’intenses gorges profondes, des pénétrations compulsionnelles diverses et variées (parfois avariées), des viols tous azimuts (dont certains à l’aide d’outils DIY), des sodomies hénaurmes (osera-ton citer un désormais anthologique perforage d’anus au gode-perceuse ?) et d bondages forcenés…,
Vous devrez subir (en lecture) une castration artisanale, des élans aussi incestueux que nécrophiles, des éjaculations faciales (dont l’une fatale) et de la zoophilie frénétique (au choix, avec mouches, chèvre, gel vache et même un ours tardif mais qu’on suppose bien doté par dame nature). A l’enseigne du désir et de la lascivité, l’hémoglobine et la cyprine coulent donc à flots dans cet article (rien d’étonnant quand l’on sait que céans certains vagins se découpent au couteau de chasse avant de baigner dans des bocaux à formol) et qui met à bas sans état d’âme l’ensemble des codifications moralo-sociales régissant nos communautés. En cette montagne cauchemardesque, le naturel bestial autodestructeur, chassé par l’oppressive culture WASP, revient bien au galop et traque sans pitié aucune le moindre rudiment de représentation consciente et rationnelle. Un portrait à l’huile de vidange de l’Homme en dégénéré !
À chaque seconde : une reddition
À chaque désir : une barrière
À chaque choix : un confinement
À chaque destination : un mur
À chaque besoin : une frustration
À chaque transaction : une soumission
À chaque toucher : une sanction
À chaque échange : une perte
À chaque mot : un malentendu
À chaque parole : une admonestation
À chaque indignation : une idéologie
À chaque cri : un silence
À chaque idée : une redite
À chaque don : une exigence
À chaque promesse : un mensonge
À chaque lieu : un exil
À chaque geste : une injonction
À chaque action : une incarcération
À chaque espoir : une chimère
À chaque pensée : un regret
À chaque instant : un renoncement
À chaque souffle : une agonie
A chaque minute : un choc cérébral
A chaque instant : une érection incontrôlable
A l’heure des technologies satellitaires, mon esprit si brillant (sic !), capable du meilleur comme du pire (re-sic !), oublie quand ça l’arrange les plus élémentaires devoirs. Mes rêves de bonheur en tête des gondoles de linéaires qui n’en finissent plus, me gavant jusqu’à l’écœurement de plaisirs que je ne me soupçonnais pas, supposant le bonheur, tout en ne pensant à rien, ma boite crânienne remplie de circonvolutions tentaculaires ne renferme pas que de la raison, s’il m’en reste un soupçon, il s’agirait de ne pas la faire crever tout à fait, la mère nature. Aucun autre animal ne fait ça. J’imagine l’algue bleue et le cosmos confondus habités de raison, croyant dans un ultime sursaut, trouver l’explication à la vie à la mort, ne jugeant pas dans aucune quête spirituelle.
Je suis machiste, prosélyte, libertaire, marginal, bourrée d’idées invraisemblables et je pourrais en rajouter quelques petites lichettes…
Mes idées, je n’ai jamais souhaité les faire germer nulle part. Aussi étrange que cela puisse paraitre. Je conviens d’être un brin provocant, mais il me semble pas beaucoup plus que bien d’autres, le débat a fini par prendre en moi une dimension toute autre, donc, ce qui me dérange parfois, c’est seulement cette volonté farouche qu’ont certains de toujours vouloir faire rentrer les autres dans le rang… Peu importe la boite, il faut toujours que l’on se range sagement dans l’une ou dans l’autre… Alors ? de mon côté je suis peut être anarchiste et iconoclaste, briseur de représentations mentales. Au sens strict, le mot désigne les personnes ou les sectes opposées à l’adoration des images et dédiées à leur destruction. Par extension – et en lui donnant un sens plus profond – le mot désigne quiconque s’attaque méthodiquement et systématiquement à tous les symboles servant à justifier ou entretenir un pouvoir quelconque.
Les anarchistes se considèrent en général comme des iconoclastes. Ils et elles tentent d’anéantir non seulement les images de saints et des dieux, mais aussi les symboles de toutes les idoles, de toutes les abstractions exerçant un pouvoir transcendant. Ne s’inclinant devant aucune autorité morale ou matérielle, les anars s’efforcent de démolir de fond en comble les vieilles structures autoritaires qui nous dominent toutes et tous. C’est pourquoi, avec leur manque de respect viscéral envers les préceptes et des institutions établies, ils et elles s’attaquent aux symboles (ceux de l’État, de la religion, des partis politiques, des nations, des corporations et des idéologies) qui infectent l’esprit de leurs contemporains et qui facilitent leur mise en esclavage ! L’iconoclaste ne s’attaque pas seulement aux symboles, mais aussi (et surtout) aux fantômes qui se trouvent derrière.
Les fantômes sont toutes les idées générales, tant qu’elles se présentent comme des réalités à part entière, comme des réalités supérieures, à l’individu. Les idées ne sont que des produits de la faculté d’abstraction et de généralisation de l’individu, elles sont donc ses propres créatures et leur créateur n’a aucune raison de se considérer comme inférieur à elles. Le drame, c’est qu’une fois que ces idées sont constituées, elles sont détachées artificiellement de leur auteur qui trop souvent les place au-dessus de lui. C’est la séparation entre le fantôme et l’individu qui donne son sens à ce que l’on nomme le sacré (sacer en latin, qui signifie coupé, séparé). Est sacré tout ce qui est séparé de l’individu et placé au-dessus de lui : la Nation, la Langue, l’Humanité, l’idée de Bien, les Droits de la personne, la Vérité, la Liberté. Être possédé par des fantômes équivaut à la cécité ou encore, à avoir un abat-jour placé sur la tête !
Cet abat-jour bloque notre champ de vision et nos perceptions du réel et nous pousse à accepter la validité de ces abstractions que sont la Nation, la Classe ou la Société. C’est se condamner à errer dans un perpétuel brouillard hanté par les fantômes de ce qui ne sont au final que des inventions humaines. Ce n’est que lorsqu’on se tire du demi-sommeil dans lequel l’éducation obligatoire nous a plongés , ce n’est que lorsqu’on prend conscience que la loi, le droit, la morale et la religion ne sont rien d’autre que des spectres et non de saintes autorités à qui l’on doit obéissance, que l’on peut commencer à agir librement et authentiquement. L’iconoclasme est le roc sur lequel repose l’anarchisme et l’athéisme, car il annihile la peur, le respect et l’obéissance sans lesquels tous les despotismes ne peuvent exister. Pour l’iconoclaste critique, le respect des idées est l’ennemi de la pensée, autant sinon plus que la paresse intellectuelle !
Ce peut-être aussi la stupidité pure et simple dans toute sa glorieuse splendeur. Seuls les individus de chair et de sang méritent le respect et l’amour; leurs fantômes ne méritent que violence et mépris. L’iconoclaste est une destructeur joyeux : qui prend plaisir à entartrer le sérieux, à dégonfler le pompeux, à ridiculiser et à dissoudre les symboles sacrés et à incendier les remparts délabrés du Saint des Saints des certitudes. L’iconoclasme n’est pas un plaisir discret, c’est une joie bruyante, tintamarresque. Car chaque fois qu’une idole ou une idée sacrée est renversée, le fracas de sa chute a potentiellement le pouvoir de rompre le charme hypnotique que les architectes de la société et la culture (les moralistes, les moralisateurs et autres dealers de moraline) ont jeté sur les esprits. Il va de soi que le meilleur outil de l’iconoclaste est le ridicule, car il sait que très peu dogmes ont pu s’y exposer et survivre.
En montrant par le blasphème qu’une idole n’est qu’un chien de paille, il sème toujours le doute dans l’esprit d’au moins un croyant, celle qui recouvre l’idole d’excréments et n’est pas foudroyée sur place par la divinité courroucée démontre que son culte est une arnaque, ses prêtres de mauvais plaisantins et que le ciel est vide, joyeusement vide. Un éclat de rire vaut dix mille syllogismes. Évidemment, rien n’est plus facile que de briser les idoles des autres, celles envers qui vous n’avez aucun attachement. Si je brûle l’effigie de Macron 1er Impérator de la Franchouillerie, serez-vous nombreux à m’applaudir où est-ce que ça va hurler dans les chaumières ? Et si je fais la même chose avec un drapeau noir, j’ai des amis qui seront sûrement tentés de ne plus me reconnaître quand ils me croiseront. Il faut briser les idoles que nous avons construites dans notre propre esprit…
Il faut extirper les structures de domination à l’intérieur de nous-mêmes, qui font office de flic intérieur, voilà une joie qui n’est donnée qu’aux hurluberlus, qu’aux nihilistes ironiques qui, comme Diogène avec sa lampe, assiègent la citadelle des préjugés et des idées fixes ainsi que des schèmes mentaux serviles qu’ils ont érigés dans leur propre conscience. S’acharner sur les symboles des autres en bichonnant les siens n’a qu’un seul effet: renforcer l’attachement des personnes qui se sentent agressées à leurs idoles chéries, ce qui est l’exact contraire du but poursuivi. Encore plus important : L’État par définition ne peut pas être iconoclaste, parce que c’est une institution dont la raison d’être est la perpétuation de la domination et des fantômes stirnériens. Il ne peut y avoir d’État sans saintes icônes. L’État est le point de convergence de multiples dispositifs de pouvoir qui ne reposent qu’en partie sur la violence physique…
Cette violence symbolique qu’est le recours aux icônes sacrées et aux fantômes, sont les moyens les plus fréquents et les plus indispensables à leur survie. Comment espérer que l’État puisse s’attaquer à toutes les abstractions transcendantes qui oppriment l’individu alors que son rôle est justement d’entretenir l’oppression et de trouver continuellement de nouveaux moyens de tenir les esclaves à leur place ? Lorsqu’un gouvernement fait la chasse aux signes religieux et aux accoutrements ethniques, lorsqu’il part en guerre contre des symboles, réglemente l’expression de convictions ou organise des autodafés, c’est toujours au nom du progrès et du meilleur intérêt de la collectivité dont il se porte le défenseur. Dans un État libéral, le gouvernement pousse l’outrecuidance jusqu’à déclarer qu’il agit au nom de la raison et des droits humains, pour libérer les individus rétrogrades et aliénés, par la force s’il le faut.
Jamais par la farce… Un iconoclaste ne se laisse jamais berner par ce genre de discours creux et hypocrite, car il sait qu’un État qui agit de la sorte ne veut en fait qu’éliminer les fantômes qui font concurrence aux siens propres ; il ne veut que faire triompher ses propres armes symboliques de domination massive. Quand le nationalisme combat la religion, la seule issue possible est le triomphe d’un ou l’autre système de symboles qui partagent la même fonction : Nous enchaîner à notre triste sort… La vie telle qu’on la connaît aujourd’hui est un champ de bataille d’idées et de symboles où s’affrontent sans fin des illusions concurrentes, mais partageant à la base les mêmes objectifs : Régler les esprits pour mieux les soumettre. Dans mes moments d’optimisme euphorique, il m’arrive de penser que l’iconoclaste ne peut, à long terme, que survivre à l’idéaliste parce qu’il ne porte pas de bagage idéologique lourd et encombrant.
Et surtout, parce qu’il sait garder la tête froide et les yeux ouverts. Les iconoclastes savent que les convictions les plus profondes et les concepts les plus sacrés sont arbitraires et impossibles à justifier; un rire insolent suffit la plupart du temps à les faire éclater comme des bulles de savon. Si votre lutte contre l’obscurantisme est une manœuvre électorale, si elle a pour objectif de solidifier l’emprise que l’État a sur les individus, si elle sert à canaliser et rediriger la révolte des individus vers une minorité plutôt que sur les dispositifs de pouvoir qui les oppriment, vous n’êtes pas un iconoclaste : vous ne faites qu’opposer vos propres fantômes à ceux de vos adversaires. Pire : vous êtes mon ennemi personnel, moi qui suis iconoclaste, parce que je sais que vous tenterez de m’imposer le culte de vos propres fantômes chéris, tout nationaux et laïques qu’ils sont. Le véritable iconoclaste est un ennemi de toutes les idoles…
Pas seulement de celles des autres, des étrangers et des hordes fantasmées d’untermensch sur le point de nous envahir, mais aussi celles qui se sont incrustées dans nos cervelles comme un cancer et qui nous font marcher docilement en rang pour le plus grand profit de nos maîtres. Le véritable iconoclaste est toujours accusé d’être un ennemi du progrès, du bien commun et de la société, et c’est exactement ce qu’il doit s’employer à être, dans un grand rire libérateur… Belle entrée en matière pour un Hot-Rod, n’est-il pas ? Vous applaudissez donc bien fort l’artiste… Ma position devient inconfortable, car Un Hot-Rod en Europe symbolise l’abomination ultime aux yeux des politiquement-corrects, des bien-pensants de l’entre-cuisses et du doigt dans les fesses, des Ferraristes… des Lamborghinistes…et des Masératistes… Seuls les Corvettistes restent transgenres, la sexualité Macroniste est en vogue…
A leurs yeux, un Hot-Roddeur est un raté et tout Hot-Rod est un ratage… Il s’agit pourtant d’un choix conscient, d’une discipline que s’impose tout Hot-Roddeur jour après jour : rater encore, rater mieux encore, toujours plus mal et plus mal encore et être en opposition à ce qui est réussi, tout ce qui vient confirmer l’état du monde dans ce qu’il a d’immuable et de terrible. Les Hot-Rodders sont-ils des ratés par atavisme parce qu’ils n’ont pas le bon genre, ne choisissent pas la bonne couleur, n’ont pas la bonne sexualité, pas la bonne foi, pas le bon emploi, pas la bonne utilité ? Des ratés par dépit, parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement, parce que les portes du génie et de la gloire se sont fermées devant eux… Ne serait-ce surtout des faux ratés par stratégie, capables d’extraordinaires succès, certes en y mettant beaucoup d’efforts, mais pas au prix de renoncer à leur scepticisme envers le sens et la valeur…
De quoi donc ? Et bien de ce qu’accomplissent les abrutis, particulièrement les Porschistes destructifs par nature car vouant un Kulte envers l’icône d’un Troisième Reich dont les œuvres furent des nuisances… Le capitalisme est le système de production de la réalité. Cette base tire son énergie de la propriété du capital qui a été produit par des gestes passés et le capital se nourrit de cette base. La base est beaucoup plus que la somme de ses composantes et s’est développée à l’intérieur de règles et de valeurs qui ne peuvent pas être altérées par aucun individu, ni par aucune alliance de forces collectives. La base est détenue et contrôlée par une élite qui l’opère à son avantage, sans toujours être consciente qu’elle est, comme le reste des phénomènes, le produit de cette base. Tout ce qui peut arriver, dans des conditions données, se produit tôt ou tard.
Tout ce qui arrive est le déploiement et la réalisation de ce qui est possible dans les circonstances de notre existence. Inversement (et tautologiquement), il est impossible de produire ou de créer quelque chose que la base du réel ne permet pas de créer ou de produire. La base contient tout le réel qui n’est rien d’autre que son effet, il n’y a pas d’ailleurs où tout est possible. Le capitalisme est politiquement neutre et contient à la fois le conformisme et la révolte, le fascisme et l’antifascisme, le socialisme et le néo-libéralisme, les coopératives autogérées et les multinationales, les États-Unis et Daesh, Célibataires et nus et La Mariée mise à nu par ses célibataires, même… Tout ce qui est une réussite est nécessairement aussi une catastrophe, car rien ne peut réussir sans confirmer les conditions dans lesquelles se trouve le monde et participer à leur pérennité.
Le succès et l’efficacité – dans les sens de l’atteinte des objectifs – n’est possible que dans l’intégration avec le réel. L’échec est toujours circonstanciel, il peut être temporaire, il peut être subi en gage d’une victoire à venir. L’échec héroïque est un moment de la réussite, même si cet échec s’avère définitif. L’échec est une réussite non-advenue, car les gestes qui le sous-tendent participent au réel en naissant de sa base. Ce n’est d’ailleurs pas innocent que le mot échec provienne d’un jeu ; pour perdre, il faut être partie prenante du jeu et rien ne permet dans les règles de s’attaquer pendant une partie au jeu lui-même. Le ratage se distingue de l’échec d’abord dans son caractère définitif. Ce qui est raté est irrécupérable, inadmissible, inassimilable, inutilisable. Le ratage se distingue de l’échec en cela qu’il n’est pas l’envers de la réussite, mais un acte qui s’attaque aux conditions-mêmes de la production du réel.
Rater, c’est saborder tout ce qui est relié à la base et donc, ultimement, se saborder soi-même. Rater ne va pas de soi. Cela implique de réfléchir à la reproduction des formes autoritaires et capitalistes dans chacun des gestes posés, dans une approche davantage assimilable à l’incendie d’un champ plutôt que de la construction d’un nouveau monde dans la carcasse de l’ancien. Rater, c’est assumer le désespoir contemporain et l’incertitude face à l’avenir immédiat comme un appel aux armes. C’est trouver énergie et volonté dans l’impasse conformiste, rigide et asphyxiante de la société. Rater, c’est larguer définitivement les amarres, sachant que le sens se trouve en faisant des pas vers le néant plutôt que dans la recherche illusoire de ce qui se trouve de l’autre côté. Vivre : Un corps terrorisé est-il vivant ? Survivre : Nous naissons marchandise et nous allons immanquablement mourir marchandise !
Nos esprits ont été corsetés depuis notre enfance au point où nous n’arrivons pas à déterminer si nos désirs sont vraiment les nôtres et nos corps sont si réifiés qu’il sont devenus indiscernables de toutes les objets qui nous entourent. La base nous produit comme des êtres terrorisés, parce que la violence sous toutes ses formes est la principale modalité de notre fonctionnement. En droit, nous sommes des personnes humaines, mais le droit n’est que pure fantaisie, que du vent dans un désert de roches. Hors de cette fiction, toutes les conditions de nos existences font de nous des marchandises dans un monde uniquement composé de marchandises ; quand tout objet, quand tout individu, quand chaque instant est à vendre – et qu’il n’y a pas d’extérieur, pas d’ailleurs, pas d’au-delà – la terreur la plus absolue et la plus abjecte règne sans partage.
Et dans cette terreur généralisée qui nous submerge, tout ce qu’on nous permet d’espérer, c’est de réussir à survivre, car la survie est la seule forme d’existence possible sous le capitalisme. Il y a certes des gagnants qui s’achètent villas de rêves, Porscheries, Ferrailleries, c’est une évidence que la culture ne cesse de porter à notre attention. Toutefois, ces gagnants ne gagnent rien d’autre qu’un degré supérieur de survie par rapport aux perdants, aux maudits, aux damnés de la terre. Une marchandise qui a réussi n’est pas moins une marchandise que celle qui a échoué. Dans ces conditions, un Hot-Rodder préfère être une marchandise ratée. Non seulement un Hot-Rod n’a aucune utilité, non seulement n’a-t-il rien à contribuer de valable à la société, mais il est considéré en Franchouille comme une nuisance, une marchandise invendable, indésirable, nocive…
Une marchandise qui contamine et avarie les autres à son contact, voire à sa vue ! Il n’y a pas de plan, pas de carte, pas de boussole, pas de marche à suivre. Ecrire des histoires de Hot-Rod’s n’est pas considéré comme de la littérature, d’ailleurs, la preuve est que Victor-Hugo, Stendal, Aristote, Alexandre Dumas et Tolstoï n’ont pas écrit sur les Hot-Rod’s !!! Les journaleux de la confrérie des tantouzes nitromaniaques sont considérés comme des avortons hideux, des monstres difformes, des crachats glaireux dont la seule existence inflige des plaies purulentes à la culture automobile classique. Toutefois, si on prend le mot dans son sens restreint, celui qu’adopte le ministère de l’inculture, il me semble évident que le prolétariat n’a pas de culture. Les pauvres n’ont pas de culture, les immigrants n’ont pas de culture non plus. Idem pour les peuples autochtones ou le Peuple, le grand et le gros, avec un P majuscule.
Il n’y a pas de culture populaire et encore moins de contre-culture. Toute culture est bourgeoise et ses produits sont manufacturés pour toute une gamme variée de marchés spécifiques. Au cœur de toutes ses expressions se trouve le mépris, les larmes et l’avilissement. En contemplant une œuvre, personne n’ose penser à la quantité de souffrance qui permet à un patron d’être assez riche pour qu’il lance dans l’écuelle de l’artiste la parcelle de liberté qui lui permet de créer. Toutes les œuvres, sans exception, qu’elles soient commerciales ou d’avant-garde, qu’elles soient subventionnées ou non, sont produites et achetées grâce au labeur forcé généralisé, grâce à la sueur et aux larmes chiées par des écrivains anarchistes sur du temps volé, ne font pas exception. La liberté particulière de l’artiste est une horreur quand on la met dans le contexte de l’esclavage généralisé.
C’est la liberté d’écraser leurs visages contre les vitrines qui protège l’opulence. C’est la liberté qui fascine dans un monde de laideur et d’avilissement, celle qui offre des consolations et des espoirs chimériques et, en fin de compte, contribue à la pérennité du monde tel qu’il est. Quiconque est sensible à la beauté (particulièrement d’un Hot-Rod tel que celui qui illustre cet article incendiaire), a pour premier instinct de s’identifier à cette œuvre, de vouloir la défendre et la préserver. Or, cette œuvre tout comme toutes, sont des marchandises, ce qui signifie qu’elles sont non seulement des produits du capitalisme, mais aussi qu’elles participent toutes à sa pérennité du seul fait de leur production et de leur existence. Les dadaïstes avaient raison, du moins jusqu’à ce qu’ils se mettent à produire des œuvres : aucune de ces marchandises ne méritera d’être pleurée lorsque les fascistes au pouvoir organiseront un grand autodafé.
Je suis un anarchiste qui ne recrute personne qui n’éduque personne qui ne croise jamais les doigts… et tout ce que j’entreprends, chaque geste que je pose, est antipolitique, anti-clérical et anti-cons. La base détermine le réel et nous dépendons d’elle comme le poisson rouge dépend de l’eau stagnante de son bocal. Le réel n’est pas le produit des actes, il est le produit de la base, qui elle seule détermine le succès ou l’échec des actes. On pourrait espérer que tout soit possible sous le capitalisme, mais la tendance vers la mort, la destruction et leur exploitation est clairement inscrite dans ses gènes et ce, depuis sa naissance. Les bonnes intentions qui prennent la forme d’avant-gardes, de contre-culture, d’actions caritatives, de réformes politiques, de groupes de pression, de sociétés alternatives ou carrément d’anticapitalisme s’adressent aux effets produits par la base et non la base elle-même.
Résister au mal en faisant le bien, c’est opposer un effet à un autre effet; c’est frotter ses mains à rebrousse-poil sur la surface des choses, tout en y étant enfoncé par-dessus tête. Un miroir peut refléter la laideur autant qu’il le souhaite, mais il ne la changera jamais. Le problème, c’est que le capitalisme n’est pas une idée, c’est un ensemble de pratiques et de conventions, mais surtout c’est une réalité qui génère toutes les illusions sociales qui servent à cacher la vraie nature de son pouvoir, le capitalisme n’est pas une idéologie est n’est surtout pas une politique, les débats sur les valeurs et les visions pour l’avenir n’ont aucun effet sur lui. Mieux : la politique a été inventée non pour pour changer la base, mais comme un moyen d’en assurer la pérennité. La politique est déterminée par le capitalisme, c’est un effet, une conséquence de la base ; voilà pourquoi elle ne peut pas se retourner et affronter directement son géniteur.
Un politicien aura beau s’époumoner à se déclarer “antisystème”, c’est la base qui lui met les mots dans la bouche et qui l’agite comme Guignol dans son castelet. À quoi bon prêcher, à quoi bon faire des convertis ? Le problème est ailleurs, un ailleurs qu’on arrivera en toute probabilité jamais à atteindre et encore moins à saisir. Créer la fraternité humaine par des tactiques de vente : c’est bien là le point de jonction entre la politique et la microéconomie, ce terrain d’entente qui fait que la démocratie et le capitalisme sont les deux visages du même Janus triomphant… Ô vous les gueux, les rêveurs, les révoltés, mes semblables, si vous et moi étions toutes et tous honnêtes, nous cesserions de promettre une alternative, de promettre des solutions parce qu’il n’y a que des problèmes. Notre tâche n’est pas de sauver ou de convaincre quiconque, mais bien identifier les problèmes et en faire le tri.
Autrement dit, être des radicaux dans le sens premier du terme: trouver la racine du mal. Chaque fois que nous (et je m’inclus dans ce nous, parce qu’il m’arrive à mon grand désespoir de tomber dans ce travers) proposons et donc promettons un monde meilleur et les gens se moquent doucement de nous, ou se mettent à bailler, ou pensent à autre chose. Pour ces gens qui sont à peu près tout le monde, pour être bien honnête, nous passons pour des sculpteurs déments qui veulent remodeler leur être. Les individus ne sont pas faits d’argile, ils ne sont pas non plus une pâte à travailler pour faire lever l’humanité nouvelle. On ne peut les convaincre que de ce qu’ils sont eux-mêmes convaincus ; faire appel au sens moral et au sentiment de honte de son adversaire ne fonctionne jamais, parce que leurs principes et leur honte se situent ailleurs.
Nous allons devoir les laisser aller jusqu’au bout de ce qu’ils sont, les laisser partir, les laisser être. Nous allons aussi devoir nous regarder nous-mêmes : déjà partis, déjà ailleurs, en train d’être selon les termes que nous avons choisis, dans un ratage grandiose et irrémédiable… Voilà chers tousses, la fin (de cet article) est proche… Je n’ai malheureusement pas le temps ni l’espace pour vous narrer la fausse et fallacieuse promesse d’une aventure sexuelle torride, vous faisant nager de facto en pleine U.S Dirty-Sexy-Valley… Rarement une introduction n’aura été aussi analytique dans le sens de douce enculade, fort judicieuse, à l’aune des horreurs gore, foutraques et perverses, narrées à longueurs d’autres articles torrides d’érotisme hardcore incluant des culs sublimés et des partouzes sans limites. Mon récit, n’a donc été que de la psychologie abstraite (dite de comptoir), avec comme dénominateur commun : le sexe !