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Le profil type des “Individus automobilement et politiquement corrects” entichés à leurs heures (rarement) perdues de “collectionneurs“, correspond à quiconque (homme, femme et/où transgenre) d’âge mûr, se présentant sérieusement et doctement, revendiquant sa passion pour les automobiles exclusivement de marques reconnues et sérieuses ayant été essayées de même par des “testeurs” reconnus et sérieux, tels Serge et/où René Bellu qui n’écrivent que dans des magazines reconnus et sérieux qu’on découvre dans les salles d’attentes de dentistes, avocats et notaires. Ils n’écrivent de même que pour des éditeurs renommés qui publient des livres de très haut niveau de prix  ou ils se gaussent, s’esclaffent, se moquent  et dénoncent, toutes les “choses automobiles” se situant en dehors de leurs critères périmétriques/académiques et claniques… Volontairement auto-enferrés dans leurs croyances dogmatiques et non-discutables, de manière précieuse et pompeuse, ils débitent ainsi leurs vérités, ne tolérant aucune remarque et refusant toutes discussions, quoique n’hésitant pas à diverses désinformations et politisations lorsqu’il s’agit de la valeur de leurs émoluments… Ils éprouvent une fascination pour le vécu mythique qui a ses sources dans la culture merdiatique-extatique, et mettent en avant les technologies classiques d’époques révolues, afin de les distiller dans les archétypes de l’inconscient collectif, qui pourtant doit faire face à une réalité quotidienne plus prosaïque. Cette équivoque se retrouve dans le degré d’adhésion (c’est-à-dire le degré d’ouverture ou de clôture cognitive) aux idées reçues…  Les plus passionnés et militants tracent donc leur chemin entre consonances et dissonances cognitives.

Mais quelle que soit l’intensité de leur foi, la plupart souhaitent apporter leur pierre à l’édification de ce qui leur tient de religion substitutive, tant la nébuleuse du correct, manque d’unité et de stabilité : autorité, lieu, doctrine, rite… La principale conséquence de l’émiettement de leurs principes, est dû à leur désenchantement du monde, ce qui laisse à la société civile un espace de spéculation illimitée et un marché  teinté de divers relents extraits du National-Socialisme des années’30, réouvert pour accepter toutes les tentatives millénaristes de refondations de la société, à l’image de l’exobiologie qui n’a pour but que d’attester l’utopie d’une possible exopolitique… Le “merveilleux technologique” qu’ils se créent, les aident à réenchanter la manière de penser l’univers en spiritualisant, subjectivant et anthropomorphisant la matière céleste grâce à une injection tumorale de sens et d’intentions, de magie et de mystères, de sacré et de spirituel, de vie et de joie. La Science, trop rationaliste, objectiviste, techniciste, n’ayant pas mieux fait que l’Église hiérarchique, matérialiste, manipulatrice, pour expliquer le pourquoi des choses, pousse les tenants du politiquement correct, à se nourrir de syncrétisme pour répondre à leurs déceptions et frustrations, peurs et solitudes… Mais également incompréhensions et interrogations de la modernité, afin de recycler l’idéal nostalgique d’unité politico-religieuse des hommes, entre eux et avec l’univers.  Dès lors, les rumeurs de “méga-complots”, plus que des béquilles cognitives, sont des tentatives pour réhabiliter le politique à un niveau supérieur en promouvant une “grande politique” magico-scientifique dépolitisée en un seul et unique parti faisant renaitre un nouveau  National-Socialisme…

Ce “vécu mythique” est l’ensemble des processus qui incarnent les mythes d’une Kulture dans la réalité. Il doit selon eux être mené par des surhommes quasi cosmiques. Cet altermondialisme révélé devant accoucher de citoyens universels libérés de toutes pesanteurs et salissures, contraintes et blocages qui sclérosent et étouffent la société. Ainsi, cette interprétation revitalisante du réel innerve toute une “parahistoire” faite de multiples interventions stellaires (Atlantide, pyramides égyptiennes, apparitions martiales et incantations de masses tous bras levés en un salut rituel et martial)… Elles sont censées attester de la plausibilité de la prophétie du Grand-Retour du chef unique… Dans ce processus étiologique-thérapeutique New-Age visant le bien-être des humains, des macro thérapeutes (à l’image des dieux et esprits) fourniraient des macro solutions spiritualo-matérielles et technico-informatiques à l’échelle universelle pour résoudre les fiascos des méso politiques, œuvrant, eux, à la seule échelle nationale… Les méso thérapeutes (institutions politiques, religieuses, scientifiques), les micro thérapeutes (chamans, ufologues, numérologues) doivent selon eux s’assembler et cesser de dénoncer les ennemis du peuple sans pouvoir les juguler, en raison de leur faible nombre et de leurs micro pouvoirs à l’échelle individuelle.  Dans cette métamorphose, apparaissent volontairement des prophètes-ufologues de “bien-être New-Age” en charge de la préparation de l’arrivée des messies thaumaturgiques en charge d’une action révolutionnaire et salutaire, utilisant sans vergogne le prophylactique pour collaborer à la fabrication et la diffusion de rumeurs mythologiques, cathartiques et utopiques, afin de cultiver ainsi l’espoir d’une vie meilleure dans un monde meilleur…

Cette ambiguité relative, de par l’anarchisme technologique et spirituel de la remise en ordre du chaos symbolique contemporain, se retrouve être de façon similaire à un retour au fascisme dont elle partage certaines caractéristiques… Tel un clergé d’adeptes qui font le succès d’ouvrages, revues, émissions, blogs et films. des lieux ecclésiastiques de prière, de communion et de pèlerinage (médias, conférences, librairies, repas ufologiques, associations, salons), une date fondatrice (Roswell, Nouveau Mexique, 1947) avec des sources transcendantes (la foi étant souvent inexpliquée, involontaire et soudaine) et syncrétique (sélectionnée parmi des influences aussi bien religieuses, que scientifiques et merdiatiques)… C’est également culturel et immémorial, mettant en avant les traditions et courants doctrinaux (acceptant les ufologues, les sceptiques, les classiques, les archéologues, les conspirationnistes, les orthodoxes et les marginaux déjantés). Les saints miraculeux touchés par la grâce (témoins, contactés, enlevés) étant bienvenus dans ce grand renouveau. La rumeur fragmentée et pluridimensionnelle et la manière dont elle se fabrique interrogent donc… Les citoyens et citoyennes, qui baignent dans un océan de politisation et dépolitisation gouverné par les lois structurelles de la sociologie (démographiques, sociales, économiques),  braconnent ainsi une relation complexe au politique qui peut s’opérer dans la logique et les limites des intérêts personnels immédiats, mais qui peut constituer aussi une véritable herméneutique de la vie politique ordinaire malgré le caractère parfois farfelu et peu fondé des idéologies et utopies.

On s’aperçoit donc de ce qu’il y a d’heuristique, pour l’épistémologie politologique, dans le fait de déplacer des perspectives vers les formes marginales, périphériques ou déviantes d’activités politiques, pour mieux faire ressortir la logique de construction et la dynamique d’évolution de l’ordre politique ultime… Des micro récits pour minoritaires instables sont donc publiés pour manœuvrer les opinions qu’elles soient-elles, afin qu’elles hantent et interrogent l’imaginaire des habituels  refoulés afin de gérer et contrôler le fonctionnement de la société contemporaine.  Leurs grouillements nerveux et nébuleux permettant jusqu’à un certain degré de contourner ou subvertir, au moins symboliquement, les formes ordinaires de la domination sociale. Ils créent donc et entretiennent de façon plus ou moins formelle des schémas intellectuels, pas uniquement exutoires, de contestation, résistance ou dissidence, grâce à des répertoires d’action collective soutenus par des réseaux asociaux plus ou moins distendus, flexibles et sur-institutionnalisés. Il n’est pas aisé de dessiner les contours conceptuels de ce qui se trouve à la croisée des nouveaux mouvements asociaux, culturels et religieux, mais leur manière, consciente ou inconsciente, d’entrer en interaction quotidiennement avec la chose publique aide à éclairer les manières de dire et de faire de la politique aujourd’hui…. Voilà, j’en ai terminé et ce ne fut pas simple pour enrober les photos avec le texte, et inversement, un exercice de haute voltige qui devrait vous donner un grââââââve mal-de-tête dû à une vraisemblable non-compréhension de l’ensemble… Spermettez-moi d’en rire…