61’Rolls Rod ou Hot Royce’61 ?
Pourquoi n’y ai-je pas pensé ? J’aurais du, alors que je me sénilise grââââve avec ma Bentley Turbo R, pour laquelle je m’évertue à lui offrir une quasi protection animale comme pour mon Cocker Blacky, qui lui s’en f… totalement… Nous avons entendu des airs qui chantent les louanges des Hot Rod’s Lincoln, des Little GTO, des Big Bloc 409, des coupés Deuce, d’une Little Red Corvette et de la Mustang de Sally.
Il y a beaucoup d’histoires de Thunderbird’s, mais que quelques Rolls Royce Shadow “Dragstérisées” voire “Kustomizées”, il y a eu aussi une Rolls Hot Rod des années’30, mais rien pour pour une Rolls Rod/ Hot Royce de 1961. Il me reste la possibilité de jouer à l’auteur-compositeur en herbe et composer musique et paroles d’une tranche de Rock’n’Rolls concernant la Silver Cloud II de 1961 de Brian Gantley ?
Cette bête britannique à moteur américain de Corvette LS le mérite. Brian a construit cette “somptuosité” en l’honneur de sa femme d’origine britannique, Pearl, qui aimait les Rolls Royce et poussait son homme à créer un Hot Rod Rolls. Mais trouver une Rolls à re-construire aux USA, n’est pas facile. Un tuyau du tuyau d’un ami d’ami, l’a conduit à cette voiture qui était dans une grange depuis 18 ans en compagnie de rats…
Bien sûr, ce genre de condition primale qu’on destine à devenir subliminale, dicte un projet nécessitant plus que des compétences de bricolage, alors Brian s’est tourné vers Joel Williams et son équipe de chez Nobody Customs. Le défi étant conserver l’élégance de la Rolls Royce tout en faisant en sorte que la voiture se comporte comme un super Hot Rod de luxe contemporain…
Ce cétacé sorti de je ne sais quel Jurassic Parking défie à ce point l’entendement que toute tentative de jugement objectif se brisera sur les fanons de son monumental fronton. Elle n’occupe pas l’espace, elle l’emplit, l’envahit sinon l’écrase en s’imposant à notre regard plus qu’elle ne se propose à lui. Ni raisonnablement belle ni honnêtement laide, elle EST, tout simplement.
Définitivement étrangère à nos critères d’évaluation contemporains, elle va jusqu’à se jouer des repères temporels. Alors que s’éteignent les derniers dinosaures, ce coup de force magnifique et dérisoire comme un baroud d’honneur nous fera réaliser l’incommensurable absurdité d’un paquebot de sport. Ce dont nous aurions bien tort de nous plaindre, tant cette vie est justement absurde.
Altière souveraine, elle croisait au delà de l’entendement, là où aucune comparaison trivialement automobile n’avait de sens. Hors du temps, elle inspirait le même sentiment de puissance colossale qu’une icône de la locomotion à vapeur. Hors-norme, elle avait la magnificence d’un transatlantique de la grande époque. On avait failli la croire éternelle, tant elle paraissait conforme à la lignée des Silent Sport Cars qui l’ont précédée…
Malgré, il est vrai, quelques concessions au “tuning-chic” sévissant actuellement chez les happy few. Et pourtant, la loi de l’évolution vient sonner le glas de ces baroqueries de cuir et de bois précieux en nous priant de faire le deuil d’un demi-siècle de V8 gargantuesques. Adieu, donc à l’Arnage, dernière Bentley dérivée d’une Rolls-Royce, dernier paquebot pas tout à fait britannique mais pas encore totalement allemand et modèle charnière entre deux époques.
L’amélioration des performances de la Rolls Royce vedette de cet article, a commencé avec un châssis Art Morrison personnalisé équipé de de suspensions pneumatiques Ridetech, d’une crémaillère de direction à conduite à droite Flaming River et de freins à disque Wilwood aux quatre roues. Le châssis a été peint/émaillé et sur-détaillé assorti avec des jantes Detroit Steel de 20 pouces personnalisées enveloppées de caoutchouc Continental.
La majestueuse Rolls Royce de 1961 est maintenant motorisée d’un V8 Chevrolet Performance LS3 de 6L2 litres produisant 650 chevaux, grâce à diverses améliorations, dont un arbre à cames “Competition Cams”, à un Holley Sniper EFI et à un allumage transitorisé. Un système d’admission d’air froid le guide vers l’EFI à travers des ouvertures dans la face avant. Les collecteurs en acier inoxydable ont été fabriqués “à la main” par les gars de Nobody Customs…
Ils se connectent à un système d’échappement Magnaflow. Une transmission automatique GM Performance 6L80E avec commandes à bouton-poussoir transmet la puissance à un pont arrière Currie de 9 pouces d’un rapport 3,73 vitesses. La restauration de la carrosserie de la Rolls Royce a nécessité d’enlever tout le plomb d’usine (les Rolls sont ainsi faite, technique qui fut reprise par les rois du Kustom tel Georges Barris avec leurs Leadsled…
Ressoudages divers et lissages interminables des coutures, avec un peaufinement généralisé de toutes les zones et même d’autres zones comme les intérieurs des passages de roue lissés ont précédé la finition peinture qui vient d’un “PPG Vibrance Brown Sugar” et “Cool Vanilla” des teintes qui ont été appliquées par “Nobody Customs” qui a été parfaitement à l’aise pour customiser cette Grande Dame classique, qui née en 1961 est plus jeune que je ne suis…
La création de l’intérieur a nécessité la restauration d’éléments d’origine (incrustations de bois de loupe, par exemple) tout en ajoutant des améliorations modernes qui complètent l’ambiance luxueuse. Les compteurs personnalisés de couleurs assorties de “Classic Instruments” paraissent quasi d’origine et sont donc “à l’aise” dans le tableau de bord d’origine, tandis qu’une colonne d’inclinaison “Flaming River” accueille un volant à monture en bois personnalisé.
Il correspond aux incrustations classiques de Rolls Royce. Du cuir Rolls Royce recouvre les sièges à mémoire de formes personnalisées grâce à l’habileté du garage “Colonel’s Custom Upholstery”. Les systèmes de climatisation avant et arrière séparés, ainsi que les systèmes stéréo avant et arrière rehaussent la sensation de luxe, alliant harmonieusement luxe britannique et performances américaines, cette Rolls est une merveille.