Corvette Instigator Sonny Léonard V8 655ci 1850cv
Il m’arrive, par forfanterie, d’exciper de l’inutilité ou se découvrent des automobiles extraordinaires, arguant que vous en verrez et en apprendrez toujours plus à m’en lire les disséquer, parfois cruellement, tout en regardant les photos illustratives et ce même dans l’étroitesse de vue de vos sensibilités invalides et de vos rationalités étriquées ! Oh je sais mes traits comme saillies sont, comme à mes habitudes, un peu forcés de ton, car destinés à camoufler assez mal mes paresses. Pour autant, il vous serait bien candide de prétendre que cela suffit à vous rendre lucide ou plus sages… Je plaide coupable mais ne veux pas me payer de mots supplémentaires avec vous, j’en ai déjà bien trop en tête à vendre. Où est dès-lors l’aventure ? Où est la rencontre de l’autre ? Où l’insolite se cache-t-il quand il n’est question que de faire le vide du gratuit à tout prix (sic !) avec cette vacuité nauséeuse dont se regorge la plouquesque que vous faite votre ? Que de consommer s’agit-il ! Fichtre, un euro c’est de trop… Certains, certaines aussi, n’en lisent que les premières lignes jusqu’au moment de l’apparition de ma sébile… 1 euros s’il vous plait pour vivre de mes efforts….
Radins, radines sortent du site ! Mais ces glandus et glandeuses (je n’ai pas écrit “Glandouilleuses” pour éviter une connotation sexuelle), ne sont obsédé(e)s que d’eux(elles)-mêmes, de leur confort, de leurs menus plaisirs, de leurs amples vanités et de leurs masturbatoires efforts… Ils et elles n’ont soin de leurs jouissances que pour les souvenirs qu’ils/elles en garderont – peut-être – sans toujours trop savoir refaire ce qui n’est qu’un petit-bonheur-la-chance d’oiseux/d’oiseuses- de préférence taiseux/taiseuses, en tout cas en faibles mots assorti(e)s de Gif’s ridicules, peut-être en complément de selfies qui sont devenus petites monnaies courantes d’égocentrismes très peu soucieux d’une altérité quelconque… On m’avait promis un choc ! Pourquoi donc ? Pour s’extasier ? De quoi ? Ahhhhh ! Tristesse, il faut lentement s’habituer à ce qui demeure possible ! Oui, certes, dès la vision du bestiau, sa couleur violette que l’on repère dès le survol, colle aux rétines qui n’en peuvent… au point de ne même pas pouvoir ternir sa merde, qui n’a que la taille de tous les efforts qui s’épuisent… Tout se perd. Oui, je l’avoue, rien ne m’est plus éloigné que ces répétivités grotesques, ou, pire, inutiles. Me font-elles peur ? Oui !
Quoique non, pas vraiment, mais elles me dérangent pour leurs encombrants défis. Comment n’y pas souffrir l’antique entêtement qui s’acharne à creuser terre à ensemencer d’articles “autres” relus à deux heures du matin pour tenter d’atteindre une perfection ? Cruelle évidence des désillusionnements qui pourtant ne me sont pas familiers (quoique !) et ne le sont pas plus pour nos proches tant en risquant de le devenir bientôt : car notre présence au monde n’a strictement rien d’un axiome ! Ici, comme brûlure, claque l’éternité des sueurs froides, la profondeur des épuisements pourtant vite oubliés, vite effacés. Car le temps efface, jusqu’au souvenir de nos soulagements corporels. Supposez un printemps perpétuel sur la terre ; supposez partout de l’eau, du bétail, des pâturages : supposez les hommes sortant des mains de la nature une fois dispersés parmi tout cela : je n’imagine pas comment ils auraient jamais renoncé à leur liberté primitive et quitté la vie naturelle, pour s’imposer sans nécessité l’esclavage des automobiles et leurs lots de misères inséparables de l’état sociétal en perdition… Celui qui voulut que l’homme fût sociable toucha du doigt l’axe du globe et l’inclina sur l’axe de l’univers…
A ce léger mouvement, la face de la terre a changé ce qui a décidé la vocation du genre humain à être perpétuellement crétin, même dans le génie ! J’entends au loin les cris de joie d’une multitude insensée ; je vois édifier les palais, les villes, les automobiles ; je vois naître les arts, les lois, le commerce ; je vois les peuples se former, s’étendre, se dissoudre, se succéder comme les flots de la mer ; je vois les hommes, rassemblés sur quelques points de leur demeure pour s’y dévorer mutuellement, faire un affreux désert du reste du monde, digne monument de l’union sociale et de l’inutilité des arts voire d’absolument tout ! Rousseau l’avait entrevu : notre socialité, nos villes, monuments et bâtisses ne sont que le résultat d’une nature trop chiche que nous ne sûmes dominer qu’en nous alliant, quitte à déplacer ailleurs, entre nous, nos heurts et différends. Ici, en cet endroit précis, où rien n’était à voir mais où tout était délaissé déjà, éclatait la terrible sentence : l’effort était vain ! Il l’a toujours été et le restera. Un effort doublement cerné ; toujours vaincu ; jamais tout-à-fait éteint pourtant… Me revient en mémoire ce texte de Prévert dit par Reggiani : cruelle litanie d’une classe ouvrière sempiternellement exploitée.
Surtout écartelée entre le macabre refrain de ses défaites et une espérance qui ne veut pourtant pas s’éteindre. Sommet sans doute de nos errances comme de nos illusions : les années 30, en France notamment, coincées entre deux guerres, minées par le chômage et la misère, furent pourtant en même temps celles de la beauté des carrosseries automobiles et de l’Art-nouveau et des joies d’un Front Populaire qui parvint, même fugacement, à raviver la flamme de l’espoir. Personne n’oubliera ces images de la joie arrachée aux misères : elles viennent de trop profondes rêveries pour ne pas s’ériger en emblèmes ; elles sont tellement tristes de bientôt devoir se fracasser contre la haine apocalyptique. Elles sont trompeuses, pourtant ; ou, au moins, révélatrices de notre myopie. Et ceci deux fois, bientôt une autre de meilleure envergure peut-être plus radicale.. Elles ont prolongé l’idée, fausse en soi, qu’il eût suffi de bonne volonté de raison et d’une sage démocratie pour que s’estompent les injustices et se renoue le dialogue. Pourtant, pas loin, déjà, les rugissements rauques de l’horreur morbide…. Et ils reviennent ! Mais nous font oublier que la première lutte, perpétuelle, jamais vraiment gagnée mais jamais tout-à-fait perdue !
Elle demeure celle que nous menons contre nous-même via la nature humaine, celle-ci même que nous refusons, à qui nous dénions le droit de nous compter si avaricieusement les moyens de notre survie, celle que nous transformons, certes, mais que nous détruisons sans que de longtemps elle n’en gémisse avant de regimber au point de désormais nous menacer à nouveau ; celle avec qui nous ne savons entretenir de relations que destructrices, dominatrices et si souvent dégradantes oublieux que nous ne sommes que nous-mêmes indignes, si peu soucieux, si stupidement imbus de nos illusoires puissances, en sommes si aisément expulsés, que la vie, pour possible qu’elle soit, presque partout, n’en demeure pas moins improbable et fragile. Il en va ici, un peu comme avec la métaphore de la bouteille à moitié vide : je puis m’enthousiasmer devant les trésors d’ingéniosité concentrés ici pour faire vivre ici et travailler, et me réjouir et me plaindre, et aimer et me disputer sans doute en même temps, familles, amis ou simples voisins ; mais à l’inverse je ne parviens pas à m’attrister devant ces traces si rapidement effacées, enfouies comme si de résonance des siècles enfuis, il n’en était plus de loin en loin que murmures inaudibles …
Si vite inaudibles… Ou bien que nos mains écorchées eussent en vain gratté la terre tant nos puits creusés, nos maisons échafaudées, nos œuvres peintes ou gravées vite disparussent tels nos pas hâtivement recouverts de sable ; comme si de nous rien ne devait subsister ou que nous n’eussions pas même existé ; jamais… Oui, décidément, si choc il y eut, il tint non tant dans la différence que dans cette vacuité paradoxale… Si vulgairement contradictoire. Moins dans le désert que dans le déserté ; moins dans la vacuité que dans l’évidé. C’est la terrible vanité de nos existence si fragiles. Et cette horrible certitude que si quelque chose de nous devait jamais subsister, si quelque chose de nos agissement pouvait avoir quelque effet, il résiderait plutôt dans la nuisance délétère ; dans la destruction inéluctable. La planète se remet si mal de nos affairements. Sans doute avons-nous perdu ces dernières années les sensations d’une vie plus tragique qu’il ne nous paraît ; d’une vie trop généreuse même si toujours exigeante de luttes et d’objectifs ; sans doute, de ne s’être jamais heurté à rien d’autre que nous-même ! A-t-on pu croire être à la fois obstacle et seul promontoire ?
Sommes-nous oublieux des terres qui nous soutinrent et interdirent de nous abîmer, dans les ressacs de nos invraisemblables vanités, ne nous habituant pas à ce destin qui nous est fait d’invariablement enlaidir le monde ? Il m’arrive de songer qu’écrire revient encore à en rajouter au vacarme ambiant mais que ne rien faire est une faute impardonnable ; car il n’est pas une de nos actions qui n’anticipent le cataclysme, mais que se réfugier dans le cloître de quelque prière fût une lâcheté pitoyable ce qui souligne combien toute existence est intrusion souvent inutile ; aisément vulgaire ; systématiquement désastreuse. Ne pas être serait sans doute préférable ; alors, au moins, de ses ridicules ratiocinations et maladroites manœuvres, nr faut-il tenter de ne pas empeser le monde plus qu’il n’est supportable. D’accord, alors nous pourrions devenir un peu irrespectueux juste parce qu’avec une voiture a près de deux mille chevaux de puissance cachés sous son capot, personne n’a plus besoin de venir ramper sur nos genoux. Essayons de garder une quille égale. Avec ChromesFlammes, GatsbyOnline et autres magazines, je suis heureux d’offrir au monde une succession de conceptions magistrales de véhicules.
Soit dit en passant, j’aimerais également mentionner que Chromes&Flammes a été le tout premier en Europe. Juste pour mettre les choses en perspective et expliquer d’où vient l’argent pour tous les investissements frivoles. C’est cette combinaison d’histoire et d’hystérie qui me donne l’énergie de la survivance. Quatre roues, un moteur. On ne peut nier le concept de conception commun pour aider à pousser cette Corvette archaïque de l’autre côté des 300 km/ h. Passion appliquée, magnifiquement présentée. Pas de surprises, pas de tension. La production si elle était mienne serait limitée à 150 véhicules, chacun avec un prix de base de 3 millions d’euros. Plus selon les variantes et les extras. Tout s’emboîterait en puissance ! Principalement en valeurs d’accélération. Quoique, moins de deux secondes à cent est formidable, mais cela rappelle par trop les montres étanches à une profondeur de trois cents mètres. La bande sonore spécialement composée semble également avoir surgi de profondeurs insondables. L’immense puissance met également en perspective le rapport entre les composants et le facteur le plus lourd : le poids à vide. Même les trains de marchandises peuvent être manœuvrés avec 1.900 chevaux et 2.300nw.
Traverser les courbes comme sur des rails nécessite beaucoup d’efforts électroniques et physiques. Une vitesse de 200 km/h serait encore suffisante pour faire tourner les quatre roues. Un départ fulgurant, pour ainsi dire. Pour éviter que cela ne se produise, les synapses flottent en temps réel. Espérons que les semi-conducteurs ne fondront pas dans le processus ! Grandiose. Mais quelle est la prochaine étape ? 3.000cv ? Paradoxalement, pousser le possible à l’extrême pourrait aussi devenir ennuyeux, d’où l’adoption d’une approche différente, totalement “Gonzomaniaque” de l’automobile qui n’est pas le but d’une masturbation neuronale mais plutôt la recherche d’un autre sens des nuances délicieusement dramaturgiques. Son propriétaire était de même décalage, j’ai dactylographié “était” car cette proximité ne l’a pas aidé à survivre. Oui il est décédé ! Epitaphe ! Requiem ! Messe noire ! Prière des morts aux vivants…
Pendant plus de 50 ans, Sonny Leonard a été impliqué dans la construction de moteurs de type “Streetable” souvent des “hémisphériques” allant jusqu’à 1.000ci soit pas loin de 18.000cc. Il est décédé à l’âge de 77 ans le 10 janvier 2021. Ca m’angoisse d’arriver moi-même dans ces âges ou rode la mort…
Quoique, finalement pas vraiment, j’ose en effet, de plus en plus, presque tout. A 74 ans mi mai, après plus de 50 ans de vie, je vous présente un même presque temps qui pour le décédé qui ne l’était pas encore, représentait de multiples développements de combinaisons de moteurs allant de 350ci à 1.000ci… il était aussi, Gonzo ce qui fait que beaucoup de gens sont surpris d’apprendre d’où vient Sonny Leonard. Après son passage dans l’armée américaine, Leonard a été employé comme technicien chez un concessionnaire Chevrolet où il a consacré un max de temps supplémentaire les nuits et les week-ends pour gagner quelques dollars afin de pouvoir faire de la course de dragsters. Après avoir vendu sa voiture et emprunté 300 $ à la banque pour démarrer son entreprise, Leonard et sa femme Frances se sont mis à leur compte pour ouvrir un magasin dans un bâtiment de 30m² qui pouvait à peine accueillir deux voitures. Il travaillait sur tout ce qui avait des roues, en fait, tout ce qui pouvait payer les factures pour faire fonctionner son entreprise. Cela allait de l’entretien des camions et camionnettes de flottes à des équipements agricoles en passant par les voitures d’autres pilotes de course de dragsters.
Leonard réalisait les travaux les plus difficiles, ceux qui impliquaient des refontes/reconstructions de moteur que les grands noms de la vente au détail n’avaient pas l’expertise pour y faire. Les moteurs de Hot-Rod destinés aux courses de rue et de lacs asséchés/salés devaient réellement être capables de hautes performances pour avoir des tolérances très largement au dessus des autres. Cela signifiait parfois faire un aller-retour de deux heures à l’atelier d’usinage de performance le plus proche pour effectuer un travail pour lequel Leonard n’avait pas l’équipement. Faire ce voyage coûtait du temps et de l’argent supplémentaires qui ne pouvaient pas toujours être facturés aux clients, alors il a pris sur lui d’acquérir de nouvelles compétences et donc des machines capables de réaliser le Top du Top en performances. Léonard a alors acheté de quoi avoir son propre équipement, mais il n’avait aucune expérience, alors il est allé à “l’école des soirs”... Leonard a emprunté de l’argent pour acheter de l’équipement d’atelier d’usinage afin de pouvoir appliquer ce qu’il avait appris, puis a déménagé son entreprise en pleine expansion pour disposer d’un grand garage capable de tout abriter et réaliser le Top du Top en moteurs.
Il est devenu le spécialiste des moteurs de dragsters et a rapidement développé une importante clientèle ! Au début des années 1980, Leonard a mis au point une combinaison de 4 moteurs V8 de chacun 540ci pour un Dragsterman de l’Ohio nommé Chuck Sneed qui voulait s’essayer à l’IHRA et à l’AHRA Pro Stock. Sneed a surpris tous les habitués en gagnant toutes les épreuves, une performance qui l’a intronisé comme membre d’honneur du club “Holley 7-seconds”. Ce qui est une gloriole pour certains est une descente aux enfers pour d’autres. Le style “Run whatcha brung” des courses de dragsters du Sud signifiait obtenir sans cesse plus de puissance par tous les moyens nécessaires, de sorte que la recette de Leonard était de réaliser des 540ci et 800ci. Les affaires ont ainsi continué de croître, l’obligeant à déménager à nouveau son atelier pour obtenir encore plus d’espace. En 1987, un Dragsterman peu connu du Midwest nommé Bill Kuhlmann lui a acheté un V8 615ci gavé au nitrométhane et l’a utilisé à Darlington dans le “Top Sportsman”. Il est rentré de cet événement avec la reconnaissance nationale d’être le premier conducteur “claqueur de portes” (les fermetures étaient défectueuses) à dépasser 320km/h.
Ted Jones, qui était alors président de l’IHRA, a flairé la montagne de dollars ç y gagner et décidé de créer une classe “Heads-up” pour accueillir ces Hot-Rod’s/Dragsters ultrapuissants qui enthousiasmaient les foules dans la catégorie “Pro Modifieds”. La popularité de Kuhlmann due à ses performances, a eu un impact énorme sur les courses de Dragsters dans son ensemble, car les gros moteurs entre 540 et 800ci faisaient fureur. La demande de moteurs semblables avait maximisé les limites en Cubic-Inches de ce que des blocs V8 de stock pouvait accepter. Beaucoup pensaient que le développement du moteur s’était heurté à un mur. Les moteurs ne pouvaient obtenir qu’environ 540 à 600ci et rester fiables, au delà parfois certains explosaient ce qui n’était pas porteur de bonne image. Il lui fallait réagir de suite ! Aujourd’hui, ce sont effectivement des taupinières car Leonard a relevé ce défi en abandonnant l’utilisation de base de moteurs de voitures et de camions de production d’usine en faveur de blocs 100% “maison” de plus grandes dimensions. Il a aidé à concevoir les caractéristiques d’un Big-Bloc aluminium avec Donovan Engineering.
Cela, à son tour, nécessitait le besoin de meilleurs composants internes capables de gérer en toute sécurité les plus grandes contraintes. Tout a été redéveloppé y compris bielles et pistons en utilisant les nouvelles technologies de l’ère spatiale offrant une résistance supérieure. Les pièces moulées pour culasses, par exemple, ont été grandement améliorées par la technologie de pression isostatique à chaud, qui a permis d’éliminer les problèmes de porosité tout en fournissant des blocs plus solides et légers. Le point culminant a été le moteur révolutionnaire de 1.000ci (18.000cc) qui a ensuite été développé et construit pour des clients dans le monde entier… “Sonny’s Garage” est devenu “Sonny’s Racing” et s’est concentré sur les moteurs de compétition. Au fur et à mesure que les affaires internationales se développaient, le nom a évolué pour devenir “Sonny’s World Class Racing”. Reconnu pour son avant-gardisme et la qualité de ses produits, les communautés maritimes de haute performance ainsi que les Big-Truck’s ont commencé à solliciter les services de Sonny. Bien que non publicisé, l’entreprise a également joué un rôle dans la NASCAR et les courses de motos.
Tout est venu de la reconnaissance et des éloges que Sonny Leonard gagnait de la part de ses clients de longue date. Le New-Yorkais John Montecalvo, qui a remporté les championnats de l’association “Pro Stock” dans trois séries différentes avec la puissance de Sonny sous le capot, en était un exemple. Il avait toujours été progressiste et à la fine pointe de la technologie. S’il y avait un moyen d’obtenir plus de puissance, Leonard et ses employés phénoménaux le trouvaient. Devenu septuagénaire, Sonny Leonard était devenu une légende car toujours sa présence régulière dans son entreprise, avec sa femme Frances et sa fille Kell était comme mythifiée… Un large éventail de clients de tous les endroits du monde permettait de continuer de rechercher toujours plus de performances de Sonny’s World Class Racing. “Vous devez avoir la motivation”, m’avait déclaré Sonny à propos du secret de son succès. “Vous voulez le faire, vous voulez être meilleur, et vous voulez faire mieux que le gars de la ville voisine, alors vous travaillez un peu plus dur et encore et encore un peu plus dur. De plus, vous devez aimer ce que vous faites si vous voulez vraiment bien le faire”...
Depuis ces humbles débuts en décembre 1968, “Sonny’s World Class Racing” a pris de l’importance avec des conceptions innovantes et des performances sans compromis. Cela a permis d’établir plus de 100 records nationaux et mondiaux sur terre et sur mer. Rien qu’en “Mountain Motor”, les moteurs de Sonny ont remporté 17 championnats au sein de la PDRA, de l’IHRA et de l’ADRL. En fin de compte, ce fut une vie de détermination, de travail acharné et de succès qui l’a accompagné. La grâce qui n’est en le cas de Léonard pas de la gratuité, est un luxe que peu s’offrent, non de ne le pouvoir pas, mais de ne le supporter point : certains, ceux dont on dit qu’ils ont la vocation, ceux qui sont appelés ailleurs, ceux qui se détournent, entrent en leurs moi-profond, se regardent en face et meurent au monde qui n’est qu’une passade, les charges, un prétexte que toutes et toutes ne supportons que pour nous croire d’ailleurs, que pour tenter de les circonvenir… Nous tournons autour, retournons les arguments comme autant de méthodes pour nous croire peser enfin sur notre destin. Mais qui l’avouera jamais ? Nous lestons notre char autant que nous le pouvons dans l’espoir demain de l’alléger : paradoxe de notre inconsistance !
A moins que ce soit un de de ces furieux mensonges que nous nous imposons. Tout ceci n’est qu’une vaste galéjade. Kundera, reprenant Nietzsche, a raison : rien ne nous serait plus insupportable que l’idée d’un retour implacable. Nous pouvons nous divertir parce que nous imaginons anodins nos efforts qui ne se reproduiraient jamais ; ainsi que nos désirs qui s’épuisent si vite. Balzac avait vu juste : Comédie humaine ! Nous mimons la légèreté et contrefaisons la profondeur. L’ironie de l’histoire est qu’en morigénant ainsi sempiternellement contre les charges, nos entrepreneurs avouent sans même le réaliser la vacuité même du travail. Tous leurs efforts se ramenant à le délester ainsi, ils ne pourront demain que se plaindre de nous voir nous détourner d’un si cruel mais évident subterfuge. En rêvant de gratuité, ils réinventeraient sans doute l’esclavage, mais mineraient les fondations mêmes de leur gloire. Aristote nous avait habitués à cette idée fausse que les corps légers s’envolaient quand les corps lourds tombaient. Newton a fait justice de cette illusion : tout tombe ! Mais la métaphore subsiste ici et là d’âmes s’empressant de se démunir de tout ce qui, matériel, pourrait entraver leur soi-disant retour au Père !