Dan & Tiffany Collins’27 Hot-Rod
Je suis le premier étonné de ne pas être encore lassé de 50 ans de Hot-Rodding dont plus de 30 ans de magazines Chromes&Flammes “papier” à l’international, chevauchant, au tiers, 30 ans de Web avec mes sites pionniers créés avant même les réseaux asociaux, tels SecretsInterdits, puis GatsbyOnline et l’éternel ChromesFlammes en locomotive de divers autres titres. La liste est longue, sans fin et je m’étonne même de continuer à tapoter des textes, des souvenirs, des visions d’avenir et même encore diverses pulsions de renouveau qui s’imbriquent dans un “ras-le-bol” de l’humain et de ses gnagnardises. Putain ! Du temps de l’édition “papier”, Chromes&Flammes en 5 langues/éditions mensuelles, diffusait de l’Espagne à la Sibérie jusqu’au Canada et les USA… Le fisc est passé suite à délations et c’est reparti en numérique, planétaire, en un click partouze, maintenant au départ de Saint-Tropez sans même plus avoir besoin d’une armada de reporters qui sillonnent le monde comme aux vrais temps de Life, Paris-Match et PlayBoy, dont je suisse partenaire dans l’euphorie de la glandouille avec les mêmes recettes d’histoires intellectuellement déjantées au centre desquelles seins et culs s’exposent au masturbatoire… L’humain est basique dans ses complications. En ce jour de pleine nuit alors qu’en Ukraine se prépare une nouvelle fin du monde d’un cycle chiant et mortel, je vous présente un p’tit Rod en couleur bonbon, pas trop mal shooté pour en réaliser un reportage… La cuisine à en fabriquer un article cohérent à l’autre opposé de la planète est d’en mixer les folies pour espérer en tirer une histoire pas que visuelle ! A déguster…
Le Hot-Rodding est un terreau fertile où s’épanouissent des visions inédites, si certaines ne sont que les protubérances grotesques d’esprits démiurgiques qui s’y créent des surmoi à la hauteur de leur profonde estime d’eux-mêmes (généralement en dépit de tout bon sens)…, d’autres sont les fruits de partis pris esthétiques douteux, totalement incohérents et farouchement incompréhensibles pour le commun des mortels qui rongent sournoisement le cerveau de leurs auteurs. Au dernier degré, d’une lenteur criminelle dans son rythme, chaque Hot-Rod n’est en définitive qu’un véhicule à la gloire permanente de son auteur, héros de notre époque troublée, un monde où, de toute façon, l’amour est mort. Dans ce domaine, je pense avoir trouvé un cas-type absolu en la personne de Dan Collins, un affairiste de Los Angeles (le numéro 1, apparemment), sourire, brushing et regard de winner, un enfant du siècle, capitaliste pur jus à la réussite a priori insolente, qui aspire pourtant à d’autres sphères supérieures, loin, là-haut, tout près des étoiles. Dans l’intimité protectrice de son confort pécuniaire, Dan rêvait de Hot-Rod’s pour donner libre cours à ses idées, ses convictions, sa doxa post Century 21, d’aucuns prétendaient que c’était juste un golden-boy en pleine crise de la quarantaine… Ils n’avaient pas complètement tort, jusqu’à ce que son ’27 Hot-Roadster Chevy modifié a fait son apparition au Grand National Roadster Show de janvier 2010… 100% d’époque, donc décalé à la limite du grotesque, avec une déco “à l’ancienne” totalement “Out” alors que la locomotive était Boydd Coddington.
N’allons pas trop vite dans la narration de cette histoire, revenons en 2005 : Dan Collins saute le pas gaillardement et se lance dans l’aventure avec sa femme Tiffany, pas besoin d’un high-concept, cher aux exécutifs-types, pour lancer leur projet : Dan et Tiffany Collins ont leur propre high-concept en tête… et, doté de leur vécu, de leurs expériences, de leurs opinions profondes, ils comptent tout deux faire passer un message crucial au monde entier via leur Hot-Rod, en donnant de leur personne ! Comment faire autrement ? Dan, assez macho-man, est en outre persuadé être le seul à pouvoir prendre le contrôle de la situation d’une dépendance mécanique irrationnelle qu’il va se créer, en luttant contre sa dépression chronique et ses obsessions pour la mort et l’amour, lui qui jusqu’alors passait ses loisirs à crapahuter nu dans les montagnes rocheuses du désert du Nevada (son épouse étant alors sur le point de demander le divorce persuadée que son mari batifolait avec une créature du désert)…
Dan et Tiffany Collins ont trouvé la matière première nécessaire à leur rêve, dans un magazine de petites annonces : une épave de Chevrolet ’27 sedan (4 portes) à vendre au Texas. Ils se sont dit que même un cas désespéré pouvait devenir cool, tout ce qu’il fallait, c’était de l’imagination, de la patience et du savoir-faire… Ce qu’ils vont découvrir après un long voyage, est une carcasse dépouillée de tout, posée sur un tas de tubes et de vieux chariots de grands-magasins appartenant à un vieux rachitique unijambiste désillusionné, alcoolique et drogué, cardiaque et cancéreux, un débris édenté (laissé pour solde de tout compte) du grand rêve américain, voué à mourir (en double sens), agonisant, allongé comme un cuitard de base à côté de sa bagnole. L’affaire fut donc rondement menée ! Dan va devoir ensuite lutter contre ses démons et traversera une série d’épiphanies toutes plus absurdes les unes que les autres…, aucun résumé ne pourrait en donner ne serait-ce qu’un vague aperçu : il va donc être excessivement ardu pour vous, en l’absence de celui-ci, de savoir le pourquoi et le comment de cette histoire…
– Et d’une, la narration qui m’en a été faite sous l’emprise de l’alcool ET de drogues hallucinogènes par une bande de joyeux customeux de Tampa (en Floride), alors que j’avais échoué, assoiffé, dans un bar en bord de route, un mardi en début d’après-midi de juillet 2010, n’a eu de cesse d’être contredite dans le cours de notre discussion (épique) par ces mêmes divers prétendus témoins qui me l’ont racontée…
– Et de deux, leur charabia aussi bien dans les grandes lignes qu’entre celles-ci, y compris dans leurs phrasés ampoulés, s’est perdu dans des méandres répétitifs ET des digressions franchement grotesques…
– Et de trois, leur style dialectique très particulier, imputable en partie à sa confection artisanale en patois provincial du Bayou de la Nouvelle-Orléans, mâtiné d’un sabir particulier quasi incompréhensible à mes chastes oreilles, me poussait à la perplexité ET au craquage nerveux.
Néanmoins, au fur et à mesure des interminables heures passées à écluser au bar, j’ai compris que Dan Collins était une personnalité définitivement à part, une planète à lui tout seul, un rebelle sur le retour, prisonnier d’obsessions conspirationistes et d’un ego de la taille du Nevada, qui, grâce à la construction de son ’27 Hot-Rod Roadster Chevy, avait réussi à repousser les limites de son égocentrisme pour accéder à un ailleurs complètement inédit… et encore, on ne m’a pas tout dit… J’ai eu la vision d’une sorte de come-back (quasi inattendu) d’une légende en devenir, alors que selon d’autres sources (qui ne sont pas plus dignes de foi que les autres), cet américain (ainsi que sa femme), n’aurait jamais levé le pied de son bled après toutefois avoir claqué un demi-million de dollars dans cette aventure (ce qui est loin d’être anecdotique), pour, au mieux, n’avoir qu’un Hot-Rod d’une qualité globale inégale et sans grande valeur marchande si ce n’est dans une vente aux enchères prétexte à du blanchiment d’argent noir (ce qui n’est pas une affaire raciste, même si Dan est membre du Ku-Klux-Klan)…
J’avais, en février 2013, retrouvé dans une valise oubliée dans le fond de mon garage, une disquette de photos du ’27 Hot-Rod Roadster Chevy ainsi que mes notes gribouillées au dos d’une cinquantaine de sous-verres en carton Budweiser dans le bar de Tampa, ce qui m’avait incité à tapoter un article sur ce Hot-Rod, avant de rapidement abandonner par faute d’inspiration. C’est que, loin d’être mauvais, il manquait de tout…, De plus, déjà à cette époque (pas si lointaine), j’avais été écœuré par l’ambiance du bar de Tampa : une odeur de pisse de chat constante, mêlée à celle de transpiration humaine qui perlait du plafond, ainsi que celle d’un mélange de mouille et de foutre émanant d’exaltations inhérentes aux humeurs sexuelles des personnes fréquentant ce bar.
Et, en sus de cet enfer, dans une putain de chaleur, je ne percevais plus vraiment le sens de la discussion d’alors, en constante re-définition, ça ne me touchait plus (au contraire des deux putes qui me faisaient les poches), alors que du temps de mes mag’Chromes&Flammes, j’aurais fait des rêves érotiques rien qu’à écouter les poivrots me conter des sornettes d’affaires de Hot-Rod’s volés !
J’ai retrouvé le nom du principal connard m’ayant débité toutes ces âneries sur les quelques notes-interview réalisées en juillet 2010, un certain Josh Petra, le meneur de la bande d’hurluberlus m’ayant conté l’histoire du ’27 Hot-Rod Roadster Chevy de Dan et Tiffany Collins… et, avec l’aide d’une bouteille de GinFizz, je me suis résolu à enfin publier cette histoire sur base de mes transcriptions (je suis le premier a trouver tout cela assez court) ! Josh est donc co-responsable par procuration de mon histoire débile, une de ces farces invraisemblable œuvre de génies-pervers qui savent (encore) s’amuser de l’excitation qui peut embraser le net à la vue d’un Hot-Rod complètement taré qui semble construit par un mutant…
Depuis le temps d’avant, que circulait le bruit qu’un couple ( Dan et Tiffany Collins) construisait un Hot-Rod révolutionnaire, la frustration des amateurs de lubies mécaniques ne faisait que croître à mesure que plus aucune nouvelle ne filtrait quant à une possible finalité de l’engin…, Mais l’espoir, le ténu espoir, maintenait tout de même en vie les fidèles qui attendaient le moindre signe pour voir ce chef-d’œuvre. Mais tout de même, ce calvaire, qui n’était qu’une invention de journaleux à la pige d’un mag’ricain de Hot-Rod, c’était long pour ces idiots crédules, d’autant plus que l’histoire voulait que si Tiffany Collins était une femme perverse à tendance lubrique, son mari, Dan Collins, était un homme très secret dont on ne savait pas grand chose (gag !). Entre autres ce qu’il devenait (comme si il était évident qu’on devait le connaître), dans quel grotte mystique il se terrait pour trouver son inspiration, dans quelle supérette il faisait ses courses (avec ou sans sa femme)…, et si oui ou non, il abordait avec sérieux son art du Hot-Rodding en sus de ses obligations sexuelles…
L’affaire étant ainsi cadenassée, pas moyen donc pour les bouseux amateurs de ce genre de folklore américain (les mêmes qui lisent l’histoire en regardant les films de guerre et les western’s Hollywoodiens, vautrés dans leur canapé, en ingurgitant des Pizza’s et du Coca), d’en savoir plus sur ce nouveau bébé) et puis soudain, un jour, sans aucune explication, pif, paf, pouf, pas d’anges soufflant dans leurs trompettes, pas de lumière surnaturelle éclairant soudain la scène du Hot-Rodding, ni même d’explosions pétaradantes, simplement quelques lignes dans un mag’ annonçant un article exclusif sur le Hot-Rod “mytique” (lisez miteux) de Dan et Tiffany Collins… Aussitôt les lecteurs après s’être ré-abonnés, se sont angoissés : “Après avoir été tant désiré de toute notre âme, ce Hot-Rod pourra-t-il résister à nos attentes fantasmées les plus démesurées ?”… L’épreuve de réalité n’allait-elle pas cruellement balayer les pathétiques espoirs névrotiques des Hot-Rodder’s, les renvoyant à leur insignifiance dans ce vaste univers indifférent ? Et bien pour vous, amis lecteurs, voici en exclusivité la normande réponse : “P’têt bin qu’oui, p’têt bin qu’non, peuchère !”…
Quel prétexte Dan et Tiffany Collins avaient-ils soi-disant employé pour déployer les fastes de leur talent ? C’bin simple : un mini show patronné par toujours le même magazine de Hot-Rod, sur-payant un étalage outrancièrement gore d’un assemblage foutraque de techniques d’effets spéciaux hétéroclites tous plus foudingues les uns que les autres, systématiquement dévoilés en full frontal, sans honte aucune de leur difformité digne d’un cirque de freaks… Bref, un concentré d’une telle pureté que la jouissance qu’elle procurait en devenait douloureuse ! L’introduction fut ainsi à elle seule un petit bijou de folie, les Hot-Rodder’s bénéficiant de l’approche complexe et quasi-totipotente du couple Dan et Tiffany Collins, fantasmé, qui semblait vouloir aborder un new-style sous toutes les formes possibles…, n’hésitant pas à en rajouter pour tenter de conférer un sentiment de menace angoissante à ces joyeux gaspards. Ajoutez à cela des idiots qui couraient en hurlant dans tous les sens, des sacrifices héroïques de pneus transformés en fumées âcres, des explosions enflammées, des tirs de laser et un peu de tout ce qu’on trouve dans un spectacle pyrotechnique de la fête de fin d’année de l’école primaire du coin. Il devint alors impossible de discriminer la composante débilitante de tout ce barnum, tellement elle infiltrait chaque chaque mouvement, chaque regard, le cerveau humain n’ayant décidément pas encore suffisamment évolué pour affronter et comprendre le pourquoi véritable d’un tel spectacle.
Tirer encore des lignes et des lignes de ce machin roulable devenant au dessus des forces des journaleux de sévices (commandés), je vous laisse le soin de lire directement ce qu’il en reste et ce qu’il en fut (ce qu’il va en devenir est une autre histoire), l’article du magazine de Hot-Rod commençait par une description technique du châssis et la mécanique, avec, pour en retirer des dollars de pub’s, les mentions des firmes ayant fourni des pièces et/ou des “services” pour la finalité de ce chef-d’oeuvre :
– Le châssis handbuilt est aussi impressionnant que le moteur, la carrosserie et l’intérieur. Dan et Tiffany Collins se sont fait aider par John McLutz patron de Body-Top un garage spécialisé en transformations automobiles situé à Boston, et ils ont conçu et construit le châssis-cadre en tubes de 2×4 pouces fourni par Big-Metal Works de Santa-Ana, pour faire correspondre les contours de la carrosserie. Le moteur est un small bloc Chevy 283ci récupéré d’un Limelight ’38 Ford pick-up, refait par la société V8-Forever de Washington, il y a quelques années, monté avec trois 94’s Holley avec des cloches à air de chez Stelling & Hellings, montés sur une pipe Offenhauser polie par Fun-Metal-Craft de Los Angeles. Les radiateurs d’huile et d’eau sont des Burbank’s, la distribution est une Pertronix… Trans-Shop-Pop a modifié une boîte auto 350 équipée d’un shif-geat B&M. Les jantes en 15×7 American Racing TTO cinq rayons à l’arrière, sont en contraste avec les Steelies 15×5 chromées à l’avant. Les pneus sont des Firestone 8.20×15 et 5.60×15 (le listing des fournisseurs et leurs coordonnées se trouvent en fin d’article, découpez le bon et obtenez 5% de remise).
J’en viens à la carrosserie et à l’intérieur, seconde épopée, et pas des moindres, ici, contrairement à ci-avant, le mag’, ne tape ni dans le clubbing, ni dans la divagation en apesanteur, c’est la descente aux enfer consumériste, le cauchemar, la violence sourde du petit commerce de pièces en matraquage hystérico-épique, ceux qui lisent pensent arriver au climax du bordel vers les 3 minutes, mais c’est à peine la moitié qui est nécessaire, ça pourrait sembler un peu maladroit, un peu old-school-press aussi, un style récupéré par les mag’s franchouilles qui survivaient avent de se casser la gueule !
– Croyez-le ou pas, la carrosserie était une épave quand Dan et Tiffany Collins l’ont sauvée d’une quasi-désintégration. Dan et Neil ont changé chaque partie de la ’27 Chevy qui était une 4 portes ! Le Rod est devenu un modèle 2 portes. La calandre du radiateur a été confectionnée au départ d’un avant de ’58 Thunderbird par Boydd Coddington, Californie. C’est Nick O’Teen à Sun Valley, en Californie également, qui a réalisé la peinture sur base d’un perlé-blanc Dupont, avec diverses nuances de pourpre. C’est Willy Downtown à Carson-city, en Californie, qui a réalisé les sièges personnalisés en vinyle blanc-perlé plissé de chez Carpet-Land. La moquette pourpre a été choisie pour s’harmoniser avec les panneaux extérieurs. Le tableau de bord provient d’un camion des années ’20 . Le volant est un Mooneyes, les boulons sont des Tratec, les écrous également. L’huile a été fournie par Trans Oil Rod, l’essence est de l’Exxon spéciale, le pare-brise et les autres vitrages viennent de chez Super-Glas-Fever à Los Angeles, le pédalier est un Pédal-Factory de San Francisco, tandis que les freins Brembo sont gérés par un répartiteur Super Heavy Works d’Atlanta, calibré pour des flexibles Flex-o-net de Talahassee (le listing des fournisseurs et leurs coordonnées se trouvent en fin d’article, découpez le bon et obtenez 5% de remise).
Soyons honnêtes : le corrélât est d’une telle intensité qu’elle (l’intensité, pas le corrélât), ne peut décemment pas être maintenue durant le temps nécessaire à la lecture de cet article… Certes, c’est un peu décevant… mais d’un autre côté, ce n’est pas un mal en soit ! Qui accepterait en effet de ne pouvoir lire tout ceci que dans le périmètre immédiat d’une unité d’urgence cérébrovasculaire ? Le rythme de mes mots et phrases va donc tranquillement redescendre jusqu’à connaître un dosage plus “planplan” en ce milieu, avec une perte malheureuse de sa dimension space-opéra, avant de conclure en une beauté apocalyptique.. Mais oh ! N’allez pas pour autant croire que je m’ennuie. Mais revenons-en donc à cet engin… Sachez que le magazine de Hot-Rod qui a quasi inventé le concept “Dan et Tiffany Collins”, n’était pas dupe quant à la qualité artistique de ce qu’il proposait, affichant sans complexe sa volonté de faire plaisir à ses lecteurs, alors que comme je n’en ai rien à f… de tripper sur les concepts les plus fumeux, je préfère m’amuser à soulever les voiles en détruisant systématiquement (s’il le faut) tout ce qui est construit sur du sable… Quel sacerdoce… Bref, cela ne peut que renforcer l’éminente sympathie que l’on ressent pour Dan et Tiffany Collins et leur Hot-Rod loufoque…
Autant aller droit au but : cette affaire c’est de l’arnaque… Ce n’est qu’affaire de plastique et de métal…, C’est comme dans les bordels et boîtes ou on vous vend du mauvais cidre pour du champagne millésimé… En réalité, ça pue l’enculade, ça sent le cul… Vraiment, ça pue les frottements de peau, les cambrures ruisselantes… et cela ne semble même pas forcé. Dan et Tiffany Collins, s’ils existent, n’en ont sûrement rien à branler. Dan doit balancer ses coucougnettes (et Tiffany ses seins) avec un coté je-m’en-foutiste, de façon frontale, à dire vrai, dans cette histoire, j’y suis allé un peu à reculons parce qu’à Tampa, il y a quelques années, je me suis pris une enculade directe, absolument immense, d’une perfection insensée dans le rythme, chaude et ronde dans le feutré, redoutable, qui donnait envie de caresser les lignes et de s’enivrer de courbures et cambrures !
Oh certes, il suffirait de balancer ce Hot-Rod dans un lieu public (devant les toilettes d’une gare par exemple) pour que le monstre-foule se mette à couiner de plaisir en le regardant, enfin, en symbiose… C’est comme admirer une strip taiseuse s’effeuillant sur le piano d’un jazzman la clope au bec… puis rêver de s’approcher d’elle, lui attraper la main pour l’emmener faire le tour de la ville, amourette d’une nuit grillée par les néons… et faire l’amour gratos jusqu’au lendemain… C’est le mot “gratos” qui sonne faux. Cela mériterait une fresque sur un mur de Detroit… à rapprocher de certains autres exercices lubriques publiés dans les mag’s à pubs (à putes)…, par exemple susurrer des insanités à une demoiselle revêche au volant d’un Kustom d’enfer…, ça sent la petite culotte égarée dans les toilettes d’un club, les regards appuyés avant fellation et la copulation sous psychotrope…
Imparable pour une complainte dépressive géniale à chanter sous la douche, en se déhanchant comme un con, avant de comprendre que c’est une enculade de première… Dépouillé, écrasé par la solitude et l’envie de rester terré dans une des boites à cul sales de Detroit, sans avoir envie de faire le moindre effort… Dans 99% des clubs de strips du monde, on passe de la soupe merdique, en demandant aux gens de s’effeuiller sur les synthés stridents d’un tube turbiné à l’excès… le moite, le sombre, à peine illuminés par cambrures et néons… celle qui provoque érections et flaques de cyprine avant même que les corps se mettent en branle (et à se branler les uns les autres)….
Pour faire simple en conclusion…, ce ’27 Hot-Rod Roadster Chevy, m’a traumatisé à vie, car c’est un petit chef d’œuvre hors contrôle, déviant, sensible et ultra violent à la fois…, le tout jamais dénué d’humour, de malice et de sadisme… histoire d’assurer une pluie de billet, non pas sur le couple d’artistes qui doit être rendu responsable de tous les excès de vitesse sur les autoroutes… mais sur les fournisseurs de services-sévices ET le mag’ responsable de ce foutoir… Mais, clairement, j’ai un peu flippé… Combien de fois a t’on été déçu en voyant un Hot-Rod dans un style désuet que l’on vénérait il y a dix ans ?
C’est court, mais ça a largement le temps de faire chialer, ça prend la gueule et le cœur pour en faire de la bouillie… C’est d’ailleurs dans ces terrains mélancolico-sublimes que je pense remporter la timbale… Il manque, en fond musical, un vieux Bluesman édenté chantant la mort, avec progression épique, riffs contagieux et break mystique avant un baroud d’honneur assez jouissif…, histoire que vous sautiez en hurlant contre les murs après avoir chialé toutes les larmes de votre cœur…
Mais, mais, mais, j’en vois venir : “Ouaisss Quelqu’un, ce que j’aime dans tes conneries, ce sont tes tirades electrisantes, tes délires techno-disco-cancéreux qui me font bouger du cul tout en me tranchant les veines”… ça tombe bien, il y en a une bonne plâtrée dans ce texte…, avec en point d’orgue : le bal des carrossiers mutants, la partouze des garagistes zombies… à ravager les synapses parce que c’est beau, bizarre et implacable jusqu’à explosion. Alors toi qui lis (encore), tu as la paume des mains qui sue… tu n’es pas serein… tu profites de la gratuité de mon temps en sachant pertinemment que tout t’explose à la gueule… apprécie dès-lors la beauté de la vie puis devient fou.. tu trippes parce que c’est fou, mais c’est au final une lente descente hypnotique, une overdose cauchemardesque, toutefois plus frontale, plus flagrante, mais encore plus présente, de façon pernicieuse, qu’en filigrane les articles des mag’s de Rod’s et kustom’s qui te la joue débonnaire et agréable, une lente complainte noyée dans le rivotril.. alors que je te f… des claques dans la gueule pour t’extirper de la léthargie… je compatis plus qu’il n’en faut !
Tu pourrais penser que je pèche par fanatisme, que j’exagère, par aveuglement du vieil adolescent sur le retour que je suis… Waouwwww, on connaît tous un vieux pote qui bande encore 30 ans après, en se remémorant ses lectures de Chromes&Flammes, à poil sous les couvertures alors que le mec ne tient plus debout la bite droite. Ce que je t’écris n’est pas exempt de défauts, mais c’est ce qui en fait le cachet… Quid d’un texte parfait, quand on peut l’avoir salace, et gratos en prime… qui pue l’acier et le foutre, qui grince et hurle, qui se nécrose et implose… qui fait l’effet d’un paquet de dogmatil avalé à 200km/h sur l’autoroute, en direction d’une concentre de tentes de camping… qui se transforme en rupture amoureuse, avec ta nana habillée en mode année ’50 qui te branle en roulant pour te dire d’aller te faire enculer en essuyant ses larmes, en souvenir d’une soirée en club passé à vomir tes consommations par le nez, les yeux fixés sur le stroboscope… pffffffff !
Waouwwww… Y a trop de beauté dans cette démence, trop de richesses dans ce bazar de désaxés, de malades, d’anormalités…, faut accepter qu’un taré déboule dans ton quotidien pour en dynamiter les fondations (tes bêtes sourires, tes rencontres à la noix, tes rares moments de repos), un gars qui écrase ta vie avec sa saleté et sa violence mélancolique… ça te fait flipper, mais franchement, quel intérêt de revenir du boulot le soir, s’il n’y a pas la possibilité d’emprunter un passage secret permettant de dérégler ta vie ?