Das Rod… Sieg Heil…
Depuis la vie enfantine jusqu’aux activités suprêmes de la culture, le désir d’être loué ou honoré pour sa supériorité agit comme l’un des ressorts les plus puissants du perfectionnement individuel ou collectif. Voyez comme en politique on s’adresse des compliments réciproques pour se louer soi-même. On se donne plus qu’on recherche ainsi l’honneur approprié à la vertu qu’on affirme détenir de s’être donné le pouvoir de mort…
On veut éprouver la satisfaction d’avoir bien fait même en faisant exploser des bombes atomiques sur deux villes peuplées de femmes et d’enfants ou en réalisant un génocide de 45.000 femmes et enfants, là encore souligner ces deux classifications est destiné à marquer un coup au jeu… Ceci signifie de mieux faire qu’un autre aurait pu rétorquer. C’est le départ d’une émulation auto-fournissant l’occasion créée de prouver une supériorité.
Si on embrasse le groupe des formes ludiques évidentes, on observe que le domaine de la vie sociale est régi, sur toute l’étendue du globe, par un complexe absolument identique de notions et d’usages de caractère agonal. L’explication immédiate de cette identité, on la trouve dans la nature même de l’homme, aspirant toujours à l’élévation. La fonction innée, où l’homme réalise cette aspiration, sont les jeux de guerre…
La vie sociale se manifeste sous des formes supra-biologiques qui lui confèrent une dignité supérieure figurée par ces jeux ou la communauté exprime son interprétation de la vie et du monde [la compétition (agôn), la chance (alea), le simulacre (mimicry) et le vertige (ilinx)]. Le sport, le loto, la pantomime, l’aventure, illustrent par excellence chacun des types. Ceux-ci, toutefois, ne s’excluent pas les uns les autres…
Ils peuvent coexister et la plupart des jeux en sont des combinaisons pondérées, centrées sur une dominante majeure, que flanquent des composantes mineures. Pour une grande part souvent, l’élément ludique se trouve absorbé dans la sphère sacrée cristallisée en prétendue sagesse et en poésie qui embellit les drames, que ce soit dans la vie juridique et dans les formes de la vie politique.
D’habitude, la qualité ludique est alors entièrement dissimulée dans les phénomènes de la culture qui n’est pas de même niveau pour toutes et tous. De tout temps, néanmoins, l’impulsion ludique peut à nouveau se faire valoir dans sa plénitude, même dans les formes d’une culture très évoluée et entraîner l’individu comme la masse dans l’ivresse d’un jeu de guerre gigantesque “à la vie et à la mort”, sans négliger les appels à la poésie…
Et ce dans des situations ludico-dramatiques agonales, incluant des échanges de prestige ou d’honneur de fonctions protocolaires sous couvert de jérémiades d’Ambassadeurs. Qu’il s’agisse des genres de cour, des récitations d’épopée ou des mythes, le langage tout entier est exposé comme mystère suscitant, au-delà de la simple recherche esthétique, la performance jubilatoire et concurrente des poètes, des aèdes, des dramaturges et des chantres.
Leurs performances étant soumises à la délectation critique des publics via la presse qui accentue et déforme. La poésie, sous la variété des genres qu’elle connut dans l’histoire et dans des cultures même très éloignées les unes des autres, relève du jeu et du don dès lors que chaque nouvelle production met ceux qui s’y risquent ensuite en dette de nouvelles formes à créer. Il en va ainsi pour tous les groupes sociaux où existe une forme de savoir.
Elle repose, pour circuler parmi ses membres, sur l’art ou la manière experte de ceux qui, ce faisant, espèrent susciter l’enthousiasme, au risque de ne trouver qu’un accueil mitigé ou de s’exposer à la critique cinglante. Le style même de leur création ne peut pas ne pas entretenir un rapport soutenu de correspondances avec la situation sociale où ils prennent eux-mêmes position. Un tel rapport apparaît avec force entre le théâtre et la vie sociale…
“Chaque poète, compare le monde à une scène où chacun joue son rôle”... La tragédie de L’ethnographie théâtrale soutient alors les rapports asociaux, notamment ceux qui commandent une large publicité, pénètrent les écrits les plus divers. Historiquement, les destins de Porsche et de Volkswagen sont liés depuis des décennies au nazisme. C’est pourquoi il n’y a rien de spectaculaire lorsque vous entendez parler d’un projet personnalisé qui implique les deux.
Mais que se passerait-il si vous ajoutiez un bon vieux style de Hot Rod américain au mélange ? C’était l’idée des garages derrière la Das Rod, une Volkswagen Coccinelle cabossée qui a reçu une greffe cardiaque Porsche et une chirurgie esthétique de style Hot Rod. Et malgré tout cela, il est quand même allé bon marché (26.000 $) lors d’une récente vente aux enchères en ligne. Das Rod est un effort de collaboration de plusieurs garages à travers les États-Unis.
En tout, les équipes ont consacré plus de 1 000 heures réparties sur une période de cinq ans pour terminer les travaux. Leurs efforts en valaient-ils la peine ? Financièrement non, mais d’estime bof, car la construction a reçu quelques prix d’estime ou aurait pu se trouver celui de la Division “Das Reich”, via le Grand National Roadster Show. Alors, qu’est-ce que c’est exactement que cette chose ? Eh bien, c’est sans aucun doute la Frankensteinerie du monde automobile.
La coque et le châssis de la Volkswagen Coccinelle ont été mélangés avec des pièces Ford (essieu avant, axes), du matériel Chevrolet Camaro (disques de frein), de minuscules pièces Studebaker (les charnières qui permettent aux portes suicide de s’ouvrir et se fermer) et des feux arrière de Corvette C5. La carrosserie, qui repose sur un empattement allongé et surélevé, y cache un moteur de 1,8 litre d’origine non pas Porsche mais VW-Porsche 914.
Manié par un groupe californien appelé Frank and Kit’s Garage, il développe une puissance estimée à 150 chevaux, gérée par une boîte manuelle à quatre vitesses développée par un autre groupe californien, KCR Transmissions. Visuellement, Das Rod conserve l’aspect classique de la Coccinelle, sauf qu’elle est maintenant coincée entre les quatre roues ouvertes.
Toutes les lignes de la carrosserie ont été arrondies pour un look plus années 1930, et se terminent par un intérieur ouvert capable d’accueillir quatre personnes. Malgré tout ce qui s’est passé, Das Rod n’a pas réussi à faire grande impression lors de la vente aux enchères en ligne mentionnée. Il s’est vendu pour un peu plus de 26 000 $, ce qui est inférieur à ce que Das Rod a coûté à assembler.