Elvis Presley Hot Rod Roadster “Loving You”…
Ce devait être un événement marquant du monde du Hot Rodding, entre autres friandises automobiles incroyables et très rares, un Hot Rod qui avait marqué le monde et allait le marquer encore pour sa valeur historique, vendu aux enchères…. Waouwwwww ! Et on a vu ce machin… Le choc inversé… Une triste affaire… Le Hot Rod d’Elvis Presley de l’époque de ses débuts (déplorables) au cinéma c’était ça ?… Bouche bée… Les yeux écarquillés d’incrédulité… Ah bon, cette chose, sympa, mais assez moche, assez petite, assez enfantine, assez ridicule, assez… Oui, assez… C’est bon… Coupez… Pas de nouvelle prise… 50% du haut le cœur vient du pare-brise qui semble être une récupération d’une Porschette 356 Speedster mais qui fut la lunette arrière d’une Chrysler Sedan…
Ce Baby Hot Rod Ford Roadster Type A 1929 a été fusionné à un châssis et une calandre Ford 1932, et c’est la voiture avec laquelle le chanteur guitariste emblématique Elvis Presley a “co-joué” lors de ses débuts en tant qu’acteur vedette principal dans le film-navet de 1957 “Loving You”... Construit en 1947 par John Athan, avec des pièces récupérées, obtenues, détournées, parfois volées après la seconde guerre mondiale qui s’est clôturée par la grande première atomique à l’Américaine en double shot sur les populations civiles de Nagasaki et Hiroshima. Ce Baby-Hot-Rod n’avait jamais connu la gloire jusqu’à ce qu’il apparaisse dans le premier super-navet cinématographique Hollywoodien “Loving You” avec Elvis Presley super star “chantonneur” et gratteur de couilles…
Euhhhh… Gratteur de guitare… d’un répertoire défini par les gens politiquement correct de cette époque phare du génie américain, comme des : “chansons de nègres ânonnées par des ados dégénérés qui volent des pièces aux honnêtes travailleurs blancs pour en faire des Hot Rods machiavéliques dans lesquels ils violent les jeunes filles américaines blanches”... L’Amérique n’était, à cette époque phare du Ku-Klux-Klan ou on lynchait du noir aux petits déjeuners, pas moins raciste qu’actuellement, mais alors c’était permis et même recommandé de “lyncher les négros”… C’était donc calculé par les pontes Hollywoodiens qu’une telle “belle gueule de crapule noire mais blanche de peau qui danse comme les macaques des tribus d’Afrique” attire en salle ses congénères”… Elvis était ainsi classé…
Le héros devait donc circuler dans un “Hot Rod dégénéré le plus ridicule possible”… C’est donc le Hot Rod de John Athan qui a été choisi pour attirer “les nègres et les dégénérés qui disposent d’assez de dollars pour aller au cinéma”... Notez que cet esprit est resté et qu’il suffit de pas grand chose pour rallumer les passions… Comme Elvis Presley est devenu un fabricant de millions et millions de dollars, sa musique “de nègre” est devenue de plus en plus décente quoiqu’identique au fur et à mesure que ses succès devenaient gigantesques et planétaires… Nouveau très riche, il dédaignera ensuite les Hot Rods pour se convertir au gigantisme des voitures américaines, Cadillac et Stutz…
Je ne vais donc pas m’attarder sur Elvis Presley mais uniquement sur ce Hot Rod qui était décrépi mais a été remis en excellent état pour rapporter entre 750.000 $ et 1 million de dollars en franchissant le bloc des enchères de Mecum Auctions en parallèle avec la sortie du film éponyme… Et quel film… Avant d’être enseveli, pour de vrai, dans les jardins de Graceland, sa demeure de Memphis, Elvis Presley (1935-1977) avait été enterré une première fois sous un monceau de navets. tel “Loving You” (1957) et deux douzaines de longs-métrages, entre 1958 et 1969, pour la plupart d’une effrayante médiocrité qui avaient eu raison de son statut semi-divin. Toutes des comédies salaces mais familiales…
Des titres ? OK ! “Des filles, encore des filles” (1962), “Chatouille-moi” (1965), “Micmac au Montana” (1968), avaient effacé “Mystery Train”, “Heartbreak Hotel” et “Hound Dog”, les titres par lesquels Elvis avait offert sa personne, incarnation du rock’n’roll, à la planète… Ironiquement, c’est par le cinéma que le King a été temporairement ressuscité (encore une fois), en une longue célébration qui fait mine d’embrasser d’un coup la vie d’un enfant pauvre du sud des Etats-Unis devenu icône (peint par Andy Warhol et sculpté par Madame Tussauds), mais qui, en réalité, propose, à la manière d’un metteur en scène de théâtre reprenant une nouvelle fois Œdipe roi, la lecture d’un mythe. Elvis Presley un héros touché par la grâce divine de Grace-land…
Le Hot Rod en vedette de “Loving You” et de cette chronique (au milieu de 4.500 autres dont vous ne verrez jamais la fin) est aussi ridicule que son histoire : un moteur V8 FlatHead 239ci Mercury, trois vitesses non syncho, une carrosserie simpliste, un affreux pare-brise et un nouvel intérieur rouge sang. La légende radote des conneries pour faire mousser le peuple, affirmant qu’il était tellement amoureux de ce Baby-Hot-Rod qu’il aurait proposé à plusieurs reprises de l’acheter à John Athan, qui aurait refusé à chaque fois car il était plus qu’un Baby Hot Rod : “C’était un travail d’amour qui avait une valeur sentimentale particulière, car lui et sa femme s’étaient rendus à Las Vegas au dedans pour se marier”... Ouaihhhh !
La famille Athan a conservé la voiture pendant 80 ans et personne n’a daigné l’acquérir. John Athan est décédé en 2016, il avait 95 ans et la voiture est restée dans la famille pendant trois ans de plus, avant d’être exposée au Smithsonian Museum de Washington D.C., au Wally Parks NHRA Museum de Pomona et au Peterson Museum de Los Angeles. Bien qu’elle a été appelée “Elvis Roadster” après qu’il l’ait conduite dans le film “Loving You”, il n’en était pas le propriétaire. Les cinéastes du navet ont seulement emprunté le Baby Hot Rod à John Athan pour moins de 1.000 $ de l’époque… Tout avait commencé dans le sud de la Californie pour John Athan, un jeune homme qui avait réalisé ce qu’on nommait un “Hop-up”, un travail de gow (il n’y avait pas de terme Hot Rod à l’époque).
En effet, l’histoire du roadster de John Athan est l’histoire du Hot Rodding lui-même. John, 15 ans, traînait avec les Roadster’s Boys qui étaient là au début, comme Ed Iskenderian, Louie Senter et Kong Jackson, tous considérés comme des name’s dropping ! John a commencé avec pas grand-chose. Son premier achat était une carrosserie de roadster modèle A payée 7,29$ (avec les logos de la Bell Telephone Company sur les portes) achetée dans un dépotoir de Gardenia, en Californie, en plus d’un châssis Deuce à 5,50$ (50 cents était une pièce de monnaie à l’époque). Il faut souligner que le passage du quatre cylindres au V-8 pour faire les courses sur les lacs, n’avait vraiment commencé que l’année précédente.
La première personne créditée d’avoir opté pour le V-8 était Johnny Junkin, qui en a placé un dans son modèle T. Personne ne semble se souvenir de la date exacte. Les roadsters modèle A dépouillés étaient déjà populaires, mais on ne sait pas avec certitude qui a construit le premier V-8 type A. Ce que l’on sait, c’est qu’il y a eu plusieurs V-8 type A construits par Ernie McAffe ; les frères Baldwin, Kinney ; Bob Stelling et les frères Spalding. Cette poignée a lancé une tendance vers la forme classique du roadster V-8 Highboy A de 1929. La raison pour laquelle la plupart des roadsters utilisaient encore des moteurs à quatre cylindres après l’introduction du V-8 par Ford en 1932 (outre le coût d’un nouveau moteur) était la disponibilité d’équipements de vitesse pour les 4cyl…
Fin de la guerre environ 30 % des rodders étaient passés au moteur Ford Flathead V-8. Et ce, même si l’ajout d’un V8 ne signifiait pas nécessairement des temps plus rapides, car la disponibilité de l’équipement de vitesse était minimale. Les Hop-up boys, cependant, étaient occupés à expérimenter pour aller plus vite, et peut-être même gagner quelques dollars dans le processus (c’était la naissance réelle de l’industrie de l’équipement de vitesse telle que nous la connaissons aujourd’hui, car l’équipement à quatre cylindres d’occasion précédemment utilisé par les rodders venait du côté des courses de planches et de pistes de terre battues du sport automobile)…
Comme le raconte Don Montgomery dans son livre “Authentic Hot Rods : The Real Good Old Days”, la conversion au moteur V-8 s’est faite rapidement, de sorte qu’en 1941, plus des deux tiers des participants aux lacs utilisaient des moteurs V-8. Et la plupart des meilleures performances ont été réalisées par des V-8. Il faut souligner, comme l’ont mentionné Mike Bishop et Vern Tardel dans leur livre, “How To Build a Traditional Ford Hot Rod” (un must), qu’un A sur rails Deuce n’est pas un vrai V-8 A au sens le plus strict, bien qu’il soit souvent désigné comme tel… La désignation faisait à l’origine référence au châssis et à la carrosserie, pas seulement à la carrosserie.
Lors de la construction d’un V-8 A pur, le cadre du modèle A était conservé en utilisant une traverse de transmission fabriquée permettant à la transmission d’être abaissée. C’était un effort pionnier de monter une carrosserie de roadster Ford ’29 sur un châssis ’32 dans l’Amérique d’alors. John a conduit son Baby Hot Rod pendant environ quatre décennies avant de la retirer dans un hangar qui fuyait pendant encore 20 ans. Ensuite avec Tom Leonardo, Jr. ils ont entrepris une restauration complète du Baby Rod qui a roulé à 108,50 mph au lac asséché de Muroc le 3 mai 1948… Voilà, toute l’histoire vous été racontée, j’ose espérer que vous déposerez un DON conséquent pour me remercier de mes efforts…