Fait d’hiver jaune…
Un Hot-Rod B’34 Coupé jaune sur des photos d’hiver qui ne véhicule aucun fait divers, qui ne comporte donc rien à en narrer, d’autant que son propriétaire taiseux au possible m’a plongé dans une désespérance qui me pousse en cet instant ou je tapote mon clavier d’ordinateur à réaliser une historiographie du Hot Rodding en forme de chronique de fin d’hiver, me plonge dans un dilemme transcendantal.
Je n’ai en effet que faire de l’économie et du social concernant le vide sidéral qui abêtit les populations concernant rien d’autre que ce qui ne pèse pas lourd… Ce préambule est donc aussi creux que le sujet qui va être traité sur base du vide abyssal qui éclot de-çi de-là en littérature surtout s’il traite du néant absolu. dans l’histoire qui est une science humaine, de même que la sociologie, la psychologie et l’économie…
Sa vocation étant de comprendre la place de l’Homme dans sa société, ce que je cherche à en extrapoler c’est de comprendre la place du Hot-Rodding dans le devenir de l’humain. en Franchouille, voire en Europe… C’est à la fin du xixe siècle que la sociologie, sous l’impulsion de Émile Durkheim, Gabriel Tarde et René Worms s’est développé en France. Mais en sociologie, on retiendra surtout l’apparition de l’école Durkheimienne dans cette période.
Sans aucun rapport ni lien avec Drucker, l’école Durkheimienne définit la méthodologie de la sociologie dans “Les Règles” de la méthode sociologique en 1895 et l’applique à sa recherche sur le suicide des masses en 1897. Suite logique, en 1898, Durkheim organise la sociologie autour de la revue “L’Année Sociologique” en s’entourant de sociologues comme Maurice Halbwachs, Marcel Mauss, François Simiand, Paul Fauconnet ou Célestin Bouglé.
La nouvelle discipline doit imposer ses règles, s’institutionnaliser et surtout, trouver sa place face à la prédominance de la matière historique. Celle-ci est alors solidement installée par l’École méthodique qui, reprenant le modèle allemand, s’était formée en 1870 à la suite de la défaite française contre l’Allemagne. Le Débat va alors commencer entre 1895 et 1905 entre les deux matières.
Durkheim a en effet tendance à considérer l’histoire comme une simple technique de collecte des faits au service de la sociologie, la sociologie étant la seule pouvant généraliser et comprendre la logique des évènements. Ainsi les historiens méthodistes Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos vont s’opposer à l’école Durkheimienne, proposant une répartition des tâches qui reste actuellement ancrée dans les mentalités…
Il en ressort que l’histoire s’occupera du passé et la sociologie du présent. Pourtant cette rupture du temps va s’effriter sous l’impulsion de plusieurs historiens. Ainsi Henri Berr, fondateur de “La Revue de Synthèse Historique” va tenter dès 1900 le rapprochement sociologique à la démarche historique. Le plus célèbre “rassembleur” est sans conteste le célèbre historien Fernand Braudel qui, prend les rênes de “L’école des Annales”...
C’est dans la lignée directe de Lucien Febvre et de Marc Bloch, et donc il ne cessera d’appeler la réunification des sciences humaines à l’histoire capable pour se renouveler et d’achever de mettre à sac les richesses des autres sciences sociales ses voisines : géographie, ethnologie, statistique, économie, droit et sociologie… L’histoire palliée n’est pas sans rappeler la vision de Gurvitch qui distinguait plusieurs formes de temps.
C’était lorsque Lévi-Strauss distinguait l’histoire comme s’intéressant aux faits conscients et l’ethnologie comme s’intéressant aux faits inconscients, Braudel affirmait alors que l’école des Annales s’intéressait aux deux, et enfin Braudel n’hésita pas à appeler les historiens à suivre les modèles qu’Alfred Sauvy réalisa, des modèles mathématiques, chargés d’analyser la population.
Cette coupure entre histoire économique et uchronie est d’autant plus curieuse que Robert Fogel a été l’un des premiers à souligner l’intérêt de la démarche contrefactuelle dès lors qu’elle était croisée à une approche économétrique. D’où, bien souvent, une impression de superficialité qui tenait évidemment, à la brièveté des histoires pour lesquelles il n’y a souvent rien à dire ni écrire… On pense aux descriptions Gnan-Gnan de Hot-Rods dans Nitro…
Très vite, en effet, cette focalisation conduit à des visions caricaturales puisque décontextualisées… La place-clé accordée à un besoin de remplir le vide dans lequel le narrateur déraille, ne soupesant pas les conséquences précises qui pourraient amener à une stupéfaction comme un allant de soi. On pourrait penser, a priori, que cette situation ubuesque est le cadre par excellence où déployer une réécriture utopique..
Faudrait-il alors prendre au sérieux ce qui ne l’est pas et inversement… C’est dans ce contexte que l’idée d’écrire une histoire uchronique comportant une vision cynique du Hot-Rodding en Franchouille, renvoyant à une vision critique au-delà de la critique du non-événement lui-même, tout en dénonçant toute la Kustom-Kulture qui en est issue, ramenée au relativisme moral et à l’appétit de jouir de tout et rien, suscita, en retour, une vague de protestations…
Je me suis donc forcé à m’attacheraient à défendre l’héritage apporté fin des seventies par mes magazines Chromes & Flammes. Ce qui s’exprime ici, c’est la suite en conséquence, une lecture désabusée des utopies en découlant. Dans les Seventies on croyait sincèrement aux utopies, en 2010, on était septique… En 2024, l’uchronie s’arrache à toute tentation nostalgique…
En effet, il n’est jamais de dire ou de faire penser que “ça aurait dû se passer comme ça” mais au contraire de souligner que les futurs hypothétiques forment de bien tristes possibles. La guerre en Ukraine et les difficultés économiques qui s’ajoutent aux lois lberticides dont les quasi-impossibilités de se construire des Hot-Rods tels ceux présentés dans mon Web-Site, siont des faits qui soulignent que l’État français vire à l’État policier pour restreindre les libertés.
Bientôt on tirera au mortier depuis le Sacré Cœur ; là, les chars du général qui pérore chaque soir sur BDSMTiVi massacreront les Hot-Rodders dans le quartier latin… On est en effet bien loin de la nostalgie des soixante-huitards, ceux qui avaient entre 16 et 20 ans comme moi alors… Voilà, j’ai passé au crible le scepticisme et le désenchantement du monde, soulignant que les utopies ne fonctionnent plus.
Ce ne sont plus des années héroïques que nous vivons, mais des années chaotiques… Fi de la nostalgie… L’enjeu est de régler les problèmes contemporains, et non pas de se disputer sur les événements du passé. Les uchronies reprennent finalement un discours assez sombre, une vision relativement cynique et désabusée de l’histoire, car en soulignant que les choses n’auraient pas pu tourner autrement, on finit toujours par revenir dans le fil de l’histoire.
Mais il faut souligner que les divergences auraient forcément été catastrophiques. À cet égard, ces uchronies, rédigées à des moments différents et sur des supports variés, renvoient pourtant à une même façon de penser : la place-clé… Comment ne pas deviner, derrière ces lignes de force, les tensions qui traversent notre contemporain ? Voilà donc cet article réalisé au départ d’une scène hivernale, qui se suffit à elle même… @pluche…
2 commentaires
Mon cher Maître, J’ai lu et apprécié votre article, qui s’affranchit de parler de l’auto tout en évitant de tomber dans le mauvais goût 100% franc houille : citer notre Pierre Bourdieu national, fils d’agriculteurs du Béarn mais néanmoins agrégé de philosophie,
J’aurais pu, en effet… “L’aristocratisme du désintéressement est sans doute au principe de nombre de condamnations de la «société de consommation» qui oublient que la condamnation de la consommation est une idée de consommation”… S’eut été plus hermétique…
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