La Dystopique Ford A 1930 de ShuheiOshita…
“ON” nous a poussé depuis 10 ans au full électrique sous le prétexte de nous dégager de notre dépendance des produits pétroliers… C’était une arnaque industrielle, doublée d’une arnaque politique, triplée d’une arnaque d’intérêts financiers de nos dirigeants… Les 3 simultanément… C’est de même qu’après avoir voté CONTRE l’adhésion à l’Union Européenne le 29 mai 2005 (les Français étaient appelés à dire “oui” ou “non” à un projet de constitution européenne). La victoire du “non” lors de ce référendum a bousculé la vie politique européenne et française, style ‘Nous, hommes et femme politiques ne recevront pas de dessous de table et pots de vin, il faut contourner ce NON populiste”.… Ils ont créé la fable de la défaite de la démocratie face au bras d’honneur populiste… Quelques jours plus tard, ce sont les Pays-Bas qui disaient “non” à leur tour… À l’inverse, le traité n’était pas assez libéral à leur goût. L’adhésion de la Turquie et le thème de l’immigration étaient là-bas bien plus présents. Deux ans plus tard, “le traité de Lisbonne” reprenait une grande partie des textes de la défunte constitution refusée… La France et les Pays-Bas vont cette fois l’approuver, en se gardant bien d’organiser un référendum. “Les États ont bien compris que le citoyen pouvait clairement jouer le trouble-fête dans l’intégration européenne, nous avons voté entre élus de la majorité“….
Pour ceux qui avaient voté démocratiquement “Non à L’adhésion Européenne” en 2005, l’amertume est immense face à ce que beaucoup considèrent comme un total déni de démocratie. “Un vote par référendum des seuls élus, est anti-démocratique et de plus ce fut sur une autre question que celle qui était posée“. On nous a trompé… Il se fait que nous tromper est devenu courant pour que “le peuple” n’ait plus de Droit… Les ordres viennent de l’Europe qu’on nous a imposé et les nouveaux arrivants issus de l’ex-empire soviétique disposent de plus de votes et disposent de s’accaparer des industries de “l’ancienne petite Europe” qu’on délocalise pour œuvrer à 50% de salaires en moins dans ces pays nouveaux-arrivants…. Objectivement on nous ruine pour satisfaire une utopie et des calculs sordides comme les faux vaccins et les dons de charité à l’Ukraine ristournés à 50% aux politiciens donneurs de nos impôts, qui nous sacrifient par cupidité… Au plus ça dure, au plus ils s’enrichissent et plus nous tombons en ruine… La Russie laisse faire en se moquant de nous… Et de plus elle fait durer le plaisir de voir les pays d’Europe s’appauvrir en dons divers, et même se ruiner… De plus il faut comprendre le tout électrique était basé sur la fabrication dans les nouveaux pays d’Europe 50% moins chers en mains d’œuvre, dont l’Ukraine…
Les sanctions envers la Russie (400 milliards d’euros volés) ont été contrebalancés par l’équivalent en usines (automobiles) et industries européennes construites en Russie, en plus de 400 avions de ligne, contrebalançant les sanctions… Et, cerises sur les Gâteux Politiques, comme les usines de voitures électriques qui devaient être construites en Ukraine à 50% de cout de main d’œuvre en moins ne sont plus faisables, cela a grand ouvert l’importation des voitures Chinoises… Sanction en réciprocité si appliquées, de quoi couler l’industrie vinicole Française… Conséquence, outre la ruine, nos industries périclitent, ferment, VW, Renault, Fiat etc etc etc… Et Poutine fait durer le plaisir… Il faut douter que Donald Trump n’a pas envie de saboter à son tour les USA même si l’automobile y est née électrique fin des années 1890 et qu’elle s’est déployée début des années 1900 avec l’énergie fossile obtenue du pétrole suite à une guerre industrielle de prise de pouvoir financier… Tout le monde disjoncte, la folie gagne… Freud écrivait à Ferenczi le 31juillet 1915 en suite de l’envoi de son manuscrit “Vue d’ensemble des névroses de transfert”, un courrier fort intéressant : “J’estime que l’on ne doit pas faire de théories, elles tombent à l’improviste dans votre maison, comme des hôtes qu’on n’avait pas invités, alors qu’on est occupé à l’examen des détails”...
Pour ma part, 114 années plus tard, j’écris à “mes” internautes abonnés (pour un euro) que les vraies limites incontournables à la croissance, sur une planète finie, à partir de laquelle nous n’avons aucune chance de voyager en masse vers l’extérieur, à la manière du Startrek-isme créé par l’écrivain Gene Roddenberry en 1966… On nous sert des discours relayés dans la presse subventionnée par nos Gouvernants… Ce sont des mensonges/canards de la psychologie gratuite extraite de bobards/canards devenant un super canard extrapolé des copies interprétatives incluant la guerre des étoiles, Alien et autres sciences fictionnelles affaires ! Ecrit différement : “On se moque de nous”... Et toutes les rêveries d’énergies libres sont des canards en extrapolation… L’effort apprend le contraste frappant entre ce qui se passe en mathématiques, où une courbe à fonction exponentielle ne cesse de s’élever presque verticalement le long de son asymptote, sans jamais la rencontrer, de ce côté de l’infini et le monde physique réel, où de telles courbes de croissance finissent par épuiser leur facteur de croissance, puis s’effondrent précipitamment jusqu’à bien en dessous du niveau d’équilibre d’origine, jusqu’auquel elles doivent ensuite remonter péniblement au cours d’une autre période de récupération prolongée… Ce n’est pas dans les réseaux associaux que vous apprendrez…
Cà, c’est le monde réel… Mais qui peut étudier tout cela alors que l’éducation se juxtapose aux émois et balbutiements sexuels adolescents qui paraissent bien plus importants dans la découverte de ce qu’il y a au fond des vagins et la sidération qui en résulte, une érection du pénis… n’est pas l’œuvre d’un os du bas ventre qui dégouline des filaments d’étoiles… Notez que depuis presque 2.000 ans avant les premiers romans de science fiction, les Bibles tapotées par des baratineurs de foires et marchés, créant la première naissance d’un être humain sans spermatozoïde éjaculé (Jésus), c’est-à-dire une affaire de tromperie avec un amant de passage (un ange passe… flop flop flop !) cela à généré une tromperie presque planétaire générant le chaos des guerres de religions… Quelques rares mieux dotés intellectuellement par leurs œuvres sitôt sorties qu’interdites ont été torturés et massacrés pour blasphèmes et autres délires religieux (et pourtant elle tourne)… 2.000 ans plus tard, ces stupidités ayant été enracinées, nous préférons payer des milliards pour réparer une cathédrale que pour financer des hôpitaux et veiller au bien-être des humains… Dans ce processus d’effondrement fêté par un chef homosexuel gérontophile amateur de transsexualisme et chez de nombreuses autres espèces dégénérées, on peut maintenant en cartographier les courbes…
Du moins, celles de ce qui se passe “dans la réalité réelle”, c’est-à-dire, qui ne tient pas compte des illusions issues de nos nous-mêmes, petits imbéciles humains. L’illusionnement personnel est surement une auto-programmation naturelle qui contribue à la survivance immédiate qui ne se confond pas au long-terme, qui est indéfini et accidentel… Les parts de rêves endormis et éveillés sont des garde-fous qui peuvent s’effacer pour que nous disparaissions dans le sommeil… Si non, on meurt de toutes sortes de manières sur un temps presque maximal de 100 années. Ce qu’on fait de ce temps est comme une bulle temporelle : Tout et rien avec du n’importe quoi… Ce tout et rien avec du n’importe quoi, j’en ai découvert une illustration roulante qui a le mérite d’être ce qui semble un grand résumé du n’importe quoi associé à une folie dystopique. Alors que je me tenais autour de la Ford Model A 1930 de Shuhei Oshita, un homme âgé avec un whippet bien élevé s’est arrêté pour donner son avis. Ces commentaires n’étaient pas ce à quoi je m’attendais. Quand Oshita-san a demandé au vieux : “Que pensez-vous de ce genre de voiture ? “, l’homme âgé a répondu : “C’est totalement dystopique, comme un vaisseau extra-terrestre. C’est incroyable ! Quel âge a-t-il ? Est-ce que ça marche toujours ?”... Or, ce passant n’était en aucun cas un ex-Hot-Rodder ou même un fan d’étrangetés roulantes !
C’était juste un homme ordinaire, mais Chinois de Chine, promenant son chien…. Après avoir navigué dans les eaux claires et bienveillantes des fictions utopiques, il est temps d’accoster son envers ténébreux, le sinistre continent carcéral des dystopies… Inspirées des satires du XVIIe siècle, les dystopies (ou contre-utopies) naissent à une période critique et antitotalitaire survenant au lendemain de l’âge d’or du scientisme, du positivisme social et de la croyance dans le progrès élaborés durant le XIXe siècle. Les progrès de la technique et de la science n’ont pas seulement permis l’industrialisation de l’Occident mais ont profondément transformé les rapports de l’homme à l’univers et à sa propre nature biologique. La Première Guerre mondiale et son cortège d’armes chimiques, l’échec des grandes idéologies, la montée du fascisme en Europe de l’Ouest et l’expérience des camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale, sont les principales causes de la dégénérescence de l’utopie. Les nombreuses désillusions qui traversent le XXe siècle vont progressivement pousser les utopistes à changer leur conception de l’avenir de l’humanité. Ils imaginent un monde dans lequel l’homme, constitué entièrement par la science, verrait ses actes déterminés génétiquement. Les prémisses de la critique du “totalitarisme utopique” avaient déjà vu le jour trois siècles auparavant.
Le préfixe “dys” de dystopie renvoie au grec “dun” qui est l’antithèse de la deuxième acception étymologique d’utopie “lieu du bien”. On fait remonter l’origine du mot “dystopie” tantôt au livre du philosophe tchèque Comenius intitulé “Le labyrinthe du monde et le paradis du cœur” (1623-1631), tantôt au livre “Mundus Alter et Idem” (Another world and yet the same, 1605) de l’évêque Joseph Hall, considéré comme l’inventeur de la subdivision du genre littéraire de l’utopie : la satire dystopique. Hall tourne en ridicule les récits de voyages populaires et s’emploie à fustiger les vices, notamment en inventant une carte de pays imaginaires dont chacun est régi par un vice dominant : par exemple, la Pamphagonia est le pays de la gloutonnerie, ou l’Yvronia, la région de l’ébriété. Mais les signes avant-coureurs de la dystopie sont encore plus prégnants au XVIIIe siècle. Selon Raymond Trousson, les quatre forces destructrices de l’utopie que sont le réalisme, le pessimisme, l’individualisme et le scepticisme, se déploient dans certains ouvrages, mettant sérieusement en cause l’optimisme des Lumières : “La Fable des abeilles” de Bernard Mandeville (1714), dénonçant l’ascétisme utopique et la suppression des pulsions individuelles ; “Les Voyages de Gulliver” de Jonathan Swift (1726), qui dévoile la mesquinerie ambiante de Lilliput, la décadence de Laputa et la méchanceté naturelle des Yahoos…
Mais aussi : “Le Philosophe anglais ou Histoire de Cleveland” de l’abbé Prévost (1731), qui refuse l’entente parfaite entre la Raison et la Nature et considère l’utopie comme un faux paradis ; “L’Histoire des Galligènes” de Duncan de Tiphaigne de la Roche (1765), rétablissant le sens d’une marche fatale de l’histoire liée à la nature des choses humaines. On compte aussi quelques précurseurs durant la seconde moitié du XIXe siècle : “Le monde tel qu’il sera” d’Emile Souvestre en 1846 et “L’an 330 de la République” de Maurice Spronck en 1895. On peut en outre ajouter, pêle-mêle, selon l’écrivain Fernando Ainsa dans “La reconstruction de l’utopie”, tout un ensemble de catastrophes de politique-fiction : “Les chocs futuristes” d’Adolph Toffler, “Les catastrophes démographiques” de Paul Ehnrlich, “Les grandes technocraties” de Herman Kahn, “Les projets mécanistes” de Buckminster Fuller. Et aussi y compris le terme de “Kakotopies” (utopie de l’enfer) s’inspirant de “Cackatopia” de John Stuart Mill… Ne pensez donc pas une seconde que cette chose, ce Rat Rod est une “Japonaiserie” aussi branlante qu’elle en a l’air. C’est un pur Rat Rod reconstruit à partir du châssis par “Voodoo Larry Kustoms” à Elk Grove, dans l’Illinois, États-Unis. Avoir 95 ans pour une bagnole, permet d’avoir droit à un relooking occasionnel au moins une fois dans sa vie, et ce modèle A a été opéré avant d’arriver au Japon.
C’était en fait la Ford d’un propriétaire unique aux États-Unis, ce qui signifie que le propriétaire avait 18 ans lorsque ses parents l’ont achetée neuve. Lorsqu’ils se sont séparés et ont laissé Voodoo Larry opérer sa magie, c’était pour son 90e anniversaire, la Ford A a subi un lifting, une chirurgie squelettique complète et de multiples greffes, notamment cardiaques, du genou et des poumons. D’un point de vue esthétique, sa cabine a été coupée de partout, ce qui lui a donné une nouvelle identité de véritable Rat-Rod. Une grille Studebaker de 1928 a été ajoutée pour plus de décrédibilitation, tandis que l’arrière a été magnifiquement peinturluré par Kandystriper. Un tout nouveau châssis avait été préalablement fabriqué en acier afin de monter le V8 Chevrolet 350ci reconstruit de façon d’avoir l’air hyper-vieux avec un kit de course SBC, augmentant l’alésage à 383ci, et avec un taux de compression accru de 10,28, il bat maintenant environ 450cv. Ce cœur de la bête est alimenté en oxygène par quatre Holley 94 construits par Vintage Speed via des collecteurs Weiand. L’essieu arrière est un Positraction Chevy’79 et la crémaillère de direction et les freins proviennent d’un camion F100 de 1954. La puissance de freinage doit toujours correspondre à la puissance du moteur et des étriers F100 font ici un travail décent.
Ainsi, bien qu’elle puisse avoir l’air d’avoir été traînée hors d’une rivière, cette vieille salope qu’on peut traiter affectueusement de “Old Bitch” est en fait aussi fraîche qu’elle l’était lors de son dernier anniversaire. Tout spectateur/internaute intrigué peut commenter à quel point les différentes pièces personnalisées du modèle A devaient être préservées car intéressantes et sera sincèrement surpris qu’il soit toujours sur la route après près d’un siècle. Ce qui m’a surpris, c’est à quel point le vieil homme acceptait cette “Vieille salope” odieusement bruyante et visuellement déroutante. Dans d’autres parties du monde, elle peut bien être acceptée comme une voiture classique modifiée, mais elle peut ne pas sembler aussi déplacée qu’au Japon. Il n’y a pas autant de gens comme Shuhei Oshita ici qu’aux États-Unis, c’est certain… Oshita-san s’intéresse à la culture rockabilly et au Hot Rodding depuis son adolescence et s’est fait tatouer. Parmi ses précédentes voitures, citons une Ford Thunderbird de 1960 et une Chevrolet Bel Air de 1956, et bien que ces deux voitures soient magnifiques, Oshita-san voulait trouver un Rat Rod avec un peu plus de caractère. À cette époque, les spécialistes des Hot Rods “Artsbody” dans la préfecture d’Aichi avaient importé ce modèle A au Japon et Oshita-san est tombé devant en sidération absolue, c’était LE Rat Rod ultime qu’il lui fallait.
Tout bien considéré, c’était un achat assez audacieux. Vous devez vous rappeler que les Japonais sont des gens extrêmement conservateurs, et faire preuve de retenue, de réserve et de silence en public est considéré comme un trait de personnalité admirable. Les Japonais ont généralement une voix douce, timide et humble. Ce modèle A n’est rien de tout cela. Cela me laisse à la fois perplexe et admiratif, une étrange dualité qui semble exister dans la culture japonaise. D’une part, au Japon les gens vivent une vie calme, timide et introvertie, mais d’autre part, des endroits comme Akihabara à Tokyo et Minami à Osaka racontent des histoires très différentes… Quand les gens constituant le public Japonais voient ce Rat Rod gronder bruyamment dans la rue, c’est presque comme s’il passait inaperçu. Par le pouvoir de déduction, on pourrait supposer que, compte tenu des normes sociales japonaises, cette création coutumière enverrait les gens se réfugier dans le sanctuaire shintoïste le plus proche… Je ne sais pas si des voitures aussi différentes sont nécessairement acceptées par la société, mais elles sont peut-être tolérées, uniquement par désir de ne pas provoquer d’agitation. Il peut s’agir simplement d’une sorte d’approche du type “Si nous l’ignorons assez longtemps, cette chose pourrait, espérons-le, disparaître”…
Ou peut-être que les Japonais acceptent simplement les choses pour ce qu’elles sont et ne font pas d’histoires quand quelque chose les ennuie. Les bizarreries sociales du peuple japonais sont ce qui rend la scène des voitures modifiées et personnalisées ici si unique, et ces bizarreries n’empêchent certainement pas les Hot et Rat-Rods comme celui-ci d’errer dans les rues tranquilles de ce pays. J’ai eu la chance de rencontrer Shuhei lors d’un événement caritatif à Nagano, par pur hasard. Il s’avère qu’il est en fait un membre des Kappaers Kar Klub Japan, un collectif de Hot-Rodders sauvages internautes passionnés de www.ChromesFlammes.com ! Après avoir navigué dans les eaux claires et bienveillantes des fictions utopiques, il est temps d’accoster son envers ténébreux, le sinistre continent carcéral des dystopies. Inspirées des satires du XVIIe siècle, les dystopies (ou contre-utopies) naissent à une période critique et anti-totalitaire survenant au lendemain de l’âge d’or du scientisme, du positivisme social et de la croyance dans le progrès élaborés durant le XIXe siècle. Les progrès de la technique et de la science n’ont pas seulement permis l’industrialisation de l’Occident mais ont profondément transformé les rapports de l’homme à l’univers et à sa propre nature biologique.
La Première Guerre mondiale et son cortège d’armes chimiques, l’échec des grandes idéologies, la montée du fascisme en Europe de l’Ouest et l’expérience des camps de la mort durant la Seconde Guerre mondiale sont les principales causes de la dégénérescence de l’utopie. Les nombreuses désillusions qui traversent le XXe siècle vont progressivement pousser les utopistes à changer leur conception de l’avenir de l’humanité. Ils imaginent un monde dans lequel l’homme, constitué entièrement par la science, verrait ses actes et ses pensées déterminés génétiquement. Pourtant, les prémisses de la critique du “totalitarisme utopique” avaient déjà vu le jour trois siècles auparavant. La dystopie peut être interprétée comme une utopie du désenchantement qui prospère sur les décombres des utopies… C’est en 1920 avec la parution de “Nous autres” que la fiction dystopique naît véritablement. Cette œuvre phare de l’ingénieur russe Evguéni Ivanovitch Zamiatine donne ainsi ses “lettres de noblesses” au genre. Son ouvrage influença considérablement bon nombre de récits analogues tels que “Le Meilleur des mondes” d’Huxley et “1984” d’Orwell, publiés respectivement douze et vingt-huit ans plus tard. Les contre-utopistes renouent avec la veine des utopies satiriques mais de façon beaucoup plus corrosive et en ciblant spécifiquement l’uniformisation de la vie…
Plus spécifiquement les manipulations idéologiques auxquelles sont soumis les individus dans les mondes utopiques, et, par corollaire, leur réduction à des pièces interchangeables de la machine sociale. Les dystopies sont donc des œuvres politiques au sens fort, puisqu’elles se veulent aussi des critiques cinglantes, ironiques, caricaturales ou désespérées selon les cas, de sociétés réellement existantes, par exemple le monde plus spécifiquement pré-soviétique pour Zamiatine ou tous les totalitarismes de son époque pour Orwell. Comme le dit l’historien Bronislaw Backzo, dans “Lumières de l’utopie” (1978), l’anti-utopie est une expression parfois plus corrosive et puissante que l’utopie pour dénoncer le monde présent. Elle témoigne d’un violent pessimisme en l’homme et en la nature, ce qui la démarque de presque toutes les utopies classiques largement optimistes qui popularisent le mythe du bon sauvage. La dystopie peut donc à juste titre être interprétée comme une utopie du désenchantement qui prospère sur les décombres des utopies, sur ce monde réel dont les caractéristiques ont parfois largement dépassées dans l’horreur les plus systématiques propositions utopiques. Ces œuvres voient donc dans l’utopie non pas une chance pour l’humanité, mais un risque de dégénérescence terriblement inhumaine qu’il faut empêcher à tout prix.
Le but n’est pas de réaliser des utopies, mais au contraire d’empêcher qu’elles se réalisent. C’est l’avertissement du philosophe existentialiste Nicolas Berdiaeff en exergue du “Meilleur des mondes” : “Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société moins utopique moins “parfaite“ et plus libre”… Les régimes liberticides sont ainsi combattus par l’ironie, la parodie, la caricature, la parabole, l’allégorie, la fable, le pamphlet, etc. Les ouvrages sont souvent désespérés, mais lucides : le totalitarisme, l’étatisme omniprésent, l’infantilisation généralisée, le bonheur grégaire, l’asservissement des individus et l’absence de liberté sont l’antithèse absolue d’une société ouverte. Dénoncer, s’opposer, décrire l’horreur, c’est donc aussi en arrière plan, proposer et susciter l’inverse : une société libre. La vision dystopique est strictement individualiste, excentrique, donc contestataire. Les groupes réfractaires redeviennent des garants d’une ouverture possible, d’un avenir moins sombre.
Dans la plupart des ouvrages dystopiques, le seul recours face au monde inhumain est effectivement contenu dans la figure du rebelle, de l’opposant, du dissident, du fugitif, du réfractaire, donc des Hot-Rodders et surtout des Rat-Rodders. L’écrivain Gilles Lapouge, dans “Utopie et civilisations”, affirme que le contre-utopiste est “un libertaire libertin individualiste qui se moque de la société et ne veut connaître que l’individu”… Il s’oppose à l’idéologie du bonheur universel. Il est tout de même important de rappeler, encore une fois, la relative porosité des frontières entre les genres utopiques : certaines utopies peuvent sombrer dans le désespoir “Quand le dormeur s’éveillera” de H. G. Wells, 1899, quand quelques dystopies se laissent tenter par des rêves de réconciliation (Île d’Huxley, 1962). Le contre-utopiste a choisi le vital contre l’artifice, la nature contre l’institution… Finalement, en dévoilant les logiques profondes de l’utopie, instaurer une perfection définitive entièrement conçue comme totalité, les dystopies donnent ainsi à voir, dans le détail le plus infime, les horreurs des totalitarismes de notre époque, l’Union Européenne serait ainsi démontrée comme étant l’inverse de ce qu’elle prétend être… Le pire étant qu’elle a été sciemment créée ainsi…