FORD BOYD SMOOTHSTER STREET ROD 1937 / MECUM AUCTION LOT S125 INDIANAPOLIS 2022 13-21 MAI : 231.000us$
A l’époque des Mag’Papier-Kustom-Franchouillards, les journaleux qui étaient payés des Nèfles à l’élastique du Smic (voire pas du tout car le groupe Hommel est finalement “tombé” en faillite et liquidation judiciaire à auteur de 15 millions et demi d’euros), devaient tapoter des textes Kustomobiles positivistes, aux tendances ouvertement Nitromaniaques et anti-ChromesFlammes, c’est-à-dire courts et simplets car destinés majoritairement à des illettrés ahuris… Pour ces pigistes caillassant à la pige, c’était galère pour survivre.
En finale, plus de mag’s, plus de passion ! Plus de lecteurs qui payent, plus de beurre dans les épinards… Généralement c’est l’inverse, mais le Kustom est une branche “à part”... A l”embauche, les mec’s de Nitro z’étaient obligés de jurer sur leur honneur (perdu) qu’ils avaient une certification de douze ans d’orthographe et de grammaire, suivis de cinq années de ponctuation et une année de stage dans un magazine clubbiste pour apprendre à poser les virgules, ouvrir et fermer les parenthèses avec spécialisation dans le tiret-cadratin et les points de suspension qui laissent planer un doute.
Face à ton regard circonflexe, cher lectorat qui me lit avec stupéfaction, je me dois de te préciser que certains de ces pauvres hères restaient plusieurs années sur le carreau en tant qu’ouvreurs de parenthèses dans leur rédaction, un travail précarisant mais collaboratif, d’autant que ces pigistes lambda ne savaient jamais sur quel ouvreur ils allaient tomber ! Pour ma part, en indépendant, j’ai toujours évité de travailler mes textes façon Proust (trop de travail, je préfère façon Frederic Dard, c’est bien plus fun).
Pour gagner du temps, j’utilise une planche de surf pour glisser sur les phrases, des patins à roulettes pour tournicoter autour des accents, un trampoline pour rebondir sur les apostrophes et des skis pour slalomer entre les mots, quoique maintenant je regrette de ne pas avoir opté pour la parenthèse scientifique en cours du soir… Je te sens stupéfié, ébaubi, mon Popu que j’aime. Ah !… La filière scientifique… Ce n’est pas du tout la même chose… Ce n’est pas le même plaisir, c’est du travail à la chaine, c’est très mécanique, très itératif… Un peu de sérieux et de respect… Un peu de noblesse, que diantre !
La parenthèse littéraire c’est un autre échelon ! C’est un job d’artisan-artiste, que de concevoir une belle parenthèse qui s’intercale au milieu de mots éclos comme des roses au milieu des phrases, qui approfondissent sans interrompre le sujet… Pas de la vulgaire parenthèse qui encadre des x et des y comme des matons encadrent des violeurs de mots ! S’’étouffer avec le fond d’un texte peur halluciner, là c’est de la belle ouvrage ! Prévoir un code informatique adaptable aux ponctuations, ce n’est pas facile à réaliser car tout le monde doit n’avoir que ce mot à la bouche lorsque le texte se termine !
Le royaume des fermeurs de parenthèse joue alors avec les mots, avec la programmation et avec les formules magiques, habituelles, consistant à ouvrir des parenthèses à tire-larigot. Une, deux, trois d’affilée, parfois plus. C’est suffisant pour rythmer et imbriquer les mots les uns dans les autres comme dans une partouze afin que le lecteur les referme à la va-vite comme je te pousse. Le résultat ? Erreur404… Et là, qui on appelle ? Le fermeur de parenthèse-pro ! Avec une bonne parenthèse, l’auteur se laisse aller aux révélations, à la confidence, au partage de secrets, pas à l’itération et à l’escobarderie informatique … Généralement les journaleux n’osent pas révéler qu’ils sont en reconversion professionnelle !
Les parenthèses, ça va un temps, mais leur vraie passion, c’est d’arroser au départ des nuages. Bref ! Comme tous les vendredis en soirée, c’est resto-chic ! Comme c’est le jour du Saigneur, je commande la côte de bœuf grillée-saignante avec pommes au four, fagotin de haricots verts. Le Gevrey est parfait quoiqu’un peu frais. C’est à ce moment-là que le Maître d’Hôtel me demande : “Crème brûlée ou tarte au citron meringuée ?”... Là, mon cerveau fait une double vrille inversée. Il ne s’agit pas ici de ce genre de choix idiot du style : “Thé ou café ?”, “Beatles ou Rolling Stones ?”, “Pierre ou Marie Curie ?”, “La vie ou la mort ?”...
Non ! Il s’agit de cette sorte de questionnement intime qui fait la grandeur de l’homme… Il y a des restaurants qui ont la délicatesse, voire le raffinement, de ne proposer qu’un seul de ces deux merveilleux desserts. Ces établissements respectables épargnent ainsi à leur clientèle bien des tortures inutiles. Mais tout se perd, même le bon goût ! Aucun doute, la crème brûlée, c’est meilleur. Mais n’est-ce pas une affirmation trop doctrinaire ? D’un autre côté, la tarte est plus digeste. Oui mais sur la crème et seulement sur la crème, il y a la petite croûte de caramel. Elle surpassera toujours la meringue.
Bref, trente secondes de torture mentale plus tard, le Maître d’Hôtel ajoute : “Vous avez fait votre choix ?”… Et je m’entends dire, comme externe à mon corps défendant, d’une voix chevrotante, voire bêlante : “Les deux !”... Décidément, notre époque n’épargne rien, même pas les estomacs. Bref, avant d’enfin attaquer le sujet qui est en photos illustrant ce texte, je dois vous informer que mon voisin de table du resto-chic ou j’étais attablé est un chimiste local (donc demeurant à Saint-Tropez), qui s’est spécialisé dans l’intime et a même inventé une crème anti-âge pour les joyeuses valseuses baladeuses.
Il a passé beaucoup de temps à admirer ses roubignoles et a songé à se tartiner les rouleaux avec une crème concentrée en plantes indiennes ou inuit. Il a constaté qu’après une semaine de tartinage de rouleau de printemps, ses balloches étaient plus lisses que le maillot d’une actrice porno et que s’il pouvait raisonnablement délester les bourses de ses contemporains d’une petite centaine d’euros, ça ferait remonter son compte en banque plus vite que ses roubignoles. Il m’a donc fourgué sa crème de boule, content comme une moule qui aurait trouvé un couteau !
Voilà… Il est temps de passer au sujet voiture qui n’est rien de moins que la fameuse Street-Rod-Machine jaune connue sous le nom de “Boyd Smoothster”, conçue par Larry Erickson qui a été récompensé par diverses coupes/trophées en fer-blanc pour avoir créé le plus beau Roadster d’Amérique présenté en première planétaire au “Grand National Roadster Show” en Californie, qui est connu comme le lieu prééminent pour les Hot-Rods, attirant le meilleur des meilleurs du monde entier.
Ils viennent excités de montrer leurs affaires au show et leurs bijoux de famille à l’hôtel, impatients d’obtenir prix, coupes, jouissances en sus de n’importe quel prix, même une tarte aux pommes, qui valide leurs efforts. Le Boyd Smoothster de Fred Warren a reçu le prix “America’s Most Beautiful Roadster”. Conçu par Larry Erickson, ce Boyd Smoothster était une étude sur mesure, de la carrosserie à la peinture en passant par l’intérieur, le moteur, les jantes Boyd conçues par John Buttera (17 et 20po) et l’éclairage, ainsi de suite.
La carrosserie fabriquée “à la main” est en aluminium avec des ailes et des marchepieds en acier formés martelés par Craig Naff ! Ressemblant à une Ford de 1937, elle est finie en jaune vif ! La luminosité utilisée est absolument à couper le souffle, non seulement en termes de réflectivité, mais aussi d’exécution. L’idée semble que la retenue et l’utilisation l’emportent sur l’excès. Prenez par exemple les embouts d’échappement qui imitent les jantes en aluminium poli conçues sur mesure. Derrière la superbe calandre se trouve un moteur V8 Chevrolet LT1 à injection avec une transmission 700R.
Alors que le compartiment moteur est absolument lissé et peint pour correspondre à la carrosserie, le moteur est fini dans un fabuleux gris argent mat, mais regardez de près et une légère couleur d’étain s’estompe, un autre détail spectaculaire qui est presque perdu, il est si subtil ! L’intérieur en cuir a été réalisé par Jim Griffin, qui a utilisé ses talents pour créer un environnement bronzé, avec une moquette de gens riches et des sièges baquets avec motifs “couture” opposés qui font écho sur les panneaux de porte.
La console centrale est basse, le levier contrôlant la transmission automatique faisant saillie, se fond très bien dans l’ensemble. Le tableau de bord a également été lissé et révisé, avec seulement les compteurs nichés devant le conducteur. Le coffre est du même style, la moquette bronzée finissant le look, les éléments en aluminium agissant comme des unités fonctionnelles. Voilà, vous êtes arrivés à la fin de l’article, n’oubliez pas d’offrir un don à GatsbyOnline et de vous abonner. Tout se trouve en page d’accueil !