Ford Model A “Gasser” Coupe
En Hot Rodding, sur un Dragstrip, il n’y a rien de tel que l’odeur enivrante du carburant de course et du caoutchouc brûlé alors que l’annonceur de piste envoie une paire de Gasser tonitruants crachant des flammes, sur le départ d’un quart de mile. Faut-il que vous sachiez le vivre là ou se déroulent des vraies courses de Dragsters… Si pas aux USA, à SantaPod en Angleterre qui fut (et est encore) un lieu qui pastichait assez bien les Drag’s-strips Ricains… Rien de vraiment commun avec les quelques rares tentatives d’importer ce sport mécanique en Franchouille qui ne vivait que des Rallyes, terrain d’amusement utilisant souvent des voitures d’origine très douteuses qui n’ont en ce cas pas besoin de documents d’immatriculation légaux… Vous pouvez me rétorquer qu’en Dragster’s de bas-de-gamme c’est plus ou moins pareillement folklorique en ce qui concerne les courses minables avec des utilisations diverses d’automobiles douteuses souvent constituées de pièces volées. Pas faux…
Par contre les courses de Dragsters réalisées sous l’égide des grandes fédérations sont d’un meilleur niveau. C’est de celles-là dont il est question dans cet article qui met en vedette un Gasser Coupé Model A…. Notez que tout et son contraire sont possibles, l’Homme étant naturellement salopard et pas bon de brandir religieusement diverses imageries pieuses qui ne servent qu’à créer des illusionnements. Bref, au début des années ’60, lorsque la “Gasser Wars” (la guerre des Gassers) a déboulée sur une piste locale en Californie, cela a créé un émolument comme il y en a tant, c’est-à-dire provenant d’un élan d’imbécilités identiques à celui qui meut les inconditionnels de sports de masses d’abrutis identifiés comme étant des guerriers sauvages… C’est plus le cas en Football qu’en Tennis et c’est donc plus le cas en Dragsters qu’en Formule 1… Quoique… Pour Scott Shaffer, de Hebron, dans l’Indiana, que vous ne “connaissez” pas et ne “connasserez” jamais, son engouement pour tout ce qui était en ces années soixante, alimenté à l’essence, avait commencé à 14 ans.
Il apprenait alors toutes les bases de l’automobile auprès de son père qui avait ouvert un garage de réparations de bagnoles, moins cher et moins regardant que les garages/concessions de marques. C’est aussi à la même époque que Scott Shaffer a acheté sa première voiture, une Pontiac GTO de 1974 acquise pour 300 $ et qu’il a travaillé jour et nuit pendant deux ans pour redonner vie à la voiture en l’équipant d’un V-8 428ci qu’il avait soi-disant découvert abandonné dans une voiture qui l’était aussi… Au fil des ans, Scott a re-construit avec son père, des voitures dites “de sport”, ultra-personnalisées pour effacer toutes traces de leur origine, surtout des Mustang’s et Camaro’s transformées en “Pro-Street” musclées et cracheuses de feu, jusqu’à ce qu’il recoive de Dieu, enfin, l’appel des Hot-Rod’s…. Au cours des dernières années, précédant cet article, il a construit de tout, que ce soient des Hot-Rod’s traditionnel’s, style Coupé’s et Roadster’s Ford des années trente, ainsi qu’un pick-up Chevrolet’50.
À chaque projet, il a voulu placer la barre plus haut, avec plus de défis, moins de vols et emprunts et une fabrication “sur mesure” pour lui permettre de rester intéressant auprès de sa clientèle. Vivant dans le même “bas de rue” qu’un clone de lui-même devenu ami et collègue Hot-Rodder nommé Patrick Hampton, le couple de garagistes s’entraidait souvent sur leurs projets respectifs et s’apportaient l’un/l’autre des idées et solutions pour amener leurs constructions aux niveaux supérieurs plus rénumérateurs. Un soir, en cherchant une affaire dans les annonces locales de bagnoles à vendre, Scott est tombé sur un coupé Ford 1930 à vendre. Il a contacté le propriétaire et, après examen de “la chose”, a conclu un accord et l’a ramené à son garage où il est resté en attente d’une idée lumineuse pendant deux années d’intenses réflexions, tout en travaillant sur de nombreux autres projets avec son ami d’en face, Patrick Hampton, le duo visualisait la forme pour redonner vie à cette montagne de ferraille.
Finalement, il a suggéré qu’il soit construit comme un Gasser radical avec un look exagéré pour le faire ressortir dans la masse des Hot Rod’s. Une fois les idées initiales en place, le duo s’est mis à élaborer les plans du modèle A. Pour commencer, le châssis original du modèle A a été sablé, inspecté et transformé pour plus de résistance, tandis que des traverses ont été ajoutées. Pour déplacer la puissance vers l’arrière, un pont/différentiel Ford de 8 pouces en 3,73 : 1 a été installé/suspendu en place avec des barres d’échelle personnalisées, combinées à une barre Panhard personnalisée et une paire d’amortisseurs Pro. Pour définir la position, puisque chaque Gasser a besoin d’avoir un look surélevé d’un kilomètre de haut, un essieu modèle A d’origine a été assorti à des axes Ford’40. Pour une grande puissance de freinage, un double maître GM pousse “le jus” à travers des conduites d’acier jusqu’aux disques de 10 pouces avec étriers à quatre pistons de chez Speedway Motors.
Pour compléter, un ensemble original de jantes en magnésium d’American Racing a été chaussé de caoutchoucs classiques, des slicks Piecrust cheater de chez Towel City. Pour donner au coupé suffisamment de puissance pour correspondre à son apparence, Scott a refait de A à Z un méchant Chevy small bloc 355ci équipé de pistons 10:1 en aluminium forgé. Une clé COMP Cams donnent le rythme (lourd) tandis qu’un ensemble de têtes en aluminium Dart respire profondément à travers un Edelbrock X1 surmonté d’un escadron de carburateurs Ford série 94. Waouhhhhh ! Un ensemble de cache-soupapes en alu à ailettes Cal Custom avec reniflards Offenhauser complètent le look, tandis qu’un allumage PerTronix allume le feu de l’enfer et que les collecteurs d’ailes modifiés de Speedway Motors déversent les gaz. Tout est lié à une transmission T5 et à un arbre de transmission de chez Indiana Driveline pour les escapades rapides. En se concentrant sur la carrosserie, la paire d’amis carrossiers lui a donné un coup spectaculaire de 6 pouces.
Puis il a poursuivi en inversant le pare-feu, en perforant des persiennes dans les ailes avant et le couvercle du coffre, et a créé un insert de calandre en plexiglas bleu unique. Ils ont ensuite travaillé la carrosserie pour la rendre “tranchante comme un rasoir” (sic !), ont défini les espaces adéquat et l’ont préparé pour la peinture. Scott a recouvert le châssis d’un blanc brillant Matrix vibrant tandis que Hampton s’est concentré sur la carrosserie, posant un noir House of Kolor comme base, puis a tissé sa magie en utilisant leurs bonbons et flocons argentés, rouges, dorés et bleus pour créer une ambiance inoubliable… À l’intérieur, un tableau de bord Ford 37 a été rempli de compteurs d’origine accentuées d’un trio de cadrans sous le tableau de bord de chez VDO ainsi que d’un tachymètre Dixco Big Daddy Vintage monté sur le pilier A. La direction se déplace à travers un volant Vintage en “métallâtre” bleu Superior tandis que les changements de vitesse est un Hurst. Ron Rigger a en finale disposé un Naugahyde plissé noir et blanc classique recouvrant des sièges Mustang’64.